Il y eut cet instant, bref, fugace, éphémère, immortalisé par le plus grand de nos écrivains, Victor Hugo. Puis des gens de bon sens et de bon goût sont venus mettre un terme à cette désastreuse expérience.
Ah ! Mais la voilà qui revient la bougresse !
Non ! Croyez-moi ! Les locomotives du progrès sont les fruits de notre compétition à tous !
Regardez donc autour de vous ! Les bonds technologiques extraordinaires qui ont été accomplis pendant les guerres, malgré toute l’horreur de ces événements. Non, non ! les guerres sont bonnes pour le pays.
Mes chers compatriotes, je ne fais que puiser dans le passé, dans l’Histoire, afin de nous sortir de notre marasme actuel ; l’avenir s’écrit à la lueur de notre passé.
Pensez-vous qu’il faille une tête bien faite plus qu’une tête bien pleine ?
Prenez, moi par exemple, moi qui fut assistant de Paul Ricœur et que je cite à l’envie pour mieux habiller mes propos et mes idées neuves. Neuves ? Bien sûr ! Oui ! Imaginez-vous que je ne fais que ressasser les glorieuses antiennes de gens morts ou qui possèdent une Rolex à leur poignet depuis leurs quarante ans. Rendez-vous compte, je n’étais même pas né qu’il m’inspirait déjà : Gattaz, Minc, Madelin, et j’en oublie, qu’ils me pardonnent. Voyez comme j’illustre ma théorie : je recycle le passé pour mieux figer l’avenir à notre profit, car, disons-le nous pour dit, ce choix est le seul, à défaut d’être le meilleur. Orwell expliquait, dans 1984, que plus que de supprimer des mots du dictionnaire, il vaut mieux en pervertir le sens, en vider la substance et y inclure ce que l’on veut qu’il soit. Ainsi, en apparence le mot demeure intact, mais en apparence seulement !
Regardez-moi ! À peine quarante ans et des idées plus vieilles que moi ! N’est-ce pas magnifique !
Ah le mot privilèges ! Voyez-les qui se vautrent dedans, qui s’y accrochent comme des morpions aux poils, qui les défendent comme s’il ne devait pas les partager : cheminots, enseignants, médecins, infirmiers, bref toute la caste des petits fonctionnaires. Ne sont-ils pas privilégiés, eux, avec leur emploi à vie, leurs primes indues et j’en passe.
Alors qu’en fait-on ? Ce sont des nuisibles et, comme tous nuisibles, il faut les exterminer.
Mais, mais, il y a une contradiction : les membres du Tiers ne peuvent être privilégiés. « Tout ce qui est privilégié par la loi, de quelque manière qu’il le soit, est de l’ordre commun, fait exception à la loi commune, et, par conséquent, n’appartient point au tiers état. »
N’en font-ils pas partie ? Non ! Ils paient des impôts, eux ! Ils ne font pas partie de ces gens favorisés par la loi et qui du fait de leur fortune se voient par le menu ouverts les sentiers de l’évasion et du contournement de la loi. À peine auraient-ils franchi le seuil d’un cabinet en conseil fiscal qu’on leur rétorquerait qu’ils ne seraient pas suffisamment habillés. Que non ! Souvenez-vous ! Le privilégié est celui qui par la grâce de la loi contourne l’ordinaire loi.
Alors que fait-on ? Que concluons-nous ?
Vous les gagne-petit et autres petits fonctionnaire que je jette en pâture aux gagne-encore-plus-petit ou aux gagne-rien. Remarquez ! Comme c’est étrange, je ne dis rien des salariés du privé employé en contrat à durée indéterminée, ne sont-ils pas moins protégés que les fonctionnaires ? Mieux encore, je tais les planqués, les entre-nous du Siècle ou du jockey club de Neuilly. Nous, qui dormons sur des tas d’or, dont nous ne savons plus que faire, sinon les faire devenir encore plus grands, et qui ne regardons même plus dehors.
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