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tome 1, Chapitre 5 tome 1, Chapitre 5

Tous les jeudi soirs, à dix-huit heure, Léa venait toute guillerette dans la demeure de Théobald afin de donner des cours de piano à Thorkel. Au début, ce dernier, n'avait pas trouvé l'idée très plaisante. A force d'avoir vécu dans les bois toutes ces années, il était devenu un peu sauvage. Et la proximité d'une humaine comme Léa n'était pas de tout repos. En effet, elle était d'un naturel enjouée et poussait le vampire dans ses retranchements.

— Mets tes doigts comme cela sur le clavier. Décrispe-toi, respire. Imagine que le piano est vivant. Qu'il n'attend que toi pour jouer.

Parfois, Léa posait ses mains sur celles de Thorkel pour corriger ses erreurs de positionnement. Le vampire, sentant la chaleur de la peau de cette jeune femme, fut traversé par un doux frisson. D'autre part, elle venait à chaque fois de plus en plus apprêtée, ce qui provoquait des situations assez sensuelles. Lorsqu'elle portait une mini-jupe avec des collants et qu'elle collait ses hanches à celles du vampire sur le petit banc du piano, ce dernier se sentait vraiment troublé. En quelques semaines, Thorkel avait fait beaucoup de progrès à la fois au piano, mais aussi dans cette relation qu'il avait avec cette jeune femme. Bien sûr, elle lui plaisait. Mais il se demandait si c'était vraiment raisonnable d'entamer une histoire avec Léa. Par le passé, il avait eu des aventures plus ou moins longues. Des histoires d'amour, la plupart du temps avec des femmes de sa nature, malgré sa longue existence. Se laisser prendre au jeu de l'amour avec une humaine était un pari assez risqué. Cela voulait dire se révéler entièrement à l'autre. Il l'avait fait par le passé, mais cela n'avait jamais fonctionné. Il s'était accommodé tant bien que mal à cet état de fait. Ainsi avec Léa, il doutait. Elle était si vivante, si spontanée. C'était une bouffée de fraîcheur dans sa vie.

A la fin d'une des séances de piano, Thorkel sentit Léa un peu nerveuse. Il aurait pu se servir de son don obscur pour se renseigner, mais il ne voulait pas tricher avec elle.

— Qu'est-ce qui ne vas pas?

Elle rougit jusqu'aux oreilles.

— J'aimerai te poser une question mais je n'ose pas.

Le vampire esquissa un grand sourire.

— N'ai pas peur, cela ne doit pas être si grave.

— OK. Est-ce que tu me trouves attirante?

Pour le coup, ce fut au tour de Thorkel d'être désarçonné, mais il voyait bien comment cette question avait pu germer dans l'esprit de la jeune femme. Il répondit pourtant sans ambages.

— Bien sûr. Tu es très attirante. Pourquoi cette question?

Elle se rapprocha de lui et déposa un baiser sur ses lèvres. Ces dernières étaient si douces, si chaudes... Quel bonheur de ressentir à nouveau cela! Ainsi, il la prit vigoureusement par la taille et l'embrassa passionnément.

Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient à l'étage dans sa chambre, debout face à face au pied du lit. Léa prit délicatement la main de Thorkel, puis la guida à travers son chemisier entrouvert. La jeune femme fermait les yeux tandis que la main du vampire touchait la poitrine chaude de la jeune femme. Cette sensation était si délicieuse pour une créature qui s'était terré dans les bois depuis tant d'années. Il avait l'impression de se réconcilier avec le vivant. Et cette femme si accueillante, si offerte n'attendait que ses bras pour se réfugier dedans. Ils se déshabillèrent mutuellement pour se trouver sur le lit entièrement nus. Une étreinte passionnée s'en suivie qui dura une bonne partie de la nuit.

Au petit matin, Thorkel, réveillé par un appétit féroce ouvrit les yeux. Il vit Léa encore endormie à ses côtés. Cette vison était déchirante. D'une part parce qu'il ne devait pas céder à ses pulsions de vampire face à cette proie sans défense. D'autre part car il n'arrivait pas à quitter son regard de cette femme qui lui avait donné tant de bonheur cette nuit passée. Cependant, malgré un contrôle qu'il avait acquis depuis des décennies, il ne devait tout de même pas jouer avec le feu pour ne pas commettre l'irréparable. Ainsi, il se leva tout doucement en prenant bien soin de ne pas éveiller un tressaillement chez son amante.

Thorkel arpentait les ruelles malfamés de Paris à la recherche d'une victime potentielle. Un SDF dormant dans un carton en guise de maison aurait fait son affaire, pour commencer. Soudain un léger frisson parcouru son échine dorsale. Il perçu derrière lui une présence surnaturelle et très puissante.

Sans se retourner, Thorkel utilisa son don obscur pour sonder l'esprit de cet inconnu. Mais ce dernier bloquait toute tentative d'intrusion.

— N'essaye pas de percer mes secrets, tu n'es pas assez fort.

Cette voix lui disait quelque chose. Une voix ressortit du plus profond des âges. Il fit face à cet inconnu énigmatique. Ce dernier était d'une stature pareille à la sienne. Il portait une grand manteau de cuir noir avec une capuche, qui projetait une ombre sur une bonne partie de son visage. Impossible pour Thorkel de l'identifier, mais il avait la désagréable impression qu'il connaissait cette créature. Cette dernière prit enfin la parole:

— J'ai toujours gardé un œil sur toi Thorkel, tout en prenant mes distances.

Il fit une pause. Et reprit comme pour mettre en haleine son auditoire:

— Après tout, on ne quitte jamais vraiment ses enfants, surtout les plus prometteurs.

Et il releva sa capuche pour dévoiler son visage. Les mêmes yeux rouges sang qui avaient pétrifiés thorkel il y a des siècles. Un monstre revenu pour le hanter. Son CRÉATEUR.


Texte publié par JBL, 28 mars 2018 à 16h25
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