Des flocons tombaient paresseusement, s’accumulant sur le sol et contre les arbres nus, le ciel était gris. Le blanc manteau de neige recouvrait tout le bois. Une silhouette se déplaçait lentement, marchant dans la neige, s’appuyant sur les arbres pour avancer. Les traces de ses pas se faisaient assez rapidement recouvrir par la neige.

Le vent lui arracha son bonnet, le faisant s’envoler et découvrant les longs cheveux auburn de la jeune femme. Elle leva le bras pour se protéger le visage du vent glacial, puis elle le rabaissa une fois qu’il se fut calmé. Elle continua d’avancer, passant à proximité d’un lac. Elle s’arrêta et regarda un daim en train de s’abreuver. Elle dansa d’un pied sur l’autre pour se réchauffer, et se faisant, fit craquer une branche. Le cervidé leva la tête et se figea, aux aguets. Seules ses oreilles bougeaient, lui restait immobile. La jeune femme retint son souffle. Puis il s’enfuit. La jeune femme soupira, déçue de ne pas avoir pu regarder plus longtemps le magnifique animal, puis reprit son chemin tout en soufflant dans ses mains afin de les réchauffer.

Elle marcha dans la neige, s’appuyant sur les troncs d’arbres pour s’aider à monter. Finalement, elle vit apparaître entre les arbres un petit chalet en bois. De la fumée s’élevait de la cheminée. Un sourire apparut sur le visage de la jeune femme, puis elle accéléra le pas. Elle avait hâte de rentrer. Elle arriva finalement devant la porte, s’arrêta brièvement pour l’ouvrir puis s’empressa de rentrer tout en refermant rapidement la porte derrière elle. Elle s’essuya les chaussures sur le tapis à l’entrée et s’ébroua pour se débarrasser de la neige qui s’était logée dans ses cheveux et ses vêtements.

Elle se dirigea vers la salle de bain, se déshabilla puis entra dans la douche. Elle fit d’abord couler de l’eau froide dont elle augmenta graduellement la température afin de se réchauffer sans risquer le choc thermique. Elle resta sous l’eau chaude un peu plus longtemps que nécessaire, afin de savourer la chaleur ainsi apportée. Elle finit cependant par couper l’eau puis sortit de la douche et s’essuya.

– Ha mince, grimaça-t-elle, j’ai oublié de prendre mes fringues.

Elle enroula la serviette autour de son corps puis sortit de la salle de bain et rentra dans sa chambre afin de choisir des vêtements. Elle revêtit un jean bleu marine, un gros pull en laine bleu ciel et des chaussettes blanches. Elle enfila ensuite ses chaussons bottines fourrés gris clairs. Elle s’étira longuement en baillant puis ressortit de la chambre.

La jeune femme alla lentement vers le salon, s’installant sur le banc du piano tout en l’ouvrant. Dès qu’elle fut installée, elle commença à jouer un morceau lent, mélancolique. L’hiver de Vivaldi. La musique commença à s’accélérer un peu, juste au moment où une autre jeune femme entra dans la pièce précédée par une odeur de toast. Elle s’avança doucement, sans bruit, de la première jeune femme et attendit, l’assiette de pains grillées dans une main et une tasse de chocolat chaud l’autre.

– Tiens Lucie, dit-elle dès que la pianiste eut terminé son morceau, bois un peu pour te réchauffer. Comment s’est passé ta promenade ?

– Merci Nathalie, répondit la musicienne tout en récupérant la tasse, tu as eu tort de ne pas venir. Sur le chemin du retour, j’ai vu un daim. Il était vraiment très beau. J’ai également pu voir un petit renard. Il était adorable. Dommage que je n’ai pas pris d’appareil photo. Je le prendrais la prochaine fois.

– Prends aussi quelques toasts.

Lucie se servit, puis dit :

– Tu devrais vraiment venir la prochaine fois, tu ne sais vraiment pas ce que tu rates.

– Dans ce cas, je viendrais peut-être demain.