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tome 1, Chapitre 11 tome 1, Chapitre 11

PDV Charlotte

Mercredi après-midi

Je suis toujours au Dinner avec Jacob en train de discuter. Mais, je constate que je n’ai pas encore touché à mon milkshake et que Jacob a déjà terminé sa gaufre. Je trempe alors le doigt distraitement dans un moment de silence qui n’est pas du tout gênant. Je lèche alors mon doigt et le suce sans réfléchir. La framboise ajoute un peu d’acidité à ma boisson et j’adore ça. Je savoure même en fermant les yeux.

- Mmm… C’est trop bon.

- Tu aimes… la framboise ?

Jacob a une voix rauque qui me fait ouvrir les yeux brusquement et me donne un frisson. Je tombe directement dans les yeux de jeune homme. Ses yeux sont noirs et je sens chez lui un désir, une envie, presque une faim. Ce regard. Son regard est merveilleux et j’ai l’impression que je m’embrase littéralement. Mais, je lui réponds d’une voix calme et posée, essayant de contrôler mon envie qu’il m’embrasse.

- C’est mon pêché mignon… Et toi Jake, c’est quoi ton pêché mignon ?

Je me sens rougir sous ma question et sous son regard toujours aussi intense.

- Hum… Le caramel…

Il a encore une voix rauque qui me fait encore frissonner.

Jeudi après-midi

- Tu dois vraiment rentrer maintenant ? me demande Brooke boudeuse.

Nous sommes à la sortie des cours avec Brent qui tient sa petite amie dans les bras. Depuis quelques minutes, Brooke voudrait que je passe un moment chez elle.

- Désolée, Brooke. Je dois aller chercher Amber et je dois m’occuper de la maison…

- Mais, ta sœur peut venir à la maison.

- Ma mère est encore à la maison à l’heure qu’il est et je dois lui demander pour samedi.

- Samedi ? Qu’est-ce qui se passe ? me demande Brooke.

- Oh… J’ai oublié de t’en parler. Jacob m’a invitée à un feu de camps dans sa tribu samedi soir pour que j’écoute les légendes Quileutes.

Je vois alors mon cousin et ma meilleure amie écarquiller les yeux sous la surprise.

- T’es sérieuse ? demande Brent.

- Je te jure Brent…

- Mais, tu sais qu’il n’y a que certaines personnes de la tribu qui ont le droit d’aller à ces feux de camps ? reprend Brooke.

- Je sais. Mais, Jacob est le fils d’un des Chefs. Il m’a demandé ça hier quand on a pris un milkshake. Et je voudrais mettre mes parents dans de bonnes conditions pour leur demander si je peux sortir samedi vu que ma mère travaille. Amber a déjà demandé à une de ses copines si elle peut passer la nuit chez elle pour m’aider.

- Elle a l’air de t’aider un peu plus, c’est cool.

- Heureusement que ton cher et tendre te l’a dit… me dit Brent avec un sourire taquin.

- Jacob n’est pas mon cher et tendre…

- Je n’ai pas prononcé le prénom Jacob… continue mon cousin toujours avec ce sourire, ce qui fait également sourire Brooke.

Je soupire mais souris en revoyant le regard de Jacob quand je léchais mon doigt plein de milkshake dans ma tête.

Quelques minutes plus tard, je pars en direction du collège dans ma voiture. Je mets le CD que j’ai gravé la semaine dernière avec quelques chansons d’Indochine, le groupe musical français qu’on aime bien écouter avec ma sœur. En attendant l’arrivée de ma sœur, je mets la chanson Le Grand Secret. Je chantonne tranquillement en repensant à ces derniers jours. J’ai la sensation qu’un grand bouleversement a eu lieu autour de moi et en moi depuis vendredi. En réalité, depuis que j’ai croisé les yeux de Jacob. Je me sens vraiment liée à lui d’une manière indéniable et surtout indélébile. J’ai vraiment hâte d’être samedi pour en savoir plus et j’espère vraiment que les parents vont m’autoriser à venir. Amber entre dans la voiture et sourit en entendant une des chansons d’Indochine résonner dans l’habitacle. Je démarre et la musique J’ai Demandé à la Lune commence et avec ma sœur nous chantons en souriant.

J’ai demandé à la lune

Et le soleil ne le sait pas

Je lui ai montré mes brûlures

Et la lune s’est moquée de moi

Et comme le ciel n’avait pas fière allure

Et que je ne guérissais pas

Je me suis dit quelle infortune

Et la lune s’est moquée de moi

J’ai demandé à la lune

Si tu voulais encore de moi

Elle m’a dit "j’ai pas l’habitude

De m’occuper des cas comme ça"

Et toi et moi

On était tellement sûr

Et on se disait quelques fois

Que c’était juste une aventure

Et que ça ne durerait pas

Je n’ai pas grand chose à te dire

Et pas grand chose pour te faire rire

Car j’imagine toujours le pire

Et le meilleur me fait souffrir

J’ai demandé à la lune

Si tu voulais encore de moi

Elle m’a dit "j’ai pas l’habitude

De m’occuper des cas comme ça"

Et toi et moi

On était tellement sûr

Et on se disait quelques fois

Que c’était juste une aventure

Et que ça ne durerait pas

A la fin de la chanson, nous sommes déjà garées devant la maison et je vois la voiture de maman. Amber m’envoie un regard encourageant en sortant de la voiture. En rentrant, on voit que maman est dans la cuisine et elle sourit.

- Bonjour maman, nous lui disons en cœur en souriant.

- Bonjour les filles. Je vous ai entendu chanter de la voiture.

- On ne pouvait décemment pas couper la chanson en plein milieu… lui répondit Amber.

- Je sais mes chanteuses préférées…

- Euh… maman, comment va papa ? je demande hésitante, je sens le regard de ma sœur sur moi, comme si elle sentait le moment arriver.

- Il regarde un film dans la chambre, mais ça va. Son épaule le lance légèrement moins. Pourquoi Charlotte ?

- Hum… Parce que j’ai quelque chose à vous demander à tous les deux.

- Très bien ma chérie. Allons voir ton père.

- Je viens aussi.

Nous allons dans la chambre où papa est assigné durant encore un bon mois. Nous lui faisons la bise avec ma sœur.

- Bonjour les filles, comment était votre journée ?

- J’ai eu un B+ en Histoire, dit ma sœur.

- Moi, j’ai eu le résultat de mon test de Littérature sur Cyrano.

- Alors ? me demande mon père curieux.

- A-

- C’est très bien.

- Jérémiah, Charlotte voudrait nous demander quelque chose.

- Ah…

- Voilà. Vous savez que j’ai rencontré Jacob Black la semaine dernière.

- Oui.

- Eh bien, hier, il m’a offert un milkshake après mon cours de Yoga en attendant d’aller chercher Amber à son cours de guitare et nous avons fait un peu plus connaissance.

- Mmm… Continue…

- Il se trouve qu’hier, il m’a invitée à participer à un feu de camps de sa tribu pour entendre leurs légendes.

- Ah bon ? Mais, Charlie m’a dit que très peu de personnes étaient autorisées à…

- Je sais papa. Mais, Jake est le fils de Billy Black, un des Chefs. En plus, je lui avais demandé de me raconter ses légendes. Tu sais comme j’aime les histoires sur le surnaturel et je pense que c’est une bonne opportunité de connaître les croyances de ce peuple qui vit à côté de chez nous. Quand je suis allée à la Réserve samedi, j’ai pu voir comment ils vivaient et j’étais émerveillée par ce lieu. Ils vivent en parfaite symbiose avec la nature qui les entoure. Je…

- Je constate que tu as préparé ton discours… me coupe ma mère avec un léger sourire.

- Pas spécialement. Je veux juste vous montrer que ce serait vraiment très intéressant de voir et de participer à leurs traditions et leur culture, je réponds en rougissant.

- J’avoue que ça serait intéressant pour toi qui aime être plongée là-dedans, commence mon père. Mais, je sais de source sûre que cela finira tard et ta mère travaille de nuit. Comment va faire ta sœur ?

- Papa, Iris m’a invitée à dormir samedi chez elle après notre cours de guitare, intervient ma sœur.

- Oh… Amber, tu es sûre que les parents d’Iris… renchérit ma mère.

- Ne t’inquiète pas, maman. Elle leur a demandé ce midi, ils ont accepté directement.

- Bon, alors, Charlotte, c’est d’accord, accepte mon père après un petit regard envers ma mère.

- Par contre, tu dois amener quelque chose ? demande cette dernière.

- Jacob m’a dit que si je voulais, je pourrais rejoindre les filles qui participent au feu de camps pour la cuisine. Mais, je ne veux pas les déranger, alors, j’avais pensé préparer des gâteaux que j’amènerais directement.

- Tu penses faire quoi ?

- Je ne sais pas encore. J’hésite entre les cookies et les muffins, vu que ce sont tous de gros mangeurs. Je ferais les courses après avoir récupéré Amber au théâtre.

- Est-ce que tu sors avec ce Jacob ? demande papa.

Je me sens rougir.

- Non papa, mais… je ne peux pas nier qu’il me plaît énormément.

Ma mère et ma sœur sourient et mon père me lance un regard que je ne sus pas interpréter.

Je suis sur la scène au théâtre de Port Angeles. Je porte mon costume de scène pour mon solo. C’est un body, cache-cœur avec un léger volant, le tout est violet, j’ai mes pointes couleur chair et j’ai un chignon très serré agrémenté d’une rose à paillettes. Je stresse un peu malgré le fait que j’ai travaillé ce solo des dizaines de fois. J’entends applaudir dans la salle et les dernières notes de la musique de mes amies se faire entendre. Elles quittent la scène et une des filles me fait un clin d’œil, ainsi que mon professeur, signe que c’est mon tour.

J’avance sur la scène gracieusement et me mets au milieu. Je m’assois sur mon talon droit, tends la jambe gauche en pointe et penche mon buste dessus. Les premières notes de la musique A Dream Is A Wish Your Heart Makes résonne au piano. Je commence alors à faire les premiers pas avec quelques tremblements, c’est quand même mon premier solo. J’évolue sur la scène avec la musique qui résonne dans l’air et en moi en faisant des équilibres, des sauts, des pirouettes simples et doubles. A un moment donné, je me prépare pour faire un grand jeté en diagonale de la scène mais une trace de sueur est juste là où je dois poser mon pied pour ma réception. Cela fait que je glisse dessus, j’essaie de faire en sorte que cela ne se voit pas et enchaîne sur la pirouette d’après, mais ma cheville n’a pas tenu et je me suis trop approchée du bord de la scène. Je tombe de scène avec un crac sonore. J’ouvre les yeux quelques secondes plus tard et grimace. Mon genou me fait trop mal, je suis entourée par mes parents et mon professeur de danse qui sont inquiets, ma mère pleure même. Je me redresse légèrement pour regarder ma jambe gauche et pousse un hoquet de surprise. Je vois mon genou complètement rentré avec la rotule qui sort de l’autre côté.

- NON !!!!! Aïe ! Ma jambe ! Maman, j’ai mal !

Je pleure en criant.

Quelques heures plus tard, je suis dans mon lit d’hôpital et le docteur vient de m’annoncer que je ne pourrais plus jamais faire de danse, en tout cas, ce plus en faire mon métier. Quand je lui ai demandé ce que je pouvais faire comme sport moins intense, il m’a dit que le Yoga pouvait être une bonne option. Mes parents sont à côté de moi.

- Vous vous rendez compte que je ne pourrais pas entrer à Julliard… Je… Maman… Papa…

Je pleure et ma mère me prend dans ses bras et mon père tient ma main.

- C’est pas possible ! C’est pas possible ! Ce n’est pas réel… Je vais me réveiller…

Je me redresse brusquement dans mon lit, en sueur et en pleurs.

- Non ! Je… Ouf… C’était un cauchemar…

En réalité, ce n’était pas un cauchemar, mais un souvenir, un souvenir assez douloureux. J’ai une drôle de sensation en essayant de calmer ma respiration. J’ai l’impression d’être paniquée, inquiète et en colère contre quelque chose. Mais, j’ai l’intuition que ce ne sont pas mes propres sensations mais celle de quelqu’un d’autre, quelqu’un à qui je suis liée. J’ai le sentiment que quelqu’un est près de ma chambre depuis deux nuits, comme si on essayait de me protéger. C’est vraiment bizarre.

Samedi matin

Il est neuf heures du matin et ce soir, je vais au feu de camps avec Jacob et ses amis. Je me sens un peu stressée par le secret des Quileutes. Bon, il est temps que je me lève. Ce que je fais, j’ouvre la fenêtre de ma chambre, laisse mon lit s’aérer. Je vais dans la salle de bain pour me changer vu que je vais faire la cuisine pour ce soir, je me mets un pantacourt gris large avec mon tee-shirt Britney Spears blanc et m’attache les cheveux en un chignon assez serré. Je vais dans la cuisine où personne n’est installé. Bizarre. D’habitude, maman est là. Peut-être qu’elle est trop fatiguée, Amber dort encore, elle a son cours de guitare à deux heures et papa dort sûrement encore. Je fais un petit tour des chambres discrètement et constate qu’en effet, tout le monde dort encore. Je retourne dans la cuisine pour me faire un petit thé au citron, avec deux tartines au miel et un jus d’orange. Après mon petit déjeuner, je vais chercher le petit poste radio/CD qui est dans la salle de bain pour le mettre dans la cuisine, comme ça je pourrais écouter la musique en préparant les muffins à la myrtille et d’autres aux pépites de chocolat pour ce soir. Je regarde alors par la fenêtre et constate qu’il ne pleut pas, il ne fait pas soleil, mais, il ne pleut pas, ce qui me fait sourire.

Je retourne dans la salle de bains pour préparer une machine que je pendrais pendant qu’une fournée cuira cet après-midi. Après avoir mis la machine en marche, je vais dans ma chambre pour faire mes devoirs. Un quart d’heure après avoir commencé à faire mes exercices de maths pour mardi, j’entends du bruit dans la cuisine. Quelqu’un tape doucement à ma porte.

- Oui ?

- Bonjour ma chérie. Tu es déjà levée ?

- Bonjour maman. Oui. J’ai déjà pris mon petit déjeuner, j’ai fait tourner une machine et je m’avance dans mes devoirs pour la semaine.

- D’accord. C’est bien ma chérie. Ton père et moi, nous sommes fiers de toi. Mais, la radio est…

- Oui. Je l’ai mise dans la cuisine pour faire les muffins cet après-midi. Juste après avoir déposé Amber à son cours, je les…

- Je déposerai ta sœur à son cours de guitare. Repose-toi un peu avant de faire la cuisine. Je sais qu’hier soir, tu as veillé tard pour faire tes devoirs de lundi. Si tu veux les continuer un peu vas-y, mais, profite de ton weekend aussi.

- D’accord. Merci maman. Je vais travailler encore un petit moment et après, si tu veux, je t’aide pour le bandage de papa.

- Très bien. Je vais aller réveiller ta sœur pour qu’elle range sa chambre et qu’elle prépare son sac pour ce soir chez sa copine.

Vers onze heures, j’ai enfin terminé mes exercices de maths. Je n’aime vraiment pas cette matière, moi c’est les mots, pas les chiffres. Je range mes cours, fais mon lit, range ma chambre. Quand je sors de ma chambre, je vois ma sœur qui fait des allées et venues entre le salon et sa chambre. Quant à ma mère, elle est dans la cuisine et fais la vaisselle. Je toque à la porte de la chambre où est papa.

- C’est bon j’ai fini chérie…

J’ouvre la porte et mon père semble surpris.

- Bonjour papa.

- Bonjour Charlotte. Je pensais que c’était ta mère qui venait chercher mon plateau.

- Ne t’inquiète pas. Je m’en occupe.

Je récupère le plateau, l’amène à la cuisine où ma mère me dit de lui passer pour qu’elle range. Je retourne voir mon père.

- Alors papillon, ta mère m’a dit que tu avais avancé encore dans tes devoirs…

- Oui. Je voulais passer le reste du weekend tranquille.

- C’est bien ma chérie. Mais, tu devrais te reposer un peu aussi. En plus, tu vas faire la cuisine cet après-midi ?

- Oui. J’ai décidé de faire des muffins aux myrtilles et d’autres aux pépites de chocolat. J’espère que ça plaira à tout le monde.

- Tu cuisines très bien alors il n’y a pas de raison.

- Merci papounet. Par contre, je vais mettre de la musique en cuisinant et je ne voudrais pas te déranger.

- Tu ne déranges pas. De toute façon, je me regarde un film en général l’après-midi donc fais comme tu veux papillon.

- D’accord. J’essayerais de ne pas mettre trop fort quand même.

- Ta sœur prépare son sac ?

- Oui. Je crois qu’elle cherche des films à ramener chez Iris vu qu’elle fait des allées et retours salon-chambre… je réponds avec un sourire qu’il me rendit. Cela me rappelle que je faisais la même chose quand je passais certains weekends chez Brooke.

Il est bientôt deux heures et maman vient de partir déposer Amber à son cours de guitare. Nous avons mangé toutes les trois et là, je vide la machine et vais dans le salon où est installé l’étendoir. Mon père vient de se mettre un Star Trek dans la chambre et du coup, j’allume la radio dans la cuisine. Je mets un des CD que j’ai gravé que je vais écouter en faisant la cuisine. La première musique commence et j’entends Whenever, Wherever de Shakira. Je commence tranquillement à étendre le linge mouillé en chantonnant et me déhanchant en souriant. Quelques minutes plus tard, ma mère rentre à la maison et elle me sourit en passant dans le salon. Je viens de terminer le linge et je vais dans la cuisine pour sortir tous les ingrédients pour faire les muffins pendant que la chanson In Your Eyes de Kylie Minogue se fait entendre. Je sors deux grands saladiers, un pour préparer la pâte et un pour mettre les myrtilles surgelées. Je me lave les mains et commence tranquillement à faire l’appareil tout en chantonnant les chansons diverses qui passent.

Il est maintenant quatre heures trente et tous mes muffins sont terminés et rangés dans deux grosses boîtes en plastiques. Je ramène la radio dans la salle de bain. Pendant que je cuisinais, maman a fait du repassage, a refait le bandage de papa et lui a donné ses médicaments. Je pars pour la Réserve vers six heures trente. Heureusement que papa peut se lever tout seul s’il en a besoin. Le Chef Swan va venir passer la soirée avec lui pour regarder le match de baseball de ce soir et ils vont se commander des pizzas. Mais, je vais quand même garder mon portable avec moi ce soir au cas où. Je vais dans ma chambre pour préparer mes affaires. Je mets mon CD gravé avec des chansons Rock dans mon ordinateur et la chanson In The Deep de Sum 41 résonne dans la pièce. Je range le CD que j’ai écouté pour faire la cuisine sur mon bureau car je vais le prendre pour aller à la Réserve. Je ferme la fenêtre, ouvre l’armoire et prends un pantalon noir slim avec un pull gris simple avec quelques détails sur les côtés en dentelle, des sous-vêtements gris et des bottes marrons sans talons. Je mets la musique en pause et je vais dans la salle de bain me laver, ainsi que mes cheveux et je brosse mes dents. Je reviens dans ma chambre, remets la musique qui a changé et fait place à This Love de Maroon 5. Je m’habille et m’assois à ma coiffeuse en chantonnant en commençant par maquiller mon teint au plus simple. Je me mets du fard à paupière gris tout simple, un peu de mascara, du blush et je m’arrête là. Pendant que je me maquillais les chansons défilaient, j’entends à présent Enjoy The Silence de Depeche Mode, la version originale et je chante presque à tue-tête en essuyant un peu plus mes cheveux avec la serviette. Je sors mon sèche-cheveux en m’en servant comme d’un micro en chantant toujours sur la chanson. Je mets pause car le séchage de cheveux va être bruyant et pour une fan de musique, savoir qu’une chanson résonne et qu’on ne peut pas l’écouter est presque un crime. Après avoir séché mes cheveux, je remets lecture et la même chanson résonne mais la version de 2004. Je regarde sur ma table de nuit et constate que mon réveil affiche six heures passées. Je pousse un hoquet qui me fait m’activer plus vite. Je brosse mes cheveux qui ondulent à présent sur mes épaules.

Il est six heures et demi et je viens d’entrer dans ma voiture après avoir mis dans le coffre le sac avec les muffins ainsi que mon manteau. Je mets mon CD dans le lecteur, démarre le moteur et mets la musique All For You de Janet Jackson. En faisant marche arrière pour sortir de l’allée, je chante tranquillement et avec un sourire. J’arrive dans quelques minutes à la Réserve et la musique que j’adore de Britney Spears commence, When I Found You, ce qui fait que je la chante en entrant dans la Réserve.

I believe

We all have one true love

Somewhere in this world

I do (I do, I do)

When it seemed

All my dreams

Were falling through

That's when I found you

I believe for every heart

That whispers in the dark

There's a ray of light somewhere

Shining through

It was sink

Or swim

When the tide came in

I found myself

When I found you

I found the closest thing to heaven

Yes in you

I found the deepest love I knew

Ooooh Ohh

I'll believe

Yes it's true

I found myself

When I found you

Ooh yeah

I believe (I believe)

For every door (Every door)

That's closing

For every heartbreak‚

There's hope for something new

From the ashes rise a glimpse of paradise

It still flickered in your eyes

When I found you

I found the closest thing to heaven

Yes in you

I found the deepest love I knew

Ooooh Ohh

I'll believe

Yes it's true

I found myself

When I found you

A life unfolds

No one knows

I thought love was just a tingling of the skin

I felt so alone

All Alone

More than you could ever know

You show deep love

Sweet love

When I found you (I found love)

Oooh (the closest thing to heaven)

Oh yeah

I found you baby, I found you

I found you

Yeah

I found myself

When I found you

I found the closest thing to heaven

Yes in you

I found the deepest love I knew

Ooooh Ohh

I'll believe

Yes it's true

I found myself

When I found you, you

Je me gare tranquillement sur le parking où j’étais la dernière fois. Jacob m’attend mais semble accompagné par son ami Embry. Quand je sors de la voiture, je les vois le nez en l’air, ce que je trouve bizarre et Jacob me regarde la bouche ouverte comme surpris, émerveillé et admiratif à la fois, ce qui me fait rougir.

- Bonsoir les gars.

- Bonsoir Charlotte, me dit Embry avec un sourire. Tu as apporté des gâteaux ?

- Euh oui. Ils sont dans le coffre. Comment tu le sais ?

- J’ai un bon odorat. Je vais te chercher ça, me répond le garçon.

- Merci. Jacob ?

- Mmm… Bonsoir Miss Musique. Très jolie voix, il a une voix qui me fait frissonner.

- Au fait, Charlotte. Pas besoin de prendre ton manteau.

- Mais…

- Je suis certain que Jacob va bien vouloir te servir de chauffage.

Je rougis et n’ose pas regarder en direction du jeune Black qui grogne légèrement envers son ami.

Nous marchons tous les trois et Jacob, qui semble avoir retrouver la parole m’explique que les feux de camps se tiennent derrière sa maison. Je vois alors une maison de plein pied en bois toute en longueur couleur rouge brique, à gauche de la maison, se tient un genre d’atelier rouge également. Je devine que c’est l’atelier où Jacob fait la mécanique. En avançant un peu plus, je constate qu’il y a déjà du monde. Tout le groupe que j’avais rencontré le weekend dernier, soit Sam, Emily, Jared, Kim, Paul, Seth, Leah, Claire et Quil. Il y avait également une femme d’environ une quarantaine d’années, ainsi que deux hommes un peu plus vieux qu’elle. Ce sont sûrement les Anciens du Conseil des Quileutes. De loin, je constate qu’un des deux hommes est dans un fauteuil roulant et je me dis que cela doit être Billy Black, le père de Jacob. Mon père m’a dit qu’il était dans un fauteuil roulant suite à un accident de voiture dans lequel il avait perdu sa femme. Je stresse un peu, me demandant tout de même ce que je fais au milieu de tous ces indiens à la peau brune. Jacob se rapproche légèrement de moi et me prend la main avec hésitation. Sa peau est brûlante et légèrement rugueuse, mais, il y met tant de douceur que cela fait battre mon cœur plus rapidement et m’apaise en même temps. Nous avançons encore un peu et je constate un énorme foyer où un feu commence doucement à brûler, tout autour plusieurs gros rondins de bois sont disposés afin que tout le monde puisse s’asseoir. Un peu plus loin, est installée une longue table de bois où plusieurs boîtes et saladiers sont disposés dessus.

A notre arrivée, la petite Claire quitte les bras de Quil pour courir dans notre direction et cela me fait sourire. Tout le reste de la troupe avance vers nous avec un sourire.

- Bonjour Charlotte, tu as réussi à faire un bandage à ton papa ? me demande Claire en s’accrochant à une de mes jambes.

Je m’accroupie pour être à sa hauteur, lâchant doucement la main de Jacob.

- Oui, ma chérie. Ma maman est infirmière, faire des bandages c’est son métier.

- C’est pas juste. Je voulais te montrer, fit la fillette, boudeuse.

- Ne t’inquiète pas. Tu me montreras comment toi tu les fais. Je suis sûre que tu sais très bien les faire.

- Vrai ?

- Vrai. Allez, fais-moi une bise.

Elle s’exécute avec un sourire.

Quand je me relève, je constate que tout le monde est autour de nous et me regarde avec un nouveau sourire, je me sens rougir.

- Charlotte, tu te souviens de la bande ?

- Oui. Comment vous allez depuis la dernière fois ? Je suis désolée d’être partie comme ça la…

- Ne t’inquiète pas Charlotte, me dit Emily en me prenant dans ses bras.

- Comment va ton père ? me demande Sam.

- T’as ramené des muffins ? demande Paul en zieutant sur le sac qu’Embry tient encore.

- Ils sont à quoi ? renchérit Seth.

- Il paraît qu’il s’est pris une balle dans l’épaule… intervient Jared.

- Stop, stop. Elle vient juste d’arriver et vous la soûlez déjà avec vos questions, interrompt Sam.

Aucun d’eux ne répond et ils baissent tous la tête. Bizarre.

- Alors, déjà, mon père va un peu mieux. Il peut enfin commencer à se lever et à se balader dans la maison. Et oui, il s’est pris une balle dans l’épaule.

Je les vois tous faire une légère grimace.

- Et pour les muffins, je continue, j’en ai fait à la myrtille et d’autres aux pépites de chocolat, comme ça il y en aura pour tous les goûts je pense.

- Mmm… On va se régaler, pas vrai Jacob ? intervient Quil avec un sourire envers son ami qui grogne.

- C’est sûr que si tu fais aussi bien les muffins que ta sauce de la dernière fois, ça va être un régal, renchérit Paul.

- Jacob, tu ne nous présente pas ? intervient une voix grave qui me fait presque sursauter.

Je me tourne vers celui qui a parlé, qui n’est autre que Billy Black. A sa gauche, se trouve la femme qui ressemble beaucoup à Leah et Seth, qui a le même sourire qu’elle, jovial et gentil. A la droite de Black Senior, se trouve un homme, le plus vieux du groupe d’ailleurs, à qui Quil ressemble quelque peu au niveau du front et du nez. Jacob me prend de nouveau par la main et m’entraîne vers les trois dernières personnes présentes à ce feu de camps, pendant que le reste du groupe nous suit silencieusement, à part Embry, qui est parti déposer mon sac près de la table des victuailles.

- Charlotte, je te présente les Anciens du Conseil de notre tribu. Tout d’abord, Sue Clearwater, la mère de Seth et Leah, son défunt mari faisait partie du Conseil, elle a pris sa place.

Je tends ma main droite à son encontre, surprise et émue.

- Bonsoir Mrs Clearwater. Je suis désolée d’apprendre la mort de votre mari. Je suis sûre que c’était quelqu’un d’exceptionnel.

Elle me sourit doucement en serrant ma main.

- Merci beaucoup Charlotte, j’apprécie. Mais, appelle-moi Sue et tutoies-moi.

- D’accord Sue.

- Charlotte, je te présente Quil Ataera Senior, le grand-père de Quil, mon grand-oncle.

Donc, Quil et Jacob sont cousins. Intéressant.

- Je suis ravie de faire votre connaissance, monsieur.

- Enchanté miss, me dit-il en me serrant la main également.

- Et voici Billy Black, mon père.

- Bonsoir Charlotte. Je suis content de te connaître, il a une voix profonde, sans aucune hésitation et me scrute.

Je me sens rougir sous son regard et tends une main hésitante qu’il prend.

- Je suis honorée de vous rencontrer Mr Black.

- Tu peux m’appeler Billy. Ton père se remet de son accident ?

- Doucement.

- Charlie dit qu’il lui manque beaucoup au bureau. Il est venu le voir mercredi soir à ce qu’il m’a dit.

- En effet, ils ont regardé le match ensemble. En tout cas, je vous remercie de m’avoir conviée à un de vos feux de camps, j’en suis plus qu’honorée.

- Aucun souci. Tu n’as jamais entendu nos légendes, à ce qu’il paraît ?

- Non. Enfin, mon père m’a dit d’aller à Port Angeles pour trouver un livre dessus mais j’avoue que je préfère les entendre. Je suis persuadée que cela est encore plus fantastique de les entendre par les principaux concernés et ceux qui vivent à travers elles. Je… Désolée. J’ai tendance à bavasser pour rien quand je suis un peu stressée, je m’excuse en baissant la tête.

- Ne t’inquiète pas jolie-Charlie. On comprend ce que tu veux dire, me dit Jacob d’une voix douce.

Quelques minutes plus tard, nous sommes tous installés autour du feu et mangeons joyeusement. Les garçons se lancent quelques piques rigolotes mais dont certaines sont incompréhensibles pour moi. Je ressens encore plus qu’il y a d’énormes secrets dans ce groupe.

- Sue, le poulet est délicieux, intervient Embry, qui a une cuisse dans chaque main entre deux bouchées.

- Emily, ta salade de riz est très bonne, je dis avec un sourire.

- Moi, j’ai hâte de goûter les muffins de Charlie, intervient Jared avec un sourire.

- J’avoue que moi aussi, dit Jacob en plongeant son regard dans le mien.

Je souris doucement en me perdant dans ses yeux noirs. La nuit est tombée depuis quelques minutes et j’ai pu voir un magnifique coucher de soleil à travers la cime des arbres qui nous entourent.

- J’hésitais entre ça et des cookies mais vu comment vous avez l’air de tous beaucoup manger, je me suis dit que j’aurais eu à faire plus d’une centaine de cookies.

- C’est sûr qu’il faudrait tout un camion pour les contenter au niveau bouffe, intervient Kim.

- Seulement au niveau de la bouffe, ma chérie, je t’assure, lui répond Jared avec un ton coquin qui fit glousser la jeune fille.

- Beurk… Retenez-vous… intervint Paul.

Jacob se lève pour aller chercher les deux grosses boîtes avec mes muffins. Il me présente les deux boîtes, comme pour savoir lesquels sont à la myrtille et lesquels sont au chocolat.

- La boîte claire c’est myrtille et la foncée, chocolat.

- D’accord, jolie Charlie. Prends-en un…

Je rougis.

- C’est très gentil. Mais, je n’en mange pas. Passes-en aux autres.

- Tu ne manges pas de muffins mais tu les cuisines ? intervient Seth, aussi surpris que les autres.

- En effet. Mais, c’est pas grave, ne t’inquiète pas.

Jacob fait le tour avec les deux boîtes qui semblent se vider au fur et à mesure. Il semble me jeter quelques coups d’œil.

- Tu ne prendras pas de poids même si tu en mangeais un, me dit sérieusement Leah.

- Cela n’a rien à voir, merci. Mais, je n’aime tout simplement pas ça. Je préfère les donuts au sucre, mais je ne sais pas encore les faire.

- Oh…

- Jacob, prends-en note. Elle préfère les donuts, intervient Quil avec un sourire, Claire sur ses genoux.

- En tout cas, tes muffins sont très excellents, dit Billy Black avec un sourire, ce qui me fait rougir, contente que mes gâteaux fassent l’unanimité.

Une fois que les derniers mangeurs ont terminé les derniers muffins, je vis Emily se blottir un peu contre Sam, Jared prendre Kim dans ses bras pour lui chuchoter des choses à son oreille qui la faisait sourire. Je vois également que Quil a mis Claire dans son blouson et seule sa tête sort, ce qui est assez rigolo et bizarre en même temps. Il est vraiment très protecteur avec elle, pourtant, je sais qu’ils n’ont aucun lien de parenté. Il la regarde d’une façon très spéciale, un peu comme le regard de Sam envers Emily ou Jared avec Kim. C’est vraiment étrange. Je me penche un peu vers Jacob qui est à ma gauche, il met son bras chaud sur mes épaules et cela me réchauffe. Embry avait raison, pas besoin de manteau avec Jacob.

- Je suis impatiente d’écouter vos légendes, tu sais, je lui chuchote.

- Ne t’inquiète pas Charlie. Ça va commencer dans peu de temps, me répondit-il sur le même ton.

Tout se passa comme si ce chuchotis inaugurait la suite, et l’atmosphère changea brutalement. Paul et Embry se redressèrent, Jared releva doucement Kim, Emily, se détacha de Sam, tira de sa poche un carnet à spirale et un stylo, réplique exacte de l’étudiante assistant à un cours magistral. A son côté, Sam se tortilla de façon à regarder dans la même direction que le vieux Quil, qui était près de lui. Je devinai alors que le conseil ne comptait plus trois mais quatre membres. Leah, le visage aussi immobile qu’un masque magnifique et dénué d’émotions, ferma les yeux, non pour exprimer sa lassitude mais pour mieux se concentrer. Son frère se pencha en avant, impatient.

Le bois craqua derechef, expédiant une nouvelle gerbe d’étincelles qui scintillèrent dans la nuit. Billy se racla la gorge et, sans aucune introduction, se lança dans son récit, de sa voix grave aux riches intonations. Les mots lui venaient avec précision, comme s’il les connaissait par cœur, teintés cependant d’un rythme et d’une réelle musique, tel un poème déclamé par son auteur.

- Les Quileute ont toujours été un petit peuple. Nous n’avons cependant jamais été éradiqués de la surface de la Terre grâce à la magie qui coule dans nos veines depuis la nuit des temps, même si notre capacité à changer de forme n’est venue que plus tard. Car, au commencement, nous étions des esprits guerriers.

J’écoutais très attentivement le début du récit de Billy Black qui montrait un reflet de l’autorité naturelle que je lui avais connue dès le début. Le stylo d’Emily dansait vivement sur le papier afin de ne rien perdre de ses précieuses paroles.

Fin PDV Charlotte


Texte publié par Soso-Wolves, 25 décembre 2017 à 22h28
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