Je m’en souviens comme si c’était hier. Ce jour-là, nous étions en voyage pour aller voir nos grand parents pour un repas de famille auquel je ne prêtais guère attention et ne m’intéressais pas. Nous nous trouvions dans une région que je ne connaissais pas, sur une route goudronnée entourée d’arbre, surtout de grand épineux et quelques feuillus.
Nos parents étaient encore en train de se disputer pour la énième fois tandis qu’une musique de Peter Gabriel passait dans le lecteur cassette de notre petite Citroën bleu. A cette époque, j’avais du mal à comprendre pourquoi ils ne s’entendaient pas. Dans mon esprit de petite fille, je pensais qu’ils devaient s’aimer, et pas se détester, que c’était impossible.
A l’arrière de la voiture, avec moi, se trouvait mes deux frères, tous deux plus âgés que moi. Le plus grand avait 15 ans tandis que l’autre en avant 11. Moi, j’en avais 7 à ce moment-là. Ils étaient en train de jouer à un jeu étrange, auquel ils ne voulaient pas que je participe, car j’étais une fille. Je ne comprenais pas tout ce qu’il disait, mais ça ne m’intéressait pas vraiment à vrai dire.
Pendant que nous traversions cette forêt qui paraissait interminable, j’ai aperçus quelque chose à travers les arbres. Peut-être n’aurais-je pas dû le voir, mais il a captivé mon regard malgré que l’instant n’ait duré qu’un millième de seconde.
En regardant au dehors, j’ai croisé le regard d’un loup. Il avait un regard ambré, presque orangé, avec une pupille très sombre qui contrastait avec la clarté de ses iris. Lorsque je l’ai vue, il léchait ses babines écarlate du sang d’un animal qu’il venait de tuer. Le rouge avait sali une bonne partie de son pelage gris claire.
« - Maman, maman, j’ai vu un loup ! » ai-je dit à ma mère.
« - Ne dit pas de bêtises, il n’y a pas de loup ici, ce devait être un gros chien, c’est tout. » m’a-t-elle répondu.
« - Mais puisque je te le dit ! »
Elle ne me dit rien, tandis que je me retournais vers la route, en espérant voir quelque chose. Bien sûr, il n’y avait rien, mais je savais ce que j’avais vu.
Aujourd’hui, j’aime à parler de rencontre. Pour moi, à ce moment-là, ce loup m’était apparu comme une révélation, sur la vie et la mort, la loi du plus fort, malgré mon jeune âge. Aujourd’hui, j’y repense, mais je vis mon train-train quotidien et ne cherche pas à retrouver quelque chose que je ne reverrais jamais.
Je préfère songer qu’il a donné la vie, tout comme moi aujourd’hui…
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