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« Tchou-Tchou !

Le train, sifflant encore une fois de toute sa fumée grise et bleue, s’engagea sous le tunnel de pierre et de bois. Il ressortit seulement quelques secondes après, le petit ouvrage un peu vermoulu, beaucoup moussu n’étant pas très long, en vrai... voire plutôt court, en somme. Mais sa longueur courte n’empêchait pas qu’il y faisait noir et sombre quand même !

La lumière revint sur la locomotive toute de fer et d’acier revêtue, car le soleil éclatant caressait de toutes ses forces le petit équipage mécanique ainsi que les quelques rares et joyeux passagers qui profitaient de l’aubaine. La tombola avait choisi les gagnants de cette quinzaine estivale et une douzaine d’heureux élus avaient pris place dans la paire de wagons « première classe » qui composaient -avec la belle et tintinnabulante Pacific 120 bien sûr- ce petit train qui filait vers le sud.

L’inauguration de ce tronçon avait certes eu lieu au mois précédent, mais aujourd’hui, c’était le vrai premier transport d’êtres vivants et animés -de bonnes intentions- (les édiles et autres représentants de la petite cité ne pouvant être qualifiés d’êtres vivants ou animés, soit dit entre nous, hein...).

Le gros lot consistait donc en un voyage ferré à l’abri des cendres et des escarbilles avec passage dans le vieux petit tunnel se glissant sous la colline des pendus, puis traversant la petite vallée des pestiférés en empruntant un assez haut et assez long pont de bois à l’équilibre incertain (et plus qu’assez ancien, aussi). Quant au virage de la mort qui pue et à la réserve d’eau sur pilotis jouxtant le cimetière des Indiens... par la peine d’en parler : comme disait le shérif adjoint Pat von Guernica « Qui vivra verra ; Vera ! ».

(Oui, depuis sa rupture d’avec Vera la danseuse du saloon aux yeux de biche et à la chute de reins élégante, il ne savait plus à quels seins se vouer, fallait bien l’avouer...)

Enfin voilà pourquoi et comment Blanche Neige et les sept nains, Hansel und Gretel ainsi que la petite marchande d’allumette(oui, au singulier, la pauvre) sans oublier, l’as but non the liste, la petite chapeautée de rose bonbon filaient non pas un mauvais coton mais bien comme une flèche à bord de ce nouveau moyen de transport à l’allure encore jamais atteinte et écologiquement hors pair, puisque tout y étant recyclable... Mais là n’était pas l’important de la chose...

Non, la Chose, elle, attendait tapie entre les traverses depuis la construction de cette voie sur la Terre sacrée que de manantes âmes avaient profanée au nom du sacro-saint profit et de la pleine et entière toute puissance d’un monde qui se prétend civilisé mais qui ne sait qu’écraser de sa grosse main poilue et aux ongles sales et mal taillés une antique civilisation qui lui restera à jamais incomprise, pour toujours sans... »

— Euh, Chéri ! Je crois que Jonathan s’est endormi depuis... un certain temps, déjà.

— Euh, Chérie... Oui, euh, je lui racontais juste le premier chapitre de ‘La conquête de l’Ouest pour les Nuls’...

— Ouiiii, bien sûr ! Et la pomme empoisonnée, c’est pour Mère-Grand, je suppose ?

—Ah ! Tu sais bien que j’essaie de lui faire comprendre que le plus important, c’est l’imagination, en fin...

—... de conte ! Oui, je sais, Pat.

—OK, Vera, Ok... parfois, avec le manque de fer et les réductions drastiques des rations, j’ai l’impression de... dérailler !

D’après les annales retrouvées cachées profond sous un tas de pierres anciennement moussues, du côté de la plaine des pendus...


Texte publié par ffmonrise, 16 octobre 2017 à 23h14
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