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Tords-moi le cou ! Romps-moi le cou, petit papillon ! Approche-toi, petit moineau ! Viens donc profiter des bons soins de Mado ! Ils sont ronds et roploplos. Comment ? Tu n’oses pas ! Aurais-tu peur à ce point de moi ? N’entends-tu pas ce petit cœur qui bat rien que pour toi ? Toc, toc ! Toc, toc ! C’est l’horloge de Mado qui s’affole. Clac, clac ! Clac, clac ! Ce sont les dents de Mado qui s’entrechoquent. L’on dit de moi que je suis folle ! Sais-tu seulement pourquoi, mon petit ange au cœur tendre ? Il paraît que je suis la seule à l’avoir vu et à avoir survécu.

M’enfin ! Que dis-tu ? Que je n’ai point d’yeux, mais des nœuds à la place !

Non, non, non ! Tu te trompes, mon petit oiseau. Mado y voit clair et même plus que beaucoup d’entre vous.

Allons ! Viens trouver refuge dans les jupons de Mado. Ils te protégeront ! De qui ? Enfin ! Es-tu sot ? Mais de lui, voyons ! Son nom est sur toutes les lèvres. Quiconque aperçoit une ombre glisser dans la pénombre et c’est la fronde. Tous n’ont plus alors que ce mot à la bouche. Le Diable ! Le Diable ! C’est l’homme aux yeux de Jack ! Comprends-tu ce que je te dis ? Si tu t’en vas, tes tripailles serviront de repas à l’homme aux yeux de Jack. Viens donc avec moi que je te montre. Prends ma main, elle est chaude et douce, tout comme les seins de Mado. Et si tu es sage, je saurai te récompenser, mon moineau. Il y a tant de générosité en moi, qu’il n’y a rien que je ne puisse te refuser. Surtout pas une soirée avec un minot !

Allons ! Par ici ! Je t’emmène voir sa dernière fleur de lys ! Ils l’ont retrouvé ce matin, au milieu d’un jardin, dans un écrin de suint et de vélin. Son ventre était ouvert, semblable à un calice, ses viscères étaient dispersés sur le sol gelé. Cela faisait drôle de la voir ainsi, alors même que je l’avais croisé la veille. Sais-tu comment nous l’appelions entre nous ? La petite gourmette.

Moins fort ! Il pourrait t’entendre ! Qui ça ? Sot que voilà ! Mais celui qui marche ! Celui qui frappe ! Celui qui se cache le soir dans le beffroi ! L’homme aux yeux de Jack !

Mais voici que tu trembles mon garçon. Viens donc t’en foutre ta main dans mon con. Il est chaud et doux, comme la main de l’homme aux yeux de Jack lorsqu’il fouraille dans les entrailles. Viens donc dans les bras de Mado, mon petit oiseau. Ils te cacheront de son regard avide et infâme. Viens donc dans mes jupons. Il y a trop longtemps que j’attends ce moment.

Voyons ! Ne te débats pas comme cela, mon mignon ! Tu ne fais que retarder l’inéluctable, car à la fin je veux m’envoyer le Diable, l’homme aux yeux de Jack !


Texte publié par Diogene, 28 septembre 2017 à 12h09
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