Cette guerre n'a que trop duré. Reste-t-il encore une âme qui vive dans cette ville ? Les pensées sombres se bousculent dans l'esprit du sergent Lemaistre. Son unité totalement dispersée, il s'était lancé à la poursuite d'une silhouette sous la pluie battante en espérant attraper un des dirigeant de l'armée adverse. Maintenant, égaré dans une cité inconnue, il désespère de voir un jour la guerre s'achever. Depuis qu'elle a démarré, Lemaistre a oublié tant de choses, le goût d'un bon repas chaud, la chaleur d'une gorgée de gnôle, la flambée d'une bonne bûche dans la cheminée devant laquelle se déroule une partie de cartes entre amis. Des amis ? Et les siens que sont-ils devenus ? Il l'ignore. Poussant plus loin sa réflexion l'image d'une femme nue se matérialisa dans son esprit. Isaac Lemaistre s'étonne , il connaît ou l'avait connu cette femme. La guerre avait été déclarée sept ans plus tôt, le temps des amours s'est enfui. L'homme se rappelle que pendant les premiers mois du conflit, la pensée des ébats charnels l'aidait à s'endormir sans trop de difficulté. A présent, la fatigue ne lui laisse même plus ce loisir, les rêves ne peuplent plus son inconscient. La fatigue l'assomme.
Tout en cherchant à se mettre à l'abri d'éventuels tireurs isolés et des intempéries, Isaac tente de retrouver l'identité de la belle qui a surgit dans sa tête sans prévenir. L'image qui l'absorbe la représente allongée sur un lit, les flammes d'un poêle dansant sur sa tenue d'Êve. Sans pudeur elle parcourt son corps de ses doigts fins et graciles. Un frisson dévale la colonne vertébrale du sergent ! Il se rend compte que obnubilé par ses pensées, il a déambulé dans les rues et il a atterri sous un porche sans savoir où il se trouve précisément. Avec ce déluge, il est vain d'espérer retrouver son chemin ou ses camarades, s'ils ont survécu. Il n'y a qu'attendre que le temps s'apaise.
Il entre dans la bâtisse,en ces temps troublés, il n'existe plus une maison dont la porte n'est pas défoncée. Ses yeux mettent quelques secondes à s'habituer à la pénombre du lieu. Le vestibule est vaste, poussiéreux et jonché de débris en bois, d'anciens meubles récupérés pour chauffer les pauvres citoyens ou soldats de passage. Un grand escalier donne accès aux étages supérieurs. D'après ce qu'il voit, Isaac estime être dans ce qui fut en période de faste, un hôtel particulier. Avec un peu de chance, il reste un lit où il pourrait dormir. Cette idée lui semble incongrue, depuis quand n'a-t-il pas profiter d'une vraie literie ? Au premier étage, les dégâts sont moindres, le visiteur repère une lueur sous une des portes closes sur la gauche dans le couloir aux odeurs de moisis. Il y a encore du monde ? Il frappe à la porte. Que se soit un ami ou un ennemi, le sergent veut rester au chaud.
Une voix féminine lui répondit :
- Entrez !
Isaac passe le pas de la porte avec une certaine appréhension et des frissons dans le dos. La voix chaude et sensuelle de la femme le revigore. Il contemple la pièce, contrairement à l'ensemble de l’hôtel, la chambre n'a pas été ravagée par les pillards et elle est accueillante. Isaac se croit en plein rêve, un bon feu flambe dans l'âtre et une demoiselle en déshabillé en pleine lecture composent le tableau idyllique. Rouge et estomaqué, le militaire s'excuse de son irruption:
- J'espère que je ne vous dérange pas, je cherche juste à me mettre au chaud. Acceptez vous de partager votre feu avec un homme lessivé et délavé par un trop plein de pluie ?
- Ne vous en faites pas soldat. Je peux partager mon espace. Remettez vous de votre surprise. Vous semblez surpris qu'il reste encore des humains sur cette Terre. Ou êtes vous étonnée de revoir une femme après des années de guerre ?
Isaac Lemaistre sourit à son interlocutrice.
- Ne restez pas planter là ! Ôtez votre pardessus et réchauffez vous, vous allez attraper la mort !
L'homme s'exécute, il retire son manteaux, ses bottes et se tourne vers la femme, les mains dans le dos, présentées à la flambée. Il ne rompt pas le silence. Sa compagne s'est replongée dans son ouvrage. Il en profite pour savourer la chaleur de la pièce. Il note la présence d'un divan qui ferait parfaitement l'affaire pour piquer un somme ainsi que des couvertures en nombre. S'il fait bien les choses, Lemaistre se dit qu'il va pouvoir passer une nuit agréable, au chaud et en sécurité. La chaleur lui insuffle une vague d'espoir.
La surprise ressentie par Isaac s'explique facilement, plus les jours passent, moins il croise de monde. Les villes détruites par les bombardements ne laissent plus de traces de vie humaine. Il y a bien longtemps que l'on ne compte plus les morts dans les deux camps.
Tout avait commencer par une révolte des pays de l'hémisphère sud de la planète, les pays les plus pauvres. Ils s'étaient unis pour attaquer les détenteurs des richesses. Un mystère avait intrigué la population mondiale, qui était parvenu à les rallier ? Des pays aux cultures si différentes sous une bannière unique, cela défie la logique élémentaire.
Isaac Lemaistre, âgé de dix-sept ans à l'ouverture des hostilités suivait avec passion l'évolution de la situation. Pas de déclaration de guerre, pour l'ouverture de ce conflit mais une arrivée hyper massive composée de peuples hétérogènes issus de l'ensemble du continent Africain dans les îles de la Méditerranée. Nul ne s'était douté des intentions belliqueuses de ces hommes et femmes. D'ailleurs la présence de femmes était rassurante pour l'opinion public sans compter les idées reçues persistantes dans l'esprit des hommes. Le monde ne concevait toujours pas au XXIIe siècle qu'elles soient considérées comme des guerrières crédibles et redoutables. De plus la flotte, qui les mena vers leurs opposants, très disparate ne comptait dans ses rangs aucun navires de guerre. Pourtant une fois accostée, sur toutes les petites îles méditerranéennes, de Majorque à Chypres en passant par Korcula, les assaillants grossièrement équipés avaient anéanti les autochtones avant que les grandes puissances n'aient le temps de comprendre et de réagir. L'effet de surprise fut total, mais à lui seul il ne suffit pas à expliquer comment les peuples africains ait pu se rendre maître des lieux si aisément.
Le monde était resté interloqué pendant ce temps, le sud de l'Amérique avait envahit les États-Unis, LA puissance à abattre. Le président des USA avait décrété qu'on attaquait pas impunément son pays. Il s'agit de la première agression que les USA subissaient sur leur territoire depuis la Guerre de Sécession, la première attaque sur son territoire venue de l'extérieur. Le chef des révoltés avait ri au nez du président américain et répondu qu'il était légitime d'avoir peur. En Orient, les Indiens ralliaient l'Asie et se ruaient sur la Chine, qui prospérait comme au temps des Croisades ainsi que sur le Japon. En l'espace d'un an, les troupes des révoltés s'étaient ancrés dans tous les pays riches sur Terre. Les puissances du Nord relançaient leurs industries de guerre et enrôlaient tous les hommes capables de se battre. Contrairement à leurs agresseurs, les femmes ne furent pas autorisées à prendre les armes. Une fois encore, elles allèrent se tuer à la tâche dans les usines et dans les champs pour continuer à nourrir les armées. Comme dans chaque conflit, elles furent les premières à mourir avant même les soldats. Isaac s'était engagé dès la seconde année des hostilités, il avait quitté sa Finlande natale pour rejoindre le front de l'Ouest, en France.
Il soupire en repensant à cette année étrange qui marqua le changement, le plus grand bouleversement mondiale connu à ce jour. Les deux premières guerres mondiales faisaient pâles figures à présent. « Consternant d'en arriver là » se dit le jeune homme. Ses plus belles années, il les avait consacré à la guerre. S'il avait su ce qui l'attendait, il ne serait pas parti au combat avec autant d'enthousiasme. Maintenant qu'il avait croisé à maintes reprises le fer avec les belligérants, il comprenait comment ils avaient pu prendre le contrôle de la Méditerranée aussi rapidement. Malgré un armement sommaire, une énergie quasiment inépuisable les animaient, sans compter leur nombre toujours croissant. Des hommes et femmes se sacrifiaient par milliers chaque jours sans que la masse des adversaires ne semble diminuer. Incapable de distinguer un pays plus qu'un autre, qui aurait pu avoir le titre de chef, les puissances occidentales appelèrent leur ennemi, le Tiers-Monde. Les dirigeants des armées avaient insufflé un sens du sacrifice poussé à l'extrême à leurs troupes: "Quoiqu'il arrive nous sommes toujours plus nombreux". C' était leur credo. Qu'importe les morts puisque une multitude attendait son heure.
Effectivement, les assaillants se comptaient en milliard. Sachant qu'hommes et femmes avaient déserté leurs terres et leur pays étaient complètement délaissés, comment parvenaient ils à recevoir continuellement des ressources en hommes et surtout en vivre ?
Plongé dans ses sombres questions, le sergent sursaute quand sa compagne s'adresse de nouveau à lui ;
- Puis je savoir comment vous nommez vous ?
- Isaac Lemaistre, sergent dans l'armée occidentale
- Vous êtes loin de chez vous ?
- Oh oui, Madame. Il y a bien longtemps que j'ai quitté ma patrie pour suivre les affectations de ma troupe. J'ai fait un grand tour de l'hémisphère nord. Il y a peu de chance que je revois mon pays natal actuellement. De même que je doute de me sentir chez moi quelque part sur cette planète.
- Vous êtes pourtant bien jeune, à la fin de la guerre tout reconstruire et retrouver la femme qui vous attend.
- Encore faudrait-il que j'ai déjà une femme à aimer, répliqua l'intéressé d'un ton mélancolique.
- Il n'y en a donc point ?
-Je crains que non ! J'en ai aimé mais impossible de savoir ce qu'elles sont devenues surtout par les temps qui courent. Mais et vous mademoiselle, que faites vous ici ? Si proche des zones de combats ?
-Eh bien, j'étais en quête d'une unité stationnée dans ce secteur, il faut bien soulager les hommes ! J'offre mes charmes afin que les combattants ne perdent pas espoir en un avenir moins tragique et la fin de cette guerre. Voulez-vous en profitez Isaac Lemaistre ?
Le sergent la regarda, troublé. Il refusa d'un signe de tête. Tout en discutant, il avait fini par retirer son manteau, ses bottes et il savourait la chaleur du feu. C'était là une bien curieuse rencontre ! Mais Isaac prenait plaisir à discuter de façon si banale avec quelqu'un. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait plus connu ça. Il se sentait tirailler, la gène l'avait pousser à refuser ses avances, d'un autre coté, il y avait tellement longtemps qu'il n'avait pas assouvi le désir charnel tapis au fond de lui… Il se disait qu'il devrait en profiter. La femme le regardait se battre avec ces pensées contradictoires. Elle souriait, ce jeune homme était transparent.
Elle le laissa se débattre et son songea à son tour à cette guerre si surprenante. Personne n'avait cru qu'elle aurait lieu un jour. Le sud était impressionnant dans la ferveur qu'il mettait à se défendre et à se révolter, il ne leur avait manquer que cette petite impulsion pour se mettre en marche, prendre les armes contre les nordistes gavés de richesses. On leur offrait une occasion de se défouler et de renverser l'ordre établi. Elle se dit que cette guerre aurait dû naître un peu plus tôt mais est-ce que toutes les conditions étaient réunies ? La dépravation et le poids de la religion dans ce siècle si dépourvu d'écoute et d'entente avaient joué en faveur des révoltés. Ajoutez une pincée d'autorité et d'intrépidité et le mélange avait pris. Une fois lancée, cette croisade envers les inégalités : rien ne devait l'arrêter ! Le pire de l'homme ressort en période de conflit généralisé !
La femme étendue sur le lit choisit d'offrir son corps contre sa vie, une première fois, les fois suivantes n'impliquaient plus du tout sa survie. Elle offrait ses charmes à qui lui procuraient des denrées, produits devenus rares. Ainsi elle avait acquis cette charmante demeure. Elle ne risquait plus les bombardements puisque la guerre avait asséchée le pétrole restant en un temps record. La situation chaotique ne permettait même plus aux scientifiques de faire de nouvelles découvertes. Les attaquants veillaient depuis le début à ce que les hommes ne puissent mettre au point des armes alternatives. La leçon de la deuxième guerre mondiale avait été retenue. Cette fois pas de nouveaux Nagasaki ou Hiroshima possible. L'attaque armé était déjà la deuxième étape de ce vaste plan de bouleversement des civilisations et de la marche du monde. La première étape consista à discréditer ou éliminer ou manipuler l'opinion public en fonction des besoins, le monde scientifique plus particulièrement visé. L'idée était de revenir plus ou moins aux croyances moyenageuses et au schéma de pensées suivant : « Ce que je ne comprends pas me fait peur ». Au vue de la décrédibilisation avancée de l'école et de l'instruction, la chose n'avait pas été si difficile. Le mode de pensées des parents jugeant que l'école devait éduquer au lieu d'instruire avait petit à petit sapé les points forts des hommes ; les connaissances régressant et le crédit accordé aux échanges sur les réseaux sociaux avaient ajouté une couche de crédulité et de paranoïa qui avaient servi les intérêts des fauteurs de troubles. Sur ce terreau, la guerre avait éclos, irrépressible.
-Qu'est-ce qui vous fait sourire ainsi ?, demanda Isaac en regardant la femme qui affichait un air rêveur
- Rien d'important… Dites moi plutôt ce que vous comptez faire à présent ?
La panique s'empara du sergent : la question était essentielle et il ignorait qu'elle allait être sa prochaine destination. En l'absence de commandement de son régiment, il était perdu.
-Une bonne nuit de sommeil semble toute indiquée afin d'avoir les idées claires déclara la femme qui s'était levée et approchée de lui. Vous en avez besoin ! Je peux faire en sorte de vous videz efficacement votre tête, souffla-t-elle au creux de son oreille alors que ses mains se promenaient sur son torse.
Le sergent Lemaistre sentit la douce chaleur la poitrine de sa compagne contre son dos. Depuis quand ne s'était-il pas accordé de relâche ? Lorsque les mains de la demoiselle descendirent vers son intimité, la réponse surgit dans son esprit : trop longtemps !
En sentant le corps du soldat se détendre, elle sut qu'il était à sa merci. Elle le mena vers le lit, le poussant doucement, il s'assit sur le bord du lit monumental. Elle l'embrassa de ses douces lèvres. Il s'enflamma. Assise face à lui, elle parcourut son visage et son cou su bout de ses lèvres et de sa langue humide. Elle surveillait la progression de son désir à l'aide de ses hanches qui imprimaient un mouvement langoureux. Une fois sa virilité éveillée, elle le poussa vers le fond du lit, tout en le déshabillant, arrivés à la tête de lit, il était nu. Elle attrapa un long ruban et entrava sa main droite puis la gauche avec un second morceau de satin. Curieusement, Isaac ne réagit pas à cette situation, il se laissa totalement faire, soumis aux caprices de la demoiselle. Sa bouche couvrit son corps de baisers ardents et de légères morsures jusqu'à ce qu'elle atteignit le bout de son gland insolemment dressé face à elle. Elle le titilla du bout de la langue avant de l'engloutir, arrachant un soupir de plaisir au jeune homme. Elle joua avec sa verge un temps qui paru infini à son supplicié sans que pour autant il n'explose sous le plaisir décuplé à chaque minute passée. Elle maniait l'art de l'amener à le pousser à bout sans jamais dépasser la limite de non retour. ! Jamais, il n'avait connu une telle exaspération sexuelle pourtant bienfaitrice.
Lorsqu'elle le détacha, elle souffla : Prends moi ! A quatre pattes sur le lit, elle attendit. Isaac glissa la main vers la fente de ses lèvres extrêmement lubrifiées , il agaça à son tours son clitoris avant de la pénétrer de ses doigts. Il sentait que déjà cela ne lui suffisait plus mais il joua encore quelques minutes. Il prit ensuite sa queue épaisse et l'enduisit du désir de sa partenaire avant de la pénétrer d'un mouvement de hanche. Il eut le souffle coupé une fois à l’intérieur de la demoiselle, sa chaleur interne était irréelle, bien trop élevée ! Remit de sa surprise, il commença à la besogner avec régularité. Leurs ébats durèrent toute la nuit. Au petit matin, il connut enfin la délivrance ! Ce fut l'unique éjaculation de la nuit. Isaac s'effondra sur le dos, mort de fatigue, pendant que son amante l'embrassait une dernière fois de ses douces lèvres. Elle se leva ensuite et alla prendre une douche brûlante dans la salle de bain attenante.
Quand elle revint dans la chambre, on l'attendait. Un être hybride se tenait dans la pièce. Son corps de loup affublé d' ailes et d'une queue de serpent amusa la jeune fille, le précédent émissaire était plus discret en apparence ! Le démon s'adressa à elle : - Tu nous a bien servie, humaine ! Le dernier homme est mort ! L'humanité a été vaincue ! Tu seras récompensée, les seigneurs Kelen et Nysrock, maîtres des orgies tiennent toujours leurs promesses.
La femme sourit : enfin elle allait accéder à la race supérieure !
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