Elle était allongée dans son lit, observant le plafond de ses yeux noisettes. Tout était calme autour d'elle. Aucun bruit n'était présent à l'intérieur de la maison. Vide, elle était la seule présence vivante. Elle devait s'occupait du mieux qu'elle pouvait pour ne pas s'ennuyer. Ce qui était assez compliqué. La jeune fille se sentait abandonnée même si elle savait très bien que son père était parti pour une raison urgente dont elle n'avait pas connaissance. Cependant, elle trouvait que son absence était assez longue. Un mois sans nouvelle. Elle n'avait même pas reçut une lettre pour s'excuser du retard.
Chaque matin la demoiselle attendait, mais au fil des jours, elle perdait peu à peu l'espoir de le revoir. Pourtant, elle continuait de surveiller la porte d'entrée. Ce jour-là ne faisait pas exception à la règle. Prenant soin de ne pas salir la pièce, elle attrapa une tasse où elle y versa une boisson chaude pour bien se réveiller. Elle fut dérangée par le miaulement de son chat tigré qui vient se frotter à elle.
— Non Erew, tu n'auras pas ma tartine !
Mécontent de la réponse de sa maîtresse, il la laissa seule et s'en alla se mettre en boule sur un des lits de la maison. La magicienne soupira exaspérée par le comportement de son animal de compagnie. Elle savait très bien qu'il reviendrait dans une heure, réclamant de l'attention. Les fenêtres qui étaient ouvertes, se fermèrent d'un coup de vent juste après qu'un mystérieux papier soit passé. L'attrapant au vol, elle commença par le déplier.
« Partez. Partez loin d'ici. N'emportez rien qui puisse paraître anodin aux yeux des autres habitants. Sauvez-vous avant qu'ils ne viennent et vous emprisonnent comme votre père. Brûlez tous les documents même si ce sont des ouvrages désormais rares. Ne laissez aucune trace dans cette maison qui pourrait nuire aux travaux qui ont déjà été effectués. Le temps est compté mademoiselle Dacier, échappez-vous et ne revenez pas ici à moins que nous vous donnons l'ordre. Où que vous soyez, nous garderons un œil sur vous. Cependant ne faites confiance à personne. La vie n'est pas comme dans vos livres, elle est beaucoup plus dangereuse et de nombreuses personnes seraient prêtes vous vendre pour récolter de l'argent. Faites attention à vous et n'essayez pas de chercher votre père, vous risquez de ne pas en revenir. Rendez-vous à Weallion, là-bas vous serez en sécurité.
N'oubliez pas Amye, ne faites confiance à personne. »
La dénommée Amye ne comprenait pas. Elle était en danger de quoi ? Qu'est-ce qu'il s'était passé lors du voyage de son père ? Elle retourna le papier pour voir si la lettre était signée malheureusement aucun nom n'y figurait. Désemparée, elle ne savait pas quoi faire. Elle n'avait jamais été dans cette situation. Son père avait toujours été là pour elle et maintenant il venait de disparaître dans la nature. Partir ? Pour aller où ? Elle ne connaissait rien en dehors de cette maison. Jamais elle ne s'était aventurée plus loin que les clôtures. Certes, elle avait toujours voulu découvrir ce qui se cachait derrière mais elle avait peur de devoir le faire seule, surtout dans ces conditions.
En remettant une mèche brune derrière son oreille, elle se leva de la chaise et se dirigea vers le bureau de son paternel. Fermé depuis son départ, elle lui avait qu'elle n'y rentrerait jamais sans sa permission, pourtant elle voulait des réponses à ses questions et elle était certaine dans avoir dans cette pièce. La salle était impeccable. Tous les livres étaient rangés dans les bibliothèques et dans l'ordre alphabétique. Rien ne traînait. C'était parfaitement rangé. Sur le bureau, une pile de feuille s'y trouvait. S'installant sur la chaise, elle commença à survoler les documents. La Lune Rouge, Les Altasiens, Les Tormiens, Les Al'ka et bien encore de renseignements sur les familles et confréries de Liacontra. Le dernier portait sur les Ethers. Ce nom lui disait vaguement quelque chose, pourtant pas moyen de trouver ce qu'il signifiait. La brune voulu en savoir plus mais un sort lui bloquait l'accès. Jurant, elle reposa tout le dossier et se mit à réfléchir. Devait-elle vraiment tous brûler ? Des années de recherches partiraient en fumé... Mais avait-elle réellement le choix ? Ces papiers pouvaient nuire au royaume entier d'après la lettre...
Amye finit par se décider et alluma un feu dans la cheminé et y jeta chaque feuille, gardant seulement pour elle celle concernant les Ethers. Attendant que les papiers se consument, elle observait le paysage par la fenêtre. Le ciel s'assombrissait peu à peu, le vent soufflait faisant bouger les branches des arbres. Un corbeau noir s'arrêta quelques instants dans son jardin. Une seconde à regarder les yeux rouges de l'oiseau suffit à lui glacer le sang. Ce n'était pas bon signe et ça, la demoiselle le savait. Ne réfléchissant plus, elle alla dans sa chambre attrapa des vêtements qu'elle échangea contre sa nuisette et remplit un sac avec des changes ainsi que de la nourriture pour tenir jusqu'à la ville la plus proche. Elle récupéra également l'argent présent dans la maison. Erew la regardait faire les yeux mis-clos, se demandant encore ce qu'elle fabriquait.
Une des portes claqua faisant sursauter les deux êtres vivants. Le chat peureux comme il est, alla sa coller à sa maîtresse, espérant qu'elle puisse le protéger. L'air était différent. Des magiciens n'étaient pas loin de la maison, elle n'avait pas d'autre choix que de partir immédiatement. Enfilant un pull pour se préserver de la pluie qui commençait à tomber.
Une explosion retentit non loin. La protection magique venait d'être brisée et les assaillants ne mettraient pas longtemps à arriver ici. La porte d'entré vola en éclat, laissant apparaître trois nécromanciens de grandes tailles. Ils se ressemblaient fortement et les différencier serait difficile sans les connaître. Ne faisant pas attention aux objets, ils mirent les pièces sans dessous, cherchant la jeune fille et les documents classés secrets. Les crépitements du feu attirèrent leurs attentions. Ils venaient de se faire devancer par l'adolescente. Furieux, l'un de deux lança un sortilège faisant brûler la maison entièrement juste après leur départ.
Encapuchonnée, Amye ralentissait peu à peu le rythme pour permettre à son chat de suivre la cadence. Reprenant peu à peu son souffle, elle put voir la maison où elle avait vécue seize années prendre feu. Voulant éviter de se faire prendre, elle reprit de plus belle sa fuite, ne sachant pas où aller. La brune voulait bien se rendre à Weallion, mais comment pouvait-elle y aller si elle ne savait même pas où elle se trouvait ? Elle suivait le chemin. Peut-être qu'elle finirait par trouver quelqu'un pour l'aider et la guider à travers ses terres inconnus.
Elle ne s'était jamais sentie aussi seule que maintenant. Les larmes coulaient de ses yeux alors qu'elle s'était arrêtée et mise sous un arbre. Elle se laissa tomber contre le tronc, ramenant ses genoux contre son visage. L'animal, voyant la tristesse de sa maîtresse, vint se frotter à elle pour essayer de la réconforter du mieux qu'un chat le puisse.
— Pourquoi ? Erew, dis moi pourquoi est-ce que cela est arrivé ? Quels secrets cachaient ces documents au point de nuire à des personnes ? elle finit par éclater en sanglot. J'ai pas l'air folle à te parler, espérant que tu me répondes alors que tu n'es qu'un simple chat.
Elle continua de se parler seule avant de s'endormir bouleversée par les événements de la journée. L'adolescente fut réveillée par le soleil qui se levait lentement. Ouvrant doucement ses yeux pour s'habituer à la luminosité, elle étira ses membres quelques peu engourdit, avant de se frotter les yeux encore rougis par les larmes de la veille. La brune avait prit sa décision, elle n'irait pas directement à Weallion. Elle recherchera son père avant, que les gens le veuillent ou non, elle le retrouvera. Seule ou accompagnée, elle ne partira pas sans lui et sans savoir ce qu'il se cachait derrière les documents partit en fumés.
Elle se releva, remis son sac sur son dos, le chat sur l'épaule droite. Elle partit déterminée à sauver celui qui l'avait élevée. Cependant, elle avait oublié un point essentiel. Elle n'avait aucune idée d'où elle se trouvait et encore moins où sont paternel était retenu. Laissant échapper un petit soupir, elle décida de se fier à son instinct et continua sur le chemin par le quelle elle s'était enfuie.
Amye marchait depuis près de quatre heures maintenant avant de finalement arriver devant un lac. Des petits bateaux embarquaient les habitants qui souhaitaient se rendre sur l'île où une ville prenait tout l'espace. n'ayant que ça à perdre, elle décida d'y aller. Là-bas, elle saura au moins dans quelle ville elle se trouve actuellement. La traversée ne dura pas plus de cinq minutes. Elle sortit du port, cherchant un endroit qui pourrait l'aider dans sa quête du savoir.
— Excusez-moi...
Elle ne put finir sa phrase que la personne qu'elle venait d'accoster s'éloigna d'elle. Amye essaya plusieurs fois mais aucun n'osa lui répondre. Elle n'eut même pas un regard. Chaque habitant l'ignorait, comme si elle n'existait pas. Affamée et assoiffée, elle décida de s'arrêter dans une auberge pour se rassasier et reprendre des forces. En attendant d'être servie, elle regardait autour d'elle les tables vides. Ils devaient être six tout au plus ici. Sirotant tranquillement sa boisson, deux garçons, un peu plus âgés qu'elle, s'installèrent à sa table.
— Dis-moi si je me trompe, tu es nouvelle ici ? questionna celui qui était blond en lui faisant un sourire.
— Comment une si jolie fille se nomme t-elle ? enchaînant le second après qu'elle eut hoché la tête.
— Amye..., bégaya-t-elle tout en rougissant.
La jeune fille n'était pas habituée aux flatteries et n'avait pratiquement jamais rencontré des personnes de son âge. C'était une première pour elle et ce fut sans se soucier des recommandations de la lettre, qu'elle discuta, s'ouvrant peu à peu à eux. En guise d'amitié, le duo lui paya même son repas à l'auberge.
— Que dirais-tu d'une petite visite de Neided ? proposèrent-ils.
Bien trop émerveillée devant les stands et les maisons qui l'entouraient, elle ne fit même pas attention aux regards des deux garçons. Elle accepta donc et les suivit naïvement à travers la foule sans savoir où elle se dirigeait. Les rues devenaient de plus en plus petites, les personnes s'aventuraient moins dans cette partie de la cité.
— Jamais je n'aurais crû qu'une nécromancienne pouvait être autant naïve et faire confiance à des humains.
Prise au piège, elle n'avait aucun moyen de leur échapper. Elle se maudissait intérieurement de s'être livrer si facilement à ces personnes. Ils avaient l'air pourtant sympathique lorsqu'ils l'ont abordé. Mais maintenant elle comprenait mieux leurs comportements. Elle fut violemment propulsée au sol tandis que le blond continuait d'avancer vers elle. Elle pouvait voir dans ses yeux de le haine et de la colère, pourtant elle ne comprenait pas d'où cela venait. Ne pouvant plus reculer, la brune ferma les yeux et pria Torm en attendant que les coups viennent...
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