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Le ciel était dégagé pour cette soirée d'été. La chaleur était encore présente malgré l'heure tardive. Les étoiles illuminaient les terres de Taliesin. La plupart des habitants, que ce soit les humains ou les magiciens, dormaient profondément. Seul un homme encapuchonné faisait exception à la règle. Dehors sous la lumière des astres, il observait le paysage qui s'offrait à lui. L'inquiétude se lisait sur son visage. Quelque chose allait se produire. Il ne savait pas si les conséquences seraient positives ou négatives. Cependant, il était certain qu'elles auraient un impact sur les générations à venir et que tout changerait dans les années qui arriveraient. Pourtant il ne se doutait pas ce que cela en coûterait réellement.

Plongé dans son propre monde, il n'entendait même pas les cris stridents de sa femme. Ce fut son frère qui le ramena à la raison ainsi qu'au moment présent. Le regard vide d'émotion, l'encapuchonné observa son aîné qui se tenait devant lui. Ils avaient beau avoir le même sang qui coulait dans leurs veines, les deux hommes étaient opposés. Un avait les yeux verts, l'autre les avait bleus. Un avait les cheveux bruns, l'autre les avait blonds. L'un était intellectuel, l'autre était sportif. Des tas de choses les différenciaient pourtant ils n'en restaient pas moins soudés.

— Ilian, ta femme va accoucher et toi, tout ce que tu trouves de mieux à faire c'est d'observer le paysage ? On vient ici depuis notre enfance, ose me dire que tu ne le connais pas après vingt-trois ans d'existence ! s'exclama le nouvel arrivant.

— Tu ne peux pas comprendre Ethan. Quelque chose de grave est en train de se passer. Les magiciens vont bientôt passer à l'œuvre, répliqua le concerné.

— Tu délires vieux. J'ai toujours dit que tu étais le plus bizarre des Al'ka, enchaîna sur un ton de rigolade Ethan.

— Pense ce que tu veux, mais tu sais aussi bien que moi que mon intuition me trompe rarement,répondit-il, s'éloignant un peu plus loin de la maison.

— Ne me dis pas que tu comptes partir maintenant ?! Syala est sur le point de mettre au monde ton fils, tu ne vas pas le laisser sans père quand même ! s'écria le plus âgé.

— Je ne le laisse pas entièrement, je serai toujours là pour veiller sur lui. Et puis, il t'a toi et Syala. Il aura une vie correcte à vos côté, dit-il calmement, un doux sourire sur le visage.

— Que se passera-t-il si ils nous retrouvent ? T'y as pensé à ça Ilian ? ajouta Ethan avec un ton agacé par l'attitude de son cadet.

— Ce sera pour toi le moment de faire marcher ton cerveau, enfin s'il marche encore, après une courte pause, prends bien soin de mon fils.

Ethan aurait bien voulu répliquer concernant son cerveau mais il se retint. Son ventre se noua lorsqu'il vit que des larmes coulaient sur le visage de son frère. Les deux étaient très proches même si les opinions qu'ils avaient sur leur vie d'humain été bien différents. Les deux Al'ka se firent une dernière étreinte avant de partir sur deux chemins différents. Le blond retourna dans la demeure où les cris de la femme se faisaient de plus en plus fort. Le temps qu'il traverse le jardin, les bruits s'étaient atténués laissant place à des pleurs du nouveau-né.

— Je te présente l'héritier Al'ka, Ethan.

Il ne put retenir ses larmes. Des larmes de tristesses mais également de joies. Les deux sentiments se mélangeaient parfaitement bien en ce moment précis. Sous l'accord de la mère, il prit dans ces bras le bébé, faisant attention de ne pas lui faire mal. La femme de ménage les surveillaient du coin de l'œil, les enviant d'avoir une vie de bourgeois.

— Syala, commença-t-il avant de se faire couper.

— Je le sais déjà. Je m'en doutais que ce jour arriverait. Peut-être pas pour la naissance, mais il serait tôt ou tard partit trouver des réponses à ses inquiétudes. Je ne lui en veux pas, après à sa place j'aurai fait pareil. Tout ce que j'espère, c'est qu'il rencontre un jour son fils et que l'on vive une vie normale. Qu'on ne soit plus traqué par les magiciens.

— Si seulement ça se pouvait, tout serait plus simple d'un coup..., continua Ethan une pointe de tristesse dans sa voix qui trahissait son état actuel.