Je me dépêche, traversant les ruelles quasi déserte de la vile au pas de courses. Je dois quand même éviter la main tendue et recouverte de croûtes purulentes d'un individu encapuchonné, sûrement victime de léprose. Ces derniers mois, la contamination augmente, portée par les vents sableux et les pluies acides. On peut entendre partout que la terre n'en a plus pour longtemps et désormais je sais que c'est vrai. Je pousse délicatement la porte sans toquer de peur qu’elle ne dorme.
-Kyan c'est toi?
-Oui Mam J'arrive. je franchis la seule et unique autre pièce de l'appartement, pour atterrir dans la chambre de ma mère, allongée.
-Je t'ai apportée de quoi lire. Depuis que les ondes ne passent plus correctement la télé et les téléphones avaient été abandonnés ne restant que le papier. Les journaux étaient donc réapparus. Je l'aide a se redresser et lui pose un baiser du bout des lèvres sur le front. Elle est brûlante.
-Maman je lui dis en faisant les gros yeux. Elle détourne le regard. Je m’énerve.
-Tu sais que tu dois prendre tes médicaments, c'est pour ton bien.
-Je sais me répond elle. Je les économise juste pour que tu en achète moins, je sais qu'ils te coûtent au moins ta paye.
-Et le reste. je murmure dans ma barbe si tu savais. Mais c'est pas une raison. Tu dois prendre soin de toi. J'attrape les gélules cachées au fond d'un tiroir et lui sert un verre d'eau trouble qu'elle avale difficilement. Décidément rien ne vas en ce moment. Je reste un moment a discuter de tout et rien puis prend congé. Je remonte le col de ma parka militaire essayant d’empêcher le sable de s'infiltrer. En vain . Sur le porche du baraquement ou je loge je laisse un petit tas de grains rougeâtre. Et entre. A l'entrée du bâtiment je salue comme toujours le concierge qui me fait un petit sourire avant de m'interpeller.
-Le gars au costume sombre il vous attend devant la porte. Je soupirais.
-Merci de l'info.
-Tu voudras que je le refoule la prochaine fois parce que...
-Non t’inquiète va pas te chercher des ennuis inutiles. J'allais jusqu’à ma porte ou effectivement l'homme en costume m'attendait .
-Cela fait cinq jours que vous m'attendez Monsieur je ne sais pas si je dois me montrer flatté ou dérangé. Mais entrez donc vous serez mieux. J'ouvre la porte et le fait asseoir sur l'unique chaise de mon neuf mètre carré avant de moi même poser mes fesses sur le lit.
-Et bien qu'elle est la proposition aujourd'hui?
-Il hausse les épaules la même qu'hier et avant hier j'en ai bien peur mes supérieurs considèrent que cela est déjà largement assez et que vous refusiez les horripile. si vous n'étiez pas et de loin le meilleur soldat dont nous disposions je pense qu'il vous aurez déjà mis aux arrêts. Je vous en prie veuillez considérez l'offre qui vous est faite je vous en prie. Je sais qu'il déploie des trésors de patience et je n'ose pas imaginer la pression que doive lui mettre ses supérieurs de plus si il ne s'agissait que de moi j'aurais accepté mais.... Je suis désolé je ne peux pas laisser ma mère seule comme je vous l'ai déjà expliqué si je ne vais pas la voir chaque jour....
-Fort bien mais je vous préviens il s'agit de la dernière offre que vous aurez. Il se lève prêt à partir. Au moment de franchir la porte cependant il hésite avant de se tourner vers moi me tendant un carré de papier.
-Si toutefois vous changez d'avis rendez vous à cette adresse je vous arrangerez ça. Je vous ai observé vous savez vous êtes un bon élément c'est une chance que vous ratez. Enfin faites comme vous le sentez.
-En effet au revoir. je le met nez à la porte vaguement agacé sans trop savoir pourquoi.
Cette nuit la je dors très mal. Le lendemain je mène ma routine habituelle. Je me lève me douche et m'habille rapidement avant de rejoindre mon escouade. Nous avions fait nos classes ensemble et le fait que de par mes actions "héroïque" je sois devenu leurs supérieur ne semblaient pas les avoir dérangés. Je les considèrent un peu comme ma famille. Et nous nous entendions comme tel mes six camarade et moi. En fin d'après midi après notre tour de sécurisation je me mis en route. Passe le bonjour à ta mère me cris Franck. J'acquiesce. Tiens pas de vent aujourd'hui et qui dit pas de vent dit pas de sable. Je récupère le journal du jour chez le marchand du coin. Un étrange pressentiment me saisit quand j'aperçois la vieille guimbarde du médecin en bas de chez elle. Je me précipité et faillis percuter le médecin qui justement sort de son appartement. En voyant son regard je comprend aussitôt. Étant soldat j'ai souvent côtoyer la mort et sait ressentir quand elle n'est plus très loin.
-Combien de temps docteur? En bon soldat ma langue n'a pas fourché mon ton marqué d'hésitation je reste sobre et ferme tandis qu'à l'intérieur je sens mon coeur se briser.
-Deux semaines un mois tout au plus. Les médicaments ne sont plus efficaces.
-Vous ne pouvez rien faire vous êtes sur. Il soupire.
-Avec les équipements adéquats peut être , mais c'est une installation importante qui coûte une fortune et jamais votre mère ne pourras en bénéficier j'en ai bien peur.
Je soupire. Au bout de quelques instants ou j'ai les yeux dans le vague, le médecin toussote et me souhaite une bonne soirée tout en m'indiquant qu'il a énormément de travail.
Je m'en doute
Je me rend au chevet de ma mère, elle dort.
En l’observant comme cela endormie on ne pouvait se douter qu’une maladie horrible l’emportait petit a petit. Je m’assis près d’elle le visage posé écoutant son souffle régulier qui me berce.
Les larmes me montent aux yeux. Je dois prendre une décision mais ai je vraiment le choix ?
Je traverse la ville en quelques longues foulées. Le soleil éclaire encore le ciel rougeâtre et l’absence de vent et donc de sable rendrait presque la ballade agréable.
J’arrivais enfin devant un de rares immenses bâtiments encore debout qui autrefois servait de bureaux pour quelques sombres taches administratives désormais délaissées.
Il m’attend devant la porte un cigare aux lèvres. Il lève les yeux vers moi apparemment pas surpris une seule seconde de me voir arriver.
Kyan quel bon vent vous ammene ?
-Y’a pas de vent aujourd’hui je grommelle. Alors qu’elle est cette mission que vous vouliez absolument me confier qu’on en finisse. Il me regarde droit dans les yeux et je peux enfin remarquer combien l’inquiétude et la fatigue marquent ses traits.
-Je n’en sais rien. Ces mots sonnent étrangement dans la bouche d’un homme qui jusque la m’avait toujours détaillé mes missions m’expliquant ce qui lui paraissait étrange ou que tel ou tel de mes « collègue » était a éviter.
Le fait est que l’on ne ma mis au courant de rien et que je suis étroitement surveillé.
La seule chose que je soit autorisé a vous dire est que le traitement de votre mère sera intégralement pris en charge y compris si vous e revenez pas. Comme toujours ils avaient un coup d‘avance.
Je lui souri tristement, il me répond du sien crispé semblable a une excuse.
-Ou faut il que je signe ? Il secoue la tête.
Pas cette fois. Il sort une enveloppe cachetée d’un pli de sa veste qu’il me tend . Je la prend avec circonspection comme si elle allait me sauter a la gorge. Ce qui ne fut bien évidemment pas le cas.
Je rentre chez moi la tete pleine de questions. Le caractère mystérieux de cette mission m’intriguant énormément. J’avais eu l’occasion de remplir plusieurs services litigieux qui auraient pus causer scandale au service de mon pays mais aucun jusque la n’avaient fait autant de secret . De plus l’allusion par l’homme en costume sur le fait que je puisse ne pas en revenir m’inquiétais.
Au passage je signale au sergent chef ma prochaine absence qui au courant des ordres acquiesce en me souhaitant bonne chance. Un type bien.
Une fois dans ma chambre, j’ouvre l’enveloppe. Enfin,… Essaie.
Au bout de plusieurs essais et par inadvertance, j’appuie mon pouce sur le cachet et un clic sonore se fait entendre. De surprise en voyant l’enveloppe se déplier je la lachais au sol dans un bruit sourd.
Une fois entièrement dépliée, un visage en trois dimension flou apparaît et me donne quelques instructions claires d’une voix sonores.
Un lieu une heure de rendez vous. Après l’avoir répété une seconde et troisième fois, l’enveloppe pris feu dans un crépitement et disparut en fumée.
Je râlais en nettoyant les traces. Ils ne peuvent pas faire comme tout le monde et mettre du papier dans une enveloppe?! Une fois terminé je rassemblais les affaires nécessaires dans un grand sac a dos. Il est déjà presque l’heure. Je jette un dernier coup d’oeil a ma chambre avant de partir. Pas par nostalgie mais simplement pour vérifier que je n’ai rien oublier. Je parcours les quelques mètres du couloir perdu dans mes pensées et me poste a l’endroit prévu devant mon immeuble.
A l’heure pile alors que je commençais a m’impatienter,une voiture déboule a toute vitesse et s’arrête dans un crissement de pneus strident. Je m’approche lentement curieux de voir qui vas en sortir , quand un violent coup me frappe derrière la tête et c’est le néant.
LeConteur.fr | Qui sommes-nous ? | Nous contacter | Statistiques |
Découvrir Romans & nouvelles Fanfictions & oneshot Poèmes |
Foire aux questions Présentation & Mentions légales Conditions Générales d'Utilisation Partenaires |
Nous contacter Espace professionnels Un bug à signaler ? |
2904 histoires publiées 1298 membres inscrits Notre membre le plus récent est ThomasCheval |