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tome 1, Chapitre 4 « choix et colère » tome 1, Chapitre 4

Cilia ****

Je les filais discrètement tout en réfléchissant. Je connaissais la bibliothèque comme ma poche, y passant le plus clair de mon temps libre. Qu'est ce qui pouvais bien amener un Marcheur ici si ce n'est un livre très ancien ou très rare qu'eux même ne possédaient pas? Si c'était le cas ils ne pouvaient se rendre qu'a un seul endroit.

Mon intuition se révéla juste. Après avoir traversé presque l’intégralité du bâtiment ils s’arrêtèrent net devant une grille métallique. La réserve.

C'était le seul endroit de la bibliothèque ou je n'avais jamais pus aller l’accès étant strictement interdits aux étudiants. Ils entreposaient la tout les livres qu'ils considéraient comme trop dangereux de nous laisser consulter ou trop précieux pour être abîmé . Pour avoir essayer a plusieurs reprise d'y pénétrer je savais qu'il n'y avait pas que la grille qui empêchais l'accès a cette salle. Je me rapprochais diminuant mon aura pour ne pas me faire repérer. J’espérais découvrir enfin le moyen d'aller voir ce qui se cachait derrière cette grille. De sa robe de Mage le vieil homme tiras un trousseau de clés bien plus important que le mien duquel il sorti une petite clé dorée. Il ouvrit la grille et avec impatience le Marcheur se précipita dans l'ouverture. Une mise en garde sèche du bibliothécaire l’arrêtas aussitôt. Il lui indiquas quelque chose au sol que je ne pouvais discerner. Le Marcheur recula lentement tandis que le bibliothécaire faisait quelque gestes compliqué dans les airs et incanta dans une langue que je ne connaissais pas. L'air vibras pendant quelques instants d'une magie qui s’enfuit presque aussitôt. Les deux hommes entrèrent. Sans hésiter (presque pas) je me précipitais a leurs suite. A peine étais je entré que l'air vibra de nouveau. Derrière moi cette fois. Je me tournais et examinais avec attention le sol. Je comprenais maintenant ce qui m'avait empêché d'entrer. Au sol quasiment indétectable, une fine ligne d’énergie gravée, semblait pulser d'une vie propre signalant la présence d'un enchantement. Je déglutis. Je ne savais pas si j'allais pouvoir repartir. Maintenant je n'avais plus le choix il faudrait que je les suivent jusqu'au bout.

Je chassais ces pensées de ma tête et rattrapai les deux hommes qui avaient disparus avalés par l'immensité de la réserve. Je ne me serais jamais douté qu'elle puisse être aussi vaste. Elle était au moins aussi grande que la bibliothèque classique quoi que plus austère. Moins de lumière encore l'éclairait et une ambiance plus glauque y régnait.

Je remarquais du coin de l’œil des armoires scellées par magie. Eux aussi étaient protégés par de fines lignes de magie et je sentais une puissance sourde en émaner.

Tandis qu'ils continuaient a avancer vers le fond de la pièce, curieuse , je me glissais entre les rayonnages afin d'examiner les livres.

Je soupirais dépitée. La plupart d'entre eux étaient dans des langues que je ne connaissais pas les autres portant des titres si terribles (et évocateurs!!) que je n'osais pas les ouvrir. De plus j'avais trop vu un certain film et pensais que si tout a coup un livre que j'ouvrais se mettait a hurler j'étais mal. Je décidais donc sagement de n'en ouvrir aucun et de reprendre ma filature. J'arrivais juste au moment ou le bibliothécaire par quelques gestes vifs déverrouillait l’accès a un placard d’où il tiras un épais livre poussiéreux. Avant qu'il ne la referme j’eus le temps d'apercevoir deux livres noirs enchaînés a leurs étagères qui me firent un frisson dans le dos.

Le Marcheur, s'empara du livre et commençais a rebrousser chemin, mais le bibliothécaire l’arrêta. 

« Si vous voulez consulter ce livre, vous devrez le faire ici l'informa t'il en lui désignant une table en verre un peu plus loin.

-Mais tenta le Marcheur, Sylvain…

-Sylvain suivras les règles comme tout le monde le coupa le vieux bibliothécaire. Je ressentis aussitôt une bouffée de respect pour celui osant tenir tête a un personnage aussi puissant. S'il veut consulter ce livre il se déplaceras lui même » Ce vieil homme m’impressionnais. Puis tout a coup en comprenant la situation je faillis éclater de rire. Le bibliothécaire était largement en position de force. Si le Marcheur voulait sortir d'ici, il avais besoin du bibliothécaire et si il tentait d'une quelconque manière de s'emparer du livre par la force le vieil Enchanteur pouvait juste refuser de le laisser sortir.

Les deux hommes s’affrontèrent longuement du regard puis avec un sourire crispé le Marcheur capitula.

Il posa le livre sur la table. Le vieil homme indiquas un bouton sous la table.

-Maintenant j'ai du travail quand vous aurez fini je vous prierai de sonner et je viendrais vous chercher. Pour votre propre sécurité je vous demande également de ne rien toucher d'autre. Le marcheur acquiesças le suivant du regard tandis qu'il se détournais pour regagner la sortie. Tout a mon soulagement que le Marcheur n’eus rien tenté contre le vieil homme. Je n'eus le temps de me cacher suffisamment et je vis une lueur de surprise passer dans son regard quand il m’aperçus. Son pas nonchalant ne changeas pas tandis que par devant lui ses mains s'agitaient. Quand il passa a ma hauteur je vis un morceau de papier s'échapper de ses mains. Il m'avait laissé un message. J'allais pour le récupérer quand je me souvins que le Marcheur ne l'avais pas lâché du regard. Je restai donc dans l'ombre. Bien m'en pris. Le Marcheur se leva souplement et tandis que le bibliothécaire sortais sans se retourner il s'empara du mot regardant autour de lui. Mon cœur rata un battement tandis qu'il se tournai en direction de ma cachette mais il ne me vis pas. Il lu le mot rapidement avant de le lancer négligemment par dessus son épaule. Il regagnas la table et ouvrit le lourd volume. Une fois m’être assurée qu'il étais plongé dans sa lecture,je m'assis en tailleur très lentement en essayant de faire le moindre bruit possible. Avec sa démonstration de force de tout a l'heure j'avais compris qu'il s'agissait d'un utilisateur du ki pouvant augmenter sa force physique ou ses cinq sens et ne voulait prendre aucun risque. Je me concentrais tentant de faire appel a ma magie. Envoyant voleter le papier tout a l'heure j'avais eu une idée ; Il ne me restais plus qu'a la mettre en application. A l'inverse des guerriers au ki comme ce Marcheur qui utilise leur esprit pour affermir la puissance de leurs corps nous pratiquants des arcanes utilisons notre force physique pour amplifier celle de notre esprit et nous permettre de d'interagir et de contrôler les énergies extérieure. C'était un exercice de concentration long et fastidieux qui nécessitait énormément de rigueur et pour lequel je n'étais pas très doué. Je retins un soupir de soulagement quand enfin je réussis a capter les énergie environnantes. La plupart des mages ont une affinité avec une seule énergie qu'ils savent appeler et contrôler a la perfection, passant leur vie a étudier et magnifier cette aptitude. Moi je les ressentais toutes. Celle du feu ardente tentante, qui brûlait a coté de moi et celle de la lumière qu'il dégageait, celle du faible courant d'air qui circulait, et surtout celles des sorts et livres enfermés autour de moi. Toutes ces énergie avaient leur volonté propre et tentaient de se manifester a travers moi. J'essayai de saisir l'énergie qui m’intéressais petit tourbillon autour de moi échappant sans cesse a mes mains spirituelles.

Je luttais , m’exhortant au calme, contre la chaleur du feu m'envahissant et les voix doucereuses me chuchotant des mots dangereux dans des langues que je ne connaissais pas. Enfin je sentis la puissance du vent couler en moi. Je le soumis, tout en chassant les autres de mon esprit pour me concentrer uniquement sur lui. Je tremblai. L'effort que je venais de fournir était énorme pour l'effet que je voulais obtenir. Utilisant mon esprit lentement j'envoyais le vent pousser le morceau de papier vers moi. Une fois sa tache accompli, je le relâchait en le remerciant silencieusement. Je me penchais sur le papier et souris incrédule. La je ne comprenais pas. Sur le papier se trouvait simplement quelques mots « On a toujours besoin d'un plus petit que soi ». Habituellement il s'agissait d'un petit jeu entre le bibliothécaire et moi, chacun devant confier une maxime ou un proverbe a l'autre et devant deviner le sens que chacune avait pour l'autre. Je me creusai la tête cherchant un sens a ces mots qui pourraient m'aider en vain. En plus ma curiosité maladive m’empêchait de me concentrer car quelque chose d’intéressant se passait enfin du coté du Marcheur. Jusque la il s'était contenté de feuilleter tranquillement son livre, mais la il s'était levé d'un coup. Il attrapas un objet qui pendait a sa ceinture et le posa sur la table. Il le déplias révélant un clavier sur lequel il tapotas avec attention. Subitement un visage en 3D apparu au dessus de l'objet. Je bondis en arrière précipitamment. Quand il avait évoqué un dénommé Sylvain tout a l'heure, j'y avais vaguement pensé mais avais vite chassé cette idée la trouvant stupide. Je ne pouvais pas croire qu'il parlait du si puissant et si influant chef des Marcheur encore moins qu'il s'agissait d'un de ses intimes pouvant le joindre n'importe quand. De nombreuse rumeurs courait sur ce personnage légendaire que peu de personnes avait l'occasion de voir, disant qu'il était capable de pétrifier d'un seul regard ou qu'il avait combattu un béhémoth à main nues. Je ne les croyais pas mais le fait est qu'il était plutôt impressionnant. Son visage dur reflétait la charge qu'il devait assumer et une cicatrice lui barrait le visage. C'était cette cicatrice qui m'avait permis de le reconnaître instantanément car il se racontait qu'il l'avait obtenu en affrontant le roi des démons.

« Pourquoi m'appelles-tu ? Dit il d'un ton froid.

-J'ai trouvé le livre mais il n'ont pas voulu me le laisser.

-Comme je l'avais prévu. Ces mages sont aussi paranoïaque, voir plus, que nous. Le Marcheur acquiesças.

Alors as tu trouvé les informations ?

-T'aurais je appelé sinon ? Son ton respectueux jusque la changeas pour revenir a son arrogante intonation que je lui connaissais jusqu'alors. D'après ce texte les différentes couleurs de cet artefact indique le degré de la menace.

-Et ?

-C'est encore pire que ce que l'on envisageait.

-Je vois. Sylvain parut soudain infiniment vieux et las mais il se ressaisit très vite.

Tu es sur de toi ?

-Certain les indications sont très claires. Ne devrions nous pas… ?

Sylvain le coupa.

-Non nous avons encore du temps devant nous. Cet artefact indique le degré de la menace pas quand elle se produira.

-Peut être mais s'il s'agit bien de …

-Même. J'en prends l’entière responsabilité. Il se passas la main sur le visage comme si la fatigue l'emportais. Inutile de te préciser que cela reste entre nous n'est ce pas ?

-Bien entendu.

-Continue a chercher voire si tu peux obtenir d'autres informations sur cet artefact notamment sur sa temporalité. Tu me feras un rapport en rentrant inutile de m'appeler.

-Très bien. » Au moment ou le Marcheur se levas de nouveau pour éteindre sa machine je me penchais pour observer le visage du célèbre Marcheur avant qu'il ne disparaisse. Ne pouvant arrêter mon geste je vis avec stupeur le regard de Sylvain glisser sur ce qui nous entourait. Je compris le danger trop tard. Je me renfonçais derrière mon rayonnage et restai la le cœur battant. Je savais qu'il m'avait vu.

J'avais vu son visage se crisper alors que son regard plongeait dans le mien.

J'allais avoir de gros ennuis. De très très gros ennuis.

Nicolas****

L’entraînement commenças et c'était dur. Aussi dur qu'elle l'avait sous entendu. Plus peut être.

Imaginez un instructeur sadique qui s'amuserait a vous épuiser encore et encore jusqu’à ce que vous ne puissiez plus bouger. Sa c'est de la clémence.

Angelina me fit tellement travailler les premiers entraînements qu’après je ne pouvais plus bouger ne serait ce qu'un seul muscle pendant au moins une heure. Et a ce moment la elle me faisait subir d'autres exercices encore plus dur. Je ne le compris que plus tard mais ces exercices basiques de musculation étaient la avant tout pour prouver ma volonté face a moi même et me dépasser.

Après un bon mois de ces exercices les premiers changements commencèrent a s’opérer.

J'avais perdus les quelques kilos que j'avais en trop les premières semaines et maintenant mes muscles commençaient a se dessiner de façon voyante.

Le changement physique ne fut pas toutefois le plus impressionnant, ma mentalité évolua avec mon corps. Moi qui, avant manquais de volonté l'acquis très vite. Mes résultats scolaires s'en améliorèrent tout autant. Certaines personnes tentèrent même de s'approcher de moi. Cependant même si je supportais de mieux en mieux le monde autour de moi je n'avais toujours pas envie d'en faire partie et je les repoussais.

Cette volonté forgée par ma rencontre avec l'homme encapuchonné et depuis renforcée par ce mois d’entraînement était inébranlable. Un mois exactement après avoir débuté mon entraînement alors que je m'étais changé et me rendait au centre du dojo pour commencer la gestuelle maintenant habituelle. Angelina m’arrêtas.

-Désormais tu n'auras plus besoin de faire ces exercices, une autre phase de ton entraînement commence.

Habituellement elle se contentait de me surveiller me donnant des ordres et corrigeant mes positions, mais ce jour la était différent.

Tout d'abord elle s'était changée et avait nattée ses cheveux en une longue tresse ce qui rendait son visage plus dur sans les mèches habituelles. Elle avait aussi passée une tenue moulante noire qui lui donnait un air de prédatrice.

Elle se plaças au centre du dojo. Elle me détaillas de nouveau comme pour la première fois soulignant de son regard mes muscles nouvellement formé.

J'étais habillé d'un tee-shirt noir et portais un survêtement serré noir lui aussi qui me laissait libre de mes mouvements.

Heureusement les taches de sang qui résulterait de l’entraînement ne se verrait pas trop dessus.

-Bas toi me dit elle.

Le reste même des années plus tard restas un peu floue dans mon esprit.

Je savais que si je la touchais ne serait ce qu'une seule fois avec ma force nouvellement acquises je lui ferais très mal. Je retins donc mes coups.

Grossière erreur pas une seule fois je réussis a l'approcher. Et encore moins a la toucher.

Ses gestes étaient tellement rapide et précis que je n'arrivais pas a la suivre. A peine venais-je de subir un coup au cotes qu'un autre me soulevait de terre. Sa force était impressionnante compte tenus de sa corpulence et sa vitesse était incroyable. Je l'avais mal jugée.

Même si son entraînement m'avait permis de dépasser la douleur c'était trop. Rester debout après la tornade de coup qui s'était abattu sur moi était impossible. Je restais au milieu du dojo tandis qu'elle continuait inlassablement de me frapper .

Puis pour ma délivrance je vis un poing. Le sentis. M'endormis aussitôt.

Je m'éveillais doucement sans arriver a me souvenir de ce qu'il s'était passé ni combien de temps s'était écoulé.

Les coups que j'avais reçus avaient été pansés.

Je regardais autour de moi. Angelina m'attendait au centre du dojo.

J'hésitais. La douleur était tellement forte !

Si je me levais je risquais de nouvelles blessures de nouvelle douleurs.

Je devais être fou pensais je en me relevant mais un fou courageux. Je souris.

Angelina me souris en retour d'un sourire que je trouvais cruel

cinq minutes plus tard a peine je me retrouvais au sol encore plus faible encore plus endolori. Mais toujours souriant je me relevais.

Plus facilement

Comme Angelina me le dit plus tard et que j'en avais fait l’expérience « l'homme qui se relève ne resteras plus jamais au sol il faut juste qu'il ait le courage de le faire une fois »

Et si c'était a refaire je le referais même après ce qui suivis.

Car bien que je n'eus cru cela possible les entraînements s’intensifièrent encore tant en douleur qu'en difficultés, chacun d'eux laissant désormais une traînée luisante sur mes vêtements noirs.

Pas une fois je réussis a la toucher.

Désormais ma vie était un enfer. Chaque mouvements m'arrachait un gémissement. Le frottement des vêtements sur ma peau m'était même devenus insupportable. J'hésitais chaque soir avant d'aller a l’entraînement.

Pourtant je n'en ratais jamais un seul.

Au bout d'un certains temps je finis cependant par ne plus tenir le coup. Je ne comprenais pas l’intérêt de me faire tabasser tous les soirs jusqu’à l'évanouissement. Pourquoi ne m'apprenait elle pas les mouvements et les enchaînements qu'elle utilisait pour que je puisse progresser ? Quand je lui posais la question elle se contentas de sourire. Et de taper plus fort.

Je finis par en avoir la réponse de la pire des manières.

Alors qu'il était 18h, un mardi et que j'attendais mon bus pour justement me rendre a l’entraînement trois gars s’approchèrent de moi.

Je connaissais l'un d'entre eux Romain qui passait pour le caïd de ma classe, les autres m'étaient inconnus.

« Tu vois je t'avais dis qu'il serait la

-Ouais t'avais raison attendez moi la. Eh ! Ducon » Le plus grand des trois un véritable colosse blond s’approchait de moi le regard méchant. Les deux autres étaient restés en retrait observant les alentours.

Je ne pus m’empêcher de me tourner vers lui le regardant droit dans les yeux

« C'est a moi que tu parles ?

Il marquas un temps d’arrêt, se reprit.

Oui toi la Nicolas Roux. Romain m'as dit que t'emmerdais ma copine ?

Sa y est je venais de comprendre.

Écoute mec j'essayais juste de calmer le jeu » Le matin même j'avais empêché une fille de ma classe de torturer sa souffre douleur a coup de compas et elle m'avait menacé de son petit copain. Je comprenais mieux.

Bien entendu le mec aussi grand que bête ne m'écoutas pas et m'allongeas une baffe qui me fit m'envoler. Je me raidis attendant la douleur qui… ne vint pas.

J 'étais allongé au sol mort de rire. Malgré le coup pourtant violent qu'il venait de m'assener

je ne sentais rien du tout. Comprenant cela je restais bien sagement au sol tandis que les deux autres le rejoignaient me tabassant. Bien entendu je gémissaient au bon moment ce qui leur fit croire que je souffrais mille morts. Ils ne s’arrêtèrent qu'une fois le bus en vue.

J'attendis qu'ils filent avant de me relever de m'épousseter et de monter tranquillement dans le bus sous le regard blasé du chauffeur.

Si durant l’entraînement Angelina remarquas quelque chose elle ne fit aucun commentaires.

Trois jours plus tard je récidivais.

Alors que Caroline la blondasse (contraction de blonde et connasse dans le cas présent), jouait de nouveau du compas, tout en me jetant des regards moqueurs je vis rouge.

J'attrapais le compas le brisais en deux et le jetais violemment par la fenêtre sous le regard terrifié de Caroline. Je savais que sa allais m'attirer des ennuis avec l'autre gars mais je n'en avais rien a fiche. Après tout il ne pouvais pas me faire grand mal.

Durant la journée rien ne se passas.

En quittant le lycée je l’aperçus discutant avec Romain je l'ignorais et poursuivis ma route.

Je pouvais m'attendre au pire. Décidé a prendre les devants et a combattre cette fois. Je les attendais de pied ferme a 6h a l’arrêt de bus.

Un léger malaise s’empara de moi en ne les voyant pas arriver qui cependant se dissipas vite. Il devaient sans doute avoir lâché l'affaire.

Cependant durant l’entraînement je pris plus de coup que d'habitude du a ma légère distraction. Quelque chose n'allais pas. Cependant Angelina me fit vite oublier mes soucis comme d'habitude sans un mot avec ses poings.

J'avais fait des progrès, désormais j'arrivais a esquiver certains de ses coups et ne les trouvais plus aussi rapide qu'avant. Même si je n'arrivais pas plus ce soir que les autres soir a la toucher ou seulement a parer un seul de ses coups.

Je rentrais a l'orphelinat et me couchais épuisé et endolori comme tous les soirs sans repenser a Romain et au blond. Je sombrais instantanément.

Le lendemain matin, je m’aperçus que quelque chose clochait.

Tout d'abord Pierrick était absent, je ne savais pas ou il était et tout le monde m'évitait.

Bon je n'étais pas Mr Populaire, mais habituellement les gens me répondaient quand je disais bonjour. La même pas.

Je n'en compris la raison que le midi.

Je venais de prendre mon plateau et allais m'asseoir a la table que l'ont partageaient d'habitude avec Pierrick. Quand je m'assis Arthur sursautas me jetas un regard méfiant et quittas précipitamment la table avec son plateau.

Je l'attrapais par l'épaule et le forçais a s'asseoir.

C'est vrai qu'Arthur et moi n'étions pas les meilleurs amis du monde mais je ne croyais pas avoir fait quelque chose méritant ce soudain ostracisme.

Je lui en demandait la raison.

Et pâli en entendant la réponse. Avant de voir rouge.

Est ce que vous déjà ressenti une colère pleine et entière au point même de ressentir l'envie de frapper les mur et la première personne qui passeras a portée ?

C'est ce que je ressentis a cet instant.

Il s'en étaient pris a Pierrick. Puis ils avaient fait parvenir un avertissement comme quoi le premier qui s'approchait de moi était mort.

Je comprenais soudainement la réaction de tous depuis ce matin.

Et en était dégoûté.

Alors qu'ils auraient pus comme moi essayer d’empêcher des gens comme Caroline et son copain de de faire du mal ils preferaient fermer les yeux et s'enfuir comme des moutons effrayés par le loup. Ils preferaient voir les autres dans la douleur plutôt que de risquer de souffrir.

Je me levais et quittais le réfectoire sous le regard apeuré de mes camarade. En laissant mon plateau.

Je soufflais un grand coup pour évacuer ma colère. Recommençais. Un calme froid m'envahis.

J'avais pris ma décision. J'allais d'abord aller voir Pierrick.

Après...

J'arrivais à l’hôpital une demi heure plus tard. Je demandais a l'accueil le numéro de sa chambre a une vieille dame souriante qui me l'indiquas aussitôt. Il était salement blessé.

Deux cotes fêlées un bras cassés et la cheville foulée. D’après le docteur un homme mur au regard sévère il devait beaucoup souffrir et il l'avait endormi.

Je décidais de rester jusqu’à son réveil.

Je m'endormis a son chevet.

Je courrais. Devant moi le grand blond le copain de Caroline courrait aussi poursuivant une silhouette que je n'arrivais pas a voir soudain je m’aperçus qu'il s'agissait de Pierrick avec sa cheville foulée. Il le rattrapait !

Le frappait et …

Je m’éveillais en sursaut.

Il était six heures. Trop tard pour l’entraînement je m'excuserais demain.

Je me levais et m'étirais sous le regard de Pierrick. De Pierrick !

Je m'approchais de lui. Ne lui posais qu'une seule question.

Quand j'eus assimilé la réponse, je me relevais et quittais la chambre sans un regard en arrière. Je rentrais a l'orphelinat.

J'avais pris ma décision.

Je passais rapidement dans ma chambre et me changeais.

J'avais pris mes habits d’entraînement.

On était vendredi soir ils ne pouvaient décidément pas être tranquillement chez eux.

En me baladant j'attrapais une amie de Caroline. Je n'eus pas besoin de la menacer elle répondis directement a chacune de mes questions. Ma voix vibrait d'une colère a peine contenue et mes membre tremblaient de rage.

Parfait. Un nom une adresse un but. Sa ne vous rappelle rien ? Moi cela me fit sourire.

Pas longtemps. La colère repris le dessus.

A sept heure trente je les attendais nonchalamment assis sur le rebord d'un mur dissimulé dans l'ombre.

Ils arrivèrent par petits groupes cinq mecs et deux filles.

Quand ils furent tous rassemblés, en train de rire et de plaisanter tandis que mon ami se tordait de douleur sur son lit d’hôpital, Je passais a l'action. Souplement je descendis de mon perchoir et sortis de l'ombre. Le premier a m'apercevoir et a me reconnaître, s’approcha de moi en riant et tentas maladroitement de me porter un coup de poing a la tête. Je l'esquivais d'un geste fluide et dans le même mouvement lui décochais deux coup l'un au ventre l'autre a la mâchoire. J'eus la satisfaction de sentir les os craquer sous mes poings avant qu'il ne s'écroule a mes pieds sans un bruit. Trop lent pensais je. Un sourire carnassier apparus sur mon visage tandis que je m’avançais tranquillement. Mon corps avait cessé de trembler et mes sens aiguisés par l'adrénaline me permettait de tout percevoir avec un calme détaché.

Les deux filles partirent en courant, tandis que trois des mecs dont le blond, s’approchaient lentement de moi. Tout a coup ils bondirent. Je m'attendais a ce qu'a trois contre un la partie soit plus serrée, je me trompais.

Ils étaient lents. Je riais en esquivant leurs coups. Devant mon attitude qui devait leur apparaître comme folle je vis dans leur regard apparaître une lueur de peur. Et cela me fit plaisir. A coté d’Angelina leur poings semblaient partir au ralenti. Si prévisible que je m'ennuyais. Je massacrais rapidement deux d'entre eux de coups de poings rageurs qui les firent s'écrouler en a peine quelques secondes assommés.

Je gardais le blond pour la fin. Tout d'abord je le sonnais d'un coup de poings dosé a la tempe avant de lui briser le bras d'un geste violent.

Ce ne fut qu'en regardant autour de moi une fois calmé que je m’aperçus de l'horreur commise. Cependant je ne regrettais absolument rien. C'était pour un ami. Je m'approchais du blond allongé au sol qui gémissait comme un bébé. Je l'attrapais par son bras valide le forçais a me regarder dans les yeux.

-Tu as tabassé Pierrick car il s'est dit mon ami. Que cela soit clair je vous déconseille de recommencer. Je le lâchais sans attendre de réponse.

J'étais sur le point de partir quand je me souvins du cinquième garçon.

Je me tournais et m'approchais lentement de lui. Il recula précipitamment en essayant vaguement de cacher ce qu'il tenait dans ses mains. Un portable. Je souris.

Je l'attrapais par le col

- Que la vidéo circule, le premier qui s'approche de mes amis est un homme mort.

Il acquiesças fébrilement.

Je lui tournais le dos et commençais a partir avec la satisfaction du travail accompli.

Je ne peux alors qu'imaginer le rictus de haine qui dut alors envahir son visage.

J'entendis juste un « crève connard ».

Quand je me retournais, la scène était surréaliste.

Le garçon avait levé son bras armé d'un couteau sûrement pour me poignarder dans le dos mais n'avait pu le baisser. Une main fine lui retenait fermement le poignet . Une main que je reconnut aussitôt pour l'avoir vu trop près et de trop nombreuses fois. D'un geste fluide et précis donnant sur le gracieux elle lui cassas le poignet de manière a ce que le couteau tombe dans sa main. Ensuite elle pivotas et le couteau se retrouvas a quelque millimètre de la gorge du garçon soudainement tétanisé. Elle l’assommas rapidement et se tournas vers moi.

Calme et sure. Entièrement maîtresse d'elle même. Angelina.

Elle me regardas droit dans les yeux et je n'y aperçus avec surprise aucune trace de déception et de tristesse auxquelles je m'attendait. Seulement la dureté habituelle.

Elle m'attaquas .

Surpris je reculais en parant maladroitement déséquilibré et faillis tomber.

Je me repris rapidement mais continuais a reculer sous les assauts furieux d'Angelina.

Les coups fusaient de partout et bien que j'en évitait la plupart certains arrivaient a me toucher.

Le combat s’éternisaient. Angelina frappait, j'esquivais.

Je finis par comprendre elle voulait sûrement que je reproduise contre elle ce que j'avais utilisé contre les autres abrutis elle voulait que j'attaque.

Pour la première fois je ne me contentais plus d'esquiver mais d'observer l’entièreté de ses mouvements et de ses coups a la recherche d'une faille. Un moment ou elle serait vulnérable.

N'en trouvais pas.

Je devais le provoquer.

Mon corps mu par un instinct de survie et la répétition de milliers de coups esquivait automatiquement les coups de mon maître tandis que je me concentrais. J'analysais ses mouvements et finit par trouver.

Au moment ou elle passas a l'attaque je pivotais esquivais et finalement contre-attaquais. Je copiais ses mouvements. Une lueur d’intérêt s’alluma dans ses yeux, et elle accéléras la cadence. Trop tard.

D'un mouvement sec du bras je repoussais son poing tandis que de l'autre je la frappais a l'épaule. Elle reculas. Devant moi. Pour la première fois.

Elle s’inclina. J'avais réussi j'avais passé l'épreuve.

« C'était un beau combat.

Tu as du maintenant comprendre le but de mon entraînement. Il ne sert a rien de répéter mille fois un mouvement que tu ne comprend pas. Tu dois dans le combat saisir ce que fait ton adversaire, pourquoi, comment pour mieux l'utiliser ou le contrer a ton avantage.

A partir de maintenant je ne retiendrais plus mes coups compris ?

- Oui maître. ” Je restais effaré . Elle retenait ses coups jusque ici ? J'allais salement déguster.

Je souris. Tant pis.

Cependant une question me taraudait.

“ Maître comment m'avez vous trouvé ?

- A l'odeur. Me répondit elle très sérieuse.

Elle finit par éclater de rire devant mon air médusé. Non je plaisante. T’étais pas a l’entraînement. C'était bizarre. Je suis allé voir a ton orphelinat. La j'y ai trouvé un certain Arthur faisant les cent pas devant ta chambre. Il m'a expliqué ce qui se passait, j'ai réfléchi, ce coin est placé prés des bars, j'ai croisé deux filles qui partait en hurlant. Et me voila. Elle me surprenait encore. Il ne lui avait fallu qu'a peine une petite dizaine de minute pour me retrouver dans toute une ville. Elle était forte très forte.

Heureusement continua t'elle tu avais une bonne raison de sécher l’entraînement sinon je t'aurais pas loupé dit elle avec un sourire moqueur ses yeux durs plantés dans les miens montrant toutefois qu'elle ne plaisantait pas. On y vas ? Finit elle par dire en se détournant.

Très forte et très terrifiante. Très très terrifiante. Je la suivis un sourire aux lèvres.

Évidemment.


Texte publié par sylv1, 13 juillet 2017 à 16h29
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tome 1, Chapitre 4 « choix et colère » tome 1, Chapitre 4
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