Je ne sais pas depuis combien de temps je suis enfermée, mais il me semble incroyablement long et je m’ennuie. Je commence à me demander si j’ai été oubliée, mais ce serait étonnant. Je ne suis pas la seule prisonnière et les autres gémissent et hurlent à longueur de temps. Ça en devient agaçant.
Finalement, j’entends plusieurs bruits de pas et Arthérien apparaît alors dans mon champ de vision, accompagné par un autre abernian. Il se dégage de lui une prestance et une élégance dignes d’un roi, mais son regard est plutôt effrayant et me fait froid dans le dos. Je sais qu’il s’agit du roi Goldorus.
— Oh, mais je pensais qu’il s’agissait de notre très cher et bon Mélisandre, dit-il. Vous ne m’aviez pas dit qu’il s’agissait d’une femme.
— Cela aurait-il changé quelque chose ? demande Arthérien.
— Oui, beaucoup de choses. Veillez à ce qu’elle ait tout le confort qu’elle souhaite, transférez-la dans une des chambres de l’aile royale et procurez-lui un livre ainsi qu’un maître d’apprentissage pour qu’elle puisse apprendre notre langue.
— Il sera fait selon votre volonté, Sire.
— Très bien.
Je n’ai rien compris de l’échange qui a eu lieu, mais une lueur étrange brille dans les yeux du roi et j’ai un mauvais pressentiment. Je le regarde s’éloigner et Arthérien ouvre aussitôt la porte de la cellule, puis me fait signe de le suivre. Il m’explique alors la conversation qui s’est déroulée entre le roi et lui-même tandis que nous longeons les couloirs du château. Celui-ci est un peu plus… Disons que c’est le genre de château que je m’attendais à voir une fois arrivée à Septuna. Je ne pense pas qu’ils soient très développés. Du moins, le roi Goldorus préfère probablement se développer dans l’armement plutôt que la technologie pour avoir la main-mise sur tous les autres royaumes. Une fois qu’il aura étendu sa domination, les recherches s’avéreront inutiles, car tout lui sera offert sur un plateau d’argent. Les autres royaumes auront déjà découvert ce que lui a ignoré pour investir dans un autre domaine plus redoutable.
— Est-ce bon signe, ce traitement de faveur ? je demande soudainement, intriguée.
— Oui et non. Je pense que vous allez éviter les longues séances de torture et ça c’est une bonne chose.
— Mais… ?
— Mais je pense que le roi Goldorus a un plan en tête qui ne va pas vous plaire.
D’accord. Je ne sais pas vraiment de quel genre de plan il peut s’agir, mais je suis soulagée à l’idée de savoir que je vais éviter la torture et la souffrance. C’est une bonne chose.
Arthérien me conduit donc jusqu’à une vaste chambre richement décorée, peut-être un peu trop chargée en plantes, tableaux, statues, tentures et autres décorations. Elle semble personnalisée, elle me paraît chaleureuse, moins vide et moins froide que celle où je me trouvais à Septuna. Pour ne pas mentir, je trouve ça plutôt agréable et je me sens aussitôt à l’aise malgré le fait de savoir que je suis dans l’aile royale, autrement dit un endroit où je ne devrais pas me sentir à ma place. Toujours est-il que cet endroit m’inspire confiance.
Arthérien me prévient qu’il va faire arriver le repas avec une femme de chambre qui me sera toute attribuée. Et pendant que je me restaurerai et me laverai, il se chargera de me trouver un maître pour m’apprendre sa langue. Je suis traitée comme le serait une véritable princesse, c’est assez troublant. Je ne sais pas quoi penser de tout cela, mais il y a forcément anguille sous roche.
Quelques minutes plus tard, une jeune femme arrive effectivement. Elle porte un vêtement dans ses bras, je m’attendais plutôt à un repas. Elle me parle, mais je ne comprends rien. Finalement, elle me fait signe de la suivre et se dirige vers la porte du fond qui débouche sur une charmante salle d’eau privée. L’eau dans le bassin est apparemment chaude, car de la vapeur s’en échappe, mais j’ignore comment ils ont réussi à instaurer le système pour réchauffer l’eau. Tout paraît tellement naturel que c’en est déstabilisant. La jeune aberniane m’invite à entrer dans le bassin et je me dévêtis avant de plonger dans l’eau. Je n’ai pas vraiment le choix, de toute manière.
Ma toilette dure environ une heure, heure pendant laquelle je suis littéralement choyée. J’ai droit au massage et même mes cheveux bénéficient d’un traitement spécifique. C’est très agréable. En sortant, je me sens complètement détendue. Il y avait bien longtemps que je ne m’étais plus sentie ainsi. Bien longtemps que je n’avais pas profité d’un bain aussi doux et agréable.
Je suis rapidement enveloppée dans une serviette et ma femme de chambre déplie le vêtement. Il s’agit d’une élégante robe bleu claire, avec un col en dentelle. Elle est cintrée par un large ruban bleu foncé avec un nœud dessus, c’est simple mais très joli. Il est clair que ce n’est pas le type de vêtement avec lequel je vais finir en prison ou en cavale. Je la remercie et elle s’en va.
Une fois habillée, je retourne dans la chambre et m’aperçois que le repas a été apporté. Il est posé sur la petite table près du feu de cheminée et il est encore chaud. Je mange avec appétit et bois avidement, mais tout ça m’a fatigué. La capture, le voyage, la prison, le bain… Je me sens épuisée et je n’aspire plus qu’à dormir, mais je n’ai aucun vêtement convenable pour me coucher et je refuse de dormir nue.
J’attends alors l’arrivée d’une personne qui puisse me dire ce que je suis censée faire et ma prière est rapidement exaucée. C’est Arthérien qui revient et je suis plutôt soulagée que ce soit lui, en vérité. Il est à peu près la seule personne fiable sur laquelle je peux compter ici. Il transporte, avec l’aide d’un de ses sujets, un coffre qu’il dépose aux pieds du lit.
— Il y a ici quelques vêtements pour vous, me dit-il. Sire Goldorus les a achetés à votre intention.
— Sérieusement ?
— Oui, et je peux vous garantir qu’ils valent très cher. J’ai également trouvé un maître pour vous, votre premier cours débutera demain après-midi.
— Merci.
— Je vous en prie. Si vous avez besoin de quelque chose d’autre, appelez-moi. Sire Goldorus a demandé aux autres de vous laisser pour la soirée, il a sagement pensé que vous deviez être épuisée.
— Je le suis, en effet.
— Bonne nuit, Amaranthe.
— Bonne nuit, Arthérien.
Je le regarde repartir avec le plateau-repas vide, à la fois surprise, consternée et incrédule. J’ignore à quel sorte de jeu s’adonne le roi Goldorus ni pourquoi il se comporte ainsi avec moi, mais je dois bien avouer qu’il traite très bien ses prisonniers. Je me sens honteuse et mal-à-l’aise de penser une telle chose alors que j’ai eu l’occasion de voir toutes les horreurs qu’il a commises à Cereus. C’est innommable et parfaitement inhumain. Il n’est certes pas humain, mais en aucun cas cela ne devrait le pardonner pour son geste, pourtant je me sens… comme sur un petit nuage. J’aurais presque envie de ne pas quitter cet endroit, mais c’est peut-être une ruse de sa part et je ne dois pas me laisser prendre au piège. Parfois, un ennemi peut user de ruse et de subterfuges pour arriver à ses fins et je pense que c’est le cas pour Sa Majesté Goldorus. Il est rusé, sournois et vicieux, et ça fait de lui un être abominable, effroyable et terrifiant. Je dois me méfier.
Partagée entre la perplexité et l’ivresse, je décide d’ouvrir le coffre. Je ne prête pas attention aux vêtements, sachant vers quelles sortes de sentiments balancerait mon cœur, et je me contente simplement de rechercher une nuisette pour la nuit. J’en déniche une, me change et me couche.
Je m’endors avec une dernière image : le regard si profond d’Elya quand il plonge ses yeux verts dans les miens, le timbre de sa voix, son souffle chaud qui caresse ma peau… Il me manque.
Plusieurs jours se sont écoulés depuis que je suis arrivée à Abernanthe. J’ai eu l’occasion de visiter le château et je dois bien admettre qu’il est sublime, somptueux et vraiment très surprenant ! Qui aurait cru qu’un château bâti à même la roche d’une montagne puisse être autant fleuri et posséder un vaste jardin au creux d’un trou avec une source d’eau à l’intérieur, un petit ruisseau qui s’écoule à travers tout le jardin et la terrasse ? J’ai également participé à une soirée mondaine et j’ai déjà bénéficié de quelques cours pour apprendre la langue abernian. C’est d’ailleurs très surprenant que ces gens portent ce nom alors que leur royaume se nomme Abernanthe. Je n’ai pas encore eu l’occasion de poser la question à mon maître étant donné ma mauvaise maîtrise de leur langue, mais je commence à m’en sortir.
Tous les jours, et même tous les soirs, je me rends sur le balcon de ma chambre pour admirer le ciel étoilé ainsi que la ville qui s’étend sous mes pieds. Et de plus en plus, un lourd sentiment de tristesse et de chagrin pèse sur mon cœur, avec l’intime conviction que je ne verrai jamais plus Elya. Il faut que je me fasse une raison. Cette ville est trop bien défendue pour être attaquée, sa position géographique est idéale et il y a des gardes partout. Je n’ai aucune chance de m’enfuir. Aucune. Alors j’essaie de me complaire dans cette nouvelle vie, d’apprécier tout ce qui m’est offert, mais ce n’est pas toujours évident. Et Arthérien a bien remarqué que quelque chose n’allait effectivement pas.
C’est sans doute ce qui explique sa venue dans le parc, alors que je suis assise sur l’un des bancs depuis près d’une heure, à contempler les plantes, les fleurs, et les animaux qui se promènent tranquillement. Il s’assoit et m’adresse un sourire.
— Vous semblez d’humeur bien sombre…
— Ce n’est rien. C’est juste que… je n’ai rien demandé de tout ça et mes amis me manquent.
— Je me doute bien, ma dame. J’ai entendu certaines choses qui pourraient bien ne pas vous plaire.
— Ah oui ?
— Oui. Sire Goldorus envisage de vous épouser.
Si j’étais en train de manger, je me serais probablement étouffée. Et si j’avais été debout, je crois que je me serais effondrée. La pilule est dure à avaler, mais toute cette attention s’explique et tout devient tout à coup bien plus clair dans ma tête. S’il n’avait pas eu l’intention de m’épouser, alors pourquoi se serait-il donné autant de peine pour me plaire et faire en sorte que je sois à ma place ? Je devrais m’en sentir ravie et flattée, mais j’ai encore dans la tête toutes ces images atroces.
— Je ne peux pas… Je ne peux pas, il a tué trop de personnes ! Vous voulez dire que je vais épouser un monstre ?
— J’ai bien peur qu’il ne vous donne pas le choix, hélas.
C’est affreux. Monstrueux.
Ma respiration s’accélère et je me penche en avant, interloquée. Alors que je commence déjà à imaginer mon futur au bras de cet assassin, et même dans son lit à prendre du plaisir alors qu’il a autant de sang sur les mains, un bruit de cor sonne et brise l’air. Il résonne puissance dix et je lève la tête pour regarder le ciel de là où je me tiens, mais il est couvert par quelque chose que je ne parviens pas à identifier.
— Oh non… Non, non, non ! proteste Arthérien en se levant.
— Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce qu’il se passe, Arthérien ?
— Notre ville est attaquée ! C’est un bombardier !
— Quoi ? En voilà une bonne ! Finalement, tout le monde possède des runes et les utilise à sa manière !
— Je suis sûr qu’il s’agit de la reine Affriola, cette vipère ! Elle possédait autant de runes que nous mais plutôt que de créer des armes elle a créé cette monstruosité.
— Elle est intelligente, je fais en souriant. Elle s’est donnée tout ce mal pour vous anéantir car votre ville ne peut être atteinte que par les airs !
Arthérien pince les lèvres et dégaine son épée alors qu’il est déjà possible d’entendre des cris et des hurlements, mais aussi le bruit des pas précipités de centaines de soldats qui se ruent dans la cour ou dans la ville pour contrecarrer l’attaque surprise. Pourtant, Arthérien n’a pas encore rejoint les siens.
— Mais qu’est-ce que vous faites ? Allez-y !
— Non. C’est la seule occasion qui va se présenter et nous sommes plus en sécurité dans la montagne. Je connais un chemin secret pour sortir de la ville par la montagne, Amaranthe, il a été créé pour ce genre d’urgence. Suivez-moi !
— Dans cette tenue ?
— Amaranthe !
Je ne me fais pas prier deux fois et le suis, tout en songeant au fait que, s’il est surpris en train de fuir, c’en est fini de lui. Il a sûrement conscience du danger de son geste, mais je suis persuadée que je ne pourrai pas le dissuader. Il m’a très clairement fait comprendre, à notre rencontre, qu’il était contre les agissements de Sire Goldorus et je n’ai pas envie d’épouser une vermine dans son genre.
Comme je suis probablement trop lente à son goût et peu certaine du chemin que nous empruntons, Arthérien m’attrape la main. Je ne vois pas les couloirs défiler, en revanche je me prends un nombre incalculable de coups d’épaule, je me fais bousculer et piétiner comme nous courons en sens inverse des soldats lesquels, par chance ou par empressement, ne daignent pas même nous demander où nous allons.
Lorsque nous dévalons les escaliers, je manque à plusieurs reprises de me briser la cheville ou tomber et me rompre le cou, mais je parviens toujours à me rattraper au dernier instant. Finalement, nous entrons dans les cachots que nous parcourons au pas de course sans nous soucier des hurlements des prisonniers et Arthérien me fait entrer par une porte, dans l’une des réserves sèches. Il pousse alors une étagère où sont stockés des sacs de farine et j’aperçois un petit interstice dans le mur où il est possible de s’y glisser, mais il faut être assez mince. Arthérien me fait signe d’entrer à l’instant où la porte s’ouvre, cette fois sur le roi escorté par deux gardes. Quand il nous voit, il s’immobilise et moi-même je me fige, terrorisée. Une discussion s’entame, le ton devient pressant et finalement Arthérien pousse le roi vers l’interstice. Apparemment, c’est un problème qui se réglera plus tard.
Je soupire, soulagée, et j’entre à la suite de Sa Majesté avant de me souvenir.
— Nous ne pouvons pas partir sans Sire Brandélénium !
— Il est trop tard !
— Arthérien, je vous en supplie !
Il lève les yeux au ciel, grommelle, puis soupire.
— Avancez, je vous rejoindrai plus tard.
Et c’est ainsi que je me retrouve entourée par trois hommes parfaitement étrangers, un monstre et deux soldats qui m’épient sans cesse alors que nous progressons lentement. Ils échangent parfois quelques mots et Sire Goldorus se tourne quelques-fois vers moi puis me parle. Je saisis quelques bribes de mots, mais je n’apprends pas aussi rapidement que Toriel et Elya une langue étrangère. Je n’ai jamais été très douée dans ce domaine.
— Euh, je…
Je comprends le nom d’Arthérien, mais c’est à peu près tout. Il doit sûrement me demander où son plus fidèle sujet est allé et pourquoi nous ne l’avons pas suivi. Moi, je prie pour qu’il ne se passe rien de suspect à la fin du tunnel et que je puisse prendre la fuite sans être menacée, mais j’ai un énorme doute là-dessus.
Le trajet jusqu’à la sortie dure environ une heure. Le chemin est vraiment très étroit et trop sombre et c’est ce qui nous ralentit considérablement. Heureusement, l’un des gardes a pensé à se munir d’une torche, mais l’obscurité est épaisse et nous ne distinguons pas grand-chose. Pourtant, après un long moment à se tenir compagnie sans réussir à communiquer, j’aperçois une lueur au bout du tunnel et je m’exclame en tendant le bras, tout en craignant déjà notre sortie.
Et lorsque nous parvenons enfin à nous extirper des entrailles de la montagne, c’est une cohorte de soldats accompagnée par une jeune femme qui nous attendent. Aussitôt, les deux soldats derrière moi lâchent leur épée et Sire Goldorus secoue la tête en marmonnant, manifestement exaspéré. Je ne sais pas vraiment ce qui se passe, mais je crois que nous avons en face de nous l’ennemi le plus redoutable de Sire Goldorus et qu’il a été lamentablement pris au piège.
Je n’ai encore jamais croisé de personnes de cette race, pour être honnête. Si je dois les définir en un mot, je dirais que ce sont des hommes-lézards. Oui, ce terme me semble tout à fait approprié au vu de leur étrange physique. Ils ont une peau verte écailleuse, un nez plat, des yeux allongés et des pupilles étirées. Ils ne semblent pas posséder d’oreilles et pas non plus de cheveux. Certains ont une sorte de longue crête dans leur dos. Et tous possèdent une longue queue. Oui, le terme d’hommes-lézards leur convient à merveille.
Alors que je termine mon examen, Arthérien arrive tout à coup et me bouscule au passage. Je mords la poussière et les yeux de la reine se posent sur moi tandis que je me relève lentement. Elle m’examine avec la plus grande attention, puis s’adresse au roi Goldorus et Arthérien se place à mon côté, accompagné par Sire Brandélénium, puis commence à me traduire les échanges qui se font entre la reine et Sa Majesté Goldorus, tout en me précisant qu’il s’agit de la reine Affriola, comme il l’avait effectivement supposé.
— Tu espérais réellement pouvoir nous échapper ? Tu croyais que nous ne soupçonnerions pas la présence d’un tunnel secret pour t’enfuir ? Tu n’as jamais été brave et courageux, Goldorus. Tu es un lâche et tu ne penses qu’à ta survie, ton peuple ne compte pas à tes yeux.
— Je peux t’expliquer, Affriola…
— Et m’expliquer quoi ? Que tu as pris la fuite pour une bonne raison, abandonnant ton peuple à son propre sort ? Si cela peut te rassurer, nous n’avons pas bombardé ta si précieuse ville, mais nous avons envoyé suffisamment de parachutistes pour réduire au silence tes misérables soldats.
— Tes soldats ne peuvent rien contre mes fusils.
— Ah oui ? J’ai le regret de t’annoncer que j’ai découvert une source de magie maintenant épuisée car infime, mais cela m’a permis de construire des armes plus redoutables que tes fusils.
— Et qu’est-ce qui est plus redoutable que mes fusils ?
— Les ondes. J’ai créé des armes qui envoient des ondes qui neutralisent tes fusils et paralysent tes soldats. Ils les immobilisent et les rendent encore plus fidèles qu’un Nerhak.
Intérieurement, je jubile de joie de savoir qu’il y a plus rusé et plus puissant que Goldorus. Finalement, les choses semblent bien mieux se dérouler que ce que j’espérais, mais il reste à savoir si la reine Affriola est de notre côté ou non, sinon… Arthérien ne semble pas particulièrement l’apprécier au vu de la manière dont il l’a traitée.
— C’est impossible, fait Goldorus avec un petit rictus, mais ses lèvres tremblent. Personne n’était au courant pour les armes, jusqu’à aujourd’hui. À moins que…
Sire Goldorus se tourne alors vers Arthérien, le regard défait, mais je ne comprends vraiment rien. Je suis perdue.
— Tu m’as trahi ?
— Je suis désolé Sire…
— Je croyais que tu ne l’aimais plus et que votre relation était terminée ! Tu m’as trahi espèce d’ordure !
Il s’apprête à se jeter sur Arthérien, mais les gardes de la reine Affriola le retiennent et le menottent, alors que j’affiche un air totalement ahuri par une nouvelle aussi désarmante. Arthérien et Affriola ? Pourtant, il ne semblait pas la porter dans son cœur. Elle se tourne alors vers moi et m’examine attentivement.
— Dis-moi, Arthérien, quelle est cette jeune créature ?
— C’est une humaine, elle vient d’un autre monde.
— Représente-t-elle une menace ?
— Si elle est entre de mauvaises mains, oui. Il faut la protéger, ma Majesté. Nous l’avons enlevée sous les ordres de mon Seigneur Goldorus, mais elle voyageait avec des amis.
— Bien, alors nous allons nous rendre à bord de Dents d’Aciers et nous repartirons seulement lorsque ses amis seront sur place. Mes soldats vont rester postés dans ta ville, Goldorus, et elle sera dirigée par ma main droite, Joachim. Au moindre faux pas de ta part, Goldorus, dit-elle en approchant son visage du sien, je t’exécute sans la moindre pitié.
Sur ces paroles absolument charmantes, nous retournons dans la ville au-dessus de laquelle flotte ce qui, vraisemblablement, ressemble à un zepplin, mais que la reine Affriola nomme Dents d’Acier, probablement à cause du sourire effrayant peint sur l’engin terrifiant. Nous montons à bord grâce à un petit engin volant curieux qui nous dépose et la reine Affriola demande à s’entretenir avec Arthérien, mais ordonne à ce que je sois escortée jusqu’à ma chambre. Elle est petite, étroite, mais confortable. Je n’ai pas à me plaindre et au moins, je sais maintenant que je n’ai plus rien à craindre du roi Goldorus. Il a essuyé une défaite qui va lui coûter cher, lui qui pensait pouvoir nous poignarder dans le dos avec ses ruses et ses manigances. Cette victoire de la reine Affriola signifie beaucoup de choses, en vérité, et je sais maintenant que je peux avoir Elya pour moi toute seule sans avoir à craindre de mauvais retournement de situation.
En revanche, je pense que nous allons malgré tout poursuivre notre quête et je vais même m’adresser à la reine Affriola pour savoir si elle peut nous escorter jusqu’aux Grottes d’Antremerre. Un trajet en zepplin sera forcément plus rapide qu’à cheval.
C’est avec joie et soulagement que je m’allonge sur le lit et un sourire niais fend mon visage tandis que j’imagine mon avenir aux côtés d’Elya.
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