Il veut seulement nous tuer. Seulement. C’est vrai que vu comme ça, ça n’a pas l’air terrible ! Il n’y a absolument aucune raison de paniquer et d’en vouloir à Mélisandre de nous avoir fichu dans ce pétrin !
Si je le pouvais je l’étranglerais de mes propres mains sur place, mais je suis sûre que le moindre mouvement me serait fatal. C’est un miracle qu’ils ne nous aient pas encore écorchés vifs.
— Amaranthe, vous souvenez-vous de ce que je vous ai dit pour l’arc ?
— Oui, mais ça ne m’a pas appris à viser et tirer !
Le chef de la meute aboie et je tressaille, surprise. Il nous a probablement donné l’ordre de nous taire, j’imagine. Après tout, il ne comprend pas notre langue, peut-être craint-il que nous fomentions un plan dans son dos. Quand son regard se tourne vers moi, un sourire étrange fend son visage et une curieuse étincelle brille au fond de ses yeux. Je crois que je vais vivre un peu plus longtemps que Mélisandre. Je préférerais pourtant qu’il m’achève au même moment que lui. Il s’approche et la lame de sa machette vient caresser ma joue. Je grimace lorsqu’elle me coupe et manque e vomir quand je le vois passer sa langue sur ses lèvres.
— Mélisandre…
— Ils sont quarante Amaranthe. Je ne vous promets rien, mais au moins aurai-je tenté.
Je sais que s’il engage le combat, à deux contre quarante il n’a absolument aucune chance de s’en sortir. Il aura peut-être le temps de tuer l’un de ces hommes avant de se retrouver avec une dizaine de machettes plantées dans le thorax. Je ne donne pas cher de sa peau. Et je suis prête à me sacrifier si cela peut nous sauver la vie.
Le ton mielleux du chef alors qu’il se tourne vers Mélisandre me laisse sous-entendre ce qu’il lui dit et je ferme les yeux, prête à accepter mon sort. Pourtant, avant que je n’ai pu ouvrir la bouche et dire quoi que ce soit à Mélisandre, un cor sonne et les Cereusians, paniqués, regardent autour d’eux. J’imagine que dans la pénombre ils ne voient pas grand-chose, mais j’entends un bruit curieux. Des sifflements. Et la seconde d’après, les corps tombent. Paniqués, les Cereusians crient, hurlent, mais quand ils tentent de fuir des silhouettes surgissent d’entre les fougères, épées à la main, et le combat s’engage. J’ignore d’où ils sortent, qui ils sont et s’ils sont de notre côté. Mélisandre n’a pas perdu une seconde de plus et abat son épée sur les fuyards qui se présentent à lui. Moi, je tourne sur moi-même sans savoir quoi faire. Suis-je censée fuir ? Attendre ?
Je sens tout à coup une main se poser sur mon épaule et je hurle en me tournant. La flèche part toute seule et l’homme qui se tient devant moi retient un cri. Après quelques secondes de peur et d’incertitudes, je reconnais les traits familiers d’Elya. Il retire la flèche que je lui aie plantée dans l’épaule et je grimace, penaude. Je lui ai donné une occasion de plus de me haïr, je suis vraiment minable, mais pourtant soulagée. Il est venu à mon secours. Avec une escouade. Et il m’a retrouvée. Il a été rapide !
Il grommelle quelques mots en Sylphiden, peut-être des insultes, et me dévisage en secouant la tête avec un air exaspéré.
— Je suis désolée ! je lui fais. Je ne savais pas que c’était vous !
Lorsque les derniers Cereusians sont abattus, l’agitation qu’il y a eu quelques instants plus tôt s’estompe et puis, tout à coup, j’entends quelqu’un crier mon prénom. Je n’ai pas le temps de savoir d’où vient le cri qu’une force brutale m’enlace. Je reconnais le parfum de Toriel. Elle est là aussi !
— Toriel !
Elya la sermonne, mais sa sœur l’ignore en force et prend mon visage entre ses mains, puis m’étudie avec attention.
— Tu vas bien ?
— Oui, oui, très bien et toi ?
— J’étais folle d’inquiétude !
Du coin de l’œil, j’aperçois Mélisandre… encerclé par une dizaine de soldats qui pointent leurs épées sur lui. Atterrée, je me tourne vers Toriel.
— Pourquoi le menacent-ils ?
— Il t’a enlevée, non ?
— Non, absolument pas ! Il m’a même sauvée la vie !
Toriel paraît surprise. Je dois lui fournir des explications, j’imagine. Je n’ai jamais aimé les explications.
— Mais alors comment se fait-il que tu n’étais plus dans le château ?
— Je suis partie de mon plein gré.
— Pourquoi ?
— Pourquoi ? Toriel, j’ai coûté les yeux de la tête à ton demi-frère et j’ai cru que cela n’avait servi à rien, qu’il avait fichu son argent en l’air !
Elle tique.
— Cru ?
— Oui. J’ai rencontré Mélisandre sur ma route, il est humain lui aussi et il a tout un tas de choses à t’apprendre.
Elle donne des ordres aux soldats et deux d’entre eux saisissent Mélisandre pour l’amener jusqu’à elle alors que Shou ronronne à mes pieds. Ses ronronnements attirent aussitôt l’attention de son maître qui se baisse pour le prendre dans ses bras, et à cet instant je réalise que c’est peut-être grâce à lui que nous avons la vie sauve. Il a senti la présence de son maître proche de nous et il l’a averti de notre situation. Sans lui, nous serions peut-être déjà morts et enterrés.
Tout attentionné qu’il est envers sa petite bête, Elya la caresse en murmurant quelques mots à son oreille, mais je remarque bien ses coups d’œil assassins. Gênée, je préfère me concentrer sur Toriel et Mélisandre. Là au moins, je n’aurai pas à me sentir coupable.
— Vous avez protégé Amanda ? demande-t-elle.
— Vous parlez notre langue ?
— J’ai appris. Vous avez protégé Amanda, c’est ça ?
— Je n’avais pas le choix au vu de ce que nous représentons.
— C’est-à-dire ?
— Je foule ce sol depuis plus d’un an environ et je peux vous certifier une chose : nous sommes des conducteurs.
Elle ne va pas comprendre. Il y a encore des mots qu’elle ne connaît pas et je doute sérieusement qu’elle connaisse celui que Mélisandre vient d’employer. Certes elle est exceptionnellement douée pour apprendre une langue, mais il n’empêche qu’il y a forcément des choses qu’elle ne peut pas saisir du premier coup.
Je la vois perdue et elle se tourne vers moi. C’est donc à moi de lui expliquer ce que Mélisandre tente de lui dire.
— Toriel, nous sommes capables de faire revivre la magie. Nous pouvons la faire revivre avec mille fois plus de puissance.
Ses yeux s’écarquillent et elle pose sa main sur le bras d’Elya puis lui parle rapidement. Il affiche le même regard affolé qu’elle et ses yeux me sondent longuement. Je déteste ce regard. Et je n’aime pas savoir que je représente un danger pour le monde. Elya va forcément vouloir nous placer sous haute protection, Mélisandre et moi, mais cela va davantage me donner le sentiment que je suis une incapable et que je ne peux pas me défendre seule. Je lui en ai donné la preuve aujourd’hui. D’ailleurs, je m’étonne que la blessure ne le fasse pas tant souffrir, à moins qu’il ne veuille pas le montrer. Il est courageux. Bien plus que moi. Est-ce un message que tu essaies de me faire passer ?
S’il doit me protéger, je vais vraiment finir par représenter un fardeau pour lui et c’était ce que j’avais voulu éviter en fuyant le château. Pourtant, ils sont partis à ma recherche tout en étant persuadés que je ne valais pas grand-chose. Je ne comprends pas leur démarche.
Elya acquiesce d’un signe de la tête et lève le bras. Aussitôt, les soldats commencent à s’agiter tout autour de moi. Certains s’éloignent pour chercher chevaux et bagages, d’autres défont leur sac et commencent à dresser des tentes. Je comprends alors qu’ils établissent un camp. Nous allons dormir ici cette nuit et ce n’est peut-être pas plus mal, car toute cette agitation m’a vraiment épuisée. Je n’aspire plus qu’à un peu de repos maintenant, je pense que ça me fera le plus grand bien.
Elya s’éloigne de nous et deux soldats l’entraînent à leur suite en lui parlant et en désignant sa blessure, mais il semble plus préoccupé par la santé de son animal que sa plaie. Toriel saisit mes mains dans les siennes et me sourit avec chaleur. Elle semble réellement heureuse de m’avoir retrouvée.
— Je suis contente de t’avoir retrouvée ! dit-elle. J’étais vraiment très inquiète, j’ai cru qu’il t’était arrivé malheur.
— Comme tu peux le voir je suis toujours en vie.
— Tu as l’air un peu fatiguée.
— Ne t’en fais pas, ça va.
— Cet homme a bien veillé sur toi !
— Il s’appelle Mélisandre.
Lorsque nous tournons la tête pour le regarder, il s’est déjà éloigné. J’ignore où est-ce qu’il va, mais il n’a pas le temps de quitter en douce le campement qu’il est repéré par Elya et ce dernier l’interpelle. De là où je me tiens, avec tous les flambeaux qui ont été allumés, je peux distinctement voir Elya assis sur la souche d’un arbre, torse nu, alors que deux Sylphiens se penchent sur lui pour le soigner.
Il n’a absolument aucune pudeur…
Les joues roses, je détourne le regard mais Toriel a déjà remarqué qui je fixais ainsi. Elle me sourit alors que je suis troublée et retournée.
— Il te plaît ?
— Non, c’est n’importe quoi !
— Avoue, il te plaît !
— Je te dis que non !
Et j’ai de bonnes raisons, même, de le haïr ! De une, il me déteste. De deux, je suis à peu près certaine qu’il est insolent, buté et impatient. De trois, il fait partie de la famille royale et ça, ça ce n’est pas rien ! Il ne peut pas s’intéresser à quelqu’un d’aussi médiocre que moi, c’est impossible, et nous ne sommes pas compatibles, car nous venons de deux mondes différents ! Si les femmes l’intéressent, celles qui doivent l’intéresser sont sûrement de belles et jolies Sylphiennes, aussi riches que lui, cultivées, et qui ne l’exaspèrent pas. Et ce n’est pas son regard de braise ni ses muscles finement sculptés qui vont me faire chavirer.
Oh, bon Dieu, regardez-moi comment ses muscles roulent au moindre mouvement ! Et comment la lumière des torches joue d’une façon tellement sensuelle sur sa peau hâlée.
— Amanda ?
— Quoi ?
Je sursaute et cligne des yeux, honteuse de m’être fait prendre. Et le sourire de Toriel n’est pas innocent. Elle prend ma main dans la sienne et me tire avec elle vers une tente qui a déjà finie d’être construite. Elle est petite, étroite, mais elle suffira pour la nuit je crois.
— Tu vas dormir, tu es fatiguée.
— Toriel…
— Je peux dormir avec toi ?
— La tente est trop petite !
Jamais nous n’entrerons à deux dedans !
— Allez, s’il te plaît !
Je me souviens de ce que Mélisandre a dit concernant Toriel. Je suis son médicament. Grâce à moi, elle revit. Littéralement. Comment puis-je lui refuser quoi que ce soit dans ces conditions ?
— Ou alors je dis à Elya que tu lui plais !
— C’est égoïste, malsain et enfantin, mais ça fonctionne, je soupire. De toute manière, je ne pense pas que je lui plaise. Et puis je suis humaine et lui Sylphiden ! Et de toute manière il ne me plaît pas !
Elle hausse les sourcils.
— Je suis sûre que tu lui plais.
— Arrête avec ça et allons nous coucher…
J’entre la première dans la tente et je retire mes chaussures. Toriel entre à son tour alors que je commence à me déshabiller. Ça ne me dérange pas vraiment de me déshabiller face à elle, nous nous sommes déjà retrouvées nues l’une face à l’autre, dans le même bassin. Avec elle, je n’ai aucun complexe. Elle a le don de me mettre à l’aise, j’ignore comme elle s’y prend.
Je ne garde que le strict minimum sur moi et me glisse dans les couvertures. Toriel m’imite et se blottit dans les draps en tirant plus de la moitié de la couverture vers elle. J’ai froid. Pourtant, la fatigue a vite raison de moi et je m’endors rapidement.
Le lendemain matin, c’est le remue-ménage au sein du camp qui me réveille, des sons de pas, des brouhahas, des fers qui se croisent, des bruits de froissements… Lorsque j’ouvre les yeux, Toriel a déjà déserté la tente. Sûrement depuis un moment déjà, elle doit probablement être quelqu’un de très matinal. J’ai envie de rester là et me prélasser, mais nous allons sans doute lever le camp et nous en aller pour nous en retourner à Selphiade. Si l’escouade d’Elya est ici, c’était seulement pour me retrouver. Je crois. Je l’espère.
Je soupire, me frotte le visage et envisage de m’habiller. Une ombre apparaît devant la porte de ma tente.
— Amaranthe, vous êtes réveillée ?
Il n’y a qu’une seule personne qui m’appelle ainsi.
— Oui, Mélisandre, mais je ne suis pas encore tout à fait habillée.
— Bien, dépêchez-vous alors nous n’allons pas tarder à partir.
Je l’interpelle avant qu’il ne s’en aille.
— Nous retournons à Selphiade ?
— Non.
Je n’ai pas le temps de lui poser une autre question qu’il s’en va. Sérieusement ? Il me laisse en plan, comme ça ? Et si nous n’allons pas à Selphiade, alors où diable allons-nous ? Je m’empresse de m’habiller et de quitter la tente. Les soldats tout autour de moi ont presque fini de démonter le camp. J’ai faim, mais j’ignore si un repas a été préparé et de toute manière, il faut que je trouve Mélisandre ou Toriel pour qu’ils répondent à mes questions. Elya aurait pu lui aussi dans l’éventualité où il aurait su parler ma langue. Je ne peux malheureusement pas non plus demander ma route. C’est handicapant, il va véritablement falloir que j’apprenne à parler leur langue pour me faire comprendre.
J’essaie de repérer Mélisandre dans la foule, mais cet homme est aussi rapide que son ombre. Je ne l’aperçois pas. Heureusement, mes yeux se posent sur Toriel et je me précipite vers elle.
— Toriel ! Toriel !
— Amanda ! Enfin… Amaranthe !
— Ah, Mélisandre t’a tout expliqué, alors ?
— Oui. Qu’est-ce que tu veux ?
— Nous ne retournons pas à Selphiade ?
Elle secoue vigoureusement la tête en faisant valser ses jolies petites boucles. Dieu du Ciel qu’elle est belle. J’envie réellement sa beauté. Je n’ai absolument aucune chance de séduire quelqu’un contre des rivales aussi féroces, des créatures aussi splendides. C’est impossible.
— Mais alors où allons-nous ?
— Nous sommes à Dolomen, le royaume de la plus grande puissance mondiale. Sa capitale est à deux semaines d’ici. C’est là-bas qu’a été placé sous haute protection le magicien dont Mélisandre t’a déjà parlé.
— Et donc nous allons être mis sous protection nous aussi ?
J’ignore pourquoi, mais je ne suis pas très enthousiaste à cette perspective. Je ne sais pas de quel type de protection il s’agit, si nous pourrons bénéficier d’un peu de liberté où si cela signifie être sous constante surveillance. Ce n’est pas en étant sous protection que je pourrai découvrir les merveilles dont recèle ce monde et j’imagine qu’elles doivent être nombreuses. Au lieu de ça, je vais être confinée dans un seul endroit pour éviter de mourir. Non, décidément cette idée ne me réjouie pas.
Toriel me caresse doucement la joue avec un regard compatissant. Empreint de pitié. Ce genre de regard que j’espérais ne plus avoir à affronter dans ce monde.
— Je viendrai te rendre souvent visite, je te le promets.
Si tu savais, Toriel, ce n’est pas ça le problème. Vraiment. Ce n’est pas ça.
— Ok.
Je me détourne d’elle sans avoir le courage d’ajouter un autre mot et je retourne dans ma tente pour préparer les affaires avant que nous levions définitivement le camp.
Lorsque nous partons, je n’ai toujours pas mangé et mon estomac crie famine. J’avais trop à faire et trop à penser pour me soucier de lui, mais maintenant que nous sommes en chemin pour Septuna, c’est à peu près la seule chose qui me préoccupe. Je me rappelle alors qu’il y a des provisions dans mon sac et je fouille à l’intérieur pour en prendre quelques-unes et commencer à grignoter. Un silence pesant plane sur l’escouade, si l’on omet bien évidemment le claquement des sabots sur la terre ferme et le bruit de ferraille des équipements des soldats. Personne ne parle. C’est ennuyant et ennuyeux. D’autant qu’il n’y a rien à regarder, c’est une forêt banale comme l’on peut en rencontrer partout.
Le temps me paraît affreusement long. Heureusement, je n’ai pas de montre avec moi pour regarder les secondes s’égrainer et les minutes s’étirer indéfiniment. C’est horrible comme l’ennui me donne envie de dormir. Je sens mes paupières commencer à s’alourdir et mes yeux me piquer. Et puis, tout à coup, nous émergeons enfin de la forêt et mon esprit se réveille, ainsi que mes sens.
Ce que je vois est juste indéfinissable.
Je ne comprends pas très bien l’endroit où je me trouve, en vérité. Nous sommes dans ce qui semblerait être un cratère au milieu d’une montagne. Un ravin, plus précisément. Un très, très, très large ravin. Et sur les flans de ces deux hauts murs qui nous encerclent, il y a ces bassins que j’ai déjà pu apercevoir. Ils descendent en nombre indéfinissable jusqu’au pied du mur, créant deux vastes bassins autour de nous qui auraient pu se rejoindre s’il n’y avait pas eu ce chemin au milieu. Nous sommes obligés de resserrer les rangs pour le longer. Du haut des falaises s’écoule de l’eau.
C’est splendide. Magnifique. Et c’est ça que je veux découvrir ; d’autres merveilles de ce genre. J’ai hâte de voir ce qu’il y a de l’autre côté de ce ravin.
— C’est splendide ! je souffle. Ce ravin est-il long ?
— Assez, oui, me répond Mélisandre. Une demi-journée de marche pour le traverser.
— Ah, tout de même ! L’eau est belle, très bleue.
— Et traître. Elle est opaque, si vous y faites réellement attention.
Je fronce les sourcils et lui lance un regard étonné. Non, elle n’est pas opaque. Pourtant, je ne peux m’empêcher de regarder et, effectivement, je n’aperçois pas le fond du bassin. Je ne vois même aucun poisson nager à la surface.
— Ces eaux sont dangereuses ?
— Non, pas vraiment, mais mieux vaut-il ne pas tomber dedans si vous ne voulez pas vous retrouver avec un Bulloque.
— Un quoi ?
— C’est un escargot de mer géant qui s’accroche à vous à la manière d’une sangsue. Il paralyse le membre sur lequel il est. Il est assez difficile à retirer, il y a une méthode bien précise pour cela. Sinon, ces eaux ne sont pas dangereuses.
— Mais il… il paralyse à vie ?
— Non, juste le temps qu’il est sur vous. Dès qu’il est retiré, vous retrouvez immédiatement l’usage de votre membre.
— Oh, d’accord !
C’est bon à entendre. Il n’y a donc pas grand-chose à craindre ici, tant mieux. Je me redresse sur ma selle pour tenter d’apercevoir Toriel. Elle est loin, très loin devant nous. Elle discute sans cesse avec Elya, mais de là où je suis je n’entends rien. Je la vois souvent faire de grands gestes et Elya hoche sans arrêt la tête. Je me demande ce qu’ils font. Malheureusement, l’étroitesse du chemin ne me permet pas de les rattraper et si je bouscule les soldats devant moi, ils risquent de tomber à l’eau. Ce n’est pas en agissant ainsi que je pourrai me faire des amis.
Le trajet dans le ravin me paraît sans fin et je commence à piquer du nez. L’atmosphère est pesante, ces gens sont trop sérieux et il n’y a rien pour me distraire ou m’occuper. Je crois que ce voyage jusqu’à Septuna va être long et pénible s’il n’y a pas un peu d’action, de suspens ou ne serait-ce qu’une discussion. Tout est beaucoup trop calme.
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