N.B : ce texte n'a pas encore eu le temps de passer en relecture approfondie donc je suis sûr que vous y trouverez des fautes mais faites comme si elles n'étaient pas là ^^

Et voilà, c’est le grand jour. Aujourd’hui va prendre fin mes trois années d’études à l’Académie des Guerriers et c’est aussi là que va se déterminer mon avenir de soldat. C’est donc le ventre noué par l’angoisse que je franchis les grandes portes en bois de l’école. A peine ai-je le temps de faire quelques pas dans la grande cour que des camarades de classe viennent à ma rencontre, le visage moqueur.

« Mais regarder qui voilà, c’est Blackwood ! commence Zikë le chef de la bande.

– M’appelle Edel », répliqué-je un peu agacé.

C’est tous les jours la même chose, dès qu’il me voit, il ne peux pas s’empêcher de m’appeler « Blackwood ». Cette histoire remonte à longtemps, mais malheureusement pour moi, Zikë était présent à cette période. Pour ne pas que vous soyez trop perdu, laissez-moi vous la raconter.

Lorsque j’étais petit, un handicap me faisait défaut : alors que les autres enfants se mettaient à prononcer leurs premiers mots, moi je n’étais pas capable de faire sortir le moindre son de ma bouche. Deux ans plus tard, j’ai enfin commencé à émettre des sons mais ils ne voulaient absolument rien dire, personne ne me comprenais. Je ne disais qu’un seul mot à l’époque : « Blackwood ». Et il me servait pour tout ce que je désignais où alors quand je répondais à une question. En grandissant, ce problème ne s’est pas arrangé et mes camarades de classes finirent par m’attribuer le surnom de « Blackwood » en y ajoutant ma façon de le prononcer. Mon handicap m’a valu d’être mis à l’écart dès mon plus jeune âge. Zikë faisait partie du même village que moi et a participé à mon rejet. Quelques année plus tard, j’ai commencé à parler correctement, mais toujours avec beaucoup de mal. Les phrases avaient du mal à se former dans mon esprit et les mots qui sortaient de ma bouche étaient mal articulé. Mais il y avait une chose que je savais très bien faire : me battre. C’est alors que j’ai décider à l’âge de mes seize ans de devenir soldat et de protéger le royaume.

Le jour où je suis arrivé à l’Académie des Guerriers de la capitale, j’ai pour mon plus grand malheur croisé Zikë qui venait aussi s’y former. Lui, il avait de hauts projets, il voulait devenir une Fine lame de la Garde Royale et en être le chef. Du coup, de par sa présence, tout le monde fut au courant de mon handicap et je fus une fois de plus rejeter et le sujet de moquerie de la classe. Voilà pour la petite histoire.

Je lui jette alors un regard froid et pars en direction de la salle de rassemblement. Une fois à l’intérieur, je me poste dans un coin et observe les autres élèves arriver. C’est au bout de quelques minutes que je vois enfin celle dont j’ai tant entendu parler faire son entrée dans la salle. Et oui, je dis « elle » car c’est une fille, c’est la première à être acceptée à l’Académie des Guerriers d’Ekadan. Sa peau bleue nuit et ses cheveux blancs confirme son appartenance au Peuple de le Nuit. Ses yeux orangés scrutent la pièce avec attention et elle s’avance en direction d’un groupe de sa classe qui la rejette immédiatement. Elle aussi est mise à l’écart par ses camarades, j’aimerais tellement la rencontrer et lui montrer qu’elle n’est pas seule dans son cas mais alors que je m’apprête à m’avancer vers elle, un instructeur fais irruption dans la pièce et appelle mon nom. Mon estomac se noue et je traverse la salle devenue totalement silencieuse pour suivre mon professeur jusqu’à l’arène des examens. Il me fait franchir les lourdes portes en chêne et me demande de patienter au milieu du terrain de sable. Je m’exécute et l’attente devient longue pour moi. Je regarde vers la tribune d’honneur et y vois, comme le veut la coutume, la famille royale au grand complet. Au bout de quelques minutes, deux professeurs avance sur le terrain avec deux épées et deux sets de protections en cuir solide. J’en enfile un et l’un de mes professeurs prends l’autre. Ce dernier me tend alors une épée que je saisi et nous nous mettons en garde. L’autre professeur qui fait officie d’arbitre lève la main et donne le signal. Le combat commence ! Nous entrons dans un enchaînement d’attaque et de défense qui dure plusieurs dizaines de secondes jusqu’à ce que je porte une imitation de coup fatal ce qui met fin au combat. Le professeur qui me servait de partenaire me lance un sourire ravi. J’entends alors une voix énoncé que j’ai validé mon examen et que mon orientation en tant que soldat sera déterminé dans les jours à venir.

Je pars ensuite m’installer dans les gradins qui entoure l’arène et je suis parti pour regarder une longue série de combat. Après quelques heures, viens enfin celle que j’attendais tant. Et comme les élève sont annoncés lorsqu’ils rentrent, je peux alors connaître son nom : Leylan. Le combat vient à peine de commencer qu’elle virevolte autour de son professeur et en quelques seconde, elle porte un coup qui met fin au combat. Toute l’assemblée est bouche-bée et silencieuse puis la famille royale se lève pour l’applaudir, il faut dire que c’était un très joli combat. Je me lève aussi et accompagne nos souverains. Contre toute attente, toute l’Académie présente dans les tribunes se joint à nous. Le jeune femme est alors admise en deuxième année et, comme elle est la dernière à passer, l’examen prend fin.

Je retourne chez moi l’esprit plein d’espoir sur mon avenir de soldat. Et quelques jours plus tard, je suis convoqué chez le Roi. C’est donc le ventre noué par le suspens que je me présente devant le bureau du Roi. Je respire un grand coup et toque à la porte. Une voix grave m’incite à entrer, j’actionne la poignée en fer et pénètre dans la pièce. Le Roi est derrière son bureau et mon professeur patiente devant assis sur une chaise. Sa Majesté m’invite à m’asseoir au côté de mon maître, je m’incline donc respectueusement et m’exécute. Une fois installé, le Roi prend la parole :

« Nous avons vu ta progression au fil des années et nous te proposons de faire partie des Fines Lames de la Garde Royale. »

Un petit silence s’ensuit, je ne m’attendais pas du tout à ça. Moi ! Dans les Fines Lames de la Garde Royale ! Il n’y a rien de mieux qu’un soldat puisse espéré et le Roi me le propose en personne. C’est donc avec fierté que je lui réponds :

« Serait honneur pour moi de vous servir en tant que Fines Lames dans Garde Royale. »

Le Roi me sourit et incline sa tête respectueusement. Il n’a pas l’air surprit par ma façon de parler, j’en déduis donc que mon professeur lui en a touché deux mots. Je prends congé et sors du château un baume de joie sur le cœur. Je croise Zikë des yeux avant de sortir et à voir son visage, j’en conclut qu’il n’a pas eu le poste qu’il souhaitait. Un sourire s’étire sur mes lèvres et je déambule dans la ville jusqu’à la boutique des gens qui m’ont accueilli à mon arrivée dans la capitale. J’ai tout de suite pris un parchemin vierge, une plume et de l’encre pour écrire la bonne nouvelle à ma famille. Ca y est, me voilà dans les Fines Lames de la Garde Royale.

Et c’est ainsi que deux ans plus tard, par un beau matin alors que nous entamons l’entraînement quotidien, je vois Leylan arrivée en compagnie du Roi. Ce dernier nous la présente officiellement et nous annonce qu’elle intègre notre groupe dès aujourd’hui. Je suis tout ému, je vais enfin pouvoir faire sa connaissance.

Au fil des mois, et des années, elle s’avère être quelqu’un que j’apprécie énormément pour ces qualités et aussi ses défauts.

Et lors de sa troisième année parmi nous, le Roi la nomme chef des Fines Lames de la Garde Royale. Je suis alors très heureux de servir sous ses ordres et elle me promu même au rang de second.

Maintenant, je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve mais je crois avoir trouvé ma place en ce monde.