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tome 1, Chapitre 5 tome 1, Chapitre 5

Drake porta son attention sur le cou dénudé de l’humaine endormie à ses côtés. Son regard se mit à briller d’une étrange lueur pourpre. Il vit la veine principale, l’artère, pulser sous la peau blanche et délicate. Il ressentit la vive envie de planter ses crocs dedans, pour s’enivrer du liquide vital carmin. Son odeur de fleur lui chatouillait les narines et un feu se déclara dans ses reins.

Le désir, l’envie, la faim… Toutes ces sensations lui donnaient le tourni.

Il voulait la faire sienne, la dévorer, l’embrasser et l’aimer.

« On prend une pause ! » s’exclama-t-il d’une voix étonnamment rauque, plus proche de l’animal que de l’humain.

Ses deux compagnons sursautèrent au ton autoritaire qu’employa Drake. Ils ne comprenaient pas l’origine de cette colère soudaine. Valéria était particulièrement perplexe, quant à l’état du vampire. Elle se demandait pourquoi la jeune Althéa avait un tel effet sur lui. Cette dernière se réveilla lorsque Vitus émit un fort sifflement. Celui-ci était si aigu que la jeune fille dut se boucher les oreilles.

Drake n’attendit pas que le véhicule s’immobilise pour sortir. Il ouvrit la porte avec une force et une brutalité inouïe, puis il sauta à terre et s’éloigna promptement de la calèche.

Althéa le regarda partir à regret puis elle frissonna lorsque l’air extérieur s’engouffra dans ses poumons et l’enlaça. Elle resserra son vêtement contre elle, puis elle patienta quelques secondes, le temps que la calèche ne s’arrête, pour sortir à son tour.

Son réflexe premier fut de parcourir les environs du regard, dans l’espoir d’y croiser Drake.

Drake… pensa-t-elle de plus bel.

Elle ferma les yeux, pour mieux se souvenir de la forme de ses lèvres... de la couleur de sa peau, dorée... De l’emprise de son regard si intense sur elle… Elle frissonna de nouveau, mais cette fois-ci était pour une toute autre raison.

Mon Dieu… venez-moi en aide…

Elle ouvrit ses mirettes et elle tressaillit. Devant elle se trouvait Angelina qui la dévisageait de son regard méprisant. Althéa se demanda ce qu’elle avait fait pour mériter la colère de la jolie blonde. L’angoisse revint à l’assaut du chétif corps de la jeune femme, qui recula jusqu’à ce que son dos percute le véhicule derrière elle.

Angelina s’avança puis elle se pencha près d’elle, jusqu’à ce que ses lèvres rosées frôlent l’oreille de son interlocutrice.

« Catin. » se contenta-t-elle de lui susurrer.

La respiration d’Althéa se bloqua.

Le choque était puissant, à un point tel qu’elle ne remarqua pas la blonde s’éloigner en arborant un air fier sur son visage.

Sa vue se brouilla et ses traits se crispèrent. Qu’avait-elle fait pour mériter une telle insulte de la part de celle qui fut, jadis, sa sœur de cœur, sa confidente, son amie ?

Elle fit un pas.

Puis un autre.

Et ainsi de suite, jusqu’à s’enfoncer profondément dans la forêt se trouvant devant elle. Elle ressentait le vif besoin de s’isoler. Elle désirait même s’échapper, partir loin de cette file de calèches, et choisir sa propre destinée. Elle désirait ardemment être libre.

Elle se rendit compte qu’elle courrait lorsqu’elle fut contrainte de s’arrêter, car le souffle lui manquait. Elle prit appui contre un arbre, posa sa joue contre la mousse humide, puis elle pleura de tout son saoul. C’était bien trop d’émotions dans un lapse de temps aussi court. Elle peinait à gérer le stresse et l’angoisse que cette atypique situation lui insufflait.

Un souffle chaud caressa sa nuque et une main se posa sur sa hanche. Elle commença à s’affoler, à prendre peur. Elle voulut se retourner, repousser l’homme, car il ne pouvait s’agir que d’un homme à la vue de la main et du pantalon, qui lui semblait avoir de mauvaises attentions.

Elle se pensait seule dans cette si grande et vaste forêt. Elle se dit qu’elle aurait dû prêter un oeil plus attentif aux environs.

Je ne l’ai pas même entendu arriver !

La peur qui l’étreignit l’empêcha de crier à l’aide. Elle était à moitié tétanisée et elle se demandait d’où lui venait la force de repousser l’inconnu qui voulait la violer.

« Détendez-vous, Althéa… » murmura-t-il.

Elle reconnut la voix grave de Drake et se détendit aussitôt. Ce constat la surprit et une nouvelle crainte naquit en elle.

Je ne dois pas le laisser faire pour autant… je dois le repousser… pensa-t-elle, sans conviction.

La main grande et épaisse du vampire glissa le long de sa hanche, jusqu’à pouvoir agripper la cuisse de la jeune femme, serrer la chair entre ses doigts. Et tout en faisant cela, il plaqua le corps fin contre le tronc. Il se trouvait toujours derrière elle.

Pourquoi… ? Pourquoi fait-il ça ? Pourquoi je... je…

Althéa laissa échapper un long et doux soupir, qui motiva le vampire à continuer de parsemer son cou et sa nuque de légers baisers. Elle trouvait ces attentions agréables et constata que sa peau la brûlait à l’endroit où les lèvres s’étaient posées. Mais c’était une brûlure doucereuse et bienvenue. Il n’y avait rien de douloureux, juste du plaisir et du désir.

Elle voulait se laisser faire, s’abandonner à l’homme derrière elle. Mais elle pensa à l’insulte injustement lancée par Angelina : ‘Catin’.

Cela lui donna la force et le courage de repousser Drake.

« Monsieur, je vous en prie ! » s’exclama-t-elle d’une voix étouffée.

Elle fut prise d’un violent soubresaut, lorsque la main étrangère commença à remonter sa robe. Elle voulut se débattre, le repousser, mais il était bien plus musclé qu’elle. Il était un corps imposant, tout en muscle. Une montagne !

« S’il vous plaît… » souffla-t-elle.

Continuez…

Ses paroles étaient antinomiques à ses pensées.

Elle ressentait une drôle de sensation dans le creux de ses reins, comme un feu se propageant lentement. Son cœur tambourinait contre sa poitrine et des sons obscènes ne cessaient de s’échapper de sa bouche. Elle s’en sentit honteuse. Honteuse du désir que cet inconnu lui procurait avec de simples baisers.

Elle entendit un grognement sourd derrière elle, puis la main la relâcha et la présence de l’homme dans son dos la quitta.

Drake avait reculé de plusieurs pas et il cachait son visage entre ses mains. Althéa en profita pour s’asseoir sur l’herbe, pour reprendre son souffle et, ainsi, se remettre de ses émotions.

Que m’est-il arrivé ?

Le vampire se demandait ce qui lui arrivait, quoi qu’un début d’idée germa dans son esprit. Il observa la fille, dont les mains étaient posées sur son cœur, avec une certaine perplexité et… envie.

Il l’avait vue pleurer contre l’arbre et n’avait su résister à la tentation qu’elle représentait. Son épaule dénudée, son cou exposé et son odeur entêtante avaient eu raison de lui. Il s’était laissé aller à ses bas instincts et, tel un animal, il avait perdu son self-control.

Pourtant, maintenant qu’il se rendait compte de ses actes, il voulait recommencer et aller plus loin. Il ferma les yeux puis il lécha ses lèvres pour savourer le goût de la peau de la fille. Il tressaillit puis il se détourna de l’humaine.

Non… ça ne peut être ça…

Althéa fut prise d’incontrôlable sanglots, tant elle était choquée par ce qu’elle venait de faire et, surtout, par ses pensées lubriques. Elle se mutilait l’esprit, se répétait qu’il lui fallait ne jamais plus recommencer, ne plus se laisser faire. Elle releva son visage et darda sur Drake un regard noir qui le déstabilisa.

« Pardonnez-moi… » murmura-t-il d’une voix à peine audible.

Il n’était pas certain qu’elle l’ait entendu.

Il poussa un faible soupir, puis il s’approcha d’elle et s’agenouilla pour se retrouver à la même hauteur. Il plongea dans ses yeux un regard emplit de douceur, puis il prit l’une de ses mains pour la porter à ses lèvres. Délicatement, il déposa un tendre baiser sur son dos. Il voyait la jeune fille trembler.

Avait-elle peur de lui ?

Il espérait que ça ne soit pas le cas.

« Althéa… »

L’intéressée sursauta à l’emploi de son prénom. Son regard s’adoucit et elle se mit à nerveusement mordiller ses lèvres.

« Monsieur… ?

- Drake, la renseigna-t-il avec autorité. Il voulait entendre son prénom. Il voulait qu’elle le prononce. Il l’exigeait.

- Drake… » susurra-t-elle, en baissant la tête.


Texte publié par Fiorthnir, 20 janvier 2018 à 19h37
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