- Vous avez entendu la nouvelle ?
Surpris, les quatre sorciers relèvent la tête. Le paysan venu acheter une potion de croissance pour ses plants de citrontrouille et de betteravies continue, excité :
- Les anciens royaumes ont demandé à reformer la fédération de Berethiel-Nienor. Comme avant l'arrivée du roi et de la reine maléfiques...
- Mais pourquoi n'ont-ils pas aidé à les chasser dans ce cas ? interroge Ambrelune en continuant à arracher des feuilles de menthe salée avant de les mettre à sécher.
- Parce que si ce sont des usurpateurs, le peuple voulait qu'ils dirigent le royaume. Du moins au début, ils ont cru en leurs promesses de faire bénéficier le royaume de leur puissance et après, il a été trop tard... Je dois y aller, merci pour la potion.
L'homme salue et sort.
- Quels royaumes ? interroge Rune. Je sais qu'il y a des royaumes alentour mais pourquoi veulent-ils se rallier à nous ?
- Les sept royaumes de la fédération de Berethiel-Nienor, quelle question !
Rune et Ambrelune regardent Raya d'un air interrogateur. La sorcière continue :
- Au départ, il y a cinq mille ans, en l'an zéro, notre an zéro, je veux dire ; sept royaumes se sont alliés pour former la fédération de Berethiel-Nienor. Comme Berethiel-Nienor s'est trouvée au milieu et que le roi Bergame et la reine Marie-Hermine ont été à l'origine du projet, et surtout que c'était le royaume le plus riche et le plus puissant avec des liens commerciaux solides avec le monde extérieur, on l'a nommée la fédération de Berethiel-Nienor. Fédération qui s'est effondrée à l'arrivée du roi et de la reine tyranniques car à l'origine, le peuple les a mis sur le trône malgré les avertissements des royaumes fédérés qui se sont retirés de la fédération.
- Pourquoi les avoir mis sur le trône ? demande Rune en fronçant les sourcils.
- C'était une période difficile, les famines et les épidémies se succédaient partout et les dirigeants ne faisaient pas face comme il se doit. C'est pourquoi le peuple s'est soulevé pour les chasser et il les a remplacé par les prétendants au plus beau discours. Et ils ont réussi mais il faut voir à quel prix : du sang a été versé, les impôts ont augmenté, la police a eu plus de pouvoir que jamais. Du moins, c'est ce qui se raconte.
- Marie-Hermine ? Cette reine viendrait-elle de notre monde ? s'étonne Rune.
- Qui sait ? Il y a toujours eu de nombreuses portes entre les mondes pour qui les trouve.
- Donc Berethiel-Nienor est au milieu. Mais quelle taille fait la fédération dans ce cas ?
- Environ neuf fois notre royaume qui est au milieu.
- Moins que la Grèce de chez nous si je ne me trompe pas. J'avais fait une estimation de la taille de Berethiel-Nienor en rentrant chez moi. dit Rune en rougissant. C'est grand comme le Montenegro.
- D'ailleurs, je me suis toujours étonnée que vous parliez notre langue... interrompt Ambrelune.
- Et bien, Falba Slikar a appris notre langue et inversement. Elles sont parlées par l'élite formée dans les universités et par les voyageurs.
- Donc il serait bon pour nous de les apprendre ?
- Oui. Il a ramené ici le français, le latin, le suédois et l'anglais qui n'ont guère évolué depuis son époque. Mais je vous rassure dans la fédération, tout le monde parle le berethielien.
- Qu'il serait temps pour nous d'apprendre un peu plus sérieusement que la langue quotidienne si nous restons ici. soupire Rune.
- En effet. Ca peut toujours servir. dit Raya.
- Mais qui dirige cette fédération et à quoi sert-elle ? continue le jeune garçon.
- A l'époque, chaque pays fédéré dirigeait officiellement la fédération durant cinq ans puis un autre état prenait la suite dans un ordre prédéfini. Le dirigeant de ce pays parlait au nom de la fédération et les différents parlements des pays se réunissaient pour décider de la politique de la fédération, notamment en terme de relations étrangères.
- Comment se réunissaient-ils ? Les distances sont grandes... interrogea Ambrelune.
- Ils se téléportaient selon un calendrier défini sur les cinq années à venir en un lieu prédéfini. Et en cas d'urgence, on envoyait des courriers qui prenaient du temps mais pas tant que cela. C'est en partie pour cette raison que les magiciens ont toujours été proches du gouvernement quel qu’il soit.
- Mais qu'est-ce que cela changera pour nous ? interroge Ambrelune.
- Nous aurons plus d'échanges avec les sorciers des autres pays, nous pourrons voyager hors des frontières ce qui n'était pas le cas avant et nous ne risquerons plus d'entrer en guerre à tout moment car les anciens souverains voulaient sans cesse conquérir de nouveaux territoires. Et nous aurons accès à de nouveaux ingrédients et de nouveaux sortilèges, de nouveaux grimoires car la magie a certainement évolué depuis le temps ; les écoles de magie vont de nouveau communiquer entre elles et travailler de concert. dit Raya en battant des mains de joie.
- Parce que ce n'est pas le cas dans notre pays ? s'interroge Ambrelune.
- Pas vraiment. Bien sûr de nouveaux sortilèges ont été créés ou d'anciens sortilèges furent améliorés. Mais dans les autres pays de la fédération, de nouveaux ingrédients ont certainement été découverts, de nouvelles variétés de plantes crées par croisement par exemple et comme les pays échangent entre eux, ils peuvent mélanger leurs ingrédients tandis que nous devons nous contenter de ce que notre pays produit. Et nous pourrons reprendre les programmes d'échanges entre les étudiants par exemple.
- Je comprends mieux. dit la jeune fille qui se sent un peu confuse de ne pas y avoir songé elle-même. Mais le roi et la reine que nous avons aidé à chasser n'avaient-ils pas d'alliés ?
- Qui sait ? Peut-être hors de la fédération... marmonne Raya penchée sur une potion. Depuis le temps, ils se seraient manifestés et comme presque personne ne sait ce que sont devenus les anciens souverains, ce n'est pas près d'arriver.
- Que fais-tu donc Raya ? s'inquiète soudain Andrea en s'approchant du petit chaudron où la sorcière aux cheveux mauves a mis sa mixture.
Le liquide brunâtre bouillonne et fait de grosses bulles qui claquent par moments dans l'air et l'odeur pestilentielle ne l'inspire guère.
- Une potion de mon invention. glapit la sorcière, comme prise en faute.
- A quoi sert-elle ? continue le sorcier.
- Comment le saurais-je ? Elle n'est pas finie, elle doit encore refroidir et être testée.
- Certes mais normalement, tu devrais choisir tes ingrédients en fonction de l'effet que tu souhaites, les mélanger selon leur usage et ensuite voir si ton sort fonctionne... Du moins, c'est ce que l'on nous apprend à l'école... continue le jeune sorcier aux cheveux vert émeraude en s'asseyant à moitié sur la table de travail de Raya pour mieux étudier la mixture.
- Je ne procède pas ainsi. Je suis mon instinct et je teste ensuite ma potion. Sauf quand je souhaite faire un sortilège de métamorphose, évidemment.
Andrea soupire et il interroge sa moitié-magique sur les ingrédients qu'elle a mélangés et la façon dont elle les a agencés pour créer la mixture qui ne lui inspire rien de bon. Il conclut qu'elle paraît inoffensive et que malgré son aspect peu engageant, il n'a pas à s’inquiéter.
- La magie est un art et une science qui ne supporte pas tant d'approximation. lui rappelle-t'il.
- Têtard, nous avons eu mille fois cette conversation. Tu verras bien le résultat. D'ailleurs, la potion est prête.
Raya s'éclipse pour revenir avec un têtard de sa mare qu'elle pose sur le plan de travail avant de le plonger dans un peu de potion. Tout d'abord, rien ne se passe et il grossit, grossit avant d'exploser. Couverts d'un substance gluante et gélatineuse, les quatre sorciers tentent de s'en libérer. Excédé, Andrea quitte la maison tandis que Rune et Ambrelune réparent les dégâts. Raya quant à elle retranscrit la formule dans son grimoire, satisfaite.
- Vous avez vu ? Elle a fonctionné.
- Heu, oui, c'est certain. répond Ambrelune qui sort pour tenter de calmer Andrea assis dans l'herbe.
En l'entendant approcher, le jeune homme esquisse un sourire.
- En vrai, je ne lui en veux pas tant que ça, je la connais depuis le temps mais la peur l'emporte. Qui sait si un jour ses expérimentations ne créeront pas une catastrophe ? Je voudrais tant qu'elle m'écoute et qu'elle fasse plus attention. Mais Raya est Raya. Et ce pauvre têtard, je ne peux m'empêcher de penser que j'aurais pu être à sa place si elle ne m'avait pas choisi comme têtard domestique.
- C'est un risque mais jusqu'ici son instinct a été assez sûr, au pire, les résultats ont été... étranges. dit Ambrelune. Tu devrais aller lui parler...
Le sorcier soupire puis il se relève en concluant qu'il regrette que Raya soit si peu appliquée à son travail, car lorsqu'il parvient à la canaliser, ils font du très bon travail ensemble.
- Elle aime expérimenter. dit Ambrelune d'une voix douce. Et puis, elle fait des sorts qui amusent les enfants et aussi les adultes, ça compte, non ? Ses sorts se vendent assez bien, tu sais ?
- Je sais mais je préfère travailler sur des choses plus sérieuses, même si je reconnais l'utilité de ses sortilèges lorsqu'ils fonctionnent. Ils apportent de la joie et de la fantaisie, ce sont des choses importantes. Bien, remettons-nous au travail ! dit le sorcier en regagnant le laboratoire qui a retrouvé son apparence habituelle.
Le reste de la journée se passe dans une atmosphère quelque peu tendue mais le soir venu, la petite troupe décide de s'allonger dans l'herbe du jardin pour observer les étoiles. L'émerveillement de cette soirée apaise les esprits et c'est sous une pluie de rires et d'étoiles filantes qu'ils vont se coucher.
Les jours suivants se passent monotones. Une épidémie sévit dans tout le pays et les sorciers sont très sollicités. Rune s'assombrit, il est las de gaspiller son temps et son talent à soigner la population. Au vu de son humeur sombre, Andrea tente de le raisonner. Ce travail leur permet de vivre libres sur leur île et d'avoir les moyens d'acheter les ingrédients dont ils ont besoin pour leurs expériences et leurs potions. Qu'espère-t'il de plus, au fond ? Le jeune garçon parle de sa soif de nouveaux horizons et de ses envies de grand large. Andrea rit et il lui demande s'il n'a pas eu son compte d'aventures depuis l'an dernier entre son arrivée dans ce nouveau pays et les aventures qui ont mené à la délivrance. Ne se voyant pas pris au sérieux, le jeune garçon se renferme un peu plus sur lui-même. Il garde pour lui ses rêves d'ailleurs et il se plonge dans les récits de voyage qu'il affectionne particulièrement. Il trace des cartes et des itinéraires dans des carnets qu'il cache avec soin à ses amis.
Ambrelune de son côté travaille d'arrache-pied pour se perfectionner dans les arts magiques et les soins aux blessés. Ces tâches lui plaisent, elle aime s'enfermer dans le laboratoire à parler avec Raya de ses nouvelles inventions et expérimenter de nouvelles formules avec plus ou moins de succès. La monotonie des visites des clients lui offrent tout loisir de discuter avec eux de leurs soucis et aussi de leur vie, des lieux d'où ils viennent. Elle aime entrer au contact de l'âme humaine dans tous ses états, dans la maladie comme dans l'espoir un peu fou de changer son destin.
Un matin qu'elle fait tomber un flacon de solution de venin de tarentule particulièrement concentré, Ambrelune se dit qu'elle l'a échappé belle. Alors qu'elle tente de rattraper les dégâts qu'elle vient de causer, une vieille femme entre dans l'échoppe et lui fait une requête particulière. Elle souhaite retrouver la jeunesse de ses vingt ans.
- Bonjour, je vais me renseigner.
Dans l'arrière-boutique, l'adolescente prend Raya à part pour lui soumettre la requête de la femme qui attend au comptoir. Les deux sorcières observent la cliente aux courts cheveux blancs qu'un manteau de fourrure en peau de loup noir cache presque entièrement.
- Est-ce seulement possible ?
- Je ne sais pas trop, tu sais bien que ces sorts complexes ne sont pas ma spécialité. élude la sorcière aux cheveux mauve.
- Il ne s'agit pas de cela. J'imagine qu'il est parfaitement possible de créer ce genre de sortilèges. Mais sur le plan éthique ?
- Quelle importance si elle paie cher ? Bon d'accord, je rigole. dit Raya en croisant les bras. Dis-lui que nous ne faisons pas ce genre de choses ici mais que des caramels rieurs prolongeront sa vie, j'en suis sûre.
Lorsqu'Ambrelune revient dans la boutique, elle ne peut qu'avouer son incapacité à vendre ce genre de sorts. La femme se drape dans sa fourrure avant de sortir en levant haut la tête :
- Vous les sorciers, vous vous croyez au-dessus de tout le monde. Je finirai par trouver quelqu'un qui me vendra ce sort contre des espèces sonnantes et trébuchantes, il sera riche, lui !
- Peut-être mais il aura vendu son âme en agissant contre les lois de la nature ! réplique Ambrelune qui se rappelle un peu tard avoir transgressé cette règle par le passé.
C'est un peu peinée qu'elle regarde la femme s'éloigner. Mais la responsabilité est trop grande et qui sait ce qu'ils auraient fait?
Un matin, Rune décide de rentrer dans son monde, il propose à Ambrelune de l'accompagner ce qu'elle accepte. Après avoir préparé leurs affaires et dit au revoir à leurs amis, il lui parle de son projet : il voudrait ramener des notions de magie de leur monde à titre purement informatif. Et pourquoi pas les faire traduire. Ambrelune, perplexe, se contente de hausser les épaules en disant que cela pourrait être une bonne idée. Bien qu'elle n'en voit pas l'utilité. Toutefois, elle accepte d'aider son ami dans ce projet. De retour chez eux, ils se rendent chez leurs parents respectifs pour déposer leurs affaires et changer leur argent. Leur façon de procéder est simple : à chacun de leurs séjours, ils ramènent des objets achetés en Berethiel-Nienor qu'ils revendent sur internet. En général, il s'agit surtout de vêtements, de bourses en cuir, de fioles ou de livres vierges de belle facture qui sont monnaie courante chez eux mais pas dans leur monde d'origine. La plus-value leur permet d'avoir de l'argent de poche et de quoi alimenter leur compte épargne.
Après une courte visite chez leurs parents, les deux adolescents s'interrogent sur la possibilité de passer ou non leur permis de conduire au lieu de devoir prendre les transports en commun. L'idée leur semble difficile à mettre en œuvre car le permis coûte cher et ils doivent se montrer réguliers dans leur apprentissage ce qui n'est guère compatible avec leur vie dans un autre monde. Et le train malgré son coût élevé les dépanne suffisamment pour qu'ils n'aient pas besoin d'une voiture. Néanmoins, ce jour-là, ils savent qu'ils vont rentrer chargés de paquets.
- C'est là !
Dans une ruelle, Rune désigne une petite boutique qui semble incrustée dans une vieille maison de pierre de taille. La porte semble enfoncée dans le mur pour s'ouvrir sur une minuscule boutique où des objets s'entassent un peu partout. Les deux adolescents inspectent l'échoppe avant de discuter entre eux des objets intéressants à ramener chez eux. La jeune propriétaire les aborde pour savoir si elle peut les guider dans leur choix mais ils la remercient.
- Dis, tu as remarqué ? Les runes sont les mêmes que les nôtres...
- Tu as raison, Rune. Oh, regarde ce livre semble intéressant, non ? On dirait un almanach qui regroupe les bases de la magie, ça pourrait nous servir, non ?
- Oui, prenons-en un pour chacun de nous, un pour Raya et Andrea et un pour la H.U.M. ! Prenons des tarots également, nous serons les seuls à en avoir. Classique et celtique ?
- C'est une bonne idée, prends en un pour chacun de nous. Euh, un oui-ja, ça te semble une bonne idée ou pas ? demande Ambrelune, perplexe.
- Je ne sais pas. Mais l'idée d'entrer en contact avec des entités dont nous ignorons tout me fait froid dans le dos. Non, c'est une mauvaise idée, je crois.
Durant une demie-heure, les deux adolescents furètent dans la minuscule boutique avant de passer en caisse. Ambrelune a un instant d'hésitation alors qu'elle est sur le point de payer, elle a un moment d'absence, elle ne sait plus trop se servir d'une carte bancaire.
De retour chez eux, ils offrent à leurs amis les livres qu'ils ont choisi pour eux. Aussitôt, Raya s'esclaffe à la lecture des sortilèges proposés et de leur réalisation. Elle décrète que la magie de leur monde n'est pas très évoluée et qu'ils ont bien fait de venir se former à la Haute Université de Magie car les sorciers de leur monde n'iront pas bien loin avec les sorts qu'ils tentent de composer qui sont certainement tous plus inefficaces les uns que les autres. Andrea, plus posé, décrypte attentivement les sortilèges. Sourcils froncés, le sorcier semble très concentré sur son étude. Enfin, il relève la tête au bout de quelques minutes.
- On voit que l'intention est bonne mais ces sorts ne peuvent pas fonctionner. Le principe est là, mais les ingrédients sont trop faibles et leur choix est très maladroit. Sans compter que comment dire, je trouve qu'il manque quelque chose dans ces sortilèges, de la conviction et des bases théoriques solides. Ils fonctionnent ?
- Non. s'esclaffe Ambrelune. La plupart des gens ne croient pasvraiment à la magie dans notre monde.
- Enfin, si, quelques-uns y croient mais personne ne peut affirmer avec certitude que les sorts fonctionnent et ce genre d'étude est fort rarement pris au sérieux.
- Je vois. murmure le sorcier en les remerciant de ce cadeau fort instructif.
Plus tard, avec Raya, ils se promettent d'essayer les sortilèges pour voir s'ils fonctionnent et quels résultats ils peuvent bien donner. Les deux sorciers se montrent particulièrement intéressés par les bases théoriques de la magie que Rune et Ambrelune sont bien en peine de leur expliquer, ne les connaissant pas eux-même. Ils reconnaissent un système fait d'équivalences et de symboles qui leur semble bancal et peu précis même si l'idée est là. Ils concluent que dans quelques millénaires, les habitants du monde d'où viennent leurs amis pourraient arriver à balbutier en magie.
Lors d'une de leurs fréquentes visites à Loris Slikar, le jovial peintre leur fait part de ses avancées. Il a trouvé un sortilège en recoupant les informations du livre de Falba Slikar sur la manière de rendre les peintures vivantes. Un mélange d'incantations, de mélodies permettent d'entrer en transe et de peindre des portes sur d'autres mondes avec des préparations colorantes composées de pierres et de métaux précieux dans une solution d'eau de pluie recueillie à la pleine lune. Il avoue à ses amis avoir créé par inadvertance une peinture qui dévore son support mais il n'a pas jugé bon d'en garder trace. Le souci est que pour représente des portes sur la toile qui mènent vers d'autres mondes, il faut les avoir vues auparavant et il n'a pas reçu ce don, contrairement à son aïeul.
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