«

»

Les jours suivants, les deux jeunes gens sont moroses. Ils ont l’impression d’avancer sans avancer. Il leur semble que quelque chose leur échappe. Pour se changer les idées, ils décident de prendre des vacances et de visiter des lieux qu’ils n’ont pas eu le temps de visiter jusqu’ici.

C’est ainsi qu’un matin, ils se téléportent sur la côte de la mer de Muir, la plus longue côte de Berethiel-Nienor. Proche de la ville de Fulvia, ils regrettent de ne pas en avoir profité lors de leur visite au peintre. La plus grande plage du pays se déroule sous leurs yeux en un soyeux tapis sablonneux. Rune et Ambrelune retrouvent avec joie la mer, la vraie qui s’écrase sur la plage en un grand fracas. Ils croisent peu de promeneurs en ce chaud jour de printemps. Ils marchent longtemps en devisant sur leurs espoirs de rentrer un jour chez eux mais aussi sur la possibilité de rester en ce pays qu’ils aiment et qu’ils quitteront avec tristesse le moment venu.

Partis depuis bientôt un an, onze mois d’après leurs calculs, leurs familles leur manquent et ils cherchent un moyen de les joindre. Mais malgré leurs connaissances en magie, ils ne voient qu’une solution : passer la porte-tableau et rentrer chez eux. Porte qui reste obstinément fermée. Ils ont bien tenté de téléporter un parchemin sans succès. Après deux heures de marche, ils ne voient pas le bout de la plage et ils décident de se téléporter sur les falaises de Muir. Ces falaises de craie sont les seules du pays mais leur beauté suffirait à asseoir leur réputation. Elles sont notamment connues parce que des sortilèges empêchent la mer de dévorer le pied de la falaise année après année.

Leur promenade en bord de mer est agréable, ils croisent peu de monde et ils sont émerveillés par ces falaises blanches.

Après une journée de baignades et de promenade qui leur a remonté le moral, les deux jeunes gens se décident à repartir, nostalgiques.

- Tu te souviens de cette maison abandonnée dans la montagne ? murmure Rune.

- Oui, ça commence à remonter dans le temps.

- Il paraît qu’il y a une grotte dans cette chaîne de montagne, nous pourrions y aller pour finir la journée. Je n’ai pas très envie de rentrer.

- Allons-y ! accepte Ambrelune.

Ils se téléportent dans leur chambre pour se changer et se téléportent près de la chaîne de montagne. De loin, ses sept sommets leur paraissent faciles à gravir. Le premier mont qui surplombe la baie de Sliogàn est un des plus hauts sommets avec ses mille mètres de hauteur.

- Marchons un peu jusqu’à la grotte. Nous nous téléporterons plus tard. propose Ambrelune.

- Tu as raison, la grotte est à six cent mètres de hauteur, nous ne sommes pas équipés. Comment ferons-nous sans magie, une fois rentrés chez nous ? s’amuse son compagnon.

Ils commencent à gravir la montagne mais bientôt, ils s’arrêtent. Epuisés, ils s’arrêtent dans la neige et ils tentent de reprendre leur souffle mais l’air leur glace les poumons. Bientôt, ils décident de repartir mais rapidement, ils se téléportent à leur destination.

Devant la porte-tableau, ils restent quelques temps adossés à la porte qui les sépare de leur monde. Invisibles, ils ne se lèvent qu’à la tombée de la nuit.