- Quel beau sortilège que celui qui permet de jeter l’argent par les fenêtres pour le distribuer aux quatre coins du royaume. C’est tellement plus rapide que la téléportation. dit Raya en s’étirant.
Dans le jardin de la sorcière, ils paressent au soleil. Etendue dans l’herbe, Raya se relève soudain prise d’une inspiration.
- Et si nous allions à la cascade du destin ? Nous trouverons peut-être des indices pour vous ramener chez vous…
Rune et Ambrelune se regardent, cette idée ne leur dit rien de bon. Ils ne veulent pas apprendre des choses qu’ils n’ont pas à savoir mais d’un autre côté, ils n’ont pas progressé dans l’élaboration du moyen de rentrer chez eux.
- Nous n’avons pas d’autres choix pour le moment, allons-y. dit Ambrelune en soupirant.
De retour au pied de cette cascade, les souvenirs de Roséliande les assaillent. Les yeux humides, ils se reprennent et ils hésitent. Vaut-il mieux pour eux connaître une partie de leur avenir ou l’ignorer ? Penchés sur le bassin, Rune se décide le premier à boire l’eau glacée. Les mains gelées, il se relève alors qu’Ambrelune commence tout juste à se pencher vers l’eau.
- Rentrons ! dit Raya qui les a accompagnés. Il n’est pas bon de traîner ici, vous pourriez vouloir en savoir toujours plus. Et ne jamais quitter cet endroit. Ou devenir fous.
De retour chez Raya et Andrea, les deux adolescents se penchent sur leurs livres de cours à la recherche d’une information qu’ils auraient oubliée tandis que Raya s’enferme avec Andrea dans le laboratoire. La tête ailleurs, ils repensent à la mort de leur ancienne compagne de voyage et ils décident de se promener dans le jardin pour passer le temps en attendant le dîner.
Malgré leur morosité, le dîner est joyeux et ils s’endorment aussitôt la tête posée sur l’oreiller après avoir tenté de calculer depuis combien de temps, ils sont partis. D’après leurs estimations, cela fait maintenant onze mois qu’ils ont quitté leur monde. Onze mois qu’ils cherchent à rentrer chez eux.
- Qu’est-ce donc ? demande Raya alors qu’ils la saluent.
Interloqués, les deux jeunes gens s’arrêtent.
- De quoi tu parles ? demande Ambrelune.
- De votre tatouage sur l’épaule !
- Où ? Attends, laisse-moi voir. Rune, ne bouge pas.
Ebahie, Ambrelune se retourne et dévoile son épaule pour permettre à son ami de voir le tatouage. Il le caresse longuement avant de lui montrer le sien qui est identique.
- Je ne comprends pas. dit Rune, les sourcils froncés.
Ils lèvent les yeux vers Raya et Andrea qui discutent à voix basse. Le sorcier aux cheveux vert émeraude leur apprend que cette marque est la marque du destin. Elle récompensait les personnes au destin exceptionnel et elle était un avertissement destiné à les y préparer. Ainsi, ils pouvaient affermir leur esprit, leurs qualités morales et leurs corps en prévision de la mission qui les attendaient.
- Comment est-ce que ça s’efface ? demande Ambrelune.
- Tu peux t’arracher la peau, cette marque reviendra.
- C’est charmant… Si je comprends bien, nous devons nous attendre à un destin exceptionnel donc beaucoup de souffrances ?
- Ou c’est une juste récompense pour vos actions passées, Ambrelune. dit Raya qui a suivi la conversation.
- Mes parents vont me tuer si je reviens à la maison avec un tatouage ! dit l’adolescente.
- Les miens aussi, si ça peut te rassurer. Mais peut-être que nous ne rentrerons jamais chez nous, alors inutile de nous inquiéter. dit Rune. Et ce genre de tatouage est courant ? Nous ne l’avons jamais vu auparavant.
- Il n’a pas été vu depuis soixante ans et l’arrivée du tyran.
- Raya, tu veux dire que le roi que nous avons rencontré a plus de soixante ans ? demande Ambrelune, interloquée.
- Oui, c’est un sorcier. Il a trouvé le secret de la jeunesse éternelle ou je ne sais quoi.
- D’accord, je n’avais pas fait le rapprochement. Donc nous sommes condamnés à garder ce tatouage jusqu’à la fin de nos jours ? Je suis privée de sortie jusqu’à la fin de mes jours, mes parents ne me pardonneront jamais de ne pas avoir attendu ma majorité.
- Mais vous êtes majeurs ! dit Andrea.
- Pas chez nous. Peut-être que je pourrai le masquer quelques temps par un sortilège ? Ou du maquillage ?
- Rune, j’ai surtout l’impression que cette marque veut être vue de tous. Tu mettras des tee-shirts, tout simplement. répond Ambrelune.
- Surtout en maillot de bain !
- Je n’y pensais pas. Nous verrons le moment venu. conclut la jeune fille. Peut-être que ce signe disparaîtra en rentrant dans notre monde et que nous n’emporterons d’ici que nos souvenirs. Au bout d’un moment, nous ne saurons plus si nous avons rêvé ensemble de nouveau ou si c’était la réalité.
- Tu crois que ça vaut la peine d’aller du côté de la porte-tableau ?
- On peut toujours essayer… soupire Ambrelune en se levant. Nous avons peut-être manqué un indice. Qui sait si en voyant les choses d’un œil neuf nous n’aurons pas une intuition ou un éclair de génie.
Ils se téléportent au lac formé par la cascade du destin pour avoir la possibilité de marcher quelques heures et de passer inaperçus. Enveloppés dans leur cape, ils se disent qu’il n’est pas discret d’y aller en plein jour, aussi ils s’installent dans une taverne le temps que le soir tombe. Attablés devant une bière, ils énumèrent les choses qui leur manquent dans ce monde comme les voitures, leurs familles ou la télévision. Les deux adolescents cessent bientôt de parler pour se plonger dans leurs souvenirs. L’arrivée d’un groupe dans la taverne leur fait prendre conscience de l’heure tardive, la nuit est tombée, ils peuvent y aller. Leurs notes dans leurs sacs, ils marchent d’un pas pressé vers la porte-tableau.
Rien n’a bougé depuis leur dernière visite en ce lieu. Assis en tailleur devant l’objet de leur promenade, ils relisent leurs notes pour bien s’en imprégner puis ils tentent quelques formules inefficaces, avant de se pencher sur des sortilèges bien plus complexes. Dépités, ils pleurent en silence devant la porte qui mène à leur monde.
- Je suppose que si nous faisions exploser la porte-tableau, nous ne serions pas sortis d’affaire.
- Non, Rune, nous serions condamnés. Condamnés à jamais.
- Ambrelune, examinons encore le tableau. Peut-être qu’il est fait dans un matériau particulier ?
- Et alors ? Comment pourrons-nous deviner de quoi il est fait ? Il n’y a même pas de signature.
- Tu es sûre ?
- Je crois bien… Je me souviens d’un numéro d’identification mais c’est bien tout.
- Cherchons ! Peut-être a-t’il des descendants dans ce monde ?
- Rune, il faudrait avoir un point de départ. Tu te souviens de son nom ?
- Parce que as regardé son nom peut-être ?
- Pas plus que toi. Cherchons, il est sans doute marqué en petit derrière. Là ! Slikar. Nous voilà bien avancés…
- Mais nous avons une piste !
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