Il était une fois dans un pays lointain, une jeune fille que l’on appelle la belle Aveline. A l’instant où commence cette histoire, cette princesse aux longs cheveux châtains et aux yeux vert émeraude se regarde dans un miroir et elle soupire en notant sa peau de lait, privée de soleil, qui ne se couvrait jamais du moindre hâle.
Avec un nouveau soupir, elle s’accoude à la fenêtre de la haute tour où elle est enfermée depuis dix ans déjà. Autour d’elle, des bois s’étendent à perte de vue et elle distingue la silhouette de montagnes au loin. Une cloche sonne au bas de la tour et Aveline s’empresse d’entasser son linge sale et ses jarres vides dans un panier qu’elle se dépêche de descendre le long d’une chaîne. La vieille femme qui attend son chargement ne lui jette pas un regard ; depuis le temps qu’elle exerce ce métier, elle ne prête plus attention à la prisonnière. Le panier remonte, chargé de victuailles et de linge propre pour la semaine puis les jarres emplies d’eau potable les suivent.
Après avoir rangé ses victuailles et ses vêtements, la princesse s’assoit sur le rebord de sa fenêtre, un livre à la main.
- Je suis enfermée dans cette maudite tour depuis dix ans parce qu’une fée a décrété que le seul homme digne de m’épouser serait celui qui me délivrerait de cette prison. J’ai seize ans, je suis une femme adulte et si mes parents sont crédules, ce n’est pas mon cas. J’en ai marre, demain, c’est mon anniversaire ; je rentre chez moi, même si je dois me rompre le cou en sautant de cette tour.
En disant ces mots, Aveline se sent pleine de courage mais en regardant en bas, elle n’est plus si sûre d’elle.
- Il y a quelqu’un pour délivrer une princesse en détresse ? hurle-t’elle à pleins poumons sans qu’on ne lui réponde.
En haussant les épaules, la jeune fille se décide à tenter de descendre le mur de pierres sans tomber. La peur l’avait toujours retenue mais la colère s’est emparée d’elle et c’est pleine de rage qu’elle commence sa lente descente son sac sur l’épaule à la première heure le lendemain matin. La nuit n’a fait qu’affermir sa décision, elle préfère mourir en s’évadant de sa prison qu’y passer le reste de sa vie.
Arrivée au pied de la tour, la jeune fille se dit qu’elle y mettrait bien le feu si elle le pouvait mais elle préfère s’en éloigner le plus rapidement possible. Elle s’extasie devant la nature qui s’offre à elle et elle finit par trouver un chemin qui la mène à une ville dont elle ne se souvient pas.
- Bonjour, je souhaiterais me rendre à la capitale.
Le marchand la regarde d’un air circonspect.
- Toute seule ?
- Non, avec la personne qui me conduira là-bas.
- Tu as de la chance que je connaisse quelqu’un de confiance, ma petite.
La princesse se rend à la taverne indiquée et demande Alcime l’aventurier qui se retourne en entendant son nom.
- Tu veux aller où ?
- A la capitale.
- C’est loin ! Mais je dois y aller pour faire des emplettes en vue de mon prochain voyage, je t’emmène !
Elle remercie l’inconnu et le suit, un peu inquiète mais elle n’a pas d’autres solutions. Ils cheminent durant une semaine et ils finissent par se quitter bons amis, une fois arrivés dans la capitale.
- Bonjour, je suis la princesse Aveline, la fille unique que ses parents ont enfermée dans une tour! Je suis venue leur rendre visite…
Le garde la regarde et se met à rire à gorge déployée à ces paroles. L’ancienne prisonnière qui n’a pas tout à fait oublié ses leçons de maintien lui intime l’ordre de se taire avec un regard empli de mépris et lourd de menaces. Le pauvre garde se confond en excuses et il revient bientôt pour la mener auprès du roi, son père. Dans la salle du trône où la cour est réunie, il l’attend assis sur son trône. Dès qu’elle franchit la porte, il se précipite vers elle ;
- Ma chérie, tu es de retour ! Tu as trouvé un prince courageux pour te délivrer ? Tu vas bien ?
- Oui, je venais vous informer que je me suis délivrée toute seule et que je vais bien, même si depuis dix ans, vous ne vous en êtes nullement inquiétés. Et puis, quels parents souhaiteraient à leur enfant d’épouser le premier venu juste parce qu’il est venu la délivrer ? Quels parents enfermeraient leur fille unique dans une vieille tour perdue en pleine forêt ? Taisez-vous, je ne veux rien entendre ! Je suis venue réclamer ma part d’héritage pour m’en aller courir le monde loin de vous. En échange, je m’engage à faire mon devoir et à vous succéder lorsque vous quitterez ce monde. Je reviendrai vous voir une semaine par an, mais n’attendez rien de plus de moi. Vous nommerez par testament des personnes qui se chargeront de m’éduquer à mon métier de reine lorsque le moment viendra pour moi d’accéder au trône et je les tiendrai informées du lieu où je voyage et où elles peuvent me joindre au fur et à mesure que je découvrirai le monde. Je me marierai quand bon me semblera avec celui que je choisirai seule. Au fait, je pars dans une semaine, je veux qu’un navire soit prêt à m’emmener loin de vous, sinon je renonce au trône et je fais savoir la vérité à votre peuple.
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