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Avant de partir pour le Royaume des Cieux, il me faut enfiler une tenue plus adéquate qu’un pyjama. Pour ce faire, nous retournons chez “moi”, accompagnés du Chat qui semble enchanté de pouvoir s’abreuver d’eau fraîche suite à ces exténuantes péripéties.

Lucifer est adossée contre un mur, les bras croisés et elle ne cesse de me fixer.

Pour me changer, je me tourne dos à elle, gênée. Le fait que je me déshabille ne semble pas lui faire détourner le regard. Au contraire même : je peux sentir ses orbes émeraude me brûler la peau. Et le simple fait d’être le centre de son attention, et surtout de cette façon là, fait battre mon cœur rapidement, en plus des papillons dans mon ventre.

“Luci’, tu ne peux pas te tourner le temps que je m’habille ?” lui demandé-je avec sévérité, en espérant qu’elle m’obéisse.

Je ne reçois aucune réponse de sa part.

Qu’elle est agaçante !

Je boutonne mon pantalon en jean, en bougonnant contre elle, lorsque je sens deux bras m’étreindre et une poitrine se plaquer contre mon dos dénudé. Je sursaute et je me tiens droite comme un piquet, le souffle devenant rapide.

Je sens mes joues s’échauffer, tandis que les lèvres de mon invitée trouvent leur chemin sur ma jugulaire. Je penche légèrement la tête sur le côté et, malgré moi, un soupire d’aise m’échappe.

Ses mains se posent sur les miennes et, au lieu de m’aider à boutonner mon jean, elle me le déboutonne avec la ferme intention de le retirer.

“On pourrait faire des choses bien plus agréables, Cristal, que de se rendre chez papa. ~” me susurre-t-elle d’une voix de velour qui me donne d’infimes mais délicieux frissons.

Je ferme les yeux et je réprime tant bien que mal ce désir naissant dans mes reins.

“Luci’, murmuré-je dans un souffle rauque, lâche-moi… s’il te plait.” tenté-je vainement.

Je l’entends pouffer puis je la sens aspirer la peau fine et sensible de mon cou, pour y laisser un probable suçon, comme une marque de propriété.

Je sens mes défenses s'affaisser et une petite voix me suggérer de lui rendre la pareille.

Pourquoi ne profiterais-je pas de ce qu’elle m’offre ? Pourquoi dois-je toujours lui résister, alors qu’il est si facile de se laisser aller… de s’abandonner ?

Je mordille nerveusement ma lèvre inférieure, luttant désespérément pour garder le contrôle.

Mais le fait est que le contrôle, je l’ai perdu dès le moment où elle m’a enlacée.

Alors pourquoi luttes-tu, Cristal ? me questionné-je.

Lucifer prends mon menton d’une main pour me contraindre de tourner la tête. Ensuite, et sans m’en demander l’autorisation, elle s’empare de mes lèvres que je torturais pour les embrasser d’abord avec une étonnante douceur. Je suis interloquée par la tendresse dont elle fait preuve et je me surprends à désirer plus.

Mon cœur palpite dans ma poitrine et mes reins s’embrasent.

J’ai étonnamment besoin de plus.

Je me débat pour qu’elle me relâche dans le but de dominer cet échange. Elle n’a pas dû comprendre mes intentions puisque l’instant d’après, je me retrouve plaquée contre un mur, face à elle, mes poignets maintenus au-dessus de ma tête d’une main. Un gémissement m’échappe lorsqu’elle plonge son visage dans le creux de mon cou pour mordiller chaque parcelle de peau à sa portée.

“Lu... Lucifer, s’il te plait… tenté-je en sachant pertinnement qu’elle ne m’écoute pas.

- Chhht, laisse-moi m’occuper de toi. Ca fait des siècles qu’on se tourne autour sans jamais passer à l’acte. Tu vas aimer ça, Cristal, crois-moi.” murmure-t-elle tout en léchant du bout de sa langue l’arcade de mon oreille.

Un violent frisson s’empare de moi, juste avant qu’elle ne mordille le lobe.

Grand Dieu, je ne savais pas mes oreilles aussi sensibles !

J’essaie de me libérer de sa poigne. Je bouge, je me débats, juste pour la forme.

Je suis toute à elle, je n’ai plus envie de réprimer ce désir si ardent et si terriblement frustrant. Il me brûle, il me consume de l’intérieur.

Je clos mes paupières et je laisse cette vague, ce tsunami d’agréables sensations me percuter et me submerger. J’ondule mes hanches et j’étouffe de très faibles gémissements, pour le plus grand bonheur de l’être céleste.

“Cristal, ma jolie Cristal, susurre-t-elle avec douceur, dis-moi ce que tu désires… dis-le-moi… à voix haute. ~”

Je manque de m’étouffer face à l’incongruité de sa demande.

Comment ça, lui dire ce que je veux ?

Elle veut jouer…

Elle s’amuse à mes dépends.

Sadique comme elle me semble être, cela ne m’étonne pas. Un malicieux sourire illumine mon visage et, plongeant mon regard dans le sien, rendant l’instant plus intense et important encore, je lui murmure à mon tour :

“Fais-moi l’amour.”