Je recule d’un pas, effrayée par cette non-humaine, avant de trébucher. Je me retrouve bêtement sur les fesses, assise sur le bitume froid et craquelé. Ces satanées bêtes sont si trompeuses… voire joueuses. Cela ne me plait guère.
Le fait est qu’il s’agit de la première fois que j’en rencontre une de ce type. Elles sont semblables en tous points à un être humain normal. Bon sang, elle a l’apparence d’une adorable enfant !
Elle s’approche de moi en me fixant de ses yeux rouges, brillant d’une terrifiante lueur dans la nuit noire. Ses prunelles sont tels deux rubis, deux billes lumineuses et je dois avouer trouver cela des plus effrayants.
Effrayant est un euphémisme, car la peur qui m’étreint est telle que j’ai l’impression de suffoquer. Elle m’étouffe !
À mesure qu’elle avance, je recule, toujours sous le choc et sur le sol.
Mon cœur cogne si fort contre ma poitrine que je crains qu’il ne s’en échappe.
J’ai peur, j’ai froid… C'est quoi cette ville ?!! Où diable suis-je tombée ? Pourquoi tout cela m’arrive ?
Non, vraiment, pourquoi moi ?
C’est à n’y rien comprendre !
Pourtant, petite, j’allais tous les dimanches à la messe.
Je trouve finalement la force de me relever et le courage de courir le plus vite et le plus loin possible de cette créature. Il me faut m’en éloigner immédiatement. Seulement, quelques secondes plus tard, je percute quelqu’un avec une telle violence que nous tombons tous les deux.
Décidément, ce n’est pas mon jour.
Je relève la tête et je tombe sur un magnifique regard azur, parsemé de petites tâches vertes. Un regard hypnotique et des plus agréables à observer. Mon cœur s’emballe de plus belle, mais pour une toute autre raison.
“Vous allez bien ?” l’entends-je me demander.
Mes yeux se posent alors sur ses lèvres fines, roses et percées. Des lèvres que j’aimerais goûter…
Cristal, qu'est-ce que tu racontes ?!
“Enchanteresse !” s’exclame-t-elle.
Son visage respire l’inquiétude, à un point tel que je me demande si nous nous connaissons. Le fait qu’elle m’appelle “Enchanteresse”, ce qui est étrange, m’indique que ce n’est pourtant pas le cas.
C’est alors que je remarque les gigantesque ailes noires se trouvant sur son dos et s’élevant majestueusement dans les airs. Je suis, durant quelques secondes, ébahie. C’est si… surnaturel, incroyable. Je peine à croire ce que je vois. Le doute m'assaille et me fait me poser des questions quant à mon état mental. Ai-je tout imaginé ?
Suis-je la proie de ma fertile imagination ?
Ou cette femme sublime est-elle comme tous ces autres monstres ?
“Faites pas semblant de vous inquiéter pour moi, finis-je par dire, sur un ton autoritaire, vous vous êtes tous donnés rendez-vous ?” demandé-je avant de lever mon poing pour l’abattre sur son joli minois, à contrecœur. Je sais me montrer impitoyable lorsqu’il le faut.
Elle se tient le nez, surprise par mon geste et probablement par la violence dont j’ai fait preuve.
“Désolée, chérie, mais les monstres comme toi… j’ai du mal, tu vois.” lui dis-je en me relevant rapidement, avant d’entreprendre de sprinter, mais cette fois-ci en faisant attention.
Je regarde donc devant moi et je ne me retourne pas, contrairement à tout à l'heure.
Je cours, je file le plus vite et le plus loin possible de cet endroit maudit.
C’est un repaire de démons !
Foutue ville !
Passée une demi-heure, je commence à m'essouffler, à perdre de la vitesse. Pourtant, je ne m'arrête pas. Peu m’importe où me mènent mes pas, je ne compte pas revenir.
Je pense alors à mes affaires laissées dans mon studio : argent, carte d’identité, permis… Comment vais-je faire ?
Pourquoi cela m’arrive-t-il ?
Qui sont-ils ?
J’en ai assez de cette vie…
Je me vois de nouveau contrainte de me stopper car face à moi se trouve l'asiatique vêtue de rouge.
Je regarde autour de moi, cherchant un endroit où me cacher, où fuir. Je me retrouve alors attirée par la porte d’une habituation et, pour une raison qui m'échappe, je m’y dirige hâtivement, instinctivement. Je suis comme happée par ce qui se présente comme une issue de secours à cette atypique situation.
C’est pourtant impossible, improbable qu’elle s'ouvre.
D’autant plus que les lumières, à l’intérieur, sont allumées. Une famille y vit ! Je ne peux décemment pas m’y cacher. Ces bêtes ne feraient qu’une bouchée d’eux.
Je pose ma main sur la poignée, hésitante quant à ce que je dois faire en pareille situation. Je me retourne pour voir l’asiatique et le monstre à l’apparence plus que séduisante s’approcher.
Il arbore un sourire charmeur et ses yeux verts, étincelants, sont dirigés vers ma personne. Ses cheveux ébène sont élégamment coiffés vers l’arrière et, agrémenté de sa tenue semblant être faite sur mesure, il n’en ressort que plus séduisant encore.
Il est une tentation à laquelle je ne peux et je ne veux céder.
Je n’ai plus aucune hésitation : j’entre dans la maison et je ferme la porte derrière moi, faisant ainsi aveuglément confiance à mon instinct.
S’il y a bien une chose que j’ai apprise durant ces années de décampement, c’est d'obéir intégralement à mon instinct.
En me retournant, ce que je pensais être le couloir d’une grande maison est en fait une petite pièce exiguë, aux murs recouverts d’un papier-peint abîmé, au parquet en bois menaçant de se briser au moindre pas et remplie de livres et de papiers jaunis par le temps.
Je ne m’y attarde pas plus longtemps, je me tourne de nouveau pour poser mon oreille contre la porte. Je n’entends plus un bruit.
Mais que se passe-t-il ?!
Où sont-ils ?!
Soudain, du coin de l’œil, je vois passer une ombre. Je sursaute et je colle mon dos contre la porte, effrayée.
C’était quoi ?
Pourquoi je vois de telles choses ?
Qu’ai-je fait dans mes vies antérieures pour mériter une telle punition ?!
Mais surtout… vais-je mourir ?
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