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tome 1, Chapitre 1 tome 1, Chapitre 1

Appuyée contre le rebord du lavabo, j'observe longuement mon reflet.

Sur une couche de crème hydratante se trouve une légère épaisseur de fond de teint si fine qu'elle est indécelable. Je n'aime pas me maquiller. Comportement paradoxal car, pourtant, je me maquille.

J'ajoute du mascara, j'attache mes cheveux bruns en une parfaite queue de cheval, puis je me considère comme prête à partir pour l'Université. Prête pour mon premier jour dans la cour des grands. Enfin… j’en avais assez de cet impitoyable milieu qu’était le lycée.

Marchant dans le couloir menant à ma chambre, je passe devant la porte close du bureau de mon père. Je m'y attarde quelques secondes.

Jamais je n'ai mis les pieds dans cette pièce.

Et je n'y entrerai sans nul doute jamais. Maman refuse que j'y accède.

Chaque fois que je passe devant, je ressens comme une étrange sensation au niveau de la poitrine, et quelque chose, au fond de moi, me crie d'y pénétrer, d'entrer en faisant fi de l'autorité maternelle.

Maman n'est pas là, elle travaille beaucoup. Quant à mon père, cela fait des années que je ne l'ai pas vu.

Rien ne m'empêche donc d'ouvrir cette porte et de satisfaire cette malsaine curiosité qui se languit en moi.

Non, Cristal, tu ne peux faire une telle chose, tu risques de te mettre en retard.

M'armant de mon sac et d'une tartine de beurre que je coince entre mes dents, je m'empresse de quitter le domicile familial pour ne pas rater mon bus. En moins de cinq minutes, il passe à mon arrêt. Je ne cesse de surveiller l'heure, impatiente d'arriver à destination.

Mon premier jour à l'Université.

Réseaux et Télécommunications.

Je soupire doucement d'aise, alors que j'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles. Très vite, la musique de Fall Out Boy, I Don't Care, résonne et me transporte dans un monde rêvé, édulcoré, dans lequel je suis maîtresse de ma destinée.

Je souris, tout en regardant le paysage défiler.

Magasins sur le point de fermer et petits restaurants aux allures peu conviviales pullulent dans mon quartier. Très vite, ils laissent place à de jolies maisons possédant de grands et magnifiques jardins. Un quartier plus chaleureux que le mien, avec leurs fleurs multicolores, leurs piscines azurs et les jolies maisons qui s’y trouvent.

Je me lasse finalement bien vite de ce paysage, mais alors que je détourne mon regard, je vois du coin de mes yeux une étrange ombre s’enfuir. Je sursaute et je colle mon visage contre la vitre, en proie à une soudaine angoisse.

Qu’est-ce que je viens de voir ?

C’était fugace, cela n’a duré qu’un dixième de secondes, si bien que je me demande si mon imagination ne me joue pas des tours. Cela m’arrive quand je ne prends pas mon traitement

Finalement, je secoue la tête et je me tapote les joues : j’aurais dû prendre mes médicaments ce matin…

Quarante minutes plus tard, c'est au tour du centre-ville de se dévoiler à mes mirettes sombres. Je quitte le bus qui s'arrête exactement face au campus. Je prends une grande inspiration, ayant terriblement besoin de courage, avant de m'y engager.

Ce dernier s'avère être gigantesque, puisqu'il réunit divers pôles, autres que Réseaux : Informatique, Biologie, Mesure physique, des Facultés... Je suis aussi impressionnée que perdue. Pourtant, un grand sourire illumine mes traits, je me sens enhardie, animée par une force nouvelle.

Je suis à l'Université.

Je suis grande.

Je suis...

“Oh ! Pardon ! Excusez-moi !” bafouillé-je en levant la tête pour regarder dans les yeux la personne que je viens de bousculer.

Je sens mes joues s'échauffer et prendre une couleur rosée des plus ridicules.

Devant moi se tient une femme, faisant au moins une tête de plus que moi. Ses yeux bleus me fixent et ils semblent mettre mon âme à nu tant ils sont intenses. Ils s'accordent parfaitement avec ses cheveux court, ébène et son teint pâle. Elle ressemblerait presque à un homme. Mais ses traits fins et sa poitrine bien plus imposante que la mienne me démontrent le contraire.

Plus aucun mot ne veut quitter ma bouche, jamais je ne me suis sentie aussi idiote.

Jamais je n'ai senti mon cœur battre aussi vite, également.

Il se produit une tempête, un ouragan, un tourbillon de sentiments et d'émotions dans mon corps.

Cette femme est magnifique.

Que dis-je, elle est sublime !

Et la façon dont elle me regard me fait me sentir... étrange. Unique. C'est comme si j'étais devenu le centre de son Univers et elle du mien.

Une voix aiguë m'arrache, hélas, à ma contemplation :

"Crist’ !"

Je tourne la tête quelques secondes, le temps qu'il me faut pour reconnaître Alexa, ma meilleure amie, et lorsque je me détourne d'elle pour m'excuser auprès de l'autre fille, je découvre que celle-ci a disparue.


Texte publié par Fiorthnir, 17 avril 2017 à 16h36
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