La flambeau du silence, NANA
- Si un jour je venais à disparaître, tu partirais à ma recherche ?
- Ouais, bien sûr.
Il prit l’un de ses mèches et lui glissa derrière l’oreille.
- Tu promets ? Tu seras là quand je me réveillerai ? demanda-t-elle.
- Je serai là. Ne me dis pas que tu flippes ? On en avait déjà parlé. C’est une opportunité de dingue qui s’ouvre à toi. Et le doc’ est un super médecin, elle te ratera jamais.
- J’ai peur… J’ai peur de ne jamais me réveiller.
XxX
Nana pressa ses deux mains sur la vitre du distributeur de Soda. Elle louchait sur les barres chocolatées, les madeleines joliment empaquetés dans des sachets en plastique. Ses doigts glissèrent en laissant une trace embuée. Elle posa son front sur la vitre, ses paumes écartées, en prière, étaient si proches de ces délices.
Sa langue pâteuse sortit des commissures de ses lèvres. Rêvant du goût paradisiaque des sucreries prisonnières du distributeur, elle lapa la froide vitre sale. N’importe qui se promenant dans le couloir de l’école l’aurait prise pour une folle, mais voilà il n’y avait personne ici pour la remarquer.
Tout le monde était parti.
Elle chercha encore dans la poche de la grosse parka qu’elle avait empruntée à quelqu’un hier. C’était mal de prendre les affaires des autres, seulement ici contrairement aux journée caniculaires, les nuits étaient glaciales.
Rien. Pas de monnaie. Elle sentit une vague de sanglot monter dans sa poitrine. Un peu et ses joues seraient à nouveau inondées. Terminé les pleurs, Nana devait manger quelque chose sinon elle souffrirait une nuit de plus. Avant, elle ne connaissait pas la faim. Avant, tout était bien.
Elle rentra dans une salle de classe. La poussière voletait un peu partout en flocon dorés et voilait les tables et les chaises parfaitement alignées. l’immense tableau noir lui rappela ses années d’école, elle grimaça en revoyant son maîtresse lui hurler : « La dyslexie n’existe pas pour moi jeune fille, mais les idiotes oui et j’en vois une devant moi… Alors lisez… Lisez… Lisez. ».
Lis
Elle toucha le bord d’une chaise, contempla le tableau vide.. Son estomac aussi était vide, il se roulait en boule derrière son nombril, poussait des sanglots et des gargouillements.
Et si quitter l’hôpital avait été la pire idée du siècle, elle était venue ici en pensant trouver une personne ou encore un téléphone en état de marche. Mais l’école était aussi abandonnée que l’hôpital. En se promenant dans les environs, elle s’était crue dans un documentaire sur Tchernobyl. Elle passa sa main à travers les nuages de poussières, s’imaginant dans un nuage de radiation. Portanciel radiée, non pas possible.
Quitter l’hôpital avait été peut être une mauvaise idée, elle était rentrée dans cette école en pensant trouver une personne ou un téléphone en état de marche. Que dalle. Elle lorgna le ciel, la boule au ventre. Les nuages prenaient une teinte bronze et rose à la texture de barbe à papa avec un peu de gris dedans, c’était super beau et appétissant. Le soleil se couchait, ils arriveraient !
Elle les entendrait de nouveau. Hier, ils étaient loin. En tout cas, c’est ce qu’elle avait pensé percevoir. Elle avait une peur bleue à l’idée de sortir une nouvelle fois. Cette école ferait un bon refuge pour ce soir. Il devait y avoir une infirmerie où elle pourrait dormir sous des couvertures propres. Sa main serra plus fort le dossier de la petite chaise. Un frisson parcourut ses épaules, allait-elle se laisser aller à la tristesse ? Elle s’empara de la chaise et courut vers le distributeur.
Son front était brûlant, sa vue se brouilla et les sachets de kit kat et kinder changeaient de forme à volonté, s’allongeaient et rapetissaient. Le chocolat était la meilleure trouvaille de la terre, elle avait tant envie de stopper leur soirée endiablée en les engloutissant dans sa bouche à la sécheresse de désert.
Win avait menti. Il ne l’avait pas attendue à son réveil avec un beau bouquet de rose. Elle aimait les roses, surtout leurs pétales parfumées, même si elle était allergique. Nana était allergique à beaucoup de choses.
Elle prit une longue inspiration et fracassa la chaise contre la vitre. Elle remarqua qu’elle n’était que fissurée, alors elle donna un dernier coup. Encore un autre, un autre et puis un autre. La vitre céda enfin ! Nana se rua sur les barres chocolatés, ouvrit l’emballage. Elle ferma les yeux, gémissant de plaisir. S’étouffant à moitié, elle toussa, avala et reprit son gavage. Manger remplissait le trou béant que Win avait laissé lorsqu’il lui avait lâché la main avant l’opération. Il souriait à cet instant, et son merveilleux regard mordoré, chaud comme une brioche sortie du four était brillant de tendresse.
La bouche pleine, elle sentit ses larmes salées sur ses lèvres sucrées. Une petite voix lui disait quoi faire : remplir son sac à dos et s’enfermer dans l’infirmerie en prenant soin de bien fermer les rideaux de la fenêtre. Nana devait se faire toute petite.
Quand elle s'était réveillée dans l'hôpital abandonné, elle s’était crue au beau milieu d’un cauchemar. Crier, appeler de l’aide et appuyer sur le bouton d’appel du personnel avait été inutile, donc elle s’était aventurée à tâtons dans le couloir pour chercher de l’aide et n’avait trouvé personne. De retour dans sa chambre, elle s’était glissée sous le drap, en attendant que quelqu’un vienne. Les infirmières étaient peut être toutes occupées. Un boulot aussi épuisant nécessitait des pauses réparatrices. Nerveuse, mais décidée à dormir jusqu’au matin, Nana était partie se réfugier dans les bras de Morphée. Son bandage autours des yeux l’a grattait affreusement, elle se réveilla plusieurs fois. Elle redoutait le noir complet qu’imposait le pansement, et le terrible silence qui l’accompagnait.
Crouic. Crouic. Crouic.
Elle avait tressaillit.
Grat. Grat. Grat.
Sa respiration s’était emballé en concert avec les battements de son cœur. Elle s’était assise au fond de son lit.
- Il y a quelqu’un ?
Grat. Grat. Grat.
Pétrifiée, elle avait trouvé un soupçon de courage et s’était retournée, la nuque semi-rigide. Un soupir glacé lui avait chatouillé la gorge.
Nana avait l’habitude des cauchemars. Les réveils étaient durs. Avant, quand ça lui arrivait, elle allait se faire couler un bain brûlant, et piquait des restes de weed dans le tiroir de son frère. L’adage : Un p’tit join et un bon bain était son remède secret. Elle fumait sur le balcon, la peau encore chaude et rouge, le bout des doigts fripés comme une petite vieille, enroulée dans sa serviette. La vue des ruines et des jardins de la cathédrale était imprenable.
Les ruines et la fontaine du fondateur étaient les actrices indétrônables des cauchemars de Nana, mais au beau milieu des volutes de fumées parfumées elles avaient l’air tout droit sorties d’un conte de Grimm.
XxX
Elle ferma son sac à dos, rabattit sa capuche sur son visage. Un bruit bizarre dans une chambre d’hosto - On allait pas en faire un foin. Elle était crevée et effrayée, et d’ailleurs, ce truc avait disparu assez rapidement après son hurlement. En déambulant dans les couloirs, elle pensa à l’instant où elle fermerait les volets et se coucherait dans le petit lit en espérant de tout son cœur ne pas entendre les cris effroyables briser le silence. Nana se doutait que la nuit un truc louche se passait, et elle n’avait surtout pas envie de savoir quoi.
La fenêtre au bout du couloir laissait voir la lune qui était ce soir là, énorme, comme grossie à la loupe. Son ventre gargouilla, elle imagina un énorme fromage tomber du ciel. Un bon feu, une casserole et elle ferait une bonne fondue. Alerte, on a mangé la lune ! Vous vous trompez, ce n’est pas la faute de cette jeune fille. La lune avait l’air bien trop bonne pour rester suspendue dans ce ciel grognon. Quittant ses délires, elle se rendit compte à quel point elle avait envie de manger un vrai repas. Bientôt, se disait-elle. Bientôt, on viendra me chercher et je rentrerai à la maison. Je me ferai des pâtes avec un sachet entier de gruyère… Pas manger la lune, pas toucher.
Nana remarqua la silhouette vague du visage que formait les cratères, une image rappelant l’enfance - Ses ballades avec son grand frère dans les jardins derrière la cathédrale : « Regarde Nana, un visage sur la lune ! La lune est une sacrée alliée des voyageurs. Il s’était assis sur un banc de pierre à côté d’elle. Si un jour tu es perdue, regarde la lune. Je l’appelle le flambeau du silence, elle donne une petite lueur d’espoir quand le noir de la nuit te paraît impénétrable, mais rien n’est impénétrable à la lumière Nana. ».
Grandie de ce petit souvenir, un sourire éclorait à l’intérieur d’elle, avec l’espoir que ces instants feraient de bonnes histoires à raconter.. Il n’arrivait jamais rien de grave ou d’extraordinaire dans sa vie. Les accidents, les histoires effroyables, c’étaient pour les autres !
Les casiers métalliques brillaient d’un doux éclat sous l’astre. Elle entendit la pluie clapoter contre le toit. Fixant la lune fromagère, elle pria secrètement le flambeau du silence de lui donner la force de supporter l’insupportable et de tenir éloigner les monstres de ses nuits.
XxX
L’infirmerie tenait toutes ses promesses. Elle se réjouissait d’avance de pouvoir piquer un somme réparateur. Un sourire tirant les gerçures de ses lèvres, elle posa son sac à dos sur le carrelage et contempla sa suite cinq étoiles : Les rideaux blanc laiteux étaient encore tirés, laissant voir la lune obèse gorgée de lumière salvatrice, le lit était spartiate mais elle s’en accommoderait. De toute manière, elle serait bientôt chez elle, dans son cocon, son nid douillet comme elle aimait l’appeler. Elle y trouverait sa couette en plume, son tapis moelleux crème sur lequel elle aimait bien marcher après la douche. Ses nombreux produits de beautés étalés sur sa jolie coiffeuse en bois blanc, elle se voyait déjà les prendre et se glisser dans un bain brûlant. Les huiles essentielles mariées aux nuages de vapeur la relaxerait en douceur. Elle sortirait la peau rouge comme tomate de jardin. Enroulée dans sa serviette, elle penserait à cet instant, puis se dépêcherait d’appeler une copine pour raconter sur un ton théâtral ponctué de rire, la folle histoire qui lui était arrivé. Enfin, elle brancherait son ipod sur sa chaîne, mettrait un truc qui bouge, de la grosse merde bien commerciale ferait l’affaire, s’essayerait devant son bureau, au rassurant bordel – fils, perles et nœuds de vieux modèles de colliers, son dés à coudre, ses feutres et crayons de couleurs et fusains pour le dessin, sa vieille machine à coudre, l’aiguille à l’arrêt au-dessus de deux points de sa robe en dentelle de damoiselle d’honneur. Le corps détendu, elle reprendrait le travail en chantonnant.
Ses fantasmes l’avaient embarqué un court moment dans un lieu où ses peurs avaient aucune prise. Une douce brise soufflait par la fenêtre entrebâillée, elle se dépêcha de fermer la fenêtre. La pluie tambourinait avec un fracas de plus en plus furieux, elle ferma les paupières, contente de pas entendre encore leurs hurlements.
Le marchant de sable devait lui avoir balancé la totalité de son sac de sable à la figure, parce qu’elle tanguait comme un bateau ivre sur une mer déchaînée. Nana, exploratrice de l’extrême, capitaine du navire de l’angoisse. Allez voir le film de la fille la plus veinarde du XXIème siècle. On lui décerne le razie award de la pire aventurière. Toute l’humanité l’a abandonnée, elle se réveille seule comme une belle au bois dormant sans prince dans un hôpital vide. On l’observera pleurer, pousser des coup de gueules en live contre des distributeurs automatiques. Elle vous fera rire avec sa naïveté, son sens de l’humour maladroit et son espoir ridicule de se voir l’objet d’une caméra cachée.
Sa vision chancelait, sa tête lui faisait mal. Dormir. Dormir. Demain, elle continuerait l’exploration. Demain, demain serait le premier jour de son calendrier de l’avent.
Un bruit sourd raisonna derrière elle, il lui parût être l’écho de sa propre conscience. Son sac était tombée, et tout son contenu s’était déversé sur le sol.
Un autre bruit gronda dans le couloir éclaboussé de traînées lunaires. Ses lèvres remuèrent toutes seules, puis elle réussit à sortir un espèce de murmure étranglé : « Quelqu’un ? Je voulais pas rentrer par effraction… ». Ses yeux lui piquèrent. Elle sortit de l’infirmerie en se tenant à la poignée de la porte. Un silence de mort dormait dans le couloir. Mais un craquement raisonna cette fois sur sa gauche, elle entendit une porte claquer. Le vent faisait un bordel d’enfer dehors. Transie de peur, Nana se vit successivement sauvée par un concierge qui passait par là, et attaquée sauvagement par une bande de terroristes. Ils avaient tués tout le monde, les corps étaient seulement cachés quelque part. Maintenant, ils venait pour elle. Le journal tv parlerait du quartier d’une petite ville de province. La Portanciel massacrée – Attentat revendiqué par… Elle hoqueta. Il fallait qu’elle taise toutes ses peurs.
Quelque chose est rentré… Quelqu’un est rentré. Quelqu’un. Pas quelque chose.
La fenêtre du couloir explosa en morceaux sous l’impact de la branche d’un arbre fou. Le visage sur la lune paraissait esquisser un sourire.
Un grognement.
Elle poussa un cri inarticulé en voyant une ombre au bout du couloir. Prise d’un sursaut de lucidité, elle ferma la porte de l’infirmerie. Si c’était quelqu’un elle pourrait parler avec lui plus tard, mais soudain elle se rappela les souffle glacé contre sa nuque la première nuit.
La main sur son cœur, elle respira profondément. Une larme effila sa joue quand elle entendit gratter à la porte.
Grat. Grat. Grat.
Ne sachant pas quoi prendre pour se défendre, elle attrapa une lampe de bureau qu’elle brandit maladroitement en direction de la porte. Son souffle se raréfiait, ses yeux piquaient et coulaient. Crise d’asthme, car une main fantôme l’étranglait de l’intérieur. Elle patienta en souffrance pendant de longues minutes devant la porte jusqu’à ce qu’elle n’entende plus rien, et elle prit la ventoline qu’elle avait récupérée avec ses affaires de l’hosto. Enfin calmée, elle se roula en boule tout au fond du lit les poings serrés prête à se défendre contre elle-ne-savait-quoi.
Un filet de lueur de lune éclairait la chambre. La lune est le flambeau du silence. Nana priait pour être un peu courageuse, car elle était faible et une petite voix vicieuse en elle lui disait que le pire était encore venir.
Elle avait raison.
Quand Nana se réveilla, sa parka roulée autours de la hanse de son sac à dos, ce dernier vissé à ses épaules. Elle était fermement décidée à s’en sortir : elle trouverait de l’aide. Pour cela, il fallait d’abord trouver Win et Live, donc rentrer à la maison, c’est-à-dire traverser la ville.
Pourvu qu’il restait quelqu’un, que la ville ne fut pas complètement désertée – vidée de ses habitants. Bombe nucléaire, attentat terroriste, catastrophe climatique, central en panne : il y avait une tonne d’explications. Toutes aussi craignos les unes que les autres, mais au moins on pouvait se dire que l’évacuation ne datait pas vu qu’elle s’était fait opérée le Jeudi 27 mars, elle s’était réveillée le vendredi soir complètement à l’ouest, en panique totale, s’était réveillée le samedi matin, découvrant que les infirmières, les patients, les médecins avaient bel et bien disparus, et qu’elle était toute seule après avoir parcouru de long en large l’hôpital.
La nuit de samedi avait été absolument terrorisante, des gens hurlaient dehors, des cris inhumains et stridents ressemblant à des rires cassés. Effrayée, elle avait quand même ouvert la fenêtre histoire de voir si personne n’était en danger. Les ricanements s’étaient arrêtés quelques instants, un vent glacial balayait son visage. Le silence, la brise, les branches des arbres se balançant dans le parc – dans une paix inquiétante. Elle avait alors juré entendre un grattement au-dessus de la fenêtre, pourtant elle était au troisième étage et la fenêtre de l’étage du haut se situait à un bon mètre au-dessus de la sienne. Un doigt, un ongle… quelque chose avait touché le sommet de son crâne. Putain, elle avait poussé un cri terrible et les rires avaient repris, mais ils étaient devenus rauques, des grincements mécaniques comme une porte de jardin au gond rouillé battue par une tempête. Après ça, elle avait décidée le matin même de sa deuxième nuit de patiente solitaire de quitter l’hôpital afin de découvrir si des gens dehors pouvaient lui dire ce qu’il se passait. Mais, non personne. Quand la nuit avait commencé à tomber, l’école primaire avait été son second refuge de prédilection. Il se passait un truc dehors… Un truc terrible, elle le sentait… Et puis finalement, elle avait vu une ombre. Nana ne pouvait pas dire ce que c’était ni ce qu’ils voulaient. A se fendre la tronche comme ça, ils devaient trouver la situation très drôle. Nana ne riait pas, elle avait peur – peur à en mourir.
Le soleil timide du début de matinée endormaient les horreurs de la veille. La fièvre était tombée, elle sortit un Mars de son sac et le dévora en trois bouchées. Elle était prête à affronter cette nouvelle journée, espérant de pas la terminer encore seule. Au fond de son sac, elle trouva sa batterie solaire et son portable. Elle alluma son téléphone, et enregistra son message vocale journalier.
Il y avait encore quelque chose de super bizarre hier soir. Je crois que c’est parti. Toujours pas de réseau. Toujours personne. L’hôpital était vide, aucune nourriture – j’ai pas été dans les sous-sols trop peur. L’école était pas loin, heureusement. Aujourd’hui j’ai essayé d’allumer la lumière de la salle de bain, il y a plus de courant. Je dois voir dans le reste de la ville. Il doit bien y avoir quelqu’un. Si une centrale a pété pas loin, et que je suis la seule à pas avoir été évacuée, c’est le cata totale. Il faut que je quitte la ville, un téléphone en état de fonctionner… Win… Olive.
La petite voix vicieuse avait raison.
Elle ouvra la porte, et vit une jolie enveloppe posée devant elle. Fermée d’un disque de cire rouge, marquée d’un signe – trois branche ressemblant à des tentacules de pieuvre enroulées sur elles-même. La main tremblante, elle prit la lettre en prenant soin de regarder s’il n’y avait pas quelqu’un. Personne. La lettre ouverte, elle lutta pour ne pas perdre pieds à nouveau :
Elle lâcha l’enveloppe. Entre ses mains moites, elle observait une photo qui ne pouvait pas avoir été développée. C’était… pas possible. Ses yeux s’écarquillèrent, elle goûta une nouvelle fois à la terreur. Et si son malheur avait avoir avec lui ? Et si elle l’avait vraiment insulté ? Pas vrai. Des légendes. Une blague pour les touristes. Non. Non. Non. Le cœur au bord des lèvres, elle se rappela la nuit où cette photo avait été prise. Deux ans auparavant.
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