Les palmes des cocotiers glissaient les unes contre les autres dans un doux frou-frou. Cette mélodie incongrue seyait parfaitement à l’heure matinale. Le soleil s’était levé depuis plus d’une heure. Les alizés prenaient en puissance et augmentaient un peu plus le bruit dans les feuillages. Le Prince Xavier arpentait l’immense terrasse de sa chambre. Réveillé au milieu de la nuit, il n’avait pas réussi à se rendormir et marchait depuis. Il attendait un signe ne sachant se décider seul. Il connaissait l’âge de la Princesse Griselle et était conscient qu’il n’était que deux sur la liste des prétendants. Cependant, il ne pouvait se résoudre à lui demander sa main. Les rumeurs disaient qu’elle était non seulement laide, mais en plus idiote. S’il s'accordait sans souci du premier attribut, il ne supportait pas l’idée d’être marié à une attardée, d’où son hésitation.
Le jeune homme sourit tristement. Il supposa que son homologue de Néatum, plus âgé de deux ans, tergiversait pour la raison opposée. Nikkor abhorrait les femmes de peu de beauté. L’héritier de Xipés resserra son peignoir de soie et s’assit sur la balustrade qui longeait son très grand balcon. Les dragons lui feraient un signe. Ils avaient toujours aidé la principauté maritime. Les sauriens avaient trouvé refuge dans l’archipel au cours de la première guerre des elfes et ne l’avaient pas quitté depuis. Pourtant, une légende racontait qu’un gardien encore présent dans chaque royaume rappellerait leurs congénères lorsque la lumière magique serait revenue. Xavier scruta l’horizon. Le ciel prenait une bien étrange couleur.
Le Prince tourna la tête. Faisant au Nord, il put deviner qu’une fine ligne noire se dessinait. Quelque chose se passait à Île-Vérité. Cet atoll était le plus septentrional du pays. Il possédait trois minuscules îlots. L’un d’entre eux cachait la fontaine de Jouvence. Bien des visiteurs avaient été déçus en la trouvant. Ils avaient bu plus que de raison à cette source, pensant se protéger ainsi des méfaits de l’âge. À la place, ils avaient acquis une intolérance aux mensonges.
« Seule la Vérité est éternelle, » lui avait expliqué sa grand-mère. Les idiots et les sots désirent ne jamais mourir. Les sages n’ont qu’un vœu : la Vérité. Cet endroit était tombé en disgrâce peu à peu, le commun ne souhaitant pas réellement tout savoir.
La lumière prit des teintes violettes en abordant plus au centre la longitude d’Île-Chat, connue pour ses petits ports de pêche au poisson du même nom. Non loin, Île-Oiseau avait aussi la réputation d’abriter de fameux pêcheurs : les balbuzards. Ces rapaces d’eaux douces s’étaient parfaitement acclimatés. Ils ramenaient à leurs propriétaires non seulement des limandes, mais également certains jours de grosse houle, des thons blancs !
Dans l’archipel de Xipés venaient ensuite Grande-Île et sa capitale : Xipos. Là était le Palais des mille fontaines. Il s’agissait du plus grand morceau de terre non inondable du royaume. Son altitude de soixante-trois mètres la plaçait à l’abri de toutes marées. La Reine Xalanda avait d’ailleurs aménagé sur les hauteurs des refuges capables d’accueillir l’ensemble des habitants de Xipés. En effet, contrairement aux différents pays de Dulatum, la principauté maritime ne possédait pas beaucoup d’âmes.
Xavier leva les yeux au ciel. Ce dernier prenait une couleur variant de l’orange au violet bien étrange. Le Prince héritier tourna prestement la tête en direction du sud. L’archipel de Mille-Îles ne semblait pas encore atteint par ce phénomène. Là bas, les îlots étaient si nombreux et si proches que la population disait qu’une grenouille pouvait passer de l’un à l’autre en un seul bond. Enfin, la plus australe de toute : Île-Vieillesse était la résidence des sages et des vieillards.
Le cœur du jeune homme se serra, espérant qu’aucune tempête ne fût à l’horizon. Il étudia la forme des quelques nuages présents. Fins et éthérés, ces derniers n’avaient rien de menaçant. Il s’agissait d’autre chose. Le Prince héritier n’avait qu’une seule certitude : cela provenait du nord. Soudain, le ciel s’obscurcit totalement et le jour devint nuit. Aucune étoile ne brillait et le voile sombre s’intensifia au point que Xavier ne voyait même plus la balustrade sur laquelle il était assis. Garçon, il avait bien ouï des contes et légendes sur la venue d’un dragon et ce phénomène lui rappelait les histoires de son enfance. De mémoire d’homme, aucun saurien n’était apparu depuis la première guerre des elfes et l’exil de ces derniers à Xipés.
L’héritier déglutit. Il souhaitait recevoir un signe ; il était gâté ! Toujours du côté septentrional de la baie un éclair orange traversa le ciel et l’embrasa de mille feux. Les yeux de Xavier n’auraient pu être plus grands. Il avait raison… un dragon venait de naître. Au loin, les pêcheurs au lamparo agitèrent leurs lanternes, les cloches du domaine résonnèrent d’une mélodie que personne n’avait encore ouïe. La magie déjà très présente sur Grande-Île se mettait en mouvement. De nombreuses ondes positives circulaient dans les couloirs du Palais des mille fontaines, car Xavier pouvait entendre serviteurs et noble rire à l’unisson. Le jeune homme les imita. Il serait le roi qui a vu naître un dragon.
À cet instant, la voûte céleste se déchira une deuxième fois, mais d'un éclair pourpre . Les cris stoppèrent. Deux sauriens mis au monde le même jour, le phénomène était-il possible ? L’horizon déjà embrasé d’orange et de vermillon prit littéralement feu. Des flammes jaillissaient de nulle part dans des grognements puissants. Les dragons volaient. Ils avaient pris possession du ciel, de la mer et de la terre et bientôt tout ne fut que vent, tempête et tremblement. Pourtant, aucun dégât, aucun blessé ne vint entacher cette fête si singulière.
Xavier admirait le spectacle qui s’offrait à lui. Il ne les aurait jamais cru aussi nombreux. Il n’eut pas à attendre longtemps pour savoir de qui les nouveau-nés étaient les enfants. Youg le dragon des dragons sortit de l’eau non loin de la terrasse princière et salua l’héritier.
Xavier bascula vers l’arrière. Il chut et se trouva sur son derrière. Son esprit ne lui appartenait plus. Il était l’hôte de la volonté du saurien. Ce dernier communiquait avec lui par télépathie lui donnant les explications nécessaires pour son futur règne. Youg repartit dans un éclair de lumière verte et le ciel reprit sa couleur azur commune en cette fin de matinée. Tandis qu’il essayait de se remettre debout le jeune fut à nouveau propulsé en arrière par deux petites bêtes pas plus grosses que des chatons : Yogut et Yaurt les rejetons du dragon des dragons.
« Bien les terreurs, avant toute chose, je dois vous introduire auprès de ma mère, rit l’altesse.
— Nik-nik, gloussa le premier.
— Nak-nak, enchaîna sa cadette.
— Je prendrais cela pour une réponse affirmative. Un instant, cessez donc de me lécher le visage. Je vais chercher un panier. Ensuite, en route pour la présentation officielle à la cour. »
Xavier se releva. Les deux petits sauriens sautaient en tous sens tels deux chatons ayant vu des papillons. Le premier, la femelle, était un vrai dragon des mers. Ses écailles bleu turquoise miroitaient au soleil. Ses moustaches longues et fines étaient d’argent tout comme ses cornes, bien qu’encore minuscules. Ses ailes topaze et transparentes scintillaient comme des milliers de pierres semi-précieuses. Elle crachait déjà le feu et l’eau. Le Prince éclata de rire lorsque Yogut, faillit s’étouffer à vouloir jeter simultanément du chaud et du froid sur son frère.
Un peu plus chétif, Yaurt avait tout du saurien de terre. Ses magnifiques écailles d’or étaient ourlées d’un fin liseré rouge. Ses puissantes ailes vermillon ne pourraient jamais être transpercées par aucune lumière tellement elles étaient opaques. Il ne possédait pas de corne ; ses moustaches courtes et fournies étaient grises.
L’héritier de Xipés reconnaissait les signes caractéristiques des dragons adultes dans ses deux miniatures agitées. Cependant, un détail le chiffonnait sans qu’il arrivât à savoir lequel. Il quitta un instant le balcon et retourna dans sa chambre. Il fit le tour de la pièce sans vraiment trouver ce qu’il était venu cherchait. En désespoir de cause, il attrapa une corbeille de fruits et la vida sur la petite table de son salon privé. Il ressortit. Yogut se roulait sur le dos et semblait même rire tandis que Yaurt, les pattes dans sa propre urine, était tout penaud.
« Bien, il va falloir que je te donne un bain maintenant. La Reine va m’écharper… Elle ne supporte aucun retard pour la présentation à la cour, naissances de dragons ou pas.
— Nik-nik, répondit le premier.
— Nak-nak, enchaîna sa cadette.
— Me voilà bien avancé. S’il vous plaît Maîtres Dragons… »
Le jeune homme fit glisser son panier et les deux bébés montèrent à l’intérieur. Si le mâle n’eut aucun souci, la femelle resta coincée, les pattes arrière en dehors de corbeille. Plus petite, elle n’arrivait pas à grimper. D’un geste délicat, le Prince poussa le derrière de la dragonne et elle tomba dans la nacelle non sans avoir écrasé son frère au passage.
Xavier alla à la salle de bain. Yogut sauta dans le lavabo plein d’eau et s’amusa à en éclabousser les alentours avec délices. Son aîné cracha le feu et brûla même légèrement la main du Prince avant de se décider à faire deux, trois ablutions. Une fois les sauriens propres, ils retournèrent dans leur panière où une serviette moelleuse et des nèfles les attendaient. Ils se jetèrent sur la nourriture puis s’endormirent profondément. À ce moment-là, l’héritier de Xipés était à mi-distance de la salle du trône. Il observa les dragonneaux et préféra se faire réprimander plutôt que de se mettre à courir au risque de les réveiller.
Le palais des Mille Fontaines comportait autant de cours intérieures qu’il ne possédait de points d’eau. De plain-pied, il s’avérait être un véritable dédale de pavillons et de couloirs pour quiconque ne savait pas où il allait. Sis sur l’île au milieu de grand-lac, il était bordé de plages de sable gris. Les murs de coraux blancs étaient courbes, aucune pièce n’étant ni rectangulaires ni carré. En effet, les formes arrondies étaient de mises, augmentant un peu plus la sensation de flottement des visiteurs. Le palais n’avait que peu de portes. Les séparations à l’intérieur des différents bâtiments se faisaient avec des voiles des soies, de coton ou de lin décliné selon toutes les nuances de l’arc-en-ciel. Il en était de même pour les volets, inexistants. En lieu et place, se trouvaient des occultants de rabanes. Enroulés sur eux-mêmes le jour, ils offraient la discrétion nécessaire aux nuits.
Le soir venu, le marchand de sommeil passait dans tout l’édifice afin d’apporter la lumière dans les moindres recoins du Palais. Il arpentait les coursives. Dans un premier temps, il liait les rideaux et abaissait les volants de raphia, puis il jetait du sable de mille ans dans les trous qui parsemaient le sol et prévus à cet effet.
Tandis qu’il remontait le couloir central, le Prince Xavier essayait de préparer son discours. Il se devait d’être respectueux, clair et également concis. Sa mère ne plaisantait guère avec le protocole. Il lança un coup d’œil rapide aux deux petits animaux. Ils s’étaient maintenant lovés tête-bêche dans les ailes l’un de l’autre. « Ils sont adorables. Difficile de croire qu’il y a peine quelques minutes, ils étaient intrépides », pensa l’héritier royal.
Il tourna à droite, puis avança d’une dizaine de mètres au travers d’un patio avant de se trouver au pied des marches de la salle du trône. Le jeune homme était fébrile. Deux soldats ouvrirent les rideaux qui tenaient lieu de porte et s’inclinèrent sur son passage. Rares étaient les fois où Xavier empruntait l’entrée des visiteurs. Il prit place à la suite des pêcheurs et autres quémandeurs. Simple citoyen, il attendit que son tour fût venu.
Assise sur le banc royal, Xalanda ne le quittait pas du regard. Sa tenue dans des tons violets ne laissait paraître que ses yeux verts. Ourlés par de longs cils blancs, ils avaient des reflets malachites qui mettaient mal à l’aise bon nombre de personnes. Cependant, le Prince se souciait davantage de ses mains que de son visage. La Reine de Xipés enlevait et repositionnait dans un rythme lent et régulier sa chevalière, signe qu’elle était hors d’elle. Son fils soupira et avança d’une place. Enfin, après que la dispute entre deux maraîchers fut résolue, son tour vint.
Le Prince Xavier mit un genou et le panier à terre, espérant ménager le sommeil des dragonneaux. Sa mère était déjà bien assez contrariée, deux sauriens courant en tous sens dans la salle du trône n’arrangeraient sûrement pas son humeur. Il baissa la tête et présenta sa requête :
« Votre Altesse Sérénissime, c’est humblement que je me montre devant vous.
— Prince Xavier, quelle surprise de vous trouver de ce côté-ci de la pièce ! Quelle est donc cette requête que vous ne pouviez me faire en privé ?
— Ma Reine, ce matin avez-vous pu voir à l’aube écarlate ? »
À ses mots, de nombreux murmures parcoururent l’assistance. Les Conseillers hochaient la tête de manière entendue et les Nobles se contenaient dans une attitude digne et rigide pour la circonstance.
« Bien, sûr ! Pour qui me prenez-vous ?
— Vous aurez alors constaté, Ma Reine, qu’elle arrivait du nord.
— Évidemment ! Cependant, si vous avez attendu un long moment simplement pour que je vous ordonne de faire votre demande à la Princesse Griselle de Grubens, c’est temps perdu ! J’aurais pu vous le signifier au petit-déjeuner. Repas auquel, vous n’avez d’ailleurs pas daigné venir.
— Votre Majesté, mon absence est justifiée. Ce matin, suite à l’aube écarlate, j’ai été le témoin de la naissance de sauriens, pas d’un… de deux.
— Vous ont-ils désigné comme leur gardien ?
— Je ne le pense pas. Je dois humblement vous avouer que je n’en ai aucune idée, répondit le Prince en grattant son sourcil droit avec son pouce gauche.
— Sont-ils venus se plaquer contre vous ? Ressentez-vous leurs sentiments ?
— Ils sont certes un peu collant, mais sinon non, je n’ai rien expérimenté de ce que vous décrivez, Ma Reine.
— Le Grand Dragon soit loué ! Éduquer des dragonneaux demande beaucoup de travail, les livres sont formels ! Cela fait tellement longtemps que nous n’avons pas accueilli la naissance de sauriens… Si vous aviez été leur gardien, votre rôle de Prince en aurait pâti et cela, il n’en est pas question ! »
Xavier observait sa mère. La Reine Xalanda était égoïste et injuste, à la limite insupportable lorsqu’elle devait faire face au moindre changement. La peur la rendait acariâtre ou imbuvable, le jeune homme ne savait pas vraiment. Son silence força la Souveraine à se reprendre, comme elle le faisait à chaque fois.
« C’est un immense honneur d’accueillir ces deux petites bêtes en notre palais. Comme vous l’avez remarqué, l’aurore écarlate arrive du nord. Il est de notre devoir que d’aller demander la main de la Princesse Griselle de Grubens. Le capitaine Xéphos se tient prêt depuis des semaines, j’irai le faire guérir. Lui et ses hommes seront en route dès ce soir.
— Ma Reine, si Xéphos est capable de nous quitter de suite, il ne faut pas attendre. Vous le savez aussi bien que moi. L’aube écarlate n’augure rien de bon, il nous faut aider le pays du nord où un grand malheur arrivera.
— Vous êtes tout autant superstitieux que l’était votre père. Entendus, faites mander Xéphos, qu’ils partent sur-le-champ ! Xavier, écrivez votre parchemin le temps que le capitaine ne vienne. Bien, requête suivante », hurla la Reine mettant fin à leur conversation.
Xavier s’éloigna. Le panier sous le bras, il rejoignit ses appartements. Là, il ouvrit l’un des tiroirs de son bureau et en sortit un papier impeccablement roulé. Il sursauta lorsqu’un bruit se fit entendre. Quelqu’un frappait à la porte.
« Entre Xéphos.
— Votre Seigneurie, je viens prendre vos ordres.
— Voici ma demande Xéphos, prends-en soin.
— Sur ma vie, Votre Seigneurie.
— Xéphos, Xipés est un pays pacifique. Éloignés des autres nations, nous n’avons pas subi autant qu’eux les ravages de la guerre. La Reine ne souhaite pas s’investir auprès des puissances étrangères, je la comprends. Elle désire protéger son royaume en le faisant plus ou moins vivre en autarcie. Je ne suis pas d’accord avec elle. Et je serai bientôt…
— Le nouveau Roi, Votre Seigneurie, seul votre avis m’importe.
— Merci Xéphos. Tu dois gagner cette course, car sinon, j’en suis sûr, la guerre arrivera de l’Est. Si Nikkolas n’entre pas en conflit, il se passera autre chose. L’aube écarlate venait du Nord, nous devons donc nous allier à Grubens. Cependant, deux sauriens sont nés, un mâle et une femelle, signe que la magie reprend ses droits. Nous devons tout faire pour que l’ésotérisme blanc triomphe, nous n’avons pas le choix.
— Je comprends, Votre Seigneurie. Si je puis me permettre, nous avons déjà perdu assez de temps en bavardage, mon galion m’attend.
— Va, Xéphos, et souviens-toi : fais confiance aux loutres ! »
La porte se referma sur le capitaine de la garde. Xavier était désemparé. Il devrait bientôt épouser une idiote et régir un royaume. Une boule au creux de l’estomac, il s’assit, se sentant seul. Ce fut alors qu’il entendit un brouhaha en provenance du balcon.
« Nik-nik, Yaurt, faisait le premier.
— Nak-nak, Yogut, enchaîna sa cadette.
— Vous voici baptisé, répondit Xavier. Yaourt et Yogurt, bienvenue au Palais des mille fontaines. »
Ce fut donc souriant, bien que triste, que le Prince Xavier contrariât pour la première fois les deux héritiers du grand dragon.
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