La salle à manger des appartements de la Princesse possédait six grandes portes-fenêtres donnant sur un balcon étroit. Ce dernier était fleuri avec goût. En cette fin de juin, roses trémières et lupins étalaient leurs couleurs vives au soleil. Le vent du nord venant du Horn les faisait balancer doucement. À cette époque de l’année, il soufflait sans violence contrairement au cœur de l’hiver où tous le redoutaient. Griselle avait passé sa robe pourpre et se demandait si Gracy aurait assorti la tenue de sa Demoiselle à la sienne. Cette dernière était en retard, mais la Princesse comptait bien corriger une chose à la fois. Il y avait tant à faire avant qu’Eren n’obtienne grâce aux yeux de la Reine. Son maintien, son langage, sa connaissance des arts en général et des beaux livres en particulier tout était à reprendre du début. La jeune altesse voulait s’assurer que rien ne serait négligé.
D’un autre côté, elle aussi avait beaucoup à apprendre et redoutait sa première leçon d’équitation, surtout depuis que sa Suivante, Gracy, lui avait confié la veille au soir que la fille du Maître-forgeron était une cavalière hors pair. Griselle espérait que contrairement à ses autres professeurs dans ce domaine, Eren trouverait le moyen de la faire tenir en selle plus de vingt minutes.
La Princesse sentit son estomac gargouiller. Sa Demoiselle allait devoir être plus matinale ou alors elle mourait de faim. Laissant errer son regard sur les fleurs, elle nota que bon nombre d’entre elles jonchaient le sol du balcon. L’orage de la veille avait abîmé une multitude de corolles. Griselle pensa qu’elles s’en occuperaient, Eren et elle, en fin de matinée. Enfin, si la fille d’Ethias daignait se présenter pour le petit déjeuner.
La Princesse jeta un coup d’œil à l’heure, ne pouvant plus attendre, elle prit place. Elle décida de commencer sans sa Demoiselle. Peut-être l’odeur de la truite des montagnes fumée et accompagnée avec un œuf poché le tout sur une tranche de brioche grillée la ferait-elle arriver plus vite. La jeune fille fut servie rapidement et avala tout aussi vite sa première bouchée. Ce fut le moment qu’Eren choisit pour entrer, suivie d’une Gracy hilare. La Demoiselle tenait sa jupe à pleine main et en soulevait le pan avant comme elle aurait porté des sceaux. De nombreuses mèches folles échappaient de son chignon lui donnant un aspect chiffonné qui s’accordait parfaitement avec sa mine défaite.
Eren s’assit sans attendre que la Princesse ne l’ait invitée à prendre place. Griselle nota qu’elle se vautrait plus qu’elle ne prenait place. Elle patienta, observant sa compagne sans rien dire. Lorsque la fille du Maître-forgeron fût servie, cette dernière se nourrit à grosse bouchée sans même utiliser son couteau. La commis coupait son toast avec le bord de sa fourchette et elle enfournait, plus qu’elle ne mangeait. Griselle leva les sourcils et réfléchit. La leçon d’aujourd’hui n’allait peut-être pas leur laisser de temps pour le jardinage.
« Eren, veux-tu bien te tenir droite ?
– Oui, Princesse. »
La Demoiselle se redressa en soupirant bruyamment. Griselle sourit.
« Eren, que t’est-il donc arrivé ? Je pensais que nous ferions toutes deux des efforts pour que cette collaboration fonctionne.
– Et je n’ai pas l’intention de renoncer, mais plus d’une heure pour m’habiller et une de plus pour arranger mes cheveux… je n’ai pas l’habitude, ronchonna la fille du Maître-forgeron.
– Gracy, que s’est-il donc passé ? demanda la Princesse à sa Suivante restée près de la porte.
– La Demoiselle Eren avait mis ses jupons à l’envers. Lorsque je suis arrivée, elle avait tous les attributs d’une saucisse bien ficelée, si vous me permettez. J’ai dû l’aider. Ensuite, elle a souhaité se coiffer seule et le résultat est... surprenant ! s’exclama Gracy en sortant de sa réserve.
– Bien dans ce cas, l’exercice du jour sera d’apprendre à te vêtir. Nous te choisirons également une garde-robe digne de ce nom dans ce que je ne mets plus, car je suppose que tu n’as pas amené de robes.
– En effet, Princesse... je n’ai pas beaucoup d’affaires. Mais allons-nous passer toute la journée à m’habiller ? interrogea Eren les yeux grands ouverts.
– Nous resterons dans ta chambre le temps que tu distingues correctement un premier d’un deuxième jupon, une jupe d’amazone d’une robe d’apparat. »
Eren soupira en enfournant son dernier morceau de toast à la truite. Elle avala cul sec son jus d’airelles et se leva.
« Allons-y, Princesse, je suis prête !
– Avant de partir, tu vas te rasseoir et manger lentement ta brioche fourrée à la confiture d’abricots. Le tout en buvant ton thé à petites gorgées. Et méfie-toi... que je n’entende pas le moindre bruit. Tu mâches silencieusement, la bouche fermée. »
Griselle observa les yeux de la Demoiselle s’agrandir. La jeune fille était vraiment très belle. Plus que belle, elle avait un charme enchanteur que l’altesse ne connaissait à personne. Eren se redressa, elle attrapa fourchette et couteau avant de s’attaquer au second plat du petit déjeuner. La commis renifla le thé et en but une petite gorgée. Malgré son air dégoûté, Eren ne pipa pas un mot. Elle termina sans grâce, mais en silence l’encas sucré qui lui avait été apporté.
Griselle avait, elle aussi, fini son assiette. Elle fit signe à la servante et se leva.
En catastrophe, Eren l’imita. Cette dernière fit bruyamment tomber sa chaise et marcha sur sa robe avant de s’étaler de tout son long. Griselle tout comme Gracy, restée près de la porte, s’esclaffèrent. La fille du Maître-forgeron, à plat ventre, tapa du poing le parquet ciré et se releva. Le brouhaha provoqué par la chute allait sûrement alerter les gardes, se dit la Princesse tandis qu’elle continuait de rire, mais, qu’importait... cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas amusée autant.
Gracy une fois calmée courut auprès de la Demoiselle en détresse et l’aidait maintenant à remettre en place les plis de sa robe. Griselle se joignit à elles et recoiffa sa nouvelle amie avant de lui montrer la sortie du plat de la main.
« Pouvons-nous y aller, Demoiselle Eren ? Ou bien avez-vous encore quelques pitreries dans vos jupons ?
– Je suis prête, Votre Majesté... Princesse. »
Eren prit à pleine main sa jupe et la souleva dans le but d’avancer sans encombre.
« Demoiselle ! Pas ainsi, l’interrompit l’altesse.
– Quoi ?
– Pardon ! Il faut dire pardon lorsqu’on ne comprend pas... pas quoi, corrigea la Princesse.
– Pardon, quoi qui ne va pas. Non... Heu. Pardon, qu’est-ce donc qui ne convient point ?
– La jupe, Eren. Les pans doivent se déployer gracieusement et cacher jusqu’au bout de tes chausses.
– Ah non ! Ça, ce n’est pas possible... Je vais me vautrer... tomber, c’est certain.
– Eren, si nous croisons la Reine, l’expulsion pour Néatum sera à envisager pour toutes les deux, soupira Griselle. Je n’ai pas plus envie que toi que tu choies, mais nous devons suivre le protocole.
– Oui, enfin cela t’a bien fait rire, se moqua la Demoiselle.
– C’est vrai. Je dois bien avouer que cela faisait longtemps que je ne m’étais pas amusée ainsi.
– Si cela doit vous apporter quelques joies, je laisserai donc cette jupe traîner par terre et me jouer des mauvais tours. Existerait-il, par hasard, une technique quelconque pour dompter l’art de la marche en robe ?
– Oui, les petits pas. Mais méfie-toi, car il faut maîtriser ta démarche tout le long de ta progression sinon la chute est en vue.
– Merci, Griselle, je vais essayer. »
Eren fit quelques enjambées autour de la table, semblant s’accommoder de sa tenue. Confiante, elle se dirigea vers la porte. Griselle et Gracy prirent la même direction lorsque quelqu’un frappa. Sans attendre de réponse, le battant s’ouvrit, laissant apparaître Grégory. Gracy se figea dans une élégante révérence. Griselle la saisit par le bras et la fit se redresser, espérant qu’Eren n’avait rien vu. Après tout, la Princesse ne savait pas si sa Demoiselle connaissait la véritable identité du Capitaine de la garde et ce n’était sûrement pas à elle à le lui révéler.
Son frère, en uniforme, s’inclina. Il était donc le militaire et non pas l’Altesse Royale. Griselle lui fit un petit signe de la main, l’invitant à se relever. Elle jeta par la même occasion un regard discret à la fille d’Ethias. Cette dernière avait malencontreusement coincé un morceau de son jupon dans un pied de chaise. Griselle sourit se demandant comment la jeune femme pouvait être aussi maladroite. Elles étaient vraiment faites pour s’entendre. Chacune dans son domaine était une catastrophe. Eren tira donc sur sa jupe sans se soucier de ce qui se passait. Elle ne releva la tête que lorsque Grégory prit la parole.
« Princesse Griselle, comme vous le savez probablement, je suis d’astreinte aux écuries sur ordre de la Reine.
– En effet, Capitaine, j’ai cru comprendre que vous aviez, tout comme ma Demoiselle et moi-même, bénéficié de la sévérité de la Souveraine.
– Si je puis me permettre, Votre Altesse, Eren ne m’a pas l’air d’avoir reçu le même genre de réprimande que vous et moi. »
À ces mots, la fille d’Ethias se redressa. Griselle craignit le pire : une dispute entre sa Demoiselle et son frère. Ne désirant pas alerter la Reine, elle prit la parole.
« Capitaine, je pense que vous n’avez pas idée de l’enfer que vit Eren en ce moment.
– Exactement ! » s’exclama l’ancienne commis.
À ces mots, Eren fit un pas et ce qui devait arriver... arriva. Elle s’emmêla les pieds dans sa robe. Son jupon, resté coincé dans le montant de la chaise, se déchira et la jeune femme partit vers l’avant dans un plongeon non maîtrisé. Ses bras ressemblaient à des hélices tandis que sa bouche avait tout de celle d’un poisson rouge tellement elle était surprise. Griselle posa ses mains sur ses yeux, elle ne pouvait en voir davantage sinon elle allait rire... ou pleurer.
Lorsqu’elle osa regarder à nouveau, son frère tenait fermement sa Demoiselle. Il avait réussi à la saisir sous les aisselles et était en train de la remettre sur ses deux pieds.
Ce qui surprit Griselle fut que Grégory sera Eren contre lui. Elle avait l’impression qu’il respirait la fille d’Ethias. L’enfant du Maître-forgeron, probablement trop troublée par sa chute, ne semblait pas trouver cette intimité gênante. D’un autre côté, se dit Griselle, la jeune femme avait cinq frères et l’habitude de les côtoyer de prés. Pourtant, tandis qu’elle reprenait ses esprits, Eren rougit jusqu’à la racine de ses cheveux. Elle repoussa le Prince et observa les dommages sur sa tenue.
« Merci, Capitaine, marmonna-t-elle.
– De rien... ce fut un plaisir, répondit Grégory.
– Je ne doute pas que de me voir ainsi choir soit un enchantement pour vous. Je vous ai dit merci... nous sommes quittes.
– Tout d’abord, je suis fort surpris de votre métamorphose. Votre langage... la Princesse Griselle peut être fière d’elle. Ensuite, je ne trouverai jamais cela drôle que vous chutiez. »
Griselle réalisa qu’Eren serait fortement sa jupe, se forçant à sourire et à ne pas répondre. Elle encouragea sa compagne à faire une légère révérence avant de reprendre le contrôle de la situation.
« Capitaine, merci d’avoir réceptionné ma Demoiselle. Comme vous pouvez le constater, elle a quelques difficultés qui la handicapent dans sa fonction.
– Princesse, je suis certain que Demoiselle Eren s’acquittera sous peu de toutes ses tâches avec élégance et délicatesse.
– Que me vaut votre visite ?
– La Reine est passée aux écuries tôt ce matin, elle désirait savoir si l’orage n’avait pas trop effrayé les chevaux ailés. Elle a donné une consigne afin que vous ayez une nouvelle monture, car elle souhaiterait qu’Eren chevauche Delmée et vous Princesse, Dalma.
– Dalma ? s’étonna la fille d’Ethias.
– Celle-là même Demoiselle, reprit Grégory. Mon ancienne jument dont de toute évidence, je ne suis point digne. »
Griselle fut surprise d’observer l’affliction de Grégory. Sa voix avait faibli, son teint pâli et son regard avait un instant été honteux. Quelque chose se tramait et la fille du roi Grégoire n’arrivait pas à savoir quoi ? Entre sa mère, la veille, à l’écoute d’Erboise, et son frère aujourd’hui penaud devant une jeune commis... rien n’était normal ! Attristée par la grise mine du Prince, elle posa délicatement la main sur son épaule comme elle le faisait toujours dans de tels cas. Elle s’approcha plus près et le consola :
« Gré... Capitaine, vous n’avez pas à vous en vouloir. Votre mission s’était prolongée, le froid, la fatigue aidant... vous êtes humain. La colère est un sentiment comme un autre. Le principal est que vous vous rendiez compte de vos erreurs.
– Merci, Griselle, répondit Grégory en accueillant sa sœur dans ses bras, oubliant un instant la présence des domestiques.
– Hum hum... Capitaine, il me semble que vous abusez légèrement de la gentillesse de la Princesse, intervint Eren.
– En effet, se reprit le jeune homme libérant Griselle en lui faisant un sourire complice. Je vais donc vous laisser. »
Tandis qu’il saluait, la fille d’Ethias voulut faire un pas de plus. C’était sans compter sur son jupon déchiré. Traînant maintenant derrière elle, il se coinça dans le talon de sa botte droite. Elle fut légèrement déséquilibrée, mais ne tomba pas. Gracy, restée discrète jusque lors, intervint :
« Maj... Capitaine, je me demande si vous ne pourriez pas escorter la Demoiselle Eren jusqu’à ses appartements.
– Je pourrais en effet, mais...
– Gracy, pourquoi le Pri.. Capitaine ferait-il cela ? l’interrompit Griselle.
– Princesse, vous l’avez dit vous-même, si la Demoiselle croise la Reine et qu’elle soulève ses jupons, cela risque de mal se terminer. Mais si la Souveraine voit Eren avec les jupes déchirées, je ne crois pas que cela aille mieux. Je me demandais donc... Je pourrais, mettre une épingle pour cacher les dommages et la Demoiselle Eren en donnant le bras au Capitaine ne choirait plus. Ainsi, si la Reine traîne dans les couloirs de vos appartements, il suffira d’expliquer que la Demoiselle s’est tordu la cheville en tombant, ce qui n’est pas totalement faux.
– Gracy, tu feras une merveilleuse Demoiselle. Ton apprentissage arrive à sa fin et tu es vraiment prête à embrasser une nouvelle fonction. Tu es géniale... C’est entendu ! approuva la Princesse.
– Peut-être devrais-je porter la Demoiselle... si elle est blessée, osa la Prince.
– Faudrait peut-être pas exagérer non plus ! s’écria Eren. Je ne suis pas en sucre ! Déjà que je suis votre obligée… C’est bien suffisant.
– Eren…t’ai-je enseigné à t’exprimer ainsi ? la réprimanda Griselle.
– Merci, Capitaine, bougonna la Demoiselle.
– De rien... je suis ravi que vous me soyez redevable », s’amusa à la taquiner Grégory.
Il présenta son bras à la jeune fille. Cette dernière posa sa main sur le poignet du militaire puis ils suivirent la Princesse et Gracy dans le couloir. Lorsqu’elles furent arrivées, la Demoiselle fonça tête baissée dans sa chambre après avoir craché un « merci » forcé au jeune homme. La Suivante lui emboîta le pas, tandis que Griselle restée seule avec son frère s’interrogeait. Elle se décida enfin à questionner son aîné avant de lui dire au revoir.
« Greg... Que se passe-t-il ? Tu as l’air différent...
– Tu trouves ? Cela doit être cette punition, je la pense injuste. Cependant, mère a toujours une bonne raison de faire les choses, cette fois ne doit pas faire exception.
– Je ne parle pas de ton affectation aux écuries... tu adores les chevaux et tes soldats, qui dépensent tout leur temps libre dans les stèles, soit dit en passant. Non... c’est autre chose.
– Peut-être qu’Eren... Non... Oui, peut-être ta Demoiselle m’insupporte-t-elle.
– Vraiment ? Bien, je ferai tout pour limiter vos rencontres.
– Merci.
– C’est moi qui te remercie. Au revoir... Capitaine », rit la Princesse.
La jeune altesse entra dans la chambre de la fille d’Ethias. Elle ordonna à Gracy d’aller chercher dans ses appartements toutes les toilettes qui n’étaient plus utilisées, celle de la Reine incluses. Sa Demoiselle la regarda alors le visage sévère.
« Princesse, je n’ai peut-être pas les meilleures manières qui soient, mais je sais reconnaître lorsqu’un homme et une femme ont de l’affection l’un pour l’autre. Ce militaire est, à n’en pas douter, quelqu’un de bien. Du moins, c’est ce qu’en pensent mes frères et il serait probablement digne d’une bonne épouse. Cependant, vous ne pouvez pas le laisser désirer ce que vous ne pourrez lui donner.
– Eren... Le Capitaine et moi-même partageons en effet un lien particulier...
– Voyez ! J’en étais sûre. Princesse, votre destinée est déjà scellée. Vous serez Reine un jour et autoriser le moindre espoir est cruel. Je vous le dit comme je le dirai à mes frères, par affection.
– Tu as raison Eren, gloussa la Princesse en se demandant comment tout cela allait finir. Je ferai plus attention à tenir mon rang correctement dorénavant, merci d’avoir pris soin de ma réputation. »
La dernière enfant d’Ethias l’observa tendrement avant de prendre la direction des coussins habillant l’alcôve des baies vitrées. La fille du roi Grégoire rejoignit Eren, maintenant assise sur l’appui de fenêtre, et admira avec elle la brume printanière qui montait doucement sur les Montagnes Bleues.
Ce fut donc contemplative et le regard perdu au loin que Griselle réalisa qu’il existait un lien particulier entre son Prince de frère et sa Demoiselle de compagnie.
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