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Le monde de Dulatum-la dernière des Fées
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tome 1, Chapitre 2 « Le château de Hautes-plaines » tome 1, Chapitre 2

La vie coulait paisiblement au château de Hautes-plaines. La Citadelle, comme il était de coutume de le nommer ce lieu, avait non seulement la réputation d’être imprenable, mais également celle d’avoir inventé la douceur de vivre. Dans les contrées aussi rudes que reculées du royaume de Grubens, c’était en soi un vrai paradoxe.

La Citadelle était donc un lieu très organisé. À l’est du grand plateau de Hautes-plaines se trouvait la Forteresse. Construite autour du gouffre, il s’agissait d’un imposant bâtiment de forme carrée. Ses murs, hauts d’une cinquantaine de mètres étaient faits de la roche lisse et noire du Horn. Ils n’offraient aucune prise à d’éventuels assaillants et abritaient la garnison. Cette position stratégique permettait une surveillance accrue des différentes allées et venues. Soumises à autorisation, elles ne souffraient aucune exception. Même le Prince ou le Roi s’identifiaient auprès des gardes, montrant le tatouage régalien situé à l’intérieur de leur poignet. Ainsi tous voyageurs s’enregistraient avant de pouvoir parvenir au plateau par le Trou, cette règle ne s’appliquant, évidemment, qu’aux arrivants par voie terrestre.

Ce chemin était surtout réservé aux marchands ou aux étrangers, les habitants de Grubens ayant presque tous un cheval ailé dans leur famille. Ils accédaient généralement à la Citadelle par les airs. Équidés et humains étant unis par un lien surnaturel, il n’y avait pas de place pour les ennemis de Grubens sur le dos des animaux magiques. Une zone d’atterrissage spécialement aménagée se trouvait juste après la Forteresse et était également sous le contrôle de l’armée.

En sortant de cette dernière, une route d’une dizaine de kilomètres s’enfonçait dans une épaisse forêt de chênes, lieu de villégiature des chevaux sauvages, licornes et autres équidés. Seules les bonnes intentions arrivaient à traverser ces lieux où la magie régnait en maître. Il s’agissait, en fait, du deuxième rempart naturel de Grubens, après le Trou.

La voie prenait ensuite des détours par de longs pâturages avant de s’arrêter devant le château.

Lors de leur première visite, les étrangers, déjà souvent impressionnés, restaient médusés devant tant de beauté et de grandeur. Les pans des murailles, hauts de plus de trente mètres, étaient en grès bleu provenant des Montagnes de la même couleur. Reflétant les paysages alentour, il était coutume de dire que l’ensemble du pays de Grubens se mirait sur ces parois.

Les tours blanches de la garde étaient au nombre de seize pour le premier rempart et laissaient apparaître en quinconce les seize autres vigies, tout aussi blanches, du second mur.

Une unique porte donnait accès à l’intérieur. Faite de chêne gris millénaire, elle était d’un seul tenant et avait deux battants. On pouvait y lire toute l’histoire du château sculptée à main d’homme.

Une fois l’entrée passée, la troisième cour apparaissait. Ayant la forme d’un croissant de lune, elle abritait jardins potagers, pâtures et champs cultivés. À l’extrême sud se trouvait la charmante bourgade de Grub. De nombreuses maisonnettes dans les tons pastel accueillaient les familles de soldats et d’autres fonctionnaires. Elle possédait deux écoles, au niveau respectable, et hébergeait également bon nombre de personnes âgées que les ans avaient rendues célibataires. À droite, une route dallée de grès bleue sillonnait jusqu’au village. À gauche, la même voie menait en pente douce à la corne nord, où se situait l’arche donnant accès à la deuxième cour.

De forme équivalente à la précédente, cette dernière était cependant un peu moins large. Un chemin, toujours de pierres bleues, commençait par traverser d’autres jardins, où fleurs et plantes médicinales se côtoyaient en alternance, avant d’arriver, dans la corne sud, à la bourgade d’Ens. Toute en montées, ses rues dallées de pavés de porphyre étaient bordées d’une vingtaine d’échoppes aux auvents multicolores. Ici, les détaillants et les colporteurs régnaient en maîtres. Lieu d’échange et de commerce important, il était principalement connu pour ses soieries et ses fourrures.

Depuis l’implantation des habitants d’Erum, la ville comptait deux ou trois auberges à la nourriture acceptable. La population de Grubens n’était pas appréciée pour la qualité de leurs plats en opposition avec ceux de l’ancien royaume de l’Ouest. Ces derniers étaient présents dans toutes les cuisines royales, tous territoires confondus. Ils avaient un don reconnu pour le mélange des épices et les quelques exilés qu’Ens avait recueillis partageaient leur savoir-faire pour le plus grand plaisir de tous. Mais la nourriture ne faisait pas tout. Les boissons participaient également la renommée de la bourgade d’Ens. La bière tenait le haut de l’affiche bien que le thé rose au babeurre ait lui aussi nombreux adeptes.

Là où le calme régnait à Grub, l’agitation définissait Ens. Mais les deux villages caractérisaient à eux deux tout Grubens.

Sur les contreforts de Ens, des grilles ornaient l’arcade d’entrée et laissaient entrevoir la première cour. Cette dernière se trouvait à une vingtaine de minutes de la deuxième bourgade. Après les battants métalliques, la route bleue bifurquait et prenait peu à peu une couleur blanche.

De granit pailleté d’argent, les larges dalles vous menaient jusqu’aux fers forgés monumentaux qui gardaient une porte de chêne. Les murs du troisième rempart étaient faits du même granit que celui de la voie.

Hauts d’une vingtaine de mètres, ils possédaient huit petites tours de garde carrées, chacune d’entre elles étant surmontée d’un brasier. Brûlant toutes les nuits, il servait de repère aux chevaux ailés de Grubens qui devaient voler après la tombée du jour.

Contrairement aux deux autres, la première cour était circulaire. À gauche en entrant et alignées le long des remparts se trouvaient d’un côté les animaleries royales, écuries, porcheries et poulaillers. Tandis que sur le mur opposé, se situaient les demeures des artisans d’art dont les rez-de-chaussée avaient été aménagés en ateliers. C’était dans le fond de cette esplanade, à l’extrémité est du plateau, qu’était sis le donjon.

Lieu de résidence de la famille royale, des conseillers et de quelques nobles, il possédait en réalité trois tours, une zone arborée abritant le jardin de la reine et la cour d’honneur. Les tours, bien que de construction indépendante, étaient collées les unes aux autres. Aucune n’avait la même taille. Si la tour des communs culminait à une trentaine de mètres, la tour du roi s’envolait, elle, au-delà des cinquante mètres. La tour intermédiaire, ou tour du milieu se trouvait entre les deux premières. Toutes trois étaient reliées les unes aux autres par un système complexe d’escaliers tant intérieurs qu’extérieurs couverts.

La reine Erianor y était pour beaucoup si Grubens avait gagné en douceur de vivre malgré la rudesse du climat. Elle avait marqué profondément la vie courante de son empreinte. Elle avait ouvert les portes du pays aux réfugiés d’Erum, sa terre natale, après la dernière guerre des elfes. Ainsi, elle avait su dépasser son rôle de souveraine et fait preuve de bonté.

Apportant un nouvel élan à la culture et à la cuisine, elle en avait même accueilli certains au sein de la Citadelle, donnant ainsi l’exemple. Son attitude avait permis à de nombreuses familles d’exilés de rejoindre les différentes villes du territoire du roi Grégoire. À Plaines-chaudes, les habitants d’Erum s’étaient même transformés en armateurs. Ces anciens bûcherons avaient mis leur expertise du bois au service de la communauté maritime, permettant ainsi l’exploitation de navires presque aussi performants que ceux du pays de Xipes.

La souveraine encourageait son fils, l’actuel Capitaine de la garde royale, à dénicher des artisans lors de ses périples. Elle avait mélangé les us et coutumes des uns et des autres afin de créer ce climat de vie si particulier tant il était chaleureux.

La reine n’était pas ce que l’on pouvait appeler une belle femme. Grande, comme la plupart des habitants originaires d’Erum, elle avait des traits plutôt quelconques. Ses yeux marron étaient de la même couleur que ses cheveux filasses et ne mettaient certainement pas en valeur son visage carré. Elle portait toujours un bandeau autour de sa tête, tenant ses mèches en chignon. Il protégeait surtout ses oreilles du vent ou du froid en fonction de la saison. Erianor était une femme dure, mais tous la respectaient, car elle était juste. Malgré ces caractéristiques physiques, il n’y avait pas de personnes plus distinguées ou plus gracieuses que l’épouse du roi Grégoire.

La reine venait d’appeler Grivas, la nourrice régalienne, lorsque les trompettes se firent entendre, annonçant le retour de son fils. Erianor n’eut pas besoin de la voir pour savoir que la femme aux cheveux argent se trouvait dans les escaliers à cet instant même. Elle l’écouta hurler et supposa que malgré son ordre, elle avait fait demi-tour. De petite taille, un mètre cinquante à peine, ronde et portant le chignon haut, la vieille femme finirait un jour par chuter tant elle avalait les marches sans vraiment les regarder.

Par habitude, la souveraine savait que la domestique entrerait en trombe dans la tour des communs au niveau du quatrième étage et qu’elle prendrait probablement l’escalier intérieur pour rejoindre l’office au premier. Là, elle ordonnerait que les cuisiniers préparent des poulets rôtis accompagnés de pommes de terre aux herbes, thym et romarin de préférence. Ils devraient également se débrouiller pour faire des tartes au citron meringuées même si les agrumes n’étaient pas encore de saison. Elle suivait ce rituel à chaque fois que le Prince Grégory revenait de mission.

La souveraine sourit, se disant qu’elle pourrait attendre un moment avant que Grivas ne se souvienne qu’elle était en chemin pour sa chambre au moment où les trompettes s’étaient mises à retentir.

Une idée en amenant une autre, la reine se demanda comment Gritin, le cuisinier du roi et mari de Grivas, allait faire pour réagir aussi promptement aux ordres de sa dulcinée. La quantité de légumes à éplucher était importante et le temps imparti restreint. Cependant, la suzeraine ne se fit aucun souci, se souvenant qu’elle avait alloué bon nombre d’élèves aux cuisines. Il n’y avait d’ailleurs pas que les commis qu’elle avait envoyés à Gritin. Eren, la fille du Maître-forgeron, y purgeait également sa punition.

Le cuisiner n’aurait donc qu’à faire travailler à tous les apprentis afin de mettre en œuvre un repas digne des soldats qui rentraient enfin chez eux après des mois d’absence.

Les circonstances rappelaient tristement à Erianor pourquoi elle avait dû être si sévère avec la dernière enfant d’Ethias, le Maître-forgeron. La jeune fille s’était battue avec l’un des palefreniers au sujet de Dolmo, le cheval blessé du Prince. Elle était ingérable, non seulement, elle avait accusé l’apprenti écuyer de mal enduire d’onguent la lésion, mais elle l’avait aussi agressée lorsqu’il avait essayé de rééduquer trop tôt son aile.

D’après elle, Dolmo souffrait et cet idiot ne s’en apercevait même pas ! Le garçon d’écurie s’était vexé et avait dit d’Eren qu’elle n’était bonne qu’à nettoyer la paille. Lui ordonnant de ramasser le crottin, il avait reçu un seul coup de poing qui avait marqué son œil de reflets de beurre noir peu ragoûtants. Cela aurait pu passer inaperçu si les autres garçons d’écurie, témoins de la scène, ne s’étaient pas moqués du jeune homme. La rumeur avait pris une telle ampleur que la reine se souvenait avoir été mise au courant de l’incident à peine moins d’une demi-heure après qu’il ait eu lieu.

Erianor n’avait pas pu laisser cet incident de côté. Si elle supposait que le palefrenier avait été suffisamment puni, elle avait par contre appuyé la demande d’Ethias lorsque ce dernier l’avait supplié de blâmer sa fille de façon exemplaire, même si elle avait eu raison. En effet, le Maître des stalles était venu peu de temps après déposer une requête peu commune auprès de sa reine, expliquant que sans l’intervention d’Eren, il ne se serait jamais rendu compte des mauvais soins de l’écuyer.

La souveraine lui avait pourtant demandé que cela restât secret. Elle ne comprenait que trop bien ce père qui regrettait aujourd’hui d’avoir éduqué sa dernière enfant comme si elle avait été son sixième fils. Adorée de ses frères, elle n’en avait toujours fait qu’à sa tête. Plus têtue qu’une mule, elle avait appris, en secret, à manier l’épée avec ses aînés. Capable de faire sortir ses ailes à n’importe quel cheval de Grubens, elle était une cavalière hors du commun, et ce depuis qu’elle avait quatorze ans.

La jeune fille avait des yeux bleus-émeraude à l’instar de ses frères. Cependant, ses iris prenaient des reflets améthyste en fonction de la lumière. Ses cheveux noirs, longs et soyeux étaient en permanence cachés sous un large bonnet. Son visage n’était que rarement visible, car le plus souvent couvert de poussières ou de boue. Enfin, l’absence de poitrine finissait de donner à Eren un air de garçon.

Selon ses ordres, la jeune fille était cantonnée à la corvée de pluche. La reine n’osait imaginer dans quel état Eren se trouvait à cet instant précis. Elle supposait que cette passionnée d’équitation n’avait pas le feu sacré pour la cuisine. De ce fait, il était fort probable que le plat qu’elle détestait le plus au monde devait être les pommes de terre aux herbes. Erianor mit la main devant sa bouche, se retenant de rire en imaginant le monticule de tubercules qui se trouvait actuellement en face de la dernière enfant d’Ethias ainsi que les sueurs froides et ampoules qu’il devait lui donner. Sa tâche lui prendrait des heures et les doigts de la jeune fille lui feraient mal, la reine en était certaine. Eren n’était pas une personne facile, mais elle était droite et travailleuse. Aussi, la souveraine se doutait que les pommes de terre seraient prêtes et lavées, en temps et en heure.

Grivas n’arrivant toujours pas, la suzeraine se dirigea vers les fenêtres qui bordaient son appartement afin de voir si elle pouvait apercevoir le vol de chevaux ailés de retours de mission. Rien. Les hommes seraient fourbus après un tel voyage. Même si Erianor avait eu des nouvelles et même si elle savait que Dalma était la principale raison de la fort longue durée de ce périple, son cœur de mère pleurait l’absence prolongée de son fils adoré. Heureusement, sa fille, la Princesse Griselle, vivait encore au donjon.

La jeune femme avait hérité de la reine ses traits peu gracieux. Elle était d’une nature douce et avait toujours un mot bienveillant pour chacun. De la famille royale, elle devait être la plus solitaire. Aimant la musique, la peinture et la lecture, elle passait de longs après-midi dans sa chambre ou encore dans le jardin de la reine.

Sa mère était informée de la passion secrète de son enfant, les plantes. La souveraine, bien qu’elle ne le lui ait jamais dit, était fière que sa fille en connaisse autant les bénéfices que les dangers. Elle savait que Griselle s’était spécialisée dans les tisanes et avait pris pour cobaye son frère et ses hommes, testant sur eux les bienfaits de ces boissons réparatrices. Si quelques essais avaient été désastreux, conduisant par exemple la garde royale à arborer une couleur de peau verdâtre durant plus d’une semaine ou encore des cheveux violets fluorescents pendant un bon mois, elle avait maintenant ses adeptes.

Le thé de bienvenue était attendu de tous les soldats fourbus. Il leur redonnait de l’énergie et soulageait douleurs et courbatures. Même le roi, sceptique un moment, à juste titre, avait dû reconnaître que ses rhumatismes se portaient mieux depuis qu’il suivait les conseils de sa cadette. Bien que la reine ne soit pas d’accord, il avait, de ce fait, autorisé qu’elle possède un petit jardin dans la deuxième cour.

Les trompettes des guetteurs résonnèrent une seconde fois. Cette fois-ci, Erianor sut que son fils n’allait plus tarder. Elle sonna une de ses suivantes et lui demanda sa cape. Habillée, elle se mit prestement en quête de rallier la chambre de sa fille au sixième étage. La suzeraine espérait rejoindre Griselle avant que cette dernière ne soit partie. Lorsqu’elle entra dans les appartements de la Princesse, elle entendit l’eau qui commençait à frissonner et sentit les herbes de la tisane réparatrice qui se trouvaient déjà au fond d’une grande théière. Elle appela Grivas une fois de plus, personne. Griselle interdite regardait sa mère sans savoir que faire.

La souveraine lui demanda de finir sa mixture et de s’occuper du plateau afin de rejoindre la cour d’honneur au plus vite. La Princesse s’exécuta et descendit ce qu’elle avait préparé pour le retour des soldats.

La reine, sa fille et ses dames de compagnie prirent tout d’abord l’escalier intérieur menant au quatrième où elles rejoignirent la tour des communs par la passerelle Est. Elles accédèrent ensuite au premier palier où l’une des suivantes s’empara du plateau et le laissa aux cuisines afin que le breuvage chaud soit servi aux soldats pendant leur repas.

Au total, une dizaine de femmes toutes tirées à quatre épingles se déplaçaient dans les escaliers intérieurs de la tour du roi. Les bruissements des étoffes accompagnaient leurs pas. Elles donnaient l’impression de glisser plutôt que de marcher. Cette distinction caractérisait non seulement la reine, mais aussi toutes les nobles dames habitant le donjon.

Depuis les derniers paliers extérieurs, la souveraine put voir que les Maîtres d’art étaient tous sortis de leur atelier. Elle leva la tête et observa, quelques secondes, Grivas qui regardait les chevaux se poser les uns après les autres depuis une fenêtre du premier étage de la tour des communs. Ernest, le cinquième fils du Maître-forgeron, était en train d’embrasser ses frères Eliott et Édouard, tout juste arrivés lorsque la reine Erianor, accompagnée de Griselle et de nombreuses femmes, sortait à peine de la tour du roi. La souveraine posa finalement son regard de l’autre côté de la cour où Eren revenait de la porcherie, un seau à la main. Tous levèrent les yeux.

Une vive lumière traversa le ciel. Dalma atterrit dans un battement d’ailes. Le temps sembla s’arrêter l’espace d’un instant. Les hennissements de la jeune jument accompagnèrent les murmures et les onomatopées de surprise qui commentèrent le vol du Prince. Une fois son noble postérieur posait dans le fumier, quelques rires se firent entendre. Puis vint le silence gêné lorsque le Capitaine se releva. La reine se garda bien d’intervenir, souhaitant observer la réaction de son fils. Seul le claquement léger des sabots de Dalma résonnait dans la première cour. Soudain, un hurlement répondit au bruit des fers :

« Dalma, sale carne ! Reviens ici tout de suite, je t’assure que tu vas le regretter !

– Non, mais ça va pas de lui crier dessus ainsi ! Moi je dis que c’est toi qui vas le regretter ! »

Dans un geste ample, un baquet rencontra la tête du Capitaine. Ce dernier s’écroula une nouvelle fois dans les chuchotements des témoins étonnés. La reine scrutait l’héritier du trône camouflé dans l’uniforme de la garde. Elle sourit, imaginant qu’il avait maintenant en plus d’une odeur nauséabonde, un énorme hématome et un affreux mal de crâne. Cela lui servirait de leçon, car même s’il était un enfant généreux, il avait encore beaucoup à apprendre des chevaux ailés.

Ce fut donc stupéfaite, entourée de sa fille et de nombreuses suivantes que la reine Erianor put observer la rencontre étonnante entre Eren et Grégory.


Texte publié par Isabelle , 19 février 2017 à 19h07
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