La menace de la révolte planait sur une nation que la noblesse appauvrissait. Les jours heureux de la capitale de Maar appartenaient à l’histoire, depuis que les Rell avaient établi leur empire.
Durant un siècle, les rênes de la monarchie avaient été tenues d’une poigne de fer adoucie de velours par la tribu Red. Mais l’avènement du roi Henri Rell vint ternir cette réputation. Au cours des trois décennies de son règne décadent, les largesses des courtisans endurcirent le cœur du peuple.
Dans un climat de contestation, s’instaurèrent deux factions politiques. Les partisans de la dynastie royale se heurtèrent à ceux qui réclamaient le retour des Whites au pouvoir. Malgré leurs dirigeants intransigeants et spartiates, jamais Maar n’avait essuyé de conflits sous leur loi.
Pour mettre un terme à cette débâcle, le prince Andy, dernier né d’Henri, orchestra un coup d’État et ravit le trône. L’acte lui aliéna ses quatre frères ainsi que tout sujet favorable à son père. Les nobles à qui profitait le laxisme d’Henri répandirent la rumeur de son illégitimité. Il était honteux que la couronne revienne au fruit adultérin de feu la reine.
Arrosées d’indignation, les fleurs de l’insurrection s’épanouirent. Pour étouffer le soulèvement de la population, le souverain matait d’une main impitoyable tout meneur d’émeutes. Décrets et lois furent promulgués et appliqués à une vitesse indécente. Le nouveau Grand Conseil de la cour œuvrait d’arrache-pied pour museler le chien enragé que devenait le peuple. Le roi Andy put ainsi asseoir sa suprématie. Débuta dès lors un règne sanguin sans nul autre pareil ces trois derniers siècles.
Il se fit appeler Le Grand Red. Le nom de sa tribu acquit le prestige d’un titre royal, tandis que la peur élisait domicile au palais puis dans la capitale. Confrontés à la dictature du benjamin, trois princes prirent la fuite. Le mécontentement des Maarians atteignit son paroxysme lorsqu’il assortit son despotisme d’exubérance.
La royale naissance d’Andy justifiait ses lubies opulentes, et n’en déplaise au peuple, le faste était apanage de rois. Tel était son tribut légitime pour la protection des frontières du royaume contre la convoitise de ses voisins.
L’imminence d’une guerre civile noircissait la toile du destin de Maar. La poudre, sèche, n’attendait plus que l’étincelle qui y mettrait le feu.
Extrait tiré de La Geste des Quatre Royaumes.
« Chapitre Maar ».
◤!◥ N O T E - I M P O R T A N T E ◤!◥
Le résumé n'annonce pas la couleur, mais Héritiers d'Enera est une fiction fantasy homo-érotique.
La romance n'est pas le fil principal de mon intrigue, mais si l'homoromance
n'est pas votre style de préférence, il serait judicieux de passer votre chemin. (^,^)
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