Un jour, pour son 16ème anniversaire, elle réclama un livre illustré de la faune et de la flore. Ces parents lui accordèrent cette faveur qui lui tenait à cœur. A peine le livre entre les mains, Maria le dévorait déjà. Rien que la couverture émoustillait ses sens. C’était une photo d’un Iris couleur lilas, semblable à ses yeux. Continuant à tourner les pages, elle vit la mer, le ciel, les oiseaux. L’image qu’elle grava dans sa mémoire fût celle d’un petit colibri aux ailes bleu en train de butiner un coquelicot. « Quel monde fantastique ! » ce disait-elle « et je ne connais rien de tout ça… » Souffla-t-elle. C’est alors qu’elle entreprit de contacter des médecins afin de trouver un remède ou une façon pour elle de s’exposer aux rayons du soleil sans faiblir ni sentir sa peau se désintégrer à son contacte. Ce fût un long périple et dû subir des centaines de tests pour pouvoir trouver un traitement. Les mois passaient et aucun résultat concluant. Elle désespérait de devoir rester enfermer au creux de la terre à jamais, les médecins également. C’est alors, qu’un an plus tard, l’impossible se produisit.
Le matin de son 17ème anniversaire, elle se réveilla comme à son habitude les cheveux tout ébouriffés et commençait par se rincer le visage à l’eau froide afin de se rafraîchir un peu. Se redressant, fixant son reflet, quelque chose avait changé. Un spasme lui parcourra le corps. De multiple questions se bousculaient dans sa tête : « Comment était-ce arrivé ? Le résultat de l’un des médicaments ? » Elle rapprocha son visage, contemplant le petit reflet rouge, entourant ses pupilles, léger mais visible. Elle resta immobile comme pétrifier par ce regard hardant et irréel. Un autre détail interpella, sur son cou, près de la jugulaire se trouvait une petite marque rose. En se rapprochant, elle distingua une fleur dont le nom lui était devenu familier : une IRIS. Comment cette marque avait pu apparaître ? Aucune réponse ne lui parvenait. Son esprit s’agitait, un déclic, un agacement commençait à monter en elle. Ce fût l’un des premiers sentiments qu’elle ressentie : la frustration.
Elle enfila un jean et un pull noir qui faisait ressortir la pâleur de sa peau. En sortant de la salle de bain, et, en regardant la pièce, elle ne put que constater, encore une fois, le manque de chaleur de celle-ci. Il n’y avait rien qui donnait envie de rester et elle le réalisa enfin ! Comment avait-elle fait pour supporter une telle vie ? S’en doute parce qu’elle n’en connaissait pas d’autre… Tout remuait dans sa tête, les images du ciel, de la nature refaisaient sens cesse surface. Quand sa mère descendit pour lui apporter son petit déjeuné, elle sentie la tension nager dans la pièce.
« Maria ?... Maria !
La jeune fille sortie de ses pensées.
Maman ? Tu es déjà là ?
Uhm oui… Elle semblait mal à l’aise. Tiens ton petit déjeuné. Des pancakes à la framboise et ton jus COC (carotte-orange-citron).
Ah merci ! Tu peux le poser sur la table je le mangerais plus tard… Elle continuait de fixer son livre sans jeter un œil à son plateau, ni à sa mère. Celle-ci, regardait dans le vide, se frottant les mains.
Tu as besoin de quelque chose d’autre ? Maria ne répondit pas. Maria ?
Hein ? Pardon… non merci.
Jane prit une grande bouffée d’air avant de parler.
Ma chérie tu devrais arrêter de regarder se livre… Il…
Vous allez m’interdire de regarder des images ? Cette fois-ci, Maria fixait sa mère si intensément que celle-ci détourna le regard.
Non mais… Tu comprends…
Comprendre quoi ? Si je ne peux la voir de mes propres yeux laissez-moi au moins voir à quoi elle ressemble dans les livres ! Vous ne pouvez pas comprendre toi et papa ! Vous voyez la nature chaque jour à tel point qu’elle est banale à vos yeux mais pas pour moi ! Tu ne sais pas ce que s’est d’être enfermer ici sans fenêtres !
Mais Maria si tu sortais…
Et bien quoi ? Je mourrais… ? Je préférerais ! C’est mieux que de vivre dans cette pièce qui ressemble à une prison ! »
Maria se replongea dans son livre. Jane quant à elle, ne sachant que répondre, sortit de la salle et referma la porte laissant sa fille prisonnière de la terre.
Cette discussion avait échauffé les nerfs de la jeune fille qui maintenant ne pensait qu’à une chose… S’enfuir ! Quitter sa famille ne l’inquiétait pas puis ce qu’elle n’avait jamais eu de réels liens affectifs avec eux, simplement du respect. Ses parents étaient pour elle comme des gardiens, là pour surveiller qu’elle se nourrisse et que son éducation soit correcte. Ils n’avaient jamais exprimé leur amour pour leur fille. Un jour, Maria semblait avoir perçu dans le regard de son père du mépris comme pour un animal bannit d’une meute. Rien ne la retenait ici ! C’était décidé, ce soir, elle s’échapperait de sa cage à ses risques et périls.
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