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Il fait chaud, trop chaud.

J'ai décidé de prendre une semaine de congé dans une station balnéaire près d'un lac, que nous a recommandée un ami de Jon. Oui, c'est avec lui que je suis partie... De toute façon, JD aurait refusé.

Jon est très différent de JD : grand, athlétique, la peau couleur de caramel auquel le soleil prête une teinte ambrée. Encore aujourd'hui, personne ne devinerait qu'il est un spécialiste des réseaux informatiques. Les vieux clichés ont la vie dure. Mais je ne vais pas reprocher à Jon de ne pas s'y conformer : il est très loin d'être désagréable à regarder... et à fréquenter. Est-ce que je dois m'en vouloir de me servir de lui de cette manière ? Après tout, ce n'est pas comme si nous nous étions promis quoi que ce soit de durable ou d'exclusif.

Les premiers jours, j'ai juste pris le temps de vivre ; c'était plaisant de ne rien faire, de se laisser porter, comme si rien n'était grave ou important – à part la température de l'eau et le goût des cocktails. Mais je me suis vite aperçue que lorsqu'on n'avait aucun sujet de préoccupation, l'esprit commençait à tourner en rond.

Et quand le mien tourne en rond, il me ramène invariablement sur JD. L'amour est une drôle de chose : devant Jon, JD ne ferait pas le poids, à part, peut-être, par cette étrange intensité qui réside en lui. Mais c'est elle aussi qui me rend dingue de cet homme.

Oui, vraiment, l'amour est une drôle de chose...

Voilà, je l'ai dit.

Pire encore, je l'ai écrit.

Et pourtant, c'est le dernier aveu que j'aurais voulu faire. Après ce type d'admission, il devient très compliqué de reculer.

Malgré tout, il fallait que je donne le change face à Jon. Les moments passés avec lui étaient plutôt agréables. Nous avons... une grande compatibilité physique. Mais parfois, ça ne suffit pas.

J'ai pris mon temps avant d'aborder la question de son travail... et de cet ami qui avait un problème. Après tout, ce n'est pas si difficile à faire : juste reculer d'un an la phase d'éveil. Même si cela implique que son « autre lui » doit se trouver un nouveau « partenaire ». Mais ce n'est pas inédit.

La première fois, John a tout simplement haussé les épaules, en déclarant que c'était le règlement qui voulait ça et qu'il fallait faire avec : après tout, nous avions tous signé... Mais j'ai découvert un petit détail intéressant. Jon est un grand sentimental et un vrai cœur d'artichaut. Je suis certaine qu'il finira par se laisse fléchir, c'est dans l'ordre des choses. Je dois juste parvenir à sortir JD de mon esprit suffisamment longtemps pour peaufiner mes travaux d'approche.

Je crois que je lancerai pour de bon la question nous serons revenus. Gâcher nos vacances avec une histoire dramatique ne serait pas la meilleure des idées. Alors en attendant, je continue à cultiver notre proximité, à glaner ce que je peux sur son travail et ses relations. Quand je parle de mes propres collègues, c'est assez facile de le conduire sur une piste similaire, un peu plus chaque jour...

Jusqu'à ce que tout se mette en place comme prévu.

Croise les doigts pour moi...