J'ai essayé.
J'ai fait tout ce que je pouvais pour qu'il me regarde, moi, sans la voir, elle.
Sans te voir… toi ?
Bien sûr, ce n'est qu'une supposition, mais à présent qu'elle est entrée dans ma tête, il m'est impossible de l'en extirper.
Au début, je pensais qu’encourager JD à me parler de son amour perdu nous rapprocherait. Je serais la consolatrice, l'épaule compatissante, la main tendue… Mais plus il l'évoque, plus elle est vivante pour lui. Même endormie, cette inconnue me vampirise inconsciemment. L’homme qui l’aime se sert de la force que je lui confère pour la raviver dans son esprit, jusqu'à ce qu'elle l'habite tout entier.
Je la hais.
Mais je me hais plus encore…
On ne peut rompre une amitié comme on rompt une relation amoureuse, du moins pas pour ce genre de raison. Alors, pour poursuivre l’imposture, je continue à voir JD, parce que je suis curieuse, et bizarre, et désespérée. Je veux tellement me prouver que je ne suis pas dépendante de lui que j'ai recommencé à fréquenter Jon. Amitié avec bénéfice. Qui me rappelle avec cruauté que JD et moi n'avons jamais été aussi loin. Non que ce soit un but en soi, mais j'ai l'étrange sentiment que cela scellerait quelque chose entre nous, ou plutôt, que cela ouvrirait une porte en établissant une intimité sur laquelle nous ne pourrions pas revenir.
Je suis toujours moi, tu vois, maladroite et un peu idiote sur les bords. Tout ce que tu ne dois pas être, je suppose.
Pour tout t'avouer, ce n’est pas la seule raison pour laquelle je me suis rapprochée de Jon ; il gère la sécurité informatique de la ville en relation avec des résidents réguliers. Non pas que j'attende quoi que ce soit de lui - je doute qu'on lui laisse la moindre véritable responsabilité. Mais peut-être pourra-t-il me faire rencontrer quelques collègues parmi les « permanents »…
Communiquer avec eux n'est pas interdit.
Il n'est même pas interdit de « fraterniser ».
Tant que cela reste discret et que l'on n'en recueille aucun avantage.
Ce n'est pas comme si je planifiais quoique ce soit, dans l'immédiat, du moins… Mais si je parviens à soutirer à JD le nom de sa promise… et à découvrir le tien, je pourrai au moins vivre avec des certitudes. Je n’en demande pas plus, finalement.
Même si les certitudes pourraient bien me faire dériver, plus encore que l'ignorance…
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