Le temps file...
Pendant la première moitié du mois, je n'ai pas entendu parler de JD. J'ai continué mon travail, je suis sortie avec mes amis, mais il ne s'est rien passé de palpitant.
Ça va être très difficile de l'avouer, mais je ne peux pas reculer...
Le 17 mai, exactement, Bubulle est mort. Je n'ai pu enrayer le mal qui le rongeait ; devant l'aquarium vide, je me demande encore quoi faire. Je pourrais acheter un autre poisson, mais ça ne serait pas Bubulle. Et puis, est-ce que je parviendrais à m'en occuper correctement ?
Je m'en veux ; même si je me dis que j'ai fait tout ce qui était possible. Je n'ai aucun don pour prendre soin des animaux. Des poissons, du moins. Je ne l'ai pas jeté à la poubelle ni dans les toilettes : je l'ai discrètement emporté dans un parc où je l'ai enterré sous un massif de fleurs.
Je suis ensuite rentrée pour mettre l'aquarium hors d'eau ; je me sentais terriblement coupable, au point de m'en rendre malade.
Ce soir-là, j'ai laissé un message à JD, en lui demandant de me rejoindre au Nadir, un bar branché du centre-ville. Je ne voulais pas rester seule...
Je ne pensais pas qu'il répondrait, mais mon téléphone a sonné.
« Tu as dit que tu voulais me voir... ? »
J'ai avalé péniblement ma salive, avant d'avouer :
« Mon poisson est mort. »
Il est resté un long moment silencieux. J'étais persuadée qu'il allait me rire au nez, ou quelque chose comme ça... Mais non.
« C'est d'accord. Rendez-vous ce soir au Nadir. »
Je ne m'y attendais vraiment pas ; je me demandais encore à quoi je dois cette faveur exceptionnelle : un peu d'attachement véritable envers moi ? Un amour profond des poissons ? Mais peu importe, au fond. Nous nous sommes revus, même si je ne croyais pas cela possible après le fiasco du mois précédent.
« Pourquoi moi ? a-t-il demandé. Plutôt qu'un de tes amis ? »
- Je ne sais pas... Sans doute parce que j'ai trouvé bête que nous nous quittions comme ça. Nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous... Je veux dire... »
J'ai haussé les épaules :
« Nous pouvons quand même être amis, tu ne crois pas ? »
C'était sans doute la plus idiote des raisons, mais ça a marché. Il m'a considéré avec gravité :
« Tu penses que tu as besoin de moi ? »
Je ne m'étais pas attendue à cette réponse, mais je dois avouer qu'elle m'a émue.
« J'ai l'impression que tu peux me comprendre mieux que les autres... »
Il a souri :
« Peut-être que moi aussi, j'ai besoin d'une amie... »
Cette réflexion m'a un peu refroidie. Mais c'est déjà un début.
Qu'en penses-tu, Y ?
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