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Frankenstein ou le Prophète Ressuscité
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tome 2, Chapitre 3 « Des Choses Humaines, si Humaines » tome 2, Chapitre 3

« L’insensé reconnaissant sa folie est, en vérité, sage. Mais l’insensé qui se croit sage est vraiment fou. »

Bouddha

Folie ! Ce n’était que folie de ma part, mais la graine était là et elle a grandi. Je sens ses racines qui plongent dans mon cœur et l’étreignent ; l’homme peut tuer le porteur, mais non l’idée. Poussée dans mes retranchements, j’avais cédé face à son désespoir. Bien sûr, je ne lui promettais rien, cependant que je savais qu’il n’en serait rien et que je la sauverai.

Je la revois, le visage pâle comme de la porcelaine, emmitouflée dans un large manteau de laine. Nous étions en plein été et, malgré la chaleur presque étouffante, ses lèvres avaient pris les couleurs de l’hiver, le sang figé dans ses veines. Dans sa poitrine, son cœur ne bat plus, ou si peu. Presque sans force, elle tendait vers moi sa main menue, tandis que sa mère pleurait toutes les larmes de son corps. Alors je la revois, encore enfant rieuse, heureuse avec cette ombre qui pareille à un voile obscur l’enveloppait peu à peu. À côté d’elle, son père, les mains nouées me fixent d’un air suppliant. N’étais-je point savant émérite ? N’avais-je point expérimenté des thérapies audacieuses qui ont eu pour bénéfices de prolonger la vie d’organismes inférieurs et supérieurs ?

En mon sein, deux esprits s’affrontaient, deux facettes du même homme, le fou et le sage ; en fait deux noms pour une même personne. Depuis longtemps ma décision avait été prise ; ce voile ombrageux sur ses yeux, je l’avais vu et je n’ignorai rien de sa signification. Quatre ans, cinq ans tout au plus, la charmante enfant aurait-elle vécu. Aussi quand sa mère s’en vint me trouver, je conçus une joie féroce qui obscurcira à jamais mes pensées et altérera tout autant mon jugement.

« Sângele e viața, iar eu o am pe a mea. Sângele e cheia la cufărul încuiat al morții. »

Ces mots me hantèrent longtemps ; à présent que j’en avais l’occasion, j’allais mettre en œuvre le fruit de mes recherches passées. Hélas, comment aurais-je pu deviner à quelle destinée je la condamnais, alors même qu’elle était ma condition ? Maintenant que j’avais accepté, il m’était impossible de reculer. Désormais que le remord m’étreint, m’appartient-il d’interférer avec sa destinée, la sauver contre son gré ? Non ! Aujourd’hui, je puis l’affirmer et ce fut une erreur que d’avoir pris ma décision dans la confusion et sous le coup de mes émotions. C’est ainsi que j’appris ce jour-là une cruelle leçon quand, ces yeux plongés dans les miens, elle me supplia de mettre un terme à sa vie

. « Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort » affirme Nietzsche dans le Crépuscule des Idoles. Alors qu’il en soit ainsi ! De la même manière que la petite clé dorée fut irrémédiablement tachée du sang de ses épouses défuntes, mes mains le sont désormais du sang de ma nièce. Par moi, elle surmonta sa maladie, par moi elle périt.

Un jour, peut-être me pardonnerai-je… peut-être.

Journal de H.F.

Le 27 juin 1901

Sa peau sous ses lèvres a la saveur du rêve ; un rêve de chair et de fer. Corps contre corps, ses bras l’enlacent, ses mains le caressent, ses doigts l’explorent. Passif, il ne se retourne même pas, lascif, il rejette sa tête en arrière ; son regard croise celui de l’homme qui, ce soir, est son amant.

— Pourquoi fais-tu cela ? murmure-t-il, cependant qu’il refrène sa nature véritable.

Mais son compagnon ne lui répond pas et l’embrasse. Les paupières closes, il oublie ses peurs, ses angoisses ; ses interrogations. Les mains agrippées aux pans de tissu, il aperçoit par l’embrasure son reflet fondu dans les cieux d’une ville tentaculaire.

— Tu ne devrais pas… soupire-t-il entre deux étreintes.

— Pourquoi ? ronronne-t-il soudain, comme, tout sourire, il enlace de ses bras puissants, son corps en apparence fragile.

Chair contre chair, sueurs mêlées, allongé sur le lit et dévêtu, Franz s’abîme dans la contemplation de l’obscurité. Étendu, près de lui, Achille, l’observe depuis son demi-sommeil, un sourire aux lèvres. De l’index, il pointe sa veste jetée à la diable sur le dossier d’un vieux fauteuil en osier.

*

Sur le pare-brise, les gouttes d’eau s’écrasent avec un bruit presque écœurant. Lourdes, grasses, elles laissent derrière elle de larges empreintes noirâtres que l’essuie-glace balaye avec difficulté. Dans le rétroviseur, il aperçoit une voiture qui déboîte, le clignotant enclenché au dernier moment ; il lève le pied de la pédale d’accélérateur. Autour de lui, le flot des images ralentit, tandis que la berline le dépasse. Monstre chromé, habillé de gris, elle semble flotter au-dessus – des eaux ruisselantes, cependant qu’elle n’en finit pas de s’allonger. Soudain, ce ne sont plus que deux tâches carmins dans le lointain, tandis que file sous ses yeux une bande de motards, toutes sirènes hurlantes, dont les engins tracent dans l’écume bitumeuse un sillon liquide. Il peste ; à côté de lui, sa passagère lui jette un regard noir. Une pensée se forme dans son esprit, ses lèvres s’entrouvrent, puis se referment aussitôt ; il s’interroge. Pendant ce temps, les balais de téflon poursuivent, inlassables, leur inutile tache alors que s’accumulent sur la vitre les traînées noirâtres.

Noir comme la nuit qui semble ne jamais vouloir finir, noir comme la ville consumée par la laideur et par le vice. Dans le ciel couleur plomb, le soleil se terre tandis que se déversent sur la cité les cataractes d’une eau grise et poisseuse. Égarée sur sa table de travail, une enveloppe de papier kraft scellé à la cire a été déposée quelques heures plus tôt. Appuyé contre le cadre de la fenêtre, il observe le non-être, les files de véhicules qui paressent dans les rues, les silhouettes aux faces crayeuses qui déambulent. Dernier bureau au fond à droite, au dernier étage de ce qui fut un jour un corps prestigieux. Punaisé aux murs, des portraits, des affiches de vieux films aux tons passés et délavés, sur une étagère, une pile de vielles bandes dessinées de science-fiction aux noms improbables : Loan Sloane, l’Incal, Métal Hurlant, Les aventures de Gazoline, Arzach, la Saison de la Coulœuvre, La Femme Piège, Le Piège Diabolique, Transperceneige, à côté d’anciennes galettes de vinyles dont les couleurs criardes lui rappellent celle d’une époque oubliée, le Power Flower. Les yeuxpochettes dans le vague, il plonge la main dans la poche de son pantalon et en sort un vieux jeu de clés ; un vieux jeu de clés aux éclats mordorés. Entre ses doigts, le métal semble glacial alors même que les radiateurs cassés surchauffent. Négligent, un sourire las peint sur les lèvres, il marque un instant d’hésitation, puis s’avance vers la porte, avant d’enfoncer l’une des tiges d’acier dans la gâche de l’antique verrou ; pied de nez d’un temps oublié à un futur aseptisé ; son poing heurte le chambranle.

Devant ses yeux, la gueule noire du tunnel grossit, grandit de plus en plus à mesure qu’elle avale le flot ininterrompu des véhicules anonymes. Dans l’habitacle, les haut-parleurs diffusent en sourdine une musique au rythme syncopé et entrecoupé.

— Pourquoi est-ce que tu ne desserres pas les dents ? Tu aurais pu faire preuve de plus de chaleur, tu ne crois pas.

Il eut pu. En effet, il eut pu ; il n’y arrivait pas. Maladroit, il tentait chaque fois de se recomposer un masque plus aimable, mais ses traits s’affaissaient aussitôt et redevenaient ce qu’ils étaient, ceux d’un visage désabusé et sceptique, dont le sourire affiché n’était là que pour donner le change.

— Peut-être.

Mais les mots ne sortent pas. Concentré sur le défilement de l’asphalte, il garde le silence tandis que se rapproche toujours un peu plus menaçante la béance vorace. Sur le pare-brise, les gouttes rebondissent cependant que la pluie redouble d’intensité, noyant sous ses flots poisseux le paysage urbain. Au loin, il aperçoit la silhouette ombrageuse de la dame de fer, dont la pointe oscille avec violence. Bientôt, il ne la verra plus, elle cessera d’exister le temps d’une disparition.

— Qu’est-ce qui te déplaît ainsi ? insiste sa passagère.

Les paupières étrécies, il se souvient des techniciens baignés dans la lueur bleutée et glacée de la salle de fécondation, les yeux rivés sur leur microscope. Leurs gestes sont sûrs, précis ; mécaniques, désincarnés ; vie réifiée et artificialisée. Quelque chose se brise dans son cœur ; il sent le grain de sable qui entrave la bonne marche de sa routine, en même que le regard appuyé de cette femme aux prunelles d’acier. Devant lui, deux feux écarlates s’illuminent soudain. Ses pieds réagissent, son esprit non ; il écrase la pédale de frein. Contre sa poitrine, un ruban de fibre synthétique se tend et le heurte ; il a le souffle coupé. À côté de lui, une femme le fixe furibarde tandis que son index pointe la voiture encastrée dans le rail de sécurité. Ventre à l’air, la tôle pliée, froissée, déstructurée, elle a glissé sur la chaussée détrempée. Un flot blanc et vaporeux s’échappe d’un tuyau éventré sur lequel viennent se fracasser les eaux glacées du firmament. Gelée par l’hydrogène liquéfié, la pluie se fige en mince rideau bleuté, percé par les gouttes nouvelles, cependant qu’il croît à mesure que le gaz s’enfuit.

— Je ne sais pas… murmure-t-il, étranger à ses propres paroles. Appelle ça l’instinct du flic.

Déjà, il entend les sirènes hurlantes des pompiers et des ambulances. Autour d’eux le temps s’est arrêté, la scène suspendue. Dans l’atmosphère les molécules de dihydrogène achèvent de se disperser, sous les regards fascinés de ses spectateurs émerveillés, presque oublieux du danger.

Frénétique, sa main fouille dans sa poche jusqu’à sentir sous ses doigts un petit carré de papier buvard collé contre le tissu. La clé toujours enfoncée dans la serrure, il l’ôte avec une lenteur toute calculée. Le bout de métal à hauteur de son visage, il sourit cependant que sur sa langue l’acide diffuse dans sa circulation sanguine. Négligent, il se détourne ; personne n’ouvrira sa porte ; personne n’y frappera non plus. Il est, à la manière de ces antiques mannequins de cire, glissés derrière quelques méchantes verrières, une relique. Les pieds balancés sur son bureau, avachi dans son fauteuil, il s’est emparé de l’épaisse enveloppe en papier kraft ; déchirée, le sceau brisé, un lambeau de brun pend lamentablement.

À l’attention de l’inspecteur Defrosse

Strictement confidentielle

Comme lui, Achille ressemble à une relique tout droit sortie d’un passé pas si éloigné. Penché en arrière, il tend le bras, puis l’index qui enfonce le bouton noir d’une vielle platine déniché au marché aux puces de Saint-Ouen.

There's a killer on the road

His brain is squirmin' like a toad

Take a long holiday

Let your children play

If you give this man a ride, sweet family will die

— Killer on the road, fredonne-t-il, la tête toujours en arrière, les yeux fixés sur le plafond coloré par les flammes du levant. Bientôt, ses synapses se gorgeront des molécules d’acide lysergique et il délirera.

Balançant ses bras d’arrière en avant, il se redresse et s’empare du contenu de l’enveloppe ; une liasse de documents reliés dans un carton couvert de poussière, d’entre lesquels s’échappe un minuscule carré de plastique gris, de la taille d’une boîte d’allumettes.

Étendu sur la table en acier, le corps est dissimulé sous un drap blanc qui en détoure les formes. Translucide, il devine les sillons tracés dans la chair ; à côté une scie à air comprimé attend qu’une main experte s’en vienne la manier ; plus loin c’est un appareil photographique et son objectif achevé par une large bonnette en plastique, enveloppé dans un sac transparent. Posée dans un haricot en acier, une étrange bille noire brille dans la clarté crue des plafonniers ; un peu de sang coagulé accompagné d’éclats d’os forme une flaque brunâtre au fond du récipient.

— Tu crois que tu pourras en tirer quelque chose ?

La main gantée, il effleure du bout de l’index la boule inerte.

— Peut-être, lance-t-il, le sourire aux lèvres.

Le visage éclairé par les hoquets lumineux de son écran, Achille pianote à vive allure sur son clavier, le regard fixe.

You know that it would be untrue

You know that I would be a liar

If I was to say to you

Girl, we couldn't get much higher

— Come on baby, light my fire. Come on baby, light my fire, fredonne Franz, tout en se déhanchant, les yeux tournés vers une boule à paillettes imaginaires.

Debout, il danse au rythme de l’orgue, cependant que ronronne un rétroprojecteur, dont l’intérieur scintille, tandis que sur le mur apparaissent des choses féeriques et psychédéliques. Ombres blanches, lumière noire, les murs de l’institut défilent, silencieux et anonymes. À la manière de l’un de ses vieux films des années dix, 1910 ; les gestes sont saccadés, les contrastes saturés. Soudain, une silhouette aux contours flous se glisse dans le fond. Elle ne l’a pas vu, car elle se faufile dans un couloir situé à l’opposé, avant de s’éclipser. Fondu noir, la scène reprend quelques minutes plus tard ; douze pour être exact, s’il s’en tient à l’annonce apparue quelques secondes auparavant ; Max secoue la tête, navré et amusé. Les images défilent de nouveau, muettes et anonymes. Soudain, une ombre jaillit d’entre les murs, éphémère ; c’est à peine s’il en aperçoit les contours comme la projection se trouble tout à coup, remplacée par un agrandi grotesque et démesuré du visage entrevu. Dissimulé sous une large capuche, il n’en tirera rien, sinon la vision confuse d’une figure plongé dans les ombres. Déconcerté, il revient de quelques secondes en arrière et observe la démarche de cette silhouette dont le pas alerte trahit sa parfaite connaissance des lieux.

Une neige grisâtre s’abat sur le pare-brise que les essuie-glaces poussifs n’arrivent plus à balayer, collés qu’ils sont à la paroi vitrée. Dehors, le capitaine de la brigade d’intervention lance des ordres dans un mégaphone tandis que des hommes en combinaison ignifugée isolante se faufilent en direction du véhicule accidenté. D’une main molle, il coupe le va-et-vient, devenu inutile, des tiges caoutchoutées. Nerveuse, sa femme se tord dans son siège, cependant qu’il lui semble sentir le froid envahir l’habitacle. Mais ce n’est qu’une hallucination, elle le sait, car ils sont bien trop loin du réservoir éventré, qui répand toujours son souffle de mort autour de lui.

*

Cette nuit, étrangement le fond de l’air est frais, presque trop en regard de la touffeur accablante de la journée. Vêtu d’un takakat indigo, il a ôté le taguelmoust qui lui couvre la tête ; en face son compagnon en a fait autant. À l’horizon, il aperçoit les reflets de la lune dans la mer agitée par la brise nocturne, cependant que le ressac des flots sur la plage le berce.

— À quoi pensez-vous, Franz ?

Debout, celui-ci lui tourne le dos.

— Je ne sais pas ; peut-être le chemin emprunté. Ce cheminement qui nous conduit tous deux ici, dans ce coin de désert perdu, sur une côte déchiquetée, attendant qu’un pêcheur vienne nous chercher.

Soudain, le vent se lève et ébouriffe ses cheveux couleur jais. Silencieux, il se retourne ; dans ses yeux, se reflètent les échos d’une vie dépassée, les visions d’un monde déjà oublié.

— Ou peut-être la réponse à la question que vous m’avez posée la veille, soupire-t-il, un sourire entendu sur les lèvres. Que ferai-je si j’avais l’éternité devant moi ? Je crois que je voyagerai. Non pour découvrir de nouvelles personnes, de nouveau lieu, ou goûter de nouvelles saveurs, seulement pour regarder le sentier, observé les bas-côtés, tous ces instants qui filent sans raison aucune et que nous occultons. L’important n’est pas tant de se rendre d’un point à un autre, que le chemin que l’on emprunte pour l’accomplir. Sans doute un point de vue pas si différent du vôtre, docteur.

— Oui.

Ses joues se gonflent, puis se relâchent, expulsant cette affirmation comme il le ferait d’un corps étranger. Au loin, une minuscule silhouette se découpe, éclairée par la lune pleine, une felouque dont la voile enfle par instant, puis retombe. À son bord, il aperçoit l’ombre du pêcheur qui balance son filet dans l’océan. Qu’en remontera-t-il ? Du poisson ? Du poison ? Ou bien, l’une de ces jarres contenant un génie puni et colérique.

— Connaissez-vous la fable du pêcheur et du génie, Franz ?

Derrière lui, son compagnon acquiesce d’un hochement de tête.

— Pourquoi cette question ?

D’une main, il ramasse une poignée de sable fin et souffle dessus. Dispersés dans les airs, les grains s’envolent, emportés par les vents du large.

— Je ne sais pas. Je vois ce pêcheur, au loin sur sa felouque, et je l’imagine remontant à la surface d’un vase de cuivre d’où s’échapperait un djinn qui, ayant ruminé sa vengeance, lui proposerait un marché qu’il ne saurait refuser, plutôt que de lui demander comment il souhaiterait mourir. Ensuite, au lieu de mourir, le pêcheur serait gardé en vie par le djinn afin que, chaque jour qui passe, il puisse contempler les conséquences de son choix, ou de son errement.

Les yeux plissés, il fixe l’embarcation, immobile sur la ligne d’horizon.

Un chiffon entre les doigts, il passe un dernier coup sur le comptoir, dont la surface polie lui renvoie son reflet lisse. À sa gauche, Hyo-jin range les verres d’une main distraite ; ils n’ouvriront que dans deux heures.

— Pourquoi sommes-nous ici, Hugo ? Je pensais que tu aurais préféré t’éloigner quelque temps encore.

Son geste suspendu, il pose une main sur le poignet frêle de sa compagne.

— Peut-être pour ne pas oublier, Hyo-jin. Elles sont si nombreuses encore…

Sous la peau ; il sent ses muscles souples et puissants se tendre, cependant que des larmes roulent sur ses joues.

— Oui, soupire-t-elle.

— Mais tu n’es pas seul, Hugo. Ne l’oublie pas, ajoute-t-elle en déposant un baiser sur ses lèvres.


Texte publié par Diogene, 31 mai 2020 à 11h56
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