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tome 1, Chapitre 16 « 21 rue Lesueur » tome 1, Chapitre 16

Ombre trouble du vaisseau fantôme

Qui, lorsque l’ordre, se brouille et s’embrouille

Ombre double de la messe atome

Qui, lorsque l’ordre, s’efface et embrasse

Passé Trouble, Sceaux, 1939, A.E.

Paris, matin du 25 octobre 2014

Sur un lit de braises chaudes au creux d’une cheminée, Loki se repose.

– Loki, il paraît qu’il est impoli de ne pas remettre les affaires où elles se trouvent. Je vais au Louvre.

Alexandre fend de sa main le vide et ouvre une brèche dans le tissu de Ténèbres.

– Ah, je crois que j’ai pris un peu d’avance, autre moi, souffle-t-il lorsqu’il aperçoit une silhouette familière.

Lui-même, écho de son passé qui marche vers la vitrine d’où il extrait le précieux jeu d’échecs, avant de repartir dans la faille qui se referme derrière lui. Alexandre sourit, entre ses mains gît l’échiquier inoffensif, désormais libéré de son maléfice. Alors qu’il s’apprête à le ranger dans son écrin de verre, un bruit de pas étouffé lui parvient. C’est un gardien qui surgit de la nuit, l’œil vif et aux aguets malgré l’heure tardive.

– Ah, puisqu’il en est ainsi, soupire-t-il.

Il se cache derrière un pilier plongé dans l’ombre et guette l’arrivée de l’individu qui s’approche. Quelques secondes encore et il est là. C’est une femme.

– Tempus Incerto, murmure Alexandre.

La gardienne se fige, tiraillée entre deux temps.

– Toutes mes excuses, madame.

Alexandre passe devant la femme suspendue, puis remet à sa place la précieuse relique.

– Au revoir Achronos, songe-t-il en refermant la vitrine, avant de s’enfuir dans la nuit rejoindre Loki, heureux du chemin qu’il emprunte.

Dans sa poche, il détient le cadeau d’Alvaro : un très vieux jeu de tarot, qui sera désormais sa boussole pour guider les âmes de ceux qui le solliciteront.

– Tempus Solvi.

La pièce bascule dans un battement nouveau et le renvoie en cette nuit si étrange, juste au moment où Loki s’élève de ses cendres. Alexandre le prend entre ses mains et époussette la poussière grise qui couvre son ramage dans le foyer de sa cheminée.

– Que dirais-tu d’une promenade tout à l’heure pour profiter du levant ?

– Excellente idée ! De toute façon, il n’y a rien que nous puissions faire d’autre.

– Non, ajoute sombrement Alexandre. Néanmoins ne nous laissons pas abattre, j’ai promis à Alvaro de veiller sur lui, comme lui dans la dimension onirique.

************************

– Les Kamis, Henri-kun.

Ce sont les derniers mots qui lui parviennent de ce rêve.

– Top, top, top, Europe Culture, il est sept heures. Les informations, Günther Sakharov.

Un juron plus tard à l’encontre de son radio-réveil qui a brisé son élan onirique, Henri rabat avec rage la couette sur sa tête dans le vain espoir de retrouver un peu de sommeil. Hélas sa main en décide d’une toute autre manière et sort en se trémoussant du lit à la recherche d’un volumineux oreiller, qui atterrit bientôt sur le haut-parleur et étouffe la voix. À peine referme-t-il ses paupières qu’un air de trompette et de rose panthère joue à côté de lui.

– Meuh, meuh, grommelle-t-il, la figure enfoncée dans son oreiller.

Son bras se tortille, avance, recule, heurte le chevet, pour enfin se saisir de son téléphone :

Reposez-vous Henri. Je passe vous prendre à neuf heures. Bréjac.

Henri s’essaie à écrire une réponse au commissaire, mais ses doigts glissent, se chevauchent, se croisent, se brouillent tant et si bien qu’il n’envoie qu’un seul mot – nfsdj –, puis s’effondre et rejoint Morphée. Quand il émerge, une heure s’est écoulée et, malgré une fatigue persistante, il se force à se tirer du lit pour se jeter dans la cabine de douche après avoir éparpillé ses vêtements. Cinq minutes plus tard, il en sort dans une atmosphère embuée, une serviette autour de la taille. Dans le miroir qu’il a essuyé avec soin, il contemple son visage couvert de mousse blanche, d’où s’approche une lame d’argent. Le rasoir glisse sur la joue et une neige salie de noir tombe à gros flocons dans la mare du lavabo. Il passe une main sur la peau à la recherche de menues imperfections, qu’il exécute du tranchant de la lame. Satisfait, il se sèche et s’habille. Sans y prendre garde, il enfile les premières affaires qu’il a sous la main. L’accord des couleurs n’était peut-être pas très heureux, mais son regard est bien trop embrumé pour qu’il puisse s’en rendre compte.

Ce n’est pas le thé qu’il fait infuser qui le réveille, pas plus que la pomme qu’il découpe en quartiers pour accompagner ses tartines beurrées. Tandis qu’il en mâchonne un, il laisse son esprit vagabonder dans ses souvenirs de la nuit. Soudain ses yeux s’arrêtent sur cette carte. Étrange, il sait qu’il n’a presque pas touché à ses affaires ; pourtant, elle est là, trônant seul sur une étagère dépouillée, mais la figure mutine d’une demoiselle en plein désarroi s’y superpose et chasse la réminiscence. Il n’est pas arrivé depuis deux jours que, déjà, il affronte ses questions.

– Ah ! Peste ! soupire-t-il.

À la fin, il attrape un disque et des chants polyphoniques jaillissent des enceintes de sa chaîne tandis qu’il achève de manger son petit déjeuner. Soudain son téléphone stridule ; sur l’écran s’affiche un Charles miniature.

– Bonjour commissaire. Je m’habille et je vous rejoins.

– Je vous attends au pied de votre immeuble, Henri, pépie le minuscule Charles.

– Merci.

Henri raccroche avec un sentiment d’étrangeté logé dans le cœur. Quelques minutes plus tard, il prend place dans la Fantômas.

– Bonjour Henri, lui lance Charles en lui serrant avec vigueur la main. Comment vous sentez-vous ? Veuillez me pardonner pour hier soir, j’ignorais que vous réagiriez de cette manière.

– Oh, je ne vous en tiens pas gré, puis tout est encore un peu confus. Cependant, je désire vous remercier pour le rêve insolite de cette nuit, même si j’ai la sensation de ne pas me souvenir de tout.

Les yeux rivés sur la route, Charles sourit :

– Vous m’en voyez ravi. Connaissez-vous ce vieux film, l’Assassin habite au 21, de Henri Georges Glouzot ?

– Heu, oui. Je me rappelle avoir eu l’occasion de l’étudier au cours d’un séminaire de psychologie criminelle. Notre maître de conférences nous avait expliqué qu’il était adapté d’un livre du même nom, lui-même fondé sur des faits historiques et non fictionnels. Un excellent film, par ailleurs.

– En effet. Pour ne rien vous cacher, je vous emmène chez lui.

– Chez le réalisateur ? Mais il est décédé il y a plusieurs dizaines d’années de cela ! Qu’irions-nous faire au domicile d’une mort aussi illustre ?

Charles éclate de rire, puis se reprend :

– Pardon, je ne parlais pas de ce pauvre Glouzot – paix à son imagination –, mais de l’assassin ou du moins du lieu où il a commis une partie de ses crimes.

En entendant cela, Henri blêmit et bredouille d’une voix blanche, où pointe néanmoins l’excitation :

– Nous… nous nous rendons au… au 21, rue Lesueur ? Là, où vécut le docteur Petiot ?

– Oui ! Un truc insolite, surréaliste même. À croire que l’on cherche à nous faire un trait d’humour noir, macabre, en forme de clin d’œil à ce sinistre docteur.

– Qu’insinuez-vous, commissaire ?

Ce dernier s’apprête à lui répondre quand un piéton distrait traverse soudain la rue Loriston, obligeant Charles à piler.

– Nom d’un homéotéleute à turlute ! Est-il tête-en-l’air ou suicidaire ? Vous allez bien, Morcandier ?

– Oui, oui. Rien de mal commissaire. Mais où est-il passé ?

– Comment cela, où est-il passé ? Il…

Toutefois, il n’achève pas sa phrase, car devant eux ne s’offre qu’une rue déserte et vierge de toute présence.

– Je… je… euh. Vous l’avez vu comme moi… comme je vous vois, Verandier.

Henri, pâle, confirme :

– Ab… absolument commissaire… Est-ce… que… euh…

– Non, je crois que c’est inutile pour le moment. Nous… nous rediscuterons de cela plus tard.

Encore troublés par cette apparition, ils repartent en direction de l’avenue des Champs, puis de la Grande Armée.

– Était-ce vraiment lui ? Non, je dois faire erreur. C’est impossible.

– Vous disiez quelque chose, commissaire ?

– Oh, euh, non ! Revenons à nos moutons, ou plutôt notre étrange docteur Petiot.

La Fantômas remonte les quais à un train de sénateur. Au loin Henri aperçoit la Tour Pointue, Notre-Dame, la gare d’Orsay – devenue musée visionnaire –, et la Tour de l’ingénieur Eiffel. Il est ailleurs ; il n’écoute que d’une oreille ce que lui explique le commissaire, troublé par leur rencontre avec la fugitive apparition. Malgré tout, l’évocation de la Grande Guerre le ramène à une réalité plus terre à terre.

– … Or ce brave docteur Petiot avait si bel et bien simulé sa folie qu’il fut dispensé de service militaire. A la même époque les tensions montaient entre les deux empires. Ainsi lorsque le conflit éclata en 1933, il tenait un cabinet médical au 21 rue Lesueur. Il soignait les gens et offrait même des consultations gratuites à ceux qui étaient sans le sou. Néanmoins, il se livrait également à un commerce de tout autre nature. Avez-vous déjà eu connaissance du réseau clandestin d’évasion Flytox ?

– Il me semble. Je crois en avoir entendu parler au détour d’une émission de radio un samedi après-midi sur Europe-Inter.

– Je vois que nous avons en commun un goût certain pour les mystères de l’Histoire, Rendez-vous avec Y, n’est-ce pas ?

– Ah, mais oui. Hélas, je crains de n’avoir quelques lacunes à ce sujet.

Comme ils empruntent le pont Alexandre III, Charles poursuit :

– Le réseau Flytox était une filière d’évasion pour les déserteurs, nombreux pendant ce conflit, du moins ainsi le présentait notre cher docteur. Il proposait aux malheureux, moyennant finance, un long voyage vers l’Amérique du Sud neutre à l’époque, d’où aucun ne revint. Bien sûr, en cette période troublée les familles ne s’alarmèrent pas, d’autant qu’elles recevaient des lettres rassurantes. Il aurait persévéré longtemps dans son funeste commerce. La guerre faisait rage et le rapatriement des corps depuis la frontière indienne était des plus délicats. En fait s’il fut pris, ce ne fut que par un extraordinaire concours de circonstances.

– Si je me souviens, ce sont ses voisins qui ont donné l’alerte suite à la présence de fumées grasses et pestilentielles.

– En effet. Néanmoins, les faits sont plus rocambolesques encore. À la fin de la guerre Petiot s’éclipsa, car les services secrets le surveillaient de près. En son absence plusieurs chefs de la pègre parisienne, qui avaient naguère eu recours à ses talents d’escamoteur, déposèrent dans son appartement plusieurs cadavres. Seulement, ce n’était pas avec le vieux calorifère qu’il avait installé dans sa cave qu’il serait en mesure de les incinérer. Son frère lui livra donc des centaines de kilos de chaux vives pour dissoudre les corps. Hélas, le processus de décomposition était déjà engagé, il lui fallut se débarrasser au plus vite de ses encombrants colis. Il commença un laborieux travail de dépeçage qu’il aura mené jusqu’à son arrestation. Le jour où la police perquisitionna à son domicile, les agents dénombrèrent plusieurs dizaines de cadavres dans la cave, des corps démembrés et des ossements dans les cendres. Savez-vous que l’on n’a jamais déterminé avec certitude comment il avait procédé pour les autres ? À son procès, à l’adresse de l’avocat général, il déclare : « Je suis un voyageur qui emporte ses bagages ». Le jour de son exécution, il prononcera ces paroles à l’un de ses bourreaux : « ce ne sera pas joli. » Étrange personnage que ce médecin, que l’on surnommera docteur Satan. Et, j’ignore s’il s’agit ou non d’une coïncidence, mais j’ai l’impression que l’histoire se répète.

– Comment cela, commissaire ? Vous voulez dire un écho ou un balbutiement ?

– Oui, un balbutiement, un bégaiement, oui ! Vous avez trouvé le mot juste. Bon, ce matin, un homme du nom de Ferdinand Lamassin a appelé le commissariat du XVIe arrondissement. Il venait rendre visite à un certain Lucien Bartelloni et, comme il n’obtenait pas de réponse de sa part, a ouvert la porte de son atelier, car il possédait lui-même un jeu de clé des lieux. Néanmoins, il n’a pas eu besoin de s’introduire pour comprendre : une odeur fétide, « mélange de pourriture sanglante et merdeuse, où macérait la chair putride et liquéfiée », flottait dans la pièce.

Comme Henri esquisse un haut-le-cœur, Charles ajoute :

– Je ne fais que rapporter ses propos. Mais passons. Ce jeune homme ferme en toute hâte la porte et appelle la police.

– En quoi cela nous concerne-t-il ?

La mine de Charles s’assombrit :

– On a découvert là-bas les restes d’un visage presque momifié, s’exclame-t-il en pilant – la signalisation vient de virer au rouge. Nom d’un oxymoron militant ! Griller un feu et puis quoi encore !

Il se tourne vers Henri dont le teint oscille entre l’ivoire et le vert pomme, agrippé à la poignée au-dessus de la fenêtre.

– Navré mon garçon. J’ai tendance à m’emporter à certains propos.

– Aucun mal, commissaire. Je prends juste bonne note des sujets à esquiver. Si je vous suis, nous nous rendons au 21 rue Lesueur, où aurait été retrouvé l’assassin de la victime dont le corps a été découvert la veille aux Archives ?

– Selon toute vraisemblance, oui. Hélas, je crains que nous ne soyons face à une nouvelle impossibilité physique et physiologique, semblable à celle d’hier. Enfin, c’est ce que Camille sous-entendait dans son message de ce matin.

– Une anomalie dans la décomposition du cadavre ?

– Oui, marmonne Charles dont les idées se teintent de noir.

Il s’engage sur la place de l’Étoile, où trône le monumental Arc de Triomphe ainsi que les deux flammes des soldats inconnus, symbole de la réconciliation des deux empires. Alors qu’il esquive avec habilité les voitures qui circulent dans le ballet mécanique, Henri hésite. Après qu’ils eurent emprunté l’avenue de la Grande Armée, il aperçoit la bouche de la station de métro Argentine.

– Commissaire, puis-je vous poser une question ? demande-t-il avec brusquerie ce dernier.

Au même instant, ils se rabattent pour tourner dans la rue Lesueur et manquent de heurter une voiture sortant d’une place.

– Bon sang de bon chic ! Henri, prenez l’immatriculation de cet olibrius, je le transmettrai à la brigade routière. Et euh, oui bien sûr. Que vouliez-vous savoir ?

Un carnet à la main, Henri griffonne avec fébrilité les numéros qui figurent sur la plaque, qu’il entre ensuite dans le petit ordinateur incrusté dans la façade.

– Commissaire. Cet homme, que nous avons failli renverser tout à l’heure au pont Alexandre III, il m’a semblé que vous le connaissiez…

Lugubre, Charles se rembrunit. Il gare sa Fantômas, puis se tourne vers un Henri à l’expression effarée, sur lequel il pointe un regard encore plus féroce que celui d’un dragon affamé. Effrayé, ce dernier recule en sursaut. Surpris, Charles prend soudain conscience de la situation et libère d’un coup toute la tension accumulée.

– Ah, excusez-moi Mirambier, j’ai eu peur un instant d’être devenu fou. S’il vous plaît, gardez pour vous ce que je vais vous confier, même si j’ignore s’il existe un lien entre cette apparition et tous ces crimes.

– Rassurez-vous commissaire, tout cela restera entre nous.

– Merci.

Charles se gare et coupe le moteur. Calmé, il détache sa ceinture et relâche par là même son embonpoint prééminent.

– C’est vrai, je le connais. Enfin, c’est un bien grand mot. Je ne l’ai contemplé qu’au travers de vieux albums photos qui appartenaient à mes parents. Il s’appelle Alvaro Estrango. Il est mort sept ans avant ma naissance, le jour des Grandes Ombres. Vous comprenez mon trouble désormais.

– Oui, cependant n’oubliez pas que nous l’avons aperçu tous les deux et nous avons bu la même liqueur.

– Qu’en concluez-vous ?

– Elle contient de l’éther fluctuant, n’est-ce pas ?

– Ma foi, c’est fort juste. Qu’avez-vous à l’esprit, mon petit ?

– Je pense que nous avons croisé l’écho d’un esprit ou bien, l’espace d’un instant, nous avons franchi la frontière qui nous sépare de l’Onirie.

Charles secoue la tête :

– Si vous le dites. Mais vous m’en voyez navré, je reste assez sceptique vis-à-vis de ces choses.

Henri n’insiste pas et enchaîne :

– Comment vos proches ont-ils eu vent de son existence ?

– Ma grand-mère l’avait contacté pour le charger de retrouver sa sœur disparue. Il était ce que nous appelons aujourd’hui un détective privé. Ah… détective privé… non, ça ne lui va pas du tout. Je me souviens. Mes parents me racontaient qu’il était capable de marcher dans les rêves. Maintenant encore je me pose la question, car ils me contaient souvent ses aventures, toujours plus extraordinaires les unes que les autres. Enfin, il est mort désormais. Mais entre nous j’aurais aimé le connaître.

– Merci commissaire.

– Non, merci à vous Hen… mon petit.

Sur ces mots, tous deux sortent de la voiture pour se diriger vers un pavillon à la sinistre réputation.

BL : Aislune


Texte publié par Diogene, 19 mai 2017 à 21h58
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