La neige était tombée toute la nuit, et j'avais du maintenir mon feu pour éviter de finir congelé. Les légendes étaient donc vrai, le froid était plus brûlants que du feu, plus coupant que la plus aiguisé des lames. Il n'y avait aucune âme vivante autour et depuis mon départ, il y a deux semaines, je n'avais croisé aucun marchand ni aucun soldat ou bandit. Il n'y avait rien qu'une épaisse forêt enseveli sous une couche de blanc pur. Je ne voyais même pas la montagne, il m'arrivait de penser que je m'étais perdu. Mais lorsque je regardais le soleil, quand il m'était possible de le voir, je pouvais reprendre la direction du nord. Heureusement que j'avais prévu des vivres pour tenir une dizaine de jours. Je pouvais encore tenir un jour ou deux. Il fallait que je trouve du gibier mais cela n'allait pas être facile. Je pliais toutes mes affaires, éteignis le feu et continuais mon chemin au côté de mon cheval.
Soudain, j'entendis un craquement de branche. Je regardais tout autour de moi, mais il n'y avait personne. Le froid me faisait-il perdre la tête ? Je me retournais pour continuer ma route et je tombais nez a nez avec la plus effroyable bête: Un ours monstrueux. Je n'avais jamais vu pareil bête... Sur la droite, près d'un arbre, des oursons grognaient. J'avais affolé la petite famille, et la mère était vraiment pas contente. Elle se leva sur ses deux pattes arrières, et poussa un rugissement qui fit lever tout mes poils. Je sautais sur mon cheval et on décampa au galop. Mais l'ourse nous suivait, et nous rattrapais. Si elle nous touchait, elle nous tuerais sur le coup. Malheureusement, la neige ralentissait mon cheval. Le monstre allait se jeter sur nous... Je dégainais mon sabre et une dague, je me mis debout sur mon cheval. Quand l'ourse arrivait près de nous, je mis un coup de pied a mon destrier pour qu'il parte et je sautais par-dessus le monstre. Je le coupais a la patte arrière -droite entre et fis une roulade arrière pour m'éloigner d'elle. Elle chargea sur moi, je grimpais sur un arbre pour l'esquiver et sautais sur un autre un peu plus haut. Mais, je ne pouvais pas continuer comme ça, je devais agir et repousser cet animal. Je bondis sur son dos, lui plantais ma dague dans son oeil droit. Elle bougea dans tout les sens, et dans sa confusion, elle me toucha à l’épaule et m’envoya percuter le sol un peu plus loin. Je saignais abondamment, les traces de ces quatre griffes me brûlaient la peau. Je courus vers où mon cheval s’était enfui. Il ne me restait plus que la fuite, je ne devais pas y laisser ma peau. Mes jambes se déplaçaient toute seule, j’étais focalisé sur ma survie. Mais j’aurais pu courir aussi vite que possible, elle était encore derrière moi, avec son oeil ensanglanté. J’allais réellement finir comme ça ?
Soudain, une flèche se logea dans son corps, puis deux et trois. L’ourse était encore vivante mais elle souffrait atrocement. J’en venais même à avoir de la pitié pour elle… Un groupe de cinq hommes, probablement des chasseurs, se montrèrent après que le monstre ait prit la fuite. Un des assaillants vint vers moi, la main sur son épée.
- es-tu fou pour chasser une bête comme celle ci tout seul ? demanda-t-il furieux.
- je ne chassais pas, dis-je méfiant.
- qui donc peut vouloir se balader tranquillement dans ces lieux glaciales ? questionna un autre.
- tu es un voleur en fuite ? qu’as tu fait pour venir ici ? m’interrogea un autre en dégainant son épée.
- je ne suis rien de tout ça, répondis-je calmement. Je dois rejoindre le prochain village pour délivrer un message.
Ils me regardèrent dubitatif. Je ne pouvais pas leur révéler ma vraie mission. Tout d’abord, leur accoutrement n’était pas vraiment ceux des chasseurs du nord. Ensuite, l’identité de la princesse jumelle devait être découverte que lorsqu’elle serait devant le trône, prête à régner.
- quel message ? continua le premier qui m’avait parlé.
- quel autorité avez vous pour m’obliger à vous dire le but de ma mission ? répliquai-je.
- nous t’avons sauvé la vie, c’est la moindre des choses.
- ce ne sont pas vos affaires. Indiquez moi la direction de Ghallan.
- tu vas a Ghallan ? Nous devons ramener le produit de notre chasse à nos familles là-bas. Tu peux faire la route avec nous.
Je décidais de rester avec eux, mais de nature très méfiante, je ne leur faisait absolument pas confiance. Mais pour l’instant c’était le meilleur moyen de rejoindre la prochaine étape de mon voyage. À partir de village, il me fallait affronter le lac glacé pour arriver au plateau de feu. Ensuite, la montagne du feu glaciale était à deux jours de marche. Il me restait en tout deux bonne semaines pour atteindre la princesse cachée.
Les paysages défilaient, j’appréciais l’aube et le crépuscule. L’éclatant rose se reflétait sur la neige pure, et le soleil orangé apparaissait peu à peu et clamait toute sa gloire. Les nuits de pleine lune et quand il n’y avait pas de nuage dans les cieux, on pouvait admirer toute l’immensité des étoiles. J’aurais bien voulu partager toute cette beauté avec mes compagnons de voyage, mais ils étaient occupés à s’enivrer, à discuter de leur multiple maîtresse et bâtard, mais en aucun moment, ils ne parlaient de chasse. J’aurais pourtant cru que les chasseurs parlaient entre eux de leur dernier trophée ou des endroits où le gibier foisonnait. Une nuit, j’avais aperçu les cinq chasseurs discutaient furtivement autour du feu. L’un d’entre eux me jetait quelques coup d’oeil pour voir si je dormais ou pas. Enfin, il n’y avait peut être rien derrière tout ça mais je préférais garder la main sur mon épée que la laisser tomber.
On était bientôt arrivé à Ghallan, et sur la route, je décidais de lancer une discussion.
- Que pensez vous de notre roi ?
- Notre roi ? Tu veux parler de Terân ? s’informa le chef de la bande.
- Oui, celui la même.
- C’est un faible, un lâche et un bon à rien, continua-t-il.
- On soutient plutôt sa fille. Elle a l’âme d’une guerriere contrairement à son père, s’exclama un autre.
- Vous ne pensez pas que maintenir la paix avec nos voisins est plus dur que de leur faire la guerre ? demandais-je.
- Toi, tu soutiens le roi non ? questionna le chef en s’arrêtant.
- Exact.
- Ne vois tu pas que cette paix amène la pauvreté dans notre pays ? les petits villages tels que Ghallan sont très pauvres et les gens souffrent.
- Les terres du nord sont plus compliqué à gérer que celles du sud. Le froid empêche la production, alors que dans le Sud, le peuple prospère. Il faudrait amener les gens dans le sud pour qu’il puisse enfin goûter à cette paix et cette prospérité, argumentais-je.
- Tu devrais te faire roi alors, taquina l’un d’eux.
- La princesse sera bien meilleur que son père, crois moi, conclut le chef.
Si la princesse dirigeait le pays, la paix disparaîtrait certainement. Elle voulait acquérir plus de territoire pour agrandir le pays. Elle voulait augmenter les taxes, et s’enrichir sur le dos des paysans. Vraiment, j’espérais que sa sœur jumelle serait beaucoup plus raisonnable.
On arriva finalement a Ghallan. Mes compagnons me dirigèrent vers l’auberge et partirent voir leur famille. Enfin, je les avais vu juste partir. Je pensais que des chasseurs qui partaient longtemps serait accueilli à l’entrée du village par leur famille. Ce n’était peut être pas la coutume ici… Ils m’avaient dit que c’était un village très pauvre mais les gens était heureux, et très aimable. Ils arrivaient bien à cacher leur misère ou alors je n’avais pas fait le voyage avec des chasseurs.
Je me rapprochais de l’aubergiste, avec toujours cette douleur brulante à l’épaule. Le sang avait séché et j’avais pu faire un soin avec des herbes. Mais elle n’était pas totalement soignée, je devais faire attention et me reposer pour reprendre des forces.
L’aubergiste était une charmante femme, avec des longs cheveux rouges coiffé avec noeud derrière la tête. Elle me sourit et sortit un verre :
- Un petit verre monseigneur ? dit-elle.
- Appelez moi Daliân, pas de titre de noble.
- Comme vous voudrez.
- Et oui, je veux bien un petit verre. Je viens de la grande ville.
- Là où il y a le chateau avec le roi ?
- Exact.
- Vous l’avez déjà vu ?
- Bien sur.
- Il doit être extraordinaire. Ici, nous travaillons tous durement pour notre seigneur.
- Mais… des hommes… des chasseurs m’ont dit qu’ici tout le monde souffrait de la pauvreté.
- Des chasseurs ? qui venaient de ce village ?
- Oui.
- Je regrette Daliân, mais personne ne chasse dans ce village. Nous respectons autant les animaux que les humains. Soit ils vous ont trompés soit vous avez mal entendu. Mais, nous sommes pauvres, mais ce n’est en aucun cas à cause du roi. Tous ceux qui habitent ici, le sont parce qu’ils le veulent. Nos terres sont pauvres alors ceux qui veulent vivre mieux, ils partent dans les villes et les villages où la vie est plus facile.
- Alors pourquoi restez-vous ici ?
- J’ai grandi dans ce village, cette auberge appartenait à ma famille. Jamais je ne pourrais quitter cet endroit.
- Je comprends
.
Une vive douleur parcourra mon épaule. Je regardais ma plaie et remarquais qu’elle saignait encore.
- Mon dieu, qu’est ce qui vous est arrivé ? s’écria l’aubergiste.
- Je me suis fait attaqué par une ourse.
- Je vais vous donner une chambre et..
- Il faudrait que j’aille voir le médecin du village avant.
- Vous avez de la chance, il est devant vous, dit elle avec un beau sourire.
Elle m’accompagna jusque dans la chambre et me poussa sur le lit. J’enlevais mon haut et attendis qu’elle me prodigue les soins.
- Votre plaie est sacrément ouverte. Je vais devoir désinfecter et recoudre.
- Allez y.
Elle commença par asperger ma blessure d’un liquide froid et qui foudroya mon épaule.
- Vous êtes habitué à la douleur ? où avez vous eu toutes ces cicatrices ? interrogea-t-elle.
- Ce sont de longues histoires.
- Vous êtes un chevalier ? vous servez le roi ?
- Tout le monde sert le roi et non, je ne suis pas un chevalier.
- Pourquoi me faites vous autant de mystères ?
- On peut dire que je suis un aventurier qui à une mission à accomplir.
- Quelle mission ?
- Vous posez trop de question.
- Je suis désolé… s’excusa-t-elle doucement.
- Quel est votre nom ?
- Nayla.
- Vous avez un très jolie nom.
- J’ai fini, je dois retourner à l’entrée. J’ai vu cinq hommes qui attachaient leurs chevaux pas très loin de l’auberge.
- Merci Nayla pour votre attention.
- Avec plaisir Daliân.
Elle disparut derrière la porte. J’allais bientôt rencontre la soeur jumelle de la princesse. Quel caractère avait-elle ? je devais pas voir en elle une noble qui avait tout eu dans la vie. C’était la future reine et je devais la traiter avec respect.
Soudain, la voix de Nayla retentit dans ma chambre. Elle venait de l’étage inférieur et elle ne présageait rien de bon. Je sautais sur mon arme et l’accrochais à ma ceinture. Je descendis discrètement l’escalier et écoutais la conversation.
- Pour la troisième fois, je ne sais pas de qui vous parlez, dit Nayla.
- Écoutez mademoiselle, si vous ne nous dites pas où est ce voyageur, nous allons devoir vous interroger plus violemment, menaça une voix qui m’étais familière.
- Vous êtes en train de me menacer ? vous voulez que j’appelle la milice ? s’exclama-t-elle.
J’entendis un long tintement de métal et compris qu’une épée avait été dégainée.
- Je suis ici, dis je en sortant de ma cachette.
C’était bien les cinq hommes qui m’avaient accompagné sur la route.
- Très bien, maintenant, tu vas nous suivre et on va s’expliquer, affirma le chef.
- Vous avez très mal joué votre coup. Vous êtes débutants non ? peut être des mercenaires ? non… vous êtes trop mauvais pour être de ce genre là.
- Ne parle plus et suis nous.
- Vous vous rendez compte de votre lâcheté ? menacer une jeune fille ? avez vous peur que cinq ânes comme vous perdent contre une seule jeune femme ?
- Tais-toi sale nigaud, cria l’un d’eux.
Il se jeta sur moi avec un poignard. Nayla cria de frayeur, j’esquivais son arme et fis percuter sa tête contre le comptoir.
- Un autre volontaire ? je pense que vous n’êtes pas assez pour m’affronter.
Deux d’entre eux dégainèrent leur épée et tournèrent autour de moi. Le premier fit s’abattre sa lame de haut en bas mais ne parvint pas à m’avoir. Je le repoussais d’un coup de pied et pris son épée bâtarde. Elle était lourde et pas très maniable. L’autre exécuta un enchaînement de coup d’épée pas très rapide qui laissait beaucoup d’ouverture. J’en profitais, lors d’une estocade ratée qui lui fit perdre l’équilibre, pour le balayer et plaquais la lame froide sur son cou.
- Qui êtes vous ? et qu’est ce que vous me voulez ?
Aucun d’entre eux ne répondit, je haussais un sourcil et enfonçais doucement la lame dans l’épaule de celui qui était à terre.
- On est des bandits et…
- Arrêtez de mentir, qui êtes vous ? continuais-je en appuyant un peu plus sur la lame.
- Nous vivons dans la forêt, on vit de la chasse et de ce qu’on vole aux voyageurs.
Je restais perplexe mais Nayla sembait tellement tétanisée que je décidais de les laisser partir. Je croisais le regard de l’aubergiste, ses yeux étaient empli de peur mais elle m’adressa un tendre sourire comme pour me rassurer de son état. J’inclinais la tête et remontais dans ma chambre.
Des bandits ? s’ils étaient vraiment des bandits, ils m’auraient attaquer dans mon sommeil… enfin bref, je devais dormir pour pouvoir repartir en pleine forme.
DANS LA FORÊT
Des hommes discutaient autour d’un feu, ils mangeaient un produit de leur chasse :
- On va le suivre discrètement, dit l’un d’entre eux. Jusqu’à ce qu’on sache qu’est ce qui fait dans le nord du pays. Ensuite, on retourne voir …
- D’abord, on le dépouille et on lui fait manger ses boyaux ! s’exclama un autre.
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