Alex ouvrit les paupières... Et dut les clore aussi sec. La lumière était si aveuglante qu’il sentit une brûlure s’engouffrer dans son crâne. Il grogna. Il était clairement allongé sur le dos, sur cette surface dure et inconfortable, qui endolorissait ses jambes et ses omoplates. Péniblement, son corps se tourna sur le côté, enfouissant doucement son visage dans ses mains. Peu à peu, il reprit conscience de ce qu’il s’était passé.
Dany.
Il se redressa probablement trop vite. Il eut le tournis. Le garçon constata qu’il était seul dans ce qui lui semblait être une immensité blanche, qu’il ne pouvait regarder qu’en plissant les yeux.
Non. Ce n’est pas possible.
Il se mit debout et commença à se gifler... Il n’y avait pas un bruit, pas même le claquement de sa main contre sa joue.
Sourd ? Complètement sourd ? Au milieu de nulle part. Le vide. Suis-je...
Son être tout entier était comprimé soudainement par la peur. Il ne voulait pas mourir.
Non. C’est un rêve et rien d’autre!
Pour lui, rien de tout cela ne pouvait être réellement arrivé. Sa solitude ne durerait pas.
Ne pleure pas. Surtout, ne pleure pas. Ta dignité doit tenir. Au moins ça.
Titubant sur quelques pas, il se rendit compte qu’il ne ressentait ni fraîcheur, ni chaleur, rien qu’un profond engourdissement. Il ne voulait pas rester là. Alex se mit en marche alors, au hasard de cette immensité blanche, avant d’être frappé en pleine figure.
« Bordel de merde! »
Il recula, regarda tout autour de lui et pour la première fois depuis son réveil, entendit du bruit ; un grincement des plus sombre et qui augmentait en volume à chaque instant. Le son se fit plus aigu, puis des traits noirs apparurent au-dessus de sa tête, se répandant dans la blancheur comme des arêtes. Il comprit en voyant ces bandes de nuit qui s’épaississaient. Alex se retrouva sous un ciel d’une grande pureté, peuplé de belles étoiles brillantes et de reflets bleutés. Ébahi, il se crut une seconde perdu dans l’espace. Sous ses pieds, un gigantesque tapis blanc lumineux, en forme de T, réminiscence du cube qui l’avait emprisonné un peu plus tôt et qui s’était mis à plat.
Où suis-je à la fin ?
Il continua d’avancer vers le bord de son ancienne prison maintenant à terre, qui donnait sur le vide. Il n’eut d’abord pas le courage d’aller au-delà, il se trouvait face à ce qu’il ne pouvait décrire que comme un sol de verre, jusqu’à l’horizon, recouvrant un abysse et en reflétant ce ciel à sa surface. Étendu à l’infini, ce spectacle était un régal, une impossibilité magnifique. Le garçon se demandait si cette plateforme transparente allait céder à l’instant même où il la foulerait. À bien y regarder, un autre paysage se développait, loin sous de la couche de verre. Une terre noire commençait à lui apparaître, des arbres nus, des rochers mélancoliques. Dans ce tableau de désolation, il distingua le relief d’une bâtisse en ruine. Une émotion profonde et indéfinissable se logea en lui. Si c’était un rêve— et ce devait être un rêve — il se trouvait en état de pleine conscience.
Avec toutes les précautions du monde, Alex posa un pied dans le vide et rencontra une résistance. La surface semblait tenir. Il fit un premier pas vertigineux. Toute peur le quitta. Il fut submergé par une joie sans fin. Il se sentait détaché, serein. Il commença à galoper, léger comme l’air, vers le seul monument visible à des kilomètres à la ronde, en oubliant ses doutes, ses remords et les évènements qui l’avaient amené là...
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