L'intéressé entre alors dans son bureau, fermant la porte derrière lui. S'installant derrière son burlingue, sur son fauteuil, il prête son entière attention à son compère qui lui conte mon histoire. Ce dernier insiste notamment sur la puce RFID, logée dans mon cerveau. Son interlocuteur, semblant intrigué, me demande comment il se fait que je ne sois plus sous leur contrôle.
Ne connaissant la réponse à cette question technique, je lui confie que lors du dernier génocide survenu, donc en Europe, j'ai fait un arrêt cérébral. C'est ce qu'une famille m'ayant hébergée m'a expliquée. Je lui relate cela sans omettre le moindre détail : la poussière, les bombes tonnant non loin de l'endroit où je me trouvais, la description physique des individus qui m'ont sauvé la vie... je lui confie toutes ces horreurs qui m'ont tant marquée, pour ne pas dire traumatisée.
Suite à cet épisode sanglant, un nouveau régime fut instauré, liant ainsi les États-Unis à l'Ancienne Europe. Cet ensemble, on l'appelle désormais la Nouvelle Europe.
Quelle imagination !
Le plus terrifiant dans cette affaire doit être le fait que nous nous retrouvons désormais dans une monarchie déguisée.
En effet, notre président occupe un rôle factice, puisque ce sont désormais eux qui nous "gouvernent". Cela a été mûrement pensé : contrôle de la population dans la plus grande discrétion grâce à la télévision. Ainsi, elle se sent en sécurité... Et à force de lui abrutir le cerveau avec des émissions sans intérêt aucun, elle a fini par ne plus se préoccuper des réels enjeux politiques.
Brave troupeau de moutons.
Et cela explique notamment le fait que Madame Style soit conviée au bal organisé par les Schild. Mais aussi que les hommes les plus puissants de la planète s'y retrouveront.
C'est une opportunité que nous ne pouvons ignorer.
Le Dîner du Siècle...
L'ingénieur s'attelle à je ne sais quelle tâche maintenant, il sort divers documents papier qu'il étale partout sur son bureau. Pour ma part, je ne quitte pas les bras du gentil russe, je m'y sens en sécurité et... j'ai comme l'impression que son amertume envers ma personne s'est évaporée. Peut-être pas complètement, mais suffisamment pour ressentir de l'empathie. La confiance viendra avec le temps. Et il ne semble pas vouloir me lâcher, de toute façon.
"Je peux te retirer la puce RFID du cerveau, annonce Antoine sans aucun préambule. Du moins, la rendre inutilisable dans un premier temps. Non parce que la retirer... est une intervention bien trop compliquée qui demande du temps. Et du temps, nous n'en avons pas. De plus... je ne connais pas les conséquences que peut avoir une telle opération. Le cerveau... est un organe qui nous est encore mystérieux. Mais le fait est qu'ils savent que tu es encore en vie. A mon avis, la puce est simplement désactivée... il est bien évidemment possible de la réactiver mais pour ce faire, il faut être à proximité, moins d'un mètre... de toute évidence." nous annonce-t-il tout en s'approchant et en s'éloignant de moi avec son téléphone dans les mains. Par intermittence, il ne cesse de déblatérer divers adjectifs tels qu'"incroyable" ou "impossible".
Suite à cela, Antoine s'est littéralement enfermé dans sa pièce après nous avoir recommandés -pour ne pas dire obligés- d'en sortir. Cet homme est plein de ressources, et d'une incroyable intelligence de surcroît. Je suis impressionnée par ces capacités à comprendre ce qui m'échappe. Un doux sourire fleurit sur mes lèvres, tandis que je me tourne vers mon... désormais camarade et confident. Ce dernier me propose une petite sortie revigorante, en pleine nuit. Cela tombe bien, je ressens l'irrépressible besoin de prendre l'air.
Le temps d'enfiler une veste et nous voilà au pied de l'énorme gratte-ciel blanc, propriété de notre compère diplômé. Il s'agit d'une bâtisse pimpante, encore neuve et sur laquelle il est inscrit qu'il s'agit d'un hôtel cinq étoiles. Rien que ça... Il faut dire que la décoration sardanapalesque de l'intérieur est une indication on ne peut plus clair quant à la qualité des lieux.
Mais nous ne nous attardons pas au pied de ce pourtant si charmant building. Nous nous rendons jusqu'à un petit parc non loin de là, et nous installons sur les balançoires. Silencieux, nous observons tous deux le ciel. Ce calme est agréable et nous fait le plus grand bien.
Alexeï se tourne alors vers moi et à son regard, je comprends qu'il s'apprête à se confier à son tour.
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