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* Chapitre 2 *

Entre rêve et... Réalité ?

Un Grand-prêtre habillé de bleu aux cheveux d'un brun chocolat était agenouillé au milieu des décombres d'un temple, à moins que cela ne soit d'un palais, devant une immense tablette en pierre graver d'un magnifique dragon. Cet homme portait également dans ses bras une jeune femme inanimée, qui portait une fine robe de lin à plis avec autour de la taille un pagne doré, rouge et bleu et sur la poitrine une épaisseur de plus en lin dorée. Autour de son cou, elle portait une magnifique parure de la même couleur que son pagne, ainsi que sur ses bras trois bracelets, un à son poignet et les deux autres au-dessus du coude. Seulement, un reflet, une lumière, cachait le visage de cette jeune femme qu'on ne pouvait reconnaître. Un sentiment de profonde tristesse régnait. D'ailleurs, quelques larmes coulaient sur les joues du Grand-prêtre.

« - Qu'est-ce qu'il t'a fait Kisara... ? Pardonne-moi, j'aurais dû te protéger et non l'inverse. Je te promets de te venger, quoi qu'il arrive... »

Le Grand-prêtre commença à se pencher vers le visage, imperceptible, de la jeune femme, prêt à l'embrasser, quand soudain le décor commença à devenir flou, la jeune femme disparut, ne restait plus que ce prêtre au milieu de nulle part. Puis ce fut le noir complet...

*

Seto Kaiba se réveilla en sursaut dans son lit. Quand il ouvrit les yeux, il n'y trouva que le blanc familier du plafond de sa chambre. Il se redressa lentement et porta sa main à son front.

« - Encore cette vision... Ce n'est pas réel, tout ça n'est qu'une illusion stupide ! Je suis le président de la Kaibacorp, pas un prêtre de l’Égypte Ancienne ! Pensa le beau brun en se levant. »

Cette fameuse vision lui revenait chaque nuit, indéfiniment, et ce, depuis son duel contre Shizu lors de BattleCity. Ce sentiment douloureux le hantait chaque nuit et parfois même la journée. Il essayait de se convaincre que tout ceci n'a jamais existé et qu'il devait se concentrer sur l'avenir, qu'il ne devait pas y prêter plus d'attention et qu'il fallait les faire disparaître, seulement une part de lui voulait comprendre le pourquoi de ces visions, mais aussi les attendait chaque soir en espérant secrètement de voir le visage de la jeune femme qu'il étreignait, qu'elle se mette à bouger, mais aussi de pouvoir enfin concrétiser ce baiser, en effet ce « rêve » coupait en permanence avant ce baiser et ça le frustrait même s'il refusait de le reconnaître, se disant que c'était sans doute mieux ainsi.

Il s'assit à son bureau et ouvrit à son ordinateur portable pour commencer à travailler. Il émit un long soupir quand l'ordinateur démarra et ne put s'empêcher de repenser à cette jeune femme en attendant que la machine ait fini de charger. Un léger rose sombre vint teindre ses pommettes quand il repensa à ce « baiser »...

« - Mon esprit serait-il tellement fermé qu'il me refuserait un baiser ? Ce contact ? … Stupide ! Pensa-t-il ironiquement. »

Pourtant, c'était bel et bien ça. Pour lui, tout contact avec une personne, autre que Mokuba bien évidement, était mauvais, il ne supportait pas que l'on rentre dans sa bulle, dans son espace vitale. Il n'aimait pas que les femmes lui tournent autour d'ailleurs et c'était ce qui empêchait ce baiser, dans ce rêve, son subconscient l'interdisait de vivre ça.

Seto réfléchissait ainsi depuis plusieurs minutes, ne se rendant pas compte que son ordinateur demandait son empreinte digitale pour ouvrir sa session. C'est à ce moment-là que l'on toqua à la porte de sa chambre. Cette action le sortit de ses pensées et la porte s'ouvrit. Mokuba était là, à demi étonné de voir son frère réveillé à cette heure-ci.

« - Mokuba ? Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda l’aîné en fronçant les sourcils.

- Je n'arrive pas à dormir et je t'ai entendu bouger alors j'ai décidé de venir te voir. Répondit Mokuba en se frottant les yeux à cause de la lumière de l'écran d'ordinateur. Mais pourquoi toi, tu es debout ? Tu ne vas pas te mettre à travailler maintenant ?!

- Et pourquoi pas ? Fit le brun déterminé en passant son index sur la petite roulette pour identifier son empreinte digitale.

- Mais il est trois heures moins cinq du matin ! Et en plus, on est dimanche ! Rétorqua le plus jeune en croisant les bras. »

À ces mots, le brun se figea et regarda l'heure sur son ordinateur. Son frère avait raison, ce n'était pas vraiment le moment de travailler, seulement après cette vision, il se sentait incapable de retourner se coucher. Finalement, il referma son ordinateur, se leva et posa une main sur l'épaule de son petit frère.

« - D'accord Mokuba... J’arrête de travailler pour cette nuit.

- Ah quand même !! Se réjouis le garçon aux cheveux noirs.

- Mais je veux que tu retournes te coucher, tu as besoin de dormir ! Ordonna tout de même le grand-frère, autoritaire.

- Pff... Je me disais aussi... Mais je n'arrive pas à dormir Seto ! Je pense que tu peux comprendre, vu que toi non plus tu ne dors pas. Répliqua Mokuba.

- Au moins, il a du répondant ! Pensa le brun pas peu fier de son petit frère. Pourtant, il faut bien que tu y arrives, d'ailleurs moi aussi, je vais me recoucher.

- Roh, tu n'es pas drôle Seto ! Bouda Mokuba en se dirigeant vers le couloir. »

Seto regarda son petit-frère en croisant les bras, un petit sourire au coin des lèvres. Puis avant que le plus jeune sorte vraiment, il annonça :

« - Je sais petit-frère, je ne suis pas là pour être drôle de toute manière. Mais... Tu veux rester avec moi pour cette nuit ?

- Je peux Seto ? C'est vrai ? Fit Mokuba en se retournant vers son grand-frère les yeux brillants.

- J'ai l'air de plaisanter ? Demanda-t-il sérieusement, avec son air neutre habituel.

- Hum... Non ! Merci Seto ! Attends-moi, je vais chercher mon oreiller ! »

Mokuba partit en courant vers sa chambre qui se trouve à l'autre bout du couloir. Pendant ce temps Seto se retourna vers son bureau, plus précisément vers son deck. Il prit la première carte sur le dessus du paquet et la regarda longuement. Le Dragon Blanc aux Yeux Bleus... Dans sa vision, il n'y avait pas que la jeune femme qui l'intriguait à vrai dire. La tablette de pierre avec l'image du dragon, dessus, l'intriguait aussi. Qu'est-ce que son dragon blanc aux yeux bleus venait faire dans tout ça...

« - Seto ?? ! Ouhouh !! Appela Mokuba en sautant sur le lit de son grand-frère qui n'avait pas remarqué sa présence.

- Hein ? Fit le concerné en sortant de ses réflexions.

- Et bien, tu es dans la lune ou quoi ? Le Dragon Blanc t'a hypnotisé, ce n'est pas possible !! Se moqua le plus jeune.

- Très drôle Mokuba. Bon maintenant, tu dors ! Fit Seto autoritaire, en reposant sa chère carte avant de rejoindre son frère.

- D'accord... Capitula finalement Mokuba en se glissant sous les draps. »

Mokuba s’endormit finalement assez rapidement, ce qui fit rire intérieurement son frère.

« - Tu n'arrives pas à dormir, hein ? Bien sûr Mokuba... Murmura Seto en le regardant. »

Après avoir dégagé le front de son petit-frère, d'un geste tendre, des mèches qui l'encombraient, Seto s'allongea sur le dos et fixa le plafond. Sa logique froide l'avait encore une fois abandonnée. Il ferma les yeux espérant retrouver ce rêve, ressentir le sable du désert sur ses genoux et surtout serrer à nouveau cette jeune femme entre ses bras...

*

Téa fut la première du groupe d'amis à se réveiller. Elle ne fut pas surprise de retrouver Okimi sur le sol avec toute la couverture et à moitié en dessous du lit. En effet, la sœur de Yugi bougeait tellement la nuit que souvent, le matin, elle se retrouvait par terre. Son excuse ?

« - Je préfère dormir sur du dur, c'est plus confortable ! Ça vous pose un problème ? »

Personne ne la croyait et au pire, c'était elle qui avait les courbatures le lendemain.

Téa sourit et commença à tirer la couverture des mains de sa propriétaire. Mais impossible de lui arracher. La brune se saisit des pieds de sa meilleure amie et commença à la tirer vers les escaliers de la maison, un sourire sadique aux lèvres. Quand la belle aux bois dormants se rendit compte qu'on la bougeait, elle ouvrit un œil, puis l'autre et se redressa en se débattant échappant enfin à la folie meurtrière de Téa.

« - Bonjour Okimi !! Fit Téa »

Elle avait un immense sourire montrant sa bonne humeur matinale en face de... Okimi formation cocon avec sa couverture. Cette dernière regarda les escaliers qui étaient à un mètre, à peine, d'elle, puis Téa. Elle recommença plusieurs fois avant de se fixer sur Téa.

« - Dis moi Téa... Tu avais l'intention de m'assassiner ou …

- Oui ! Acquiesça la coupable ne cherchant pas à le dissimuler.

- Et après, c'est moi que les garçons appellent psychopathe... Oh gosh, she really wants to kill me, if I don't pay attention I will become a...

- Ah non, ne commences pas à parler en anglais sinon je te fais vraiment dévaler les escaliers !! Prévint Téa.

- Désolé, mais j'ai vécu six mois aux États-Unis, alors à force, j'ai pris l'habitude de parler anglais en permanence. Se justifia la fille aux cheveux bicolores.

- Bienvenue au Japon, où l'on parle japonais ma vielle !! Il faudra t'y habituer !

- Shit... »

Le regard de Okimi dévia vers la porte qui se trouvait à sa droite, c'est-à-dire vers la porte de la chambre de son frère, où, actuellement, dormaient Tristan, Joey et Yugi. La jeune femme regarda de nouveau sa meilleure amie et d'un seul coup d’œil, elles se mirent d'accord. Okimi reposa son « cocon » sur son lit et les deux complices descendirent vers la cuisine, prirent trois bouteilles vides et commencèrent à les remplirent avec l'eau du robinet. Après ça, elles remontèrent à pas de loup et ouvrirent la porte de la chambre de Yugi. Yugi dormait paisiblement sur son lit dans son pyjama bleu. Tristan était dans son sac de couchage, avec un vieux T-shirt beige et Joey lui était sur son sac de couchage en T-shirt blanc et avec son caleçon aux couleurs des États-Unis à répéter de temps en temps « riz » et « curry ». Si Okimi, elle, rigolait en entendant Joey et en voyant son magnifique sous-vêtement, Téa, elle, était entièrement captivée par le visage paisible et remplit de quiétude de Yugi. Okimi le remarqua d'ailleurs.

« - Téa ! Ne t'attendris pas devant l'ennemi ! Chuchota-t-elle en soulevant l'une des bouteilles d'eau qu'elle tenait dans ses mains.

- Mais je ne peux pas faire ça ! Il est trop mignon quand il dort... Répondit la brune en penchant sa tête sur le côté.

- Je sais ! On dirait... Un bébé panda...

- … Un bébé panda ? Répéta Téa en haussant les sourcils.

- Quoi ? C'est vrai !! Défendit Okimi, toujours en chuchotant. Bref ! Tu prends Yugi, moi, je m'occupe de Tristan et Joey, ils dorment à côté.

- Mais je... Commença la brune toujours à fixer le visage de Yugi.

- Pas de « mais » Téa ! Je compte sur toi ! Prêt soldat ? Demanda la sœur du maître des jeux, l'air sérieux alors qu'au fond, elle était morte de rire.

- Oui chef !! Fit Téa en se reprenant.

- Très bien, alors à trois...

- Mais on est que deux !! Répondit Téa un grand sourire aux lèvres.

- Hey, mais c'est ma vanne ça ! Bon à deux alors... Un... Deux ! »

Les deux amies versèrent le contenu des bouteilles – à savoir de l'eau glacée du robinet – sur les garçons qui dormaient si bien. Les trois adolescents se réveillèrent immédiatement en râlant et pestant après les filles qui rigolaient à s'en faire mal aux côtes. Une fois leurs armes vides, Okimi se mit à crier :

« - DEBOUT LA-DEDANS !! IL EST DEUX HEURES DE L'APRES-MIDI ET IL FAIT UN GRAND SOLEIL DEH... »

Joey lui avait sauté dessus pour essayer de la faire taire, mais heureusement pour elle, elle s'était mise à courir vers le salon pour échapper à la tornade blonde.

*

La porte de la boutique s'ouvrit et Salomon comme à son habitude salua le nouveau client qui venait d'entrer en lui demandant ce qu'il désirât. Seulement, ce n'était pas n'importe quel client, c'était le très célèbre Seto Kaiba qui venait d'entrer, accompagné de son petit-frère Mokuba qui portait, tant bien que mal, sa mallette en métal. Le PDG de la Kaibacorp se dirigea directement vers le comptoir.

« - Yugi est là ? Demanda Seto autoritaire ne voulant pas perdre son temps inutilement. »

Le grand-père décida de ne pas relever le ton qu'avait employé Seto, savant qu'il était parfaitement inutile de lui faire la morale.

« - Oui, mais je pense qu'il vient de se réveiller, donc je ne sais pas s'il sera prêt pour un duel. Passez par là. Répondit Salomon en désignant la porte derrière le comptoir qui menait au salon.

- Merci ! Dit poliment Mokuba alors que son frère s'avançait déjà. »

Grand-père sourit, Mokuba était devenu bien gentil depuis qu'il traînait avec son petit-fils.

Seto ouvrit la porte et entra, suivi de très près par son cadet, quand soudain, il se figea. Mokuba n'ayant pas prévu l’arrêt brutal de son grand-frère se prit son dos.

« - Hey Seto ! Allumes tes feux avant de t'arrêter ! Fit Mokuba en se pencha sur le côté pour voir ce qui avait fait stopper son frère, avant de faire les yeux ronds. Yu...gi ?...

- C'était pour ça que Yugi avait renoncé au duel contre moi ? Pensa Seto complètement déconnecté. »

En effet, dans le salon se trouvait Joey en caleçon, trempé de la tête aux pieds. Mais ce qui les choqua le plus c'était qu'il était en train de frapper avec un oreiller Yugi qui portait un mini-short en soie bleue avec un débardeur moulant noir ?!