Erika se préparait avec soin. Depuis son arrivée, jamais elle n'avait été invitée. Elle avouait qu'elle avait trop peu de connaissances en ville pour sortir un peu. Elle se souvenait de l'embrassade avec Ellie. Enfin quelqu'un lui accordait un temps soit peu d'intérêt malgré ses bourdes. Le système n'avait cessé de la considérer comme une épave, et ce moment était pour elle bienvenu. Elle tenta de trouver une robe à sa taille malgré son ventre rebondi. Elle trouva une robe rouge qu'elle mit avec un leggins adapté à son état. Elle songeait au petit Carl qui sera content de la voir. Elle n'avait malheureusement pas d'argent pour pouvoir lui payer un cadeau mais la petite russe avait préparé une spécialité de son pays pour toutes la famille. Erika avait hâte de pouvoir sortir des murs du centre pour voir du monde. James par exemple dont Ellie ne cessait de parler. Naïvement, elle l'imaginait d'une manière parfaite, qui la faisait quelque peu rêver. Et ce, malgré le fait que son copain l'ai plaquée et rendue à sa famille quand son ventre commençait à grossir. Eliza ne l'avait toutefois jamais blâmée sur ce sujet et avait préféré la soutenir. Il s'agissait de son travail après tout.
Prête pour sortir, la jeune fille sortit du dortoir où quelques futures mamans dormaient déjà à poing fermé. Erika longea le couloir éclairé, croisant quelques infirmière puis s'engagea dans l'entrée. Le silence était de mise, et tout comme Ellie, elle ne l'aimait pas. Elle redoutait le moment où un bruit brisera ce silence. Elle voyait son petit ami revenir comme cet homme d'il y a deux jours. Lui hurler dessus avec une arme pour lui prendre Ania. Nom, elle n'aimait point du tout ce silence la dévoilant et montrant toute sa vulnérabilité.
Ce silence l'empêcha de noter l'absence de l'agent d'accueil qui d'habitude ronchonnait toujours assez pour se faire entendre une petite seconde. Une fois près de la porte, elle remarqua cet homme à la tenue pourpre qu'elle ne connaissait pas du tout. Une telle tenue ne serait pas passée inaperçue. Elle ne voyait l'homme en face d'elle comme une sorte de mirage à travers la vitre du tourniquet et ses cheveux longs l'empêchait de voir ses yeux de plus près. Erika recula instinctivement. Elle avait peur. Et cette peur s'intensifia lorsqu'elle vit l'agent d'accueil étendu à côté de lui. L'homme avança et fut devant elle en peu de temps. Effrayée.
« Un ramassis de ratés tout droit sortit de la Grande Bretagne. Je comprends pourquoi Eliza se sent si bien ici.
« Vous êtes qui ?
« Et toi et ton accent russe ! Une trainée que ton foutu pays a vomi ici !
Erika sentait les larmes lui monter aux yeux. Paralysée, elle sentit ses jambes la lâcher. Son adversaire la rattrapa et lui tapota les joues doucement avec presque une certaine tendresse. La vessie d'Erika lâcha tellement elle était paniquée.
« Et en plus tu es dégueulasse ? Franchement, j'espère que ta môme vaudra vraiment le coup d'oeil.
Il lui injecta quelque chose à l'aide d'une seringue et l'emmena avec lui.
Erika se réveilla dans une pièce lumineuse. Elle ne sut combien de temps elle avait dormit, mais sentit de plein fouet l'odeur d'urine qui s'était répandue sur ses cuisses et son leggings. Bien qu'elle savait à quel point elle devait rester calme pour ne pas perdre Ania, Erika ne put s'empêcher de paniquer. Elle n'avait aucune façon de sortir dans cette pièce d'un blanc immaculé et la puanteur envahissant la pièce l'étouffait. La dégoûtait. Pourquoi moi ? Se disait-elle. Pourquoi cet homme lui en voulait à ce point ? Etait-ce son ancien petit ami ? Non. Il ne lui ressemblait pas.
Erika se remémora les paroles du type de tout à l'heure. Le souvenir des insultes de sa famille à son égard, et de toutes personnes à qui elle avait supplié de lui donner un travail. Avec son accent russe la rendant misérable car elle n'était qu'une étrangère. Une insulte à la nation britannique. Une éclopée de plus que la nation se devait de rejeter afin de ne pas gâcher un argent si précieux. Mais maintenant qu'Ania allait bientôt être là, comment pouvait-elle l'abandonner et continuer sa vie misérable ? D'ailleurs, cet homme n'avait-il pas dit qu'il s'intéressait à son enfant ? Mais pourquoi ? Alors qu'elle ne pensait plus pouvoir pleurer, Erika laisser échapper un nouveau flot de larmes. Elle aurait tellement souhaité qu'Ellie soit présente pour la rassurer. Et Fang pour la sauver de ce fou.
Pendant des heures, – ou tout juste quelques minutes, qu'en savait elle ? – la jeune russe patienta. Elle sursauta lorsqu'elle entendit une voix dans un haut-parleur.
« Tu as de la chance d'être l'amie d'Ellie. Papa Proto va prendre soin de toi, tu peux. !
« P-Proto ? Coupa Erika en reniflant. Quelques mèches de cheveux lui tombait dans la bouche, mouillés par ses larmes.
« Ellie t'a peut-être parlé de moi en tant que Desmond. Mais aujourd'hui, JE NE SUIS PLUS LUI ! C'est terminé !
« C-Comment vous… vous connaissez Ellie ?
« A cause du lycée, et d'une petite expérience qui a mal tourné.
Erika ne comprit pas où il voulait en venir. Ce Desmond, était-il le père de Carl. Non. Impossible. Elle lui en aurait parlé.
« C'est marrant non ? Elle avait la même tête que toi. L'air effrayé, huit mois au compteur et une certaine appréhension.
La russe entendit un mécanisme et vit un gaz s'échapper du plafond. Elle tenta de trouver une issue, même en sachant que ceci était vain
« Voilà c'est ça ! Une expression de terreur, pile avant qu'elle devienne Fang ! Et… Oh tu es là ? Comme on se retrouve Ellie !
Erika s'endormit pile au moment où elle entendit la voix de Fang. Elle comprit au moins une chose : Eliza Clarke lui avait mentie. Elle l'avait mise en danger. Et surtout Ania.
Fang était furieuse envers Desmond. Il avait osé lui faire ça. Elle ne s'y attendait nullement. Qui avait bien pu lui révéler son identité secrète ? Elle l'avait cherchée toute la nuit en constatant que sa meilleure amie était en retard. Fang avait sollcité son frère qui avait finalement trouvé une araignée en peluche avec une poupée à l'effigie d'Erika. A l'intérieur, il y avait un plan avec l'emplacement du laboratoire de Desmond. La jeune femme avait manqué de vigilance et maintenant, Erika risquait de mourir. Ellie se maudissait de ne pas avoir surveillé sa meilleure amie au cas où. Mais maintenant, c'était fini.
Elle balança une chaise sur la console de la machine étudiant et soufflant le poison partout dans la pièce. Le jet cessa son activité au grand soulagement de Fang qui tira un jet de toile sur Desmond avant de lui sauter dessus avec férocité.
« Tu m'as trouvé à ce que je vois, dit Desmond avec arrogance. Mon indice a été efficace.
Fang ne répondit pas. L'araignée commençait à la dominer de plus en plus. Et elle n'avait pas prit ses médicaments. Le tuer. Elle voulait le tuer pour tout ce qu'il lui a fait subir. Elle le plaqua au mur mais ressentit alors un vertige. Une main longea son corps fin et l'étrangla. La peur d'Ellie reprit le dessus sur l'instinct de l'araignée. Ellie sentait la main serrer encore plus fort sur sa gorge. De l'air. Elle avait besoin d'air. D'instinct, elle tenta de s'extraire de cette main venue de nulle part mais n'y parvint pas.
Le monde autour d'elle s'étendait tandis qu'elle devenait littéralement écarlate à force de chercher de l'air pour respirer. Elle vit ses mains absorbées par les murs. Fang se sentit coincée et la panique l'empêcha de bouger correctement. Desmond s'approcha de la femme araignée lentement. Puis il décocha un crochet du droit dans sa mâchoire. Elle tomba par terre, sa tête heurta quelque chose. Un goût ferreux lui envahissait la bouche.
Proto la saisit par le col de sa combinaison pour ensuite mieux lui cracher au visage. Il ne manifestait aucunement de l'amusement, de la joie, ou de la colère. Juste une froide expression de mépris envers Fang, alias Eliza Clarke. Celle-ci le vit à travers ses épaisses lunettes. Elle était loin d'imaginer à quel point Desmond avait changé. Elle n'était plus seulement un cobaye comme la dernière fois. Elle était devenue l'incarnation de toutes les déceptions du jeune homme.
« Tu n'es pas obligé de faire ça Desmond, articula-t-elle lorsque la prise sur sa gorge prit fin.
« J'pensais que tu comprendrais un minimum ce que je voulais. Si je m'intéressais à toi, c'est parce que tu le méritais. Pas comme cette débile que tu trimballes comme ta meilleure amie !
« J'aurais… elle prit une inspiration à cause du manque d'air, pû mourir…
« Mais tu es toujours là ! J'avais besoin de toi pour me dire que je pouvais peut-être faire quelque chose de ma vie. Mais « Il » m'a révélé mes pouvoirs et je suis seul. Cobweb… c'était juste une étape pour expérimenter des choses. Mais ces foutus super-héros ont tout gâchés !
Proto fit une grande pause en déposant avec violence Ellie sur le sol. Fang crut distinguer un air de pitié dans son regard pendant un instant :
« J'espère que cette pisseuse russe va crever avec sa chère Ania
Et Proto d'assommer Fang de manière brutale. Le jeune homme s'empara de quelques dossiers puis prit la fuite. Un voile sombre couvrit la vision d'Ellie. Elle détestait cette journée.
LeConteur.fr | Qui sommes-nous ? | Nous contacter | Statistiques |
Découvrir Romans & nouvelles Fanfictions & oneshot Poèmes |
Foire aux questions Présentation & Mentions légales Conditions Générales d'Utilisation Partenaires |
Nous contacter Espace professionnels Un bug à signaler ? |
2780 histoires publiées 1267 membres inscrits Notre membre le plus récent est JeanAlbert |