Pourquoi vous inscrire ?
«
»
tome 1, Chapitre 1 « La femme araignée » tome 1, Chapitre 1

Eliza se regardait devant le miroir des toilettes. Elle ne se reconnaissait plus du tout. Il y a quatre ans de cela, elle était une adolescente britannique normale. Puis il s'est passé tellement de chose en presque un an qu'elle ne parvenait pas à en saisir l'ampleur. Elle avait un travail, une famille, et même une identité secrète, mais Ellie persistait à ressentir cet instinct de pur prédateur. Celui qui l'avait amenée à agresser une infirmière car elle s'était saisie de Carl sans son accord. « J'ai perdu du poids... » pensa-t-elle en regardant son ventre qui nageait dans un T-Shirt trop ample pour elle. A force de travailler son corps, les trente kilos en trop avait finit par disparaître en seulement six mois. Ses joues et ses pomettes étaient sculptées et profondes tandis que ses mains étaient devenue plus fines qu'auparavant. Ses cheveux châtains étaient maintenant coupé très courts. « Depuis combien de temps je ne me suis pas vue dans un miroir ? » dit-elle doucement pour que personne ne l'entende. Elle était loin de l'adolescente boutonneuse et dodue qu'elle était auparavant. Loin de cette image innocente qu'elle arborait aux yeux de tous. Ellie prit dans sa poche une plaquette de médicament et en ingéra un des comprimés. Maintenant, elle pouvait sortir.

Le silence du centre pour jeune mère où elle travaillait la saisissait de suite. Même après quelques mois de travail ici, elle ne s'y habituait nullement, car ceci voulait dire qu'une urgence pouvait arriver à tout moment. Une fille pourrait tout aussi bien crier car le moment était enfin venu. Et dieu sait qu'elle détestait ces moments. Eliza se dirigea vers le grand dortoir, longeant la rangée de casier appartenant pendant un temps aux pensionnaires présentes. La jeune femme réfléchissait à toutes celle qui devront bientôt la quitter. Car malgré son dégoût pour les accouchements, Ellie aimait s'occuper de ces adolescentes ayant fait ce que les gens appellent toujours aujourd'hui « une connerie ». On lui avait tellement répétée qu'elle avait été naïve et stupide de croire en ce beau garçon qu'elle avait presque finit par le croire. Son frère James s'était évertué de lui faire comprendre qu'il accepterait toujours ce bébé, et que c'était à elle de choisir si elle le gardait oui ou non. Et maintenant, voilà qu'elle se retrouvait avec celle ayant prit la même voie qu'elle.

« PAN ! » Un bruit sourd. Suivit des cris d'un homme. Ellie avait sentit le danger pile avant que le coup de feu ne retentisse. La jeune fille se précipita vers la pièce, entendant un homme hurler des insanités et réclamer son gosse. Ellie se changea en vitesse, rangeant ses vêtements dans son casier et fut recouverte d'une combinaison de couleur grise. Elle mit ensuite des lunettes recouvrant la moitié de son visage. Elle fonça vers la porte du dortoir et se fixa au plafond avec une discrétion presque effrayante. Les dortoirs s'étendaient avec quelques infirmières près de d'adolescentes étendues sur des lits. L'homme qui venait de tirer tenait en otage l'une d'entre elle qui pleurait sans cesse. « Ta gueule ! Une de tes copines s'est barrée avec mon gosse et je compte bien le reprendre. T'as pas le droit Missy de me faire ça ! »

Ellie tissa une toile avec précision sans attirer une seule fois l'attention. La salle était assez haute pour permettre la construction d'une toile solide pour la porter. La toile sortait des pores de sa peau et de sa bouche, guidée par ses doigts. Tel un prédateur, Eliza se déplaça, scrutant sa nouvelle proie avec insistance. Lentement. Lentement elle descendait vers l'homme, la tête en bas. Lentement. Elle lui saisit le bras écartant le pistolet de sa victime. En un instant, l'araignée était sur lui, ne lui laissant aucune chance de s'en sortir. Par la seule force de ses bras elle l'envoya promener dans sa toile où il fut fixé sans pouvoir s'en dépétrer. Il cria, demandant qu'on le détache de manière vulgaire. « La ferme ! Ces filles ont besoin de repos ! » hurla Ellie après avoir atterrit.

« Fang ! C'est elle ! Cria l'une des filles présentes. Les autres prirent eux aussi le temps d'exprimer leur gratitude ce qui causa une énorme gène envers Ellie qui sentait son instinct remonter de plus belle. Fang remonta au plafond en un jet de toile et quitta la pièce en quelques secondes pour ensuite reprendre ses vêtements dans le hall et s'évader aux toilettes.

Se regardant une nouvelle fois dans le miroir, elle prit de nouveau un comprimé pour se calmer. En quelques minutes, elle parvint à remettre ses vêtements à temps. Une des pensionnaire venait de pousser la porte. « Ellie ! Je savais que tu étais là !  Tu vas bien ? »

« Oui… Je suis un peu fatiguée et…

« Fang était là comme les autres fois ! Elle a désarmée un type ! Tu aurais dû voir ça !

La jeune femme lui fit un sourire quelque peu forcé car elle commençait à voir la pensionnaire comme une proie. Or il s'agissait d'une amie qu'elle appréciait beaucoup depuis qu'elle était là. Erika venait de fuir sa famille depuis le moment où elle a été mise en cloque. Ellie avait sympathisé avec elle dès le début et avait des affinités incroyables avec son fils Carl. La jeune blonde s'efforçait de se rappeler de ces souvenirs pour éviter de l'attaquer malencontreusement.

« Je te rejoins dans la salle de vie Erika. Va sur le canapé, et détend-toi. J'ai pas envie que ma nièce de coeur ne vienne pas au monde.

Erika s'en alla de suite, laissant un peu de temps à Ellie pour souffler. Elle rejoignit ensuite son amie. Enfin elle pouvait se détendre.

***

James jeta un journal sur le canapé noir du salon, à la grande surprise de sa sœur qui sirotait lentement un verre de lait avec Carl. Il jouait tranquillement avec ses lego, ne prêtant nullement attention à son oncle qui semblait excédé. Ellie se leva et alla à la rencontre de son frère. Elle vit de suite une trace de sang sur sa chemise et comprit que lui aussi avait passé une mauvaise journée.

"Chéri, tu peux aller jouer dans ta chambre et me laisser avec tonton ?

"Oui maman, répondit Carl sans broncher. Il ne voulait pas comprendre dans ces moments car il ne voulait pas se mêler des affaires des grands.

Une fois sortit, Ellie fit couler un café à l'adresse de son frère qui l'accepta volontiers. Il passa sa main dans les cheveux, et émit un long soupir. Sa sœur remarqua encore d'autres blessures, ce qui l'amena à se demander comment quelqu'un avait-il pu mettre James dans un tel état. Il était L-Sword, l'homme aux lames de lumières. Elle avait réussi à le seconder de nombreuses fois lors de certaines missions et constaté son efficacité et sa discrétion par rapport à M. Indestructible.

« Desmond est de retour.

Ellie sentit la colère monter en elle. Sa colère en tant que mère, mais aussi en tant qu'araignée. James maintint son regard pour la rassurer.

« Il s'est enfuit ?

« Oui. Et il a révélé ses pouvoirs. J'ai réussi à le faire fuir, mais… Il veut récupérer son matériel et ses araignées.

« Je vais m'occuper de lui alors.

« Non, je dois venir avec toi. Il a foutu les jetons à toute l'équipe technique de la prison où il était. Et… je pense qu'il peut s'en prendre à toi ou à Carl.

D'abord le ton employé par son frère la déconcerta. Cette expression effrayée et paniquée malgré cette petite victoire. Puis la respiration d'Ellie devint de plus en plus rapide. Les souvenirs des araignées la mordant de part en part la hantait. Elle prit de nouveau une gélule à ingérer. Il fallait que Desmond paie. Que ce type n'ait plus l'occasion d'effectuer ses tests tordu sur n'importe qui.

« Reste calme. C'est justement ce genre de truc que je préfère éviter.

« C'est raté là.

James invita sa sœur à s'asseoir. Il imaginait bien quel jeu pervers pouvait penser Desmond en ce moment même. Qui pouvait inclure aussi bien Carl que sa mère. Il avisa une blessure sur son bras. Il n'arrivait pas à croire que Desmond avait pu le faire avec autant d'aisance. « Proto »… Il s'était même trouvé un nouveau nom. Son air arrogant et suffisant lui avait été donné par ses tout nouveaux pouvoirs qui lui permettait maintenant d'agir sans Cobweb. Quoi de plus simple pour lui d'agir sans avoir à faire appel à d'autres personnes. Il prit sa sœur dans ses bras pendant un moment, jusqu'à ce que Carl revienne pour demander à manger. L'ambiance fut des plus morose.

***

Desmond Peters avait la particularité d'être né d'une mère française et d'un père anglais. Celui-ci s'était installé en France pour y faire de affaires depuis la naissance de son fils. Desmond a pu acquérir une connaissance poussée des deux langues, en développant toutefois un accent français très visible et qui ne voulait pas partir malgré les nombreuses heures passées à travailler l'anglais. Ce défaut fut fort déplaisant lorsque Desmond dû suivre les cours en Angleterre. Moqué et considéré comme un bâtard de la Grande Bretagne, le jeune Desmond en vint à détester ses origines et à devenir de plus en plus seul, développant une haine pour son lycée, tout en révélant un potentiel incroyable dans le domaine de la science. Ses professeurs l'appréciaient pour son intelligence et son appétit insatiable de savoir malgré son comportement hautain envers les camarades plus en difficulté.

Cobweb le remarqua, et l'engagea pour tenter de mener des recherches sur les araignées. En échange du matériel coûteux que Cobweb pouvait lui fournir, Desmond pouvaient mener toutes les recherches qu'ils souhaitaient sur le sujet des araignées. Desmond avait été plus que productif mais sa dernière initiative mit en pièce la confiance que lui portait ses supérieurs. Son intérêt pour la transmission de pouvoir l'avait en effet poussé à enlever Violette Parr, alors enceinte d'un mois à peine. Il avait ainsi attiré l'attention de M. Indestructible, puis celle d'L-Sword lors de l'enlèvement d'Eliza Clarke. Desmond pensait qu'elle le comprenait. Que leur situation de paria aux yeux d'une société n'acceptant pas l'échec les liaient tous deux. Mais quelle désillusions lors qu'Ellie laissa son frère l'arrêter et emmené par Scotland Yard. Quelle déception de voir qu'il était seul dans ses rêves !

Mais avec ses nouveaux pouvoirs, il n'avait plus peur. Il était devenu fort et pouvait maintenant recommencer ses expériences tout en se vengeant de Cobweb, d'Ellie et de son frère ! Il mit sa tenue de couleur pourpre. Une tenue fort prétentieuse pour un égo de plus en plus grand. Une cape, une combinaison de sa propre confection. S'admirant dans le miroir, le jeune homme migra vers la pièce d'à côté. La seule pièce sombre de cette maison en ruine. Des machines attendaient d'être utilisées par Desmond. Il se mit à sourire, laissant ses long cheveux bruns tomber sur son visage. Ces quatre ans passées au trou l'avait profondément changé. Mais le sauveur était venu, et maintenant, le voilà avec ses propres pouvoirs ! Le sauveur ne lui avait pas menti !

Lentement, Desmond extirpa du plancher une carte métallique. La clé de son laboratoire. Enfin il pouvait profiter de ce contact froid sur sa peau. Passant la carte près d'une des statues. Un son bref retentit tandis qu'une porte cachée s'ouvrit en un instant, balayant la poussière accumulée depuis ces quatre longues années. Une salle ressemblant à un laboratoire. Desmond se réjouissait d'avance de ses nouvelles expériences.


Texte publié par Leon Heart, 9 juin 2016 à 20h27
© tous droits réservés.
«
»
tome 1, Chapitre 1 « La femme araignée » tome 1, Chapitre 1
LeConteur.fr Qui sommes-nous ? Nous contacter Statistiques
Découvrir
Romans & nouvelles
Fanfictions & oneshot
Poèmes
Foire aux questions
Présentation & Mentions légales
Conditions Générales d'Utilisation
Partenaires
Nous contacter
Espace professionnels
Un bug à signaler ?
2780 histoires publiées
1267 membres inscrits
Notre membre le plus récent est JeanAlbert
LeConteur.fr 2013-2024 © Tous droits réservés