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À chaque couloir, son histoire. Qui donc dort au fond de ces corridors ? Un poète, un esthète, un anachorète ?

Odeur de térébenthine et d’encaustique.

Innombrables, insondables, à l’infini elles se déclinent. Toutes semblables et pourtant uniques ; chacune possède son histoire.

Entrouverte, il faut alors la franchir.

De l’autre côté, gisante silhouette que les ombres travestissent.

Corps enlacés dans le vide, esquisses entrelacées dans les interstices.

Sur les murs, les murmures silencieux. Sur les fenêtres, les vêpres nocturnes.

Dans l’obscur, de ces corps presque familiers, se détache le fil d’une vie de noctambule.

Que l’un se lève et l’autre feint. Que l’un trompe et l’autre s’estompe.

Ténue, que cette folie qui les habite quand, au fond de leurs yeux, scintille le feu d’une passion capable de tout engloutir.

Gisant mourant ; à côté de lui, semblable, amant gisant.

Sur le front, une tache aurore figurant.

Pourtant se poursuit l’étrange pantomime, dirigée par un maître invisible.

Debout, ses paupières closes tournées vers le levant, dirigées vers le couchant. Que contemple-t-il en cet instant ?

Alors que sur les murs se pressent compositions et jaculations, en vers ou en prose, tracées à la diable par son ombre.

Sur ses lèvres ivoire, le sourire peint de la chose, il vous fixe.

— Ni poète, ni anachorète, encore moins un esthète, vous rétorque-t-il.

— Mon maître s’appelle Verlaine, poursuit-il quand, d’un bond, il s’enfuit.