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volume 18, Chapitre 1 « Quatre Portes : Baudelaire » volume 18, Chapitre 1

Odeur du soir. Bruit de couloir. Qui se terre donc au fond de ses longs corridors ? Comme autant de mystères, ce sont autant de portes closes.

Parfois l’un s’entrouvre et l’on découvre.

Une forme d’ombre, une forme sombre, une forme close.

Est-ce une vision, une illusion, une hallucination, une paréidolie ?

Par l’huis, on l’entend qui bruisse. Bruit de succion, bruit d’ablution. L’eau qui roule au fond du lavabo.

Dans le miroir, on l’aperçoit, plein de noir, peint de noir, perdu sur les rives d’un cours d’eau sans âge.

Flottent dans ses yeux les astres d’un soir sans étoile.

Vivant parmi les morts, mort parmi les vivants, son pas accroche, son pas achoppe ; il n’est que silence.

Étendu sur son divan, il flotte au milieu des astres morts.

Dans un verre, volette une fée, elle est de couleur verte.

Follette, elle danse une étrange sarabande.

Main tendue, doigts crochus, ses phalanges s’agitent dans le vide.

Sur les murs, les ombres vives l’imitent.

Rieuses, moqueuses, odieuses, elles singent l’endormi, l’assoupi qui, du fond de ses rêves, songe dans la nuit.

Paupières closes, il se retourne ouvrant son regard sur le monde.

— Vous cherchez un poète ?

Un cristal dans sa senestre, la camarde à sa dextre, il vous répond.

— Ce n’est pas la bonne adresse, seul mon chat s’appelle Baudelaire.


Texte publié par Diogene, 27 décembre 2021 à 11h47
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