L’enfant contemplait encore une fois la vallée endormie. Dans le ciel, la lune assoupie ouvrit un œil puis le referma ; l’enfant dansait parmi les étoiles. Cependant dans le village assoupi, il en était un qui ne trouvait pas le sommeil, alors même qu’il s’était vu en rêve pourfendant un dragon.
— Ce ne peut-être que lui ! ruminait-il. Depuis qu’il est ici, tout s’en va à vaux de l’eau et je ne dors plus.
Il se tourna encore longtemps dans son lit. Hélas, chaque fois qu’il se sentait partir, la lune le regardait et il se réveillait. Attrapant sa robe de chambre et son bonnet sur la tête, il s’en fut dans la nuit, bien décidé à tirer la chose au clair. Mais à peine eut-il franchi le seuil de la porte qu’il se retrouva en haut d’une colline baignée par le clair de lune, surplombé par un rocher sur lequel l’enfant dansait.
— Mais, mais… bredouilla l’insomniaque. Que fais-je ici ? J’étais chez moi, il y a peu encore.
— Voyons ! lui affirma l’enfant. Tu le sais déjà. Je suis venu terrasser le dragon, à la place j’ai rencontré mon reflet dans le miroir et je lui ai donné une épée en bois.
— Une épée en bois ? s’étonna le villageois.
Mais l’enfant et le rocher avaient disparu. À leur place s’ouvrait un passage noir et plein d’angoisse ; dans sa main il tenait une épée en bois ; dans l’autre un bouclier de rien. Du fond lui parvenait le bruit d’une respiration ; à n’en point douter celle du dragon. Mais dans son rêve, ne sortait-il pas vainqueur de son duel. Alors, l’épée au clair, il s’enfonça dans les ténèbres épaisses jusqu’à la tanière du ver.
— Que viens-tu m’en troubler mon sommeil, vermisseau ? gronda le dragon tandis que son œil s’ouvrait, gigantesque.
— Je suis venu te vaincre, dragon ! Avec mon épée en bois et mon bouclier de rien ! tonna le villageois, sûr de son bon droit.
— Avec ton bouclier de rien et ton épée en bois ! s’esclaffa son adversaire. Voilà qui ne manque pas d’audace. Hé bien, qu’attends-tu ? Frappe-moi !
Le villageois hésita, puis se rappela qu’il était dans un rêve, et frappa. Le villageois n’était plus là, à la place se tenait l’enfant, une épée de fer au bout des doigts.
— Es-tu satisfait ? le questionna le dragon.
— Ma foi, oui ! Il ne troublera plus mon sommeil quand je ferai ma sieste dans les jardins.
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