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volume 7, Chapitre 3 « Quatre Mères : Mater Tenebrarum » volume 7, Chapitre 3

60 zeptombre

Nous nous enfonçons toujours plus loin en direction du Nord, ainsi que nous l’indiquent nos boussoles. Grâce aux ressources du temple, nous nous sommes fabriqué un traîneau de fortune sur lequel nous avons entassé autant de vivres que nous pouvions nous le permettre ; presque un ténombre. Dans l’une des salles, nous avons récupéré ce qui ressemblait à des peaux de bêtes. Cependant, nous doutons de la chose ; leur état nous intrigue.

Hélas comme nous nous y attendions, elles ne nous auront guère servi. Aussitôt que nous les avons revêtues, elles sont tombées en lambeaux qui se sont éparpillés à tous les vents. Peut-être, croiserons-nous un troupeau d’éphédrons masqués. Il nous fait l’espérer.

9 attombre

De la faim, nous ne souffrons pas. Nous possédons désormais plus de vivres que nous ne pourrions consommer. Hélas, le froid s’en est mêlé. Nous avons trouvé refuge dans une grotte. La température est anormalement élevée, 273 degrés oubliés. Mais ce n’est pas là la seule étrangeté. Que sont ces panneaux sur lesquels sont gravés de singuliers glyphes ? Ce n’est pas un langage. Ils sont trop peu élaborés; plutôt un rébus. La chose semble vraisemblable, car d’antiques textes suggèrent la présence de temples bâtis dans des cavernes. Néanmoins, nous n’osons pousser nos explorations trop loin ; la température nous inquiète au lieu de nous réjouir.

17 attombre

À ces latitudes, le moindre souffle ne pardonne pas ; nous en avons fait l’amère expérience et l’un a perdu sa jambe. Nous l’avions cautérisée, mais la gangrène s’est étendue, gazeuse. Sous sa peau aux reflets noirâtres sont apparues, en de multiples endroits, de singulières boursouflures qui, lorsqu’elles éclatent, répandent miasmes et pestilences. Nous aurions dû le savoir, mais nous n’osions le croire ; sinon comment expliquer la soudaineté de son état ? Ngalyod ! a-t-il soufflé avant d’expirer et nous avons tous frissonné. Il n’y a plus rien à faire, sinon le mettre en terre.

19 attombre

Nous n’osons plus croiser nos regards. Au fond de nos yeux, ce ne sont que des ombres noires. Elles sont partout, omniprésentes, omniscientes. Ce sont ses enfants. Lui est mort, mais ne l’était-il pas auparavant ? N’était-il pas plutôt un fantôme, le jalon, celui qui nous montrerait la route ?

Voici que je délire quand je relis ces lignes. Je n’y découvre que la folie, les mots s’enchaînent sans logique ni raison. Nous devons prendre une décision. Dehors, dedans, c’est la mort qui nous attend. La température est de 293 degrés oubliés, clémente. C’est quoi, clémente ?

20 attombre

La tempête a décidé pour nous. Nous l’avons découverte ou du moins son ombre, incrusté dans les murs d'une pièce remplie d’un chaos métal et minéral. Elle règne, maîtresse noire et sournoise, sur son peuple figé au milieu d’une forêt d’arbres pétrifiés, dans laquelle s’élève un chant funèbre : Videantur quae de tua insania peccator est. Fructus malos utero tuo. Genere mortis retia, Serenaienn Mater Tenebrarum.

C’est là que nous l’avons découvert; sombre et triste chose parmi d’autre, incrustée dans le tronc. Combien de temps survivrons-nous ? Aucun d’entre nous ne le sait. Pourtant, il nous faut poursuivre et trouver la quatrième.


Texte publié par Diogene, 21 juin 2017 à 20h14
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