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volume 7, Chapitre 2 « Quatre Mères : Mater Suspiria » volume 7, Chapitre 2

35 zeptombre

Il ne nous reste plus quelques noctombres de vivres. Nous n’avons, hélas, pu nous charger plus. À plusieurs reprises, nous eûmes espoir de découvrir quelques nourritures. Chaque fois, nous déchantâmes, car tout était gâté ou trop contaminé. En revanche, nous avons trouvé de nombreux artefacts dont la signification ou l’utilité nous échappe. Ils jonchent les sols tapissés d’une végétation rase, quand elle n’est pas inexistante. Peut-être sont-ils des indices pour nous sortir de ce labyrinthe de pierre dans lequel nous nous sommes engagés et laissés piéger.

37 zeptombre

Les températures ont de nouveau chuté. Nous avons trouvé refuge en un lieu qui fut très certainement un temple. Nous y avons découvert les restes de monumentales sculptures, ainsi que d’innombrables et tout aussi invraisemblables pièces à son effigie. Cependant, une chose nous étonne : passé l’année « 2089 » ?, il semble que son émission a cessé. Dans notre malheur, nous sommes chanceux, car, à force d’exploration, nous sommes tombés sur des génératrices de courant autonomes. Nous ignorons cependant si nous pourrons les remettre en état.

51 zeptombre

Cela fait maintenant quatorze noctombres, soit une décérombre et demie que nous campons dans ce temple oublié. Par chance, nous pûmes réparer l’une des génératrices et la découverte fortuite d’offrandes préservées par le froid nous permet de reprendre espoir. Dehors, la tempête fait toujours autant rage. Le vent atteint des vitesses inouïes tandis qu’au-dessus de nos têtes gémissent les fragiles édifices. Plusieurs d’entre nous s’interrogent : aurions atteint notre but ? Car lorsque s’assagit Borée, nous les entendons et nous frissonnons.

53 zeptombre

D’elle, nous ne percevons que le souffle, que les mots : Stabat Isaenn dolorosa. Peccator audire echo terrae. Caecorum oculos tuos respice. Quod insania tua peccator est ; ce vent glacial et silencieux qui s’infiltre jusque dans nos rêves. C’est lui qui nous a guidés dans ces recoins où nous n’osions nous aventurer. C’est un lieu singulier, agencé sur deux niveaux. Le sol est jonché de débris de verre. Cependant, nous n’en sommes pas certains à cause de ses étranges reflets que nous devinons à l’intérieur. Sa présence est partout, invisible à nos seuls yeux. Guidés par sa voix de cauchemar, nous cheminons jusqu’à ce qui devait être un autel. C’est là que nous l’avons trouvé ; fumée éthérée prisonnière d’une singulière bulle de verre. Gravé sur le mur, le nom de cette folie qui nous a conduits : Isaenn, Mater Suspiria.


Texte publié par Diogene, 19 juin 2017 à 09h13
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