La nuit fut difficile pour Azeo. Son sommeil fut peuplé de cauchemars mêlés à de lointains souvenirs qu'elle aurait préféré oublier. Elle revit aussi l'étrange paysage et le château en bord de mer, mais cette fois tout semblait en ruine. Les pierres provenant des murs s'entassaient au pied du plateau rocheux, bloquant l’accès à la cavité menait à l'intérieur. Aucune trace de la femme qu'elle y avait vue ni des dragons. Le soleil était à son zénith et dardait sur elle de doux rayons, réchauffant sa peau. Les faibles bourrasques de vent portaient jusqu’à ses narines des effluves iodés si caractéristique de la mer.
Elle porta son attention sur ce qui était autrefois des champs fertile. La terre y était sèches, parcourue de craquelures. Les buissons qui les bordaient étaient rabougris et n'avaient pratiquement pas de feuilles. On aurait dit qu'une sécheresse sévissait sur cet endroit depuis plusieurs années, ce qui parut étrange à Azeo puisque les littorales sont connus pour leurs temps propices aux plantations avec leurs mélanges de jours pluvieux et de jours ensoleillés. Mais, après tout, elle était dans un rêve et tout était donc possible.
Elle vagabondait parmi les débris, à la recherche de quelque chose de familier, lorsque le temps changea. De sombres nuages vinrent obscurcir le ciel, cachant le soleil. La chaleur qu'il prodiguait disparue avec lui et les frissons parcoururent bien vite la peau d'Azeo. Le vent, qui avait été léger et agréable jusqu’à maintenant, se mit à souffler plus fort, faisant s'envoler les rares feuilles encore accroché aux arbres, et hurlant aux oreilles de la jeune femme. Comme si cela ne suffisait pas, des éclairs se mirent à zébrer le ciel. Par-dessus le vacarme environnant, un puissant grondement résonnât.
Elle ouvrit brusquement les yeux et son regard se posa sur un enchevêtrement de petites poutres de bois et de toile. Son cœur battait à toutes allures comme s'il cherchait à s'extirper de sa poitrine et un fin voile de sueur la recouvrait. Ses oreilles bourdonnaient. Elle tenta de se mettre debout mais ses pieds se dérobèrent sous elle, et elle s'affala au sol. Sa tête la lançait, de petits piques de douleurs lui martelaient les yeux. Les frissons qu'elle avait ressentis dans son rêve étaient bien réels, constata-t-elle alors.
Guasdrul se précipita vers elle et la souleva délicatement dans ses bras. Le fait qu'elle ne l'ai pas entendu approcher traduisait son état pitoyable. Elle ne comprenait pas toutefois ce qui pouvait avoir provoqué cette faiblesse. Tandis qu'il la posait sur son lit et lui tendait ses vêtement elle le fixa. Son visage était grave et elle distinguait une étincelle de peur dans ses yeux. Qu'est-ce qui pouvait bien effrayer cet homme a ce point ?
Il se tourna galamment le temps qu'elle se revêtit et elle lui en fut reconnaissante. Elle passait sa tête par le col de la tunique quand un grondement semblable à celui de son rêve retentit de nouveau. Elle se figea. Cela était-il vraie ou bien se trouvait-elle encore plongé dans l'un de ses mauvais rêves ? La douleur à sa cuisse lorsqu'elle enfila son pantalon lui prouva que ce n'était pas le cas. Elle tapota l'épaule du soldat, lui signifiant qu'elle était prête.
De nouveau il la porta et sortit de la tente. Ce que vit Azeo lui glaça le sang. Tout le monde courrait un peu partout, affolés, un peu comme s'ils étaient attaqués. L'un d'entre eux transportait plusieurs épées quand une soldate lui cria qu'il y avait plus important à emporter. Azeo ne put entendre le reste, Guasdrul venait d'entrer dans une autre tente. L'intérieur était dépouillé, seul un lit et une table trônait au centre. Assis autour elle découvrit Doricien, la mine sombre et les traits tirés, ainsi qu'Astrid qui distribuait des ordres. Un bandage lui ceignait la tête, ne laissant que son œil valide de dégagé. Le fait qu'elle soit debout en train de mener ses hommes au lieu de se reposer prouvait son fort caractère et sa ténacité.
Doricien ne leva même pas les yeux à leurs approches et elle trouva sa réaction puérile. Qu'il lui en veuille, d'accord, qu'il la boude un moment, passe encore, mais qu'il l'ignore totalement, ça, c'était inexcusable. Astrid renvoya les autres soldats et fit signe a Guasdrul de posé Azeo sur le lit. Elle réagit violemment, l'esprit échauffé par la réaction du noble.
— C'est bon, je ne suis pas infirme ! J'ai encore mes deux jambes et je peux très bien tenir debout.
— Je te dit de t'asseoir là et tu vas le faire. Je suis celle qui commande ici, toi tu n'as aucun droit.
Le ton était sec, froid et laissait entendre qu'aucune répartie n'était possible. Toutefois, Azeo campa sur ses positions, les pieds légèrement écarté et les bras croisés. Elle dévisageait la chevalière, la mettant elle, ou toute autre personne présente, au défi de la faire bouger. Ce fut Astrid qui rompit la joute silencieuse.
— Très bien, fait comme bon te semble, mais tu n'as pas intérêt à nous ralentir après.
Elle passa ensuite à l'explication de la situation présente.
— Je sais de source sûre que quelque chose de mauvais pour nous est en train de se diriger tout droit ici. On lève donc le camp, n'emportant avec nous que le stricte nécessaire. La mission consistant à poursuivre les trafiquants est abandonnée pour le moment. Il faudra rejoindre au plus vite la rive du fleuve Fravan, puis le traverser. C'est malheureux à dire, mais tous ceux qui seront incapable de suivre l'allure imposé seront laissés derrière.
Tous acquiescèrent sauf Azeo. Elle comprenait que les plus faibles ne feraient que ralentir et gêner, mais elle s’attendait à un peu plus de solidarité entre chevalier d'un même ordre. Il fallait croire que peu importe la noblesse du titre, tout le monde était pareille. Non, rectifia-t-elle aussitôt. Pas tous, sans quoi elle ne serait certainement pas la aujourd'hui. Lui, il avait mis de côté ses envies et avait pris soin d'elle. Au final, l'ordre "des membres de la Nuit" avait légèrement plus d'honneur.
— Tout est dit, la séance est donc levée. Rendez-vous près de la tente médicale.
La voix d'Astrid la fit sortir de ses pensées. La chevalière sortait déjà de la tente. Azeo lui attrapa le bras au passage.
— Moi, j'ai encore des questions.
Seul un regard où brillaient des flammes de colère lui répondit.
— De quelle sorte de menace s'agit-il ?
— De la sorte dont tu ne veux rien savoir. Maintenant, lâche-moi !
Elle se dégagea vivement de sa poigne et sortit d'un pas vif. Azeo n'arrivait pas à expliquer la colère qui rongeait son amie. Elle se tourna vers Doricien, mais il était déjà sur les traces de la chevalière et s'engouffra à sa suite. Ni tenant plus de cette situation puérile, Azeo se jeta sur le bol qui trainait sur la table et se précipita vers l'extérieur, parvenant à échapper aux bras tendus de Guasdrul. Elle s’immobilisa, estima rapidement la distance qui la séparait du noble et lança le bol. Son projectile improvisé fit mouche et atterrie sur la tête de sa cible.
Il leva le bras et passa la main sur son crâne. Toutefois, il ne s'arrêta pas pour autant. Face au mutisme et au manque de réaction de l'homme, elle ne put se retenir d'avantage.
— Quand tu auras fini de jouer au gamin et de bouder dans ton coin, tu me feras signe, espèce de lâche ! Ne me dit pas que tu aurais peur d'une faible femme, blessée qui plus est. Si tu as quelque chose à me reprocher, et bien vas-y !
Elle n'avait pas fini sa tirade qu'il lui agrippa fermement les bras.
— Ne parle pas sans savoir. Celle qui agit comme une enfant, c'est toi. Maintenant je n'ai vraiment pas le temps de m'occuper d'une garce à l’égo surdimensionné. Tout ne tourne pas autour de toi.
Il était resté calme alors qu'elle même bouillait de rage.
— Alors explique-moi ce qui ne va pas.
— Le fait que la vie de tous ici soit en danger.
Et sur ces mots il repartit. Guasdrul émit un claquement de langue, attirant son attention. Elle lisait de la désapprobation dans ses yeux.
— Oui je sais, je me suis laisser emporter. Enfin, voyons le bon côté des choses, si ça se trouve nous allons tous mourir avant demain.
Elle haussa les épaules avec une nonchalance qu'elle était loin d'éprouver. Elle demanda ensuite au soldat de la mener jusqu'au armes. Si elle devait fuir, ce ne serait certainement pas désarmé.
Guasdrul et Azeo rejoignirent plusieurs autres soldats rassemblés près de la tente. Beaucoup étaient blessés et du sang maculait leurs armures. Elle aperçut Doricien de dos, il discutait calmement avec Satra. Un ordre fut donné et la troupe se mit en marche. Guasdrul se rapprocha d'Azeo et voulu la porter. Cette dernière s’écarta prestement, refusant catégoriquement son aide. Il haussa les épaules et tous deux suivirent le reste de la troupe. Les chevaliers s'étaient divisé en deux groupes. D'un côté les blessés légers et graves, qui partaient les premiers, de l'autre celui des soldats encore capable de se battre et dont Astrid avait une totale confiance. Ils suivraient peu après, une fois toute menace écartée
Cela faisait un bon moment maintenant que le groupe d'Azeo avançait. Elle commençait à peiner, la boue montant parfois jusqu'aux genoux. La sueur maculait son front, mais pour rien au monde elle aurait admis être en difficulté. Guasdrul avait plus d'une fois essayer de la porter, mais elle n’avait pas cédée. Le grondement sourd se fit de plus en plus présent et provoquait l’effroi parmi les soldats qui l'accompagnait. Jusqu’à présent, ils n'avaient dû abandonner personne derrière, mais cela ne durerait plus très longtemps. Déjà, certain demandait à faire une pause, s’écroulant au sol. Seuls leurs amis se précipitait et les relevait pour ensuite les encourager à continuer de marcher. Après la scène qu'elle lui avait faite précédemment, il n’insista pas.
De nouveau un grondement. Azeo tendis l'oreille. Il lui semblait que ce qui en était à l’origine était plus proche qu’auparavant. Elle fit encore quelque pas lorsqu'un mouvement suspect dans les broussailles attira son attention. Elle laissa les autres avancé, faisant mine de reprendre son souffle, tout en faisant signe a Guasdrul qu'il n’avait pas besoin de l'attendre. Une soit que tout le monde lui tournait le dos, elle sortit la seule dague qu'elle était parvenue à dénicher au camp et se dirigea le plus discrètement vers l'arbuste qui remuait toujours
D'un geste vif, elle écarta les quelque branche et découvrit un bandit, les yeux grand ouvert dans sa direction. Elle recula vivement et s’apprêtait a donné un coup avec sa lame, mais quelque chose clochait. Comme rien ne se passa elle s’approcha de nouveau. L'homme n'avait pas bougé. C'est alors qu'elle aperçut la pellicule vitreuse qui recouvrait son regard. Il était mort. Elle se demanda alors ce qui avait pu faire bouger ainsi le buisson. Elle écarta un peu plus les feuilles qui lui barraient la vue et retint un haut le cœur.
Sous ses yeux, l'homme était coupé en deux, ces viscères s'étalant sur le sol et le sang maculaient le sol. De toute sa vie, jamais Azeo n'avait vu un spectacle aussi répugnant. Bien sûr, elle avait été témoin de nombreux meurtre, par décapitation et autres procédés que l'on pourrait qualifier de barbare, mais rien de tel que ce qu'elle avait sous les yeux. Repoussant son dégoût, elle s’agenouilla et observa la plaie béante. Le bord n'était pas net, ce n'était donc pas une lame qui en était à l’origine. Elle opta pour un animal, mais de quel genre ? Le Domaine de la Forêt Noire recelait encore bien des mystères, même pour les plus érudits. Elle jeta un coup d’œil plus loin, mais aucun signe des jambes du malheureux, ce qui était étrange.
Elle inspecta les environs, a la recherche d’empreintes susceptibles de la renseigné, mais ne décela rien. Quel que soit la bête qui avait fait un tel carnage, elle devait être suffisamment grosse pour engloutir la moitié de corps, mais alors, comment avait-elle fait pour ne laisser aucune trace ? Azeo se posait la question lorsqu'elle entendit un mouvement derrière elle.
— Oui Guasdrul, j'arrive.
Elle se retourna, mais ce n'était pas le soldat qui se tenait là. Une drôle de bête, ressemblant à un fauve, se dressait l'air menaçant, tous crocs dehors. Elle avait une taille impressionnant, arrivant très certainement au niveau des hanches de la jeune femme. De puissants muscles étaient visibles, malgré la couche de fourrure ocre qui les recouvrait. Des zones plus foncé, tirant sur le noirs, se situaient au niveau de ses oreilles, de ses yeux et le bout de sa queue. Voilà qui éclaircissait au moins un point, ce devait être lui qui avait dévoré le soldat. Elle avait adopté une posture basse, prêt à bondir sur sa proie. Or, sa proie était Azeo et elle n'était pas prête à mourir aujourd'hui.
— Tout doux mon gros minou...
Le fauve poussa un petit rugissement bas, signe, s'il en fallait davantage, qu'il n'était pas content. Azeo prépara sa lame, même si elle ne se faisait pas trop d'illusions. Elle ne serait pas de taille si l'animal décidait de faire d'elle son dîner. Il s'apprêtait à bondir, quand le grondement résonna de nouveau, faisant fuir le fauve, ce qui ne fit rien pour rassurer Azeo. Si l’animal avait pris peur rien qu'en entendant le cri, elle ne donnait pas chère de sa peau si elle tombait sur ce qui en était à l’origine.
Le sol se mit soudainement à trembler, faisant perdre l'équilibre a Azeo. C'est dans des moments comme celui-ci qu'elle se reprochait de toujours faire bande à part. Elle se releva péniblement. Il fallait qu'elle rejoigne les soldats au plus vite. Elle puisa dans ses forces et s’élança dans la direction du groupe. La terre tremblait toujours. Pire, les secousses semblaient plus fortes. Elle trébucha et voulue faire un pas pour éviter la chute, mais sa jambe se déroba sous elle.
— Merde, pas maintenant !
Elle pataugea dans la boue jusqu’à un arbre pour s’appuyer dessus. Elle était exténuée et ne pouvais plus bouger. Le coup de fouet provoqué par la peur lors de sa confrontation avec le fauve ne faisait plus effet et la laissait même encore plus faible. Il ne lui restait plus qu'à espérer que Guasdrul la retrouve vite. Elle avait froid et, bien qu'elle rechigne à l’admettre, elle avait peur.
Une sorte de fièvre l'envahie, faisant bouillir son sang dans ses veines. Toute la forêt, bien que déjà calme, s’était complètement tu. Le silence n'était entrecoupé du grondement, toujours plus puissant et plus terrifiant. Azeo en était certaine à présent, il se rapprochait de sa position. Rien d’étonnant donc que personne ne soit venu la chercher. Même l'homme le plus courageux des six royaumes aurait pris ses jambes à son cou et déguerpie au loin. L'obscurité qui régnait dans le bois s'était encore accrue, ne faisant rien pour améliorer la situation.
La fatigue se faisait de plus en plus sentir et Azeo ferma les paupières. Elle voulait voir la mort en face quand elle viendrait, mais voulais aussi reprendre des forces. Elle ne se laisserait pas faire sans se battre. Quitte à y rester, autant faire le plus de dégâts à l’adversaire. C'était cet homme qui le lui avait appris. Elle ne put empêcher une larme de couler en repensant à lui. Lorsqu'il était encore en vie, elle l'avait haï comme elle n'avait jamais fait depuis. Il lui avait mené la vie dure, ne se montrait jamais compatissant ni aimable. Si elle faisait une bêtise ou n’exécutait pas bien ce qu'il lui demandait, il la corrigeait sans ménagement.
Toutefois, elle avait vu son comportement autrement le jour où il l'avait quitté, se sacrifiant pour qu'elle ait la vie sauve. Alors, elle avait compris que, bien que sévère, il tenait à elle. Étrange comme la mémoire peut être sélective. Si elle en était là aujourd'hui c'était grâce à lui, grâce au savoir qu'il lui a enseigné. Plus que tout, elle regrettait de n'avoir jamais pu le remercie pour tout ce qu'il avait fait. Elle n'était qu'une gamine, et il aurait facilement pu se débarrasser d'elle. Elle était seule au monde, personne à qui elle n’aurait pu manquer. Il ne l'avait jamais puni injustement et elle s'était alors rappelée les bons moments passés ensemble.
Les chauds mois de printemps passés en Lorendi, sous un soleil de plomb et les embruns marins dans les narines. C'était la première fois qu'elle voyait la mer et cela l'avait enchanté. Ils avaient séjourné dans une petite auberge dans la capitale du pays le temps qu'il effectue une ou deux missions. Cela faisait moins d'un an qu'elle était avec lui et ne savait pas encore en quoi cela consistait. Il avait néanmoins pris soin de lui faire visiter la ville ainsi que son port. Il l'avait aussi conduit au bord d'un lac et lui avait appris à pêcher, et avait commencé à l'instruire, exerçant sa dextérité.
Le souvenir se brouilla et elle se vit quelques années plus tard dans une grotte a Treinat, bloqué à cause d'une tempête de neige. Ils avaient dû fuir des mercenaires à cause d'une trahison au cours d'une mission et le seul moyen pour échapper à leurs poursuivants avait été de franchir un col. C'est à cette époque qu'elle a appris en quoi consistait véritablement son métier. Loin de l'effrayer, elle avait trouvé ça plutôt sympathique. Il n'avait pas de compte à rendre aux autres, vivait sa vie comme il l'entendait. Durant ces longues nuit, pelotonnée près du feu, il lui avait raconté toutes les légendes et comptes qu'il connaissait.
De nouveau l'image se fit trouble et laissa place à un autre souvenir. Celui de cet été tranquille écoulé dans la forêt proche du château de Kinaroc. Ils l'avaient passé dans une cabane de chasse abandonné et il lui avait enseigné comment traquer, chasser, dépecer, tendre des pièges et encore bien d'autres choses. C'était aussi cette fois-là ou elle avait attrapé une mauvaise fièvre. Il était resté à son chevet toute la nuit, passant doucement sa main dans ses cheveux. Ils n'avaient jamais vécus dans le grand luxe, mais ils n'avaient jamais manquer de rien. Ils avaient menés une vie simple et heureuse, jusqu’à ce qu'elle bouleverse tout en se rendant au village.
Un bruit sourd la tira de ses pensées. Elle passa une main sur sa joue et eut la surprise de la découvrir humide. Elle n'avait plus pleurée ainsi depuis le jour de sa mort. Elle se releva et tira sa dague. S'il y avait une chose que ces souvenirs lui avaient fait comprendre, c’était qu'elle ne pouvait pas abandonner, elle ne pouvait pas simplement jeter en l'air ce qu'il lui avait offert en échange de sa vie : la chance d'avoir un futur. Elle attendit de pieds fermes ce qui approchait. Mais, de tout ce qu'elle s'était imaginé, rien n'aurait pu la préparer à ce qui se présenta à elle.
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