Le trajet fut tout d’abord ennuyeux. Pas une parole ne fut échangée et seul le bruit des pas des chevaux troublaient le silence relatif de la vallée. Tandis que Kaden poussait son énième soupir, Azeo était plongée dans ses pensées, faisant confiance à sa jument pour suivre le chemin qui s’ouvrait devant eux. Elle tentait de comprendre la situation. Pour qu’Astrid la laisse en plan, sans lui fournir la moindre explication, c’est que cela doit être une histoire sérieuse. Or, la jeune femme ne supportait pas d’être tenue à l’ écart. Elle devait trouver un moyen pour en savoir plus.
Repensant au peut de mot prononcé par Kaden, celui de chasseurs la mit sur la piste. Il ne devait pas s’agir de n’importe quels chasseurs pour que le chef des chevaliers du dragon blanc s’en occupe en personne. De plus, vu la réaction d’Astrid, cela devait la toucher personnellement. La lumière se fit dans l’esprit d’Azeo. Ces chasseurs doivent certainement être ceux qui ont attaqués le repaire des dragons, actuel lieux de rassemblement des chevaliers, et décimé tous ceux qui y vivait. Un sourire fleuri sur le visage de la jeune femme.
Alors que le garçon poussait encore un soupir, la jeune femme se tourna précipitamment vers lui. Il eut un léger sursaut puis se ressaisit et bomba le torse en une réaction typiquement masculine. Il offrit à Azeo un sourire qui se voulait amicale, bien que quelque peu hésitant. La jeune femme eut presque pitié de lui.
— Ainsi, tu es chevalier du dragon ?
— Oui, ma Dame. Enfin, pas tout à fait... Je suis encore en apprentissage. Mais dans moins de deux lunes je passerais la dernière épreuve et entrerais dans l’Ordre. J’ai toujours voulu en faire partie. C’est pourquoi depuis ma plus tendre enfance je me suis entrainé sans relâche, même si je ne me faisais pas trop d’illusions. Alors, quand Dame Astrid a remarqué mes efforts et m’a accepté comme apprenti... Vous n’imaginez pas comment je me suis senti fier ! Ensuite...
Azeo laissa le garçon poursuivre son discours encore un moment. Comme elle l’avait pensé, Kaden était une vraie pipelette, ce qui arrangeait bien la jeune femme. D’après ce qu’il avait rapporté a Astrid, les chasseurs avaient été repérés près de la Foret Noire. La jeune femme se représenta alors mentalement l’une des cartes des différents royaumes que cet homme l’avait forcé à apprendre par cœur...
Reanach est la capitale du royaume de Treinat, la province la plus au Nord. Elle est délimitée à l’Est par les montagnes des Hauts-Monts et au Sud par une frontière commune avec Ernel, dont le dirigeant siège à Kinaroc. Au Nord se trouve la Mer de Glace, et enfin au Nord-Ouest la Foret Noire. Cette délimitation naturelle représentait toutefois une grande superficie. Il faudrait donc plus d’informations à Azeo pour rejoindre Astrid. Quelque chose en elle la poussait à rejoindre la chevalière.
Revenant à la situation présente, face à un Kaden toujours plongé dans son monologue, Azeo ne put retenir un petit gloussement. Le garçon se tut aussitôt et baissa la tête, penot.
— Tu es une vrai pie jacasse quand tu t’y mets !
— Je vous demande pardon, ma Dame. J’ai tendance à m’emporter. Les autres chevaliers me le reprochent souvent et...
Azeo tenta de retenir son éclat de rire devant l’embarra de garçon. Il rentra la tête dans les épaules et fit la moue, tout en détournant le regard.
— Voilà que je recommence...
La jeune femme rapprocha sa jument de l’autre monture et tapota gentiment l’épaule de Kaden.
— Il n’y a pas à avoir honte.
— Mais je dois certainement vous ennuyer !
— Pas du tout.
— Je sais bien que ma vie n’a rien d’intéressant, pas la peine de faire semblant !
Kaden se dégagea d’Azeo et talonna son cheval, le lançant au trot. La jeune femme jubilait. Cela allait être plus simple qu’elle ne l’avait espéré...
Après un petit moment, Azeo se rapprocha de nouveau du garçon. Elle attendit un instant jusqu'à être sûre de capter l’attention du garçon, puis regarda autour d’elle, tout en jetant de discret coup d’œil à son compagnon de route. Il ouvrit plusieurs fois la bouche pour la refermer aussitôt. Devant la jeune femme s’étendait plaines, vallées et forets, qui constituaient le paysage de Treinat. A l’horizon, à peine perceptible, se déroulait la Foret Noire. Tendant le bras et désignant la bande d’un vers profond, Azeo questionna le garçon.
— Qu’est-ce que c’est ?
— La Foret Noire. Vous ne connaissez pas ?
Il parut étonné et dévisagea la jeune femme.
— Si, si ! Mais je ne l’imaginais pas si proche...
— Détrompez-vous ! Elle n’est pas si proche. Il faut plus de trois jours à cheval pour attendre son orée et personne ne sait combien d’autres pour la traverser.
— Et pourquoi ?
— Beaucoup ont tenté, mais aucuns n’est revenu... On ne sait pas ce qu’ils sont devenus. Un jour ils étaient là, et le suivant plus rien. Personnes n’a plus entendus parler d’eux, pas même la moindre petite rumeur... Moi, je ne m’en approcherais pas pour tout l’or des Royaumes ! Ils se passent de drôle de choses et si vous voulez mon avis, ceux qui s’y rendent sont complètement fous.
— Ce pourrait-il qu’il y ait des brigands dans cette foret ?
— Oh, oui ! Enfin, sûrement... D’après un rapport récent, on y aurait vu les chass-
Le garçon se plaqua une main sur la bouche. Azeo leva un sourcil, l’interrogeant du regard.
— Je n’aurais pas dû vous en parler ! Je vous en prie, oubliez ce que je viens de dire.
La jeune femme haussa les épaules.
— Si tu parles des chasseurs de dragons, alors je le sais déjà. Astrid m’a tout raconté... Enfin, pratiquement.
Sous le regard interloqué de Kaden, la jeune femme poursuivit.
— Je sais que les chasseurs ont massacré vos dragons puis se sont enfuit avec quelque uns. On les aurait repérés près de la Forets Noire. Je sais aussi qu’Astrid va partir sur leurs traces... Ce que j’ignore, c’est où ils se trouvent exactement.
— En quoi cela vous aiderai ?
— Et bien, je comptais aider ton chef dans cette entreprise...
Le garçon la balaya du regard, du haut en bas, puis poussa un profond soupir.
— Si Astrid vous a fait confiance, je le peux aussi, je pense. Un groupe de chasseurs a bien été repéré au bord de nos frontières, entre le fleuve Fravan et la Foret Noire. Mais je vous en prie, n’y aller pas. Ce n’est pas un endroit pour une noble Dame.
— Hum... C’est vrai que je ne serais sûrement pas très utile. De toute façon je dois rentrer à Kinaroc demain...
— Ne vous en faites pas ! Astrid sera accompagnée de la moitié de la garde. Ils réussiront.
Azeo sourit au garçon. Non seulement il lui avait donné suffisamment d’indications sur l’endroit, mais aussi sur le moyen de retrouver Astrid. Après tout, un aussi grand nombre de chevaliers ne passeraient pas inaperçu. Il y aurait soit des personnes les ayant vus, soit des traces de leurs passages...
Relevant la tête, Azeo aperçut les remparts.
— Et si nous faisions la course ?
— Sans attendre la réponse du garçon, elle talonna sa monture qui partit au grand galop.
Lorsqu’Azeo et Kaden arrivèrent au château de Reanach, la nuit commençais à s’installer, étendant son voile nocturne à travers le ciel limpide. Une fois les portes du château franchies, la jeune femme mit pied à terre, immédiatement suivit par Kaden.
— Nous voici arrivé, ma Dame. Je dois maintenant prendre congé.
Le garçon lui fit un signe de tête puis tendit les rennes de son cheval à un palefrenier. Un autre garçon d’écurie accouru et voulu faire de même avec la monture d’Azeo, mais cette dernière lui fit signe qu’elle s’en occuperait. Elle conduisit sa jument dans l’un des box libre assigné aux visiteurs. Azeo prit ensuite soin de brosser la jument, éliminant la terre qui avait collé à son poil à cause de la sueur.
Avant de sortir de l’écurie, la jeune femme ne put résister de donner une pomme, qu’elle avait chapardée dans un tonneau, un peu plus loin, à sa si fidèle monture tout en lui caressant la tête. Elle tenait tellement à cet animal. Depuis des années c’était son seul compagnon, la seule chose stable dans sa vie. Elle prit une grande inspiration et se détacha à contre cœur de la jument. Azeo parcouru la cour déserte, à l’exception de quelques gardes, tout en trainant les pieds. Elle n’était pas prête à croiser Doricien et la jeune femme préféra donc passer par l’entrée des domestiques pour plus de sécurité.
Durant le trajet pour aller jusqu'à la chambre qui lui était allouée, la jeune femme tendit l’oreille, prête à déguerpir au moindre signe de la présence du Sire de Contespand. Elle s’immobilisa soudain, alors qu’elle montait les escaliers. Le ton de la voix qu’elle percevait ne laissait aucun doute quant à la personne à qui elle appartenait. Son cœur s’accéléra et elle eut soudain du mal à maitriser sa respiration. La jeune femme eue alors envie de prendre les jambes à son cou et de fuir l’homme qui approchait inexorablement. Mais alors qu’elle avait déjà commencé à descendre quelques marches, Azeo se retourna brusquement. Elle ne s’était jamais dérobé devant le moindre problème, ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait commencer à fuir.
Relevant fièrement la tête, redressant le buste, Azeo marcha droit devant elle avec comme idée d’atteindre au plus vite sa chambre. Toutefois, lorsqu’elle croisa Doricien, elle se sentit perdre de son assurance. Il était en compagnie d’un autre homme que la jeune femme identifia sans mal comme l’un des jeunes nobles toujours présent autours du roi. Ils se croisèrent sans échanger la moindre parole. Seul le jeune noble lui avait fait un signe poli de la tête. Azeo pesta intérieurement. Comment Doricien osait-il faire comme s’il ne l’avait pas vu ?
Arrivé dans ces appartements, la jeune femme claqua la porte derrière elle. Faisant des allés et retours, la jeune femme se promit qu’elle allait se venger. Il lui restait suffisamment de temps avant le départ pour Kinaroc, le lendemain, pour jouer un sale tour à ce prétentieux de Sire de Contespand. Un coup à sa porte la tira de ses pensées. Elle hésita, prit rapidement une dague dans son coffre, qu’elle dissimula ensuite dans son dos. Elle n’attendait personne et il valait mieux être toujours sur ses gardes et prêt à frapper. De nouveaux coups, plus insistants. Repoussant sa mauvaise humeur, elle ouvrit enfin. En voyant qui se tenait sur le pas de sa porte, elle ne put s’empêcher de murmurer :
— Quand on parle du loup...
— On en voit la queue, répondit un Doricien fier de lui.
Azeo grogna.
— J’aurais préféré ne pas vous voir. Ou du moins pourrais-je faire semblant, comme vous a l’instant.
— Allons, vous n’allez pas vous vexer pour si peu tout de même.
— Bien sûr que non !
Ils se fixèrent un moment puis Doricien reprit la parole.
— Vous comptez me laissez sur le pas de votre porte encore longtemps ou daignerez-vous enfin m’invité à entrer ?
Pour toute réponse, Azeo s’effaça et laissa le Sire de Contespand pénétrer dans la pièce.
— N’est-il pas tard pour venir me rendre visite ? Surtout que vous êtes seul dans les appartements d’une noble Dame. Si cela s’ébruite, votre réputation en pâtira, à coup sûr.
— Je ne vois aucune noble Dame dans cette pièce, tout juste une fille de ferme toute crottée et à la langue bien pendue...
— Comment osez-vous ?!
Il lui tourna le dos et s’installa avec nonchalance sur la banquette. La jeune femme tapa du pied et serra le manche de sa dague jusqu'à en avoir mal. Il finit par jeter un coup d’œil par-dessus son épaule, en direction d’une Azeo qui fulminait, et lança l’un de ces sourire désarment.
— Allons, venez donc vous assoir, que l’on puisse discuter entre personnes civilisés. Oh ! et si vous aviez l’amabilité de lâcher votre arme, je suis sûr que cela aiderait.
— Comment... Peu importe.
La jeune femme posa la dague sur un meuble, mais toujours à sa portée, puis tapota sa tunique, faisant s’envolé un nuage de poussière. Elle s’examina alors rapidement et rougie involontairement en constatant son allure. Effectivement, avec toute la crasse qui la recouvrait, elle était bien loin de l’image que l’on se faisait d’une noble Dame. Azeo souffla bruyamment puis elle prit une cruche de vin ainsi que deux verres de cristal et les disposa sur la table, avant de remplir chaque récipient et de ce laissé tomber dans le fauteuil, en face du Sire de Contespand.
Doricien but une gorgé et sembla satisfait. Il reposa son verre et la lueur que vit Azeo dans ses yeux n’annonçait rien de plaisant. Elle vida entièrement sa coupe, comptant sur l’alcool pour l’aider à tenir.
— Bien. Nous pouvons parler à présent, Dame Azeo... ou bien devrais-je vous appeler Faucon de la nuit ?
Azeo planta ses yeux dans ceux de Doricien. Son regard révélait de la méfiance, mais pas une once de doute. Oui, il savait. La jeune femme se demanda alors ce qu’il savait d’autre. Elle se redressa, légèrement tendu.
— Je ne nierais pas être le Faucon de la Nuit. Vous pouvez donc m’appeler comme bon vous semble. Mais ce n’est pas pour cela que vous êtes ici.
Le Sire de Contespand reposa son verre.
— Que faite vous ici ? Je veux dire, pourquoi vous faire passez pour une noble au service du Roi de Kinaroc ? Je ne pense pas que vous ayez fait cela uniquement pour mettre fin aux jours du baron de Mont Castin. Alors, quel est votre but ?
— Cela fait beaucoup de questions. Hum...
La jeune femme se tapota le menton tout en levant les yeux.
— Disons que, pour le cas du baron, cela n’était pas prévu. Juste un petit extra.
Elle reporta son regard sur l’homme.
— Quant à mon but ? Je n’en ai pas vraiment. Je vagabonde par ci, par là. Si je suis ici, c’est suite à une affaire passée qui m’a obligé à m’éloigner de chez moi.
— Et c’est où, chez vous ?
Surprise, Azeo leva un sourcil.
— Kinaroc. Après tout, je suis la messagère du Roi de Kinaroc. Ce n’est pas pour rien.
Elle ponctua sa déclaration avec un léger haussement d’épaules. Doricien hocha légèrement la tête, mais ne sembla pas convaincu.
— Vous ne semblez pas me croire.
— Et pourquoi le ferais-je ? Apres tout, vous êtes une mercenaire et un assassin. Je ne vois pas ce qu’il y aurait d’étrange à ce que vous me mentiez aussi.
— Vous n’avez pas tort. Toutefois, je fais bien parti de la cours de Kinaroc. Je suis même assez haut placée, puisque j’ai la confiance du Roi, ainsi que sa sympathie.
— Ho ! Rien que ça ?
Doricien se moquait d’elle. Sachant qu’aucuns de ses mots ne le ferais changer d’avis, la jeune femme se leva brusquement et alla farfouiller dans son coffre. Elle en retira un petit coffret qu’elle laissa tombé sur les genoux du Sire de Contespand. Elle fut ravie de l’entendre retenir un geignement.
— Regardez dedans. Cela devrait vous suffire comme preuve.
L’homme ouvrit le petit coffre finement sculpté puis don regard fit des allers et retour entre Azeo et le médaillon posé sur un cousin de soie verte. Contente de la stupéfaction que trahissait l’expression du visage de Doricien, la jeune femme s’installa de nouveau dans le fauteuil et remplis son verre.
Doricien n’osai pas toucher l’objet qu’il a devant lui. Il souleva finalement doucement le pendentif. Un rayon de lumière vint s’accrocher au cristal, le faisant briller de mille feux. Le petit faucon de jade, est certes splendide, mais ce n’est pas la finesse du bijou qui perturbe l’homme. Non. Un médaillon de jade est le symbole que la personne qui le possède fait partit d’une famille royale. Le faucon étant le symbole du pays d’Ernel. Le Sire de Contespand reporta son attention sur la jeune femme.
— Mais qui êtes-vous à la fin ?!
Azeo sourit, reposa délicatement son verre et croisa les jambes avant de se redresser, le dos bien droit.
— On me connait sous le nom d’Azeo, noble Dame de la cours du Roi de Kinaroc. Je porte aussi les trait d’un mercenaire de l’Ordre de la Nuit, surnommé le Faucon de la Nuit. Mais j’ai une autre identité, que bien peu de personne connaissent. Je suis Azeo, fille d’une ancienne femme de chambre et bâtarde du Roi de Kinaroc.
Doricien, la bouche ouverte sous le coup de la surprise, fixait la jeune femme qui se tenait devant lui. Officiellement, le Roi n’avait pas d’héritier.
Mais son prédécesseur lui avait raconté qu’il y a de cela une vingtaine d’années une rumeur, affirmant que le Roi avait eu une liaison avec une servante, avait circulé à travers tous les Royaumes. Cette histoire avait fait beaucoup de bruit à Treinat puisque la princesse de Reanach lui était promise. Toutefois, rien ne put être prouvé et la servante disparue. Est-il possible que cette histoire fut vraie ? Impossible ! Parvenir à maintenir un tel secret caché pendant autant d’années...
— Je ne mens pas.
La voix d’Azeo le tira de ces pensées.
— Je... Je vous crois.
Après tout, le sceau royal était apposé sur le médaillon et si jamais il avait été volé, cela se serait su. Soudainement, il se rappela de son comportement avec la jeune femme.
— Je vous prie de m’excuser pour les paroles et les gestes déplacé que j’ai eu à votre égard. J’ai manqué de respect à votre personne. Si j’avais su, je...
— Arrêtez !
Doricien releva la tête, il l’avait baissé instinctivement, face à une personne plus importante que lui, et croisa le regard furieux de la jeune femme. Il ne put le supporté et détourna les yeux.
— Ne me traité pas différemment ! Je suis toujours la même.
Puis, elle ajouta plus bas, pour elle-même.
— Voilà pourquoi je n’en parle jamais... J’aurais mieux fait de me taire.
Un silence gênant s’installa. Trop de questions se bousculaient dans l’esprit de l’homme. Ni tenant plus, il reprit la parole.
— Le Roi sait-il que vous êtes une mercenaire ?
— Non, et je préfèrerais qu’il ne le sache jamais. Vous avez intérêt à tenir votre langue.
Soudainement, Azeo ne supporta plus la situation. Elle se leva alors et tira Doricien jusqu'à la porte, ne lui laissant pas le choix.
— Il se fait tard et je dois me lever tôt demain. Si vous voulez bien m’excuser.
Elle poussa l’homme, qui trébuche, puis claqua la porte. Cette dernière se rouvrit bien vite sur un Doricien surprit. Vérifiant qu’il n’y avait personne, la jeune femme se pencha à l’oreille et lui murmura :
— Si jamais il vous prend l’idée de rapporter le moindre mot à propos de la conversation que nous venons d’avoir, je vous conseille de faire vos prières car vous ne verrez pas le jour prochain se lever.
Elle recula et lui sourit, un sourire emplit de fausse sympathie qui provoqua un frisson chez l’homme.
— Je vous souhaite de passer une bonne nuit. Au plaisir de ne pas vous revoir.
Azeo referma une nouvelle fois la porte et se laissa glisser le long du bâtant. Elle enfouit son visage dans ses mains.
— Mais qu’elle idiote !
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