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tome 1, Chapitre 3 tome 1, Chapitre 3

« Je dois également voir sa chambre, pas seulement son placard à rangement. »

L’air interloqué de Josh, fit comprendre à la prévôt, que ce sarcasme le dépassait. Qu’est-ce qui lui prenait aussi de se remettre au contact humain ?

Comme il fallait s’y attendre, les logements destinés au personnel étaient retirés et exiguës. Au moins ils échappaient à toute tentative de décoration criarde. Ayant dû rapidement se procurer du matériel d’investigation, Christelle ne disposait que d’un disque d’analyse. Et l’inspection des lieux du crime n’était pas encore achevée. Donc cette fouille allait devoir se faire à la main, du moins pour le moment.

« En peu comme mes samedis soir. » Pensa-t-elle. « Il faut vraiment que j’arrête avec mes blagues grasses. »

Du fait de la surface limitée la prospection se révéla assez simple. Surtout que le seul indice valable sautait aux yeux. Il était bien en évidence probablement afin de ne pas être égaré. De plus les feuilles de papiers étaient désormais suffisamment rares, pour qu’on les remarque.

Elles étaient jaunies et surtout couvertes de lettres… grecques. Les alphabets atlante et grecque étaient identiques, non ? Christelle montra sa trouvaille au vigile en chef, qui était resté sagement sur le pas de la porte.

« On trouve encore ce genre d’antiquités dans le parc ? »

« Oui au musée. »

Qu’est-ce que foutait un musée au sein de ce temple dédié au mauvais gout et à l’inculture ! Exceptionnellement Christelle garda cette réflexion pour elle. Avait-t-elle quelque chose en tête la perturbant ?

« Et bien vous allez me vérifier, s’il n’y a pas eu d’effraction là-bas. »

Josh n’était peut-être pas un expert en investigation ou en sarcasme, mais il en n’était pas stupide pour autant. D’où lui venait revirement ? Elle le traitait précédemment comme un accessoire. Et voilà qu’à présent elle lui confiait une tâche visiblement conséquente.

Ensuite elle voulut être immédiatement déposée à la chambre d’hôtel réservée d’avance par la direction. N’y avait-il pas sur place des voisins et des collègues de la défunte à interroger ? Quelque chose clochait. Sauf que l’ancien militaire fidèle à lui-même, préféra l’obéissance au questionnement.

********************

Il existait une sorte d’appréciation, que l’ONU attribuait aux grosses entreprises s’investissant dans le domaine culturelle. On n’encourrait rien à ne pas l’avoir. Toutefois cela faisait bien, et n’exigeait pas tellement d’effort. Comme par exemple remplir quelques pièces avec les antiquités atlantes dédaignées par les archéologues, et y apposer le nom de musée.

L’être flasque et pratiquement fusionné avec son siège en charge de l’endroit, écarquilla les yeux à la venue du visiteur. Déjà ils étaient rares. Mais là en plus il s’agissait d’un autre employé de Disnosoft. Cela voulait-il dire que cette entreprise se souvenait de l’existence de cet endroit ? Et surtout la direction allait-elle l’obliger à vraiment bosser ? Le pauvre n’avait plus l’habitude.

Dans le doute le flasque tenta de faire de bonne figure. Il se redressa, autant qu’il en était capable, et afficha un sourire crispé. Josh ne remarqua même pas cet effort, ni rien d’autre d’ailleurs. Il était là pour un objectif bien précis, et ne s’en détournerait pas quoiqu’il arrive.

« Bonjour sécurité du parc. » Crut-il nécessaire d’annoncer malgré sa tenue et son badge. « Je voudrais savoir, si vous avez eu des incidents dernièrement ? »

Le regard errant de flasque poussa Josh à plus de précision.

« Y a-t-il eu des tentatives d’effraction récemment ? »

Le « non » de Flasque manquait de conviction. Il y avait bien longtemps, qu’il ne s’emmerdait plus avec des inventaires et autres vérifications. Pile le genre de manquement que l’ex-militaire ne supportait pas, et réprimait sans attendre. Sauf si certaines priorités subsistaient comme dans le cas présent.

Josh s’attela sur l’ordinateur du musée. De son côté Flasque se contenta de faire rouler son siège, afin de lui laisser la place. En comparant l’inventaire et les images des caméras, Josh réalisa assez vite que rien ne manquait. Normalement la piste s’arrêtait là. Sauf que Finch bien que novice en investigation, en revanche restait quelqu’un de déterminé ou de borné (tout dépendait du point de vue).

« Vous n’avez rien remarqué d’anormal dernièrement ? » Demanda-t-il à Flasque.

Le pauvre n’avait rien trouvé de mieux que de poser cette question floue, à cet homme passé en mode larvaire depuis dieu sait quand. Pourtant ce plan aléatoire pour ne pas dire merdique, fonctionna.

Le regard et les pensées de Flasque se firent errants. Puis enfin arriva la réponse :

« Il y a quelques jours, j’ai eu un visiteur. »

« Et rien d’autre. » Soupira Josh déçu.

« Vous ne pigez pas. C’était un type tout seul. Les peu de gens qui viennent ici, le font en famille. Ça donne bonnes consciences aux parents de faire voir un truc culturel à leurs morveux avant de se taper les attractions. »

Cette pensée perspicace et cynique releva l’opinion de Finch au sujet du responsable du musée, ou plutôt elle aurait dû. Car une fois de plus son sens du devoir prima sur tout le reste.

Dans certaines séries policières n’importe quelle caméra (même celle d’une petite supérette de quartier), était capable de fournir une image nette avec possibilité d’agrandissement, de correction…. Et bien au vingt-deuxième siècle, ce n’était plus une exagération. Par conséquent après divers visionnages, le vigile en chef put mettre un visage sur le suspect.

Le visage n’était pas désagréable à regarder d’ailleurs. Les yeux bleus, les traits fins, un début de barbe faisant négligé sans être crade. La coiffure en pétard rabattu sur l’avant confirmait, cette impression, ainsi que la tenue plutôt décontractée. Cet homme approchait la trentaine, et sans être une montagne de muscle, paraissait plutôt en forme.

Josh détenait donc un signalement précis. Par contre le suspect avait payé son entrée dans le musée avec une carte de crédit rechargeable. Ce modèle autonome ne pouvait contenir qu’un nombre limité d’argent. Par contre n’étant pas lié directement à un compte bancaire il évitait beaucoup de problèmes en cas de vol ou de détournement. Il aidait aussi à conserver son anonymat, comme dans le cas présent.

Du fait de son actuelle profession Finch décela d’autres éléments dans le comportement du suspect. Il n’effectuait pas de repérages de voleur, comme chercher du regard l’emplacement des caméras. En fait il s’intéressait uniquement au contenu du musée. Donc cet homme n’était apparemment pas lié au vol supposé des parchemins atlantes.

Pourtant tout détective amateur qu’il soit, le responsable de la sécurité pressentait quelque chose. Que ce visiteur insolite s’amène à s’y peu d’intervalle avec le meurtre et le vol (supposé), constituait une sacrée coïncidence.

Dans le doute Josh décida d’en informer la hiérarchie. Durant la description par le biais leurs communicateurs, Christelle demeura silencieuse.

« Alors ? » Se permit seulement de dire Finch agacé par ce mutisme.

« Alors on s’en fout. » Répliqua-t-elle brutalement. « Vous avez dit vous-même, que rien ne manquait au musée. »

« Et les parchemins chez Gina Maroni ? »

« J’ai pu les étudier une fois l’analyse de la scène de crime finie. Ce sont des faux jaunis aux micro-ondes. »

L’homme demeura pris de court face à ces révélations. De son côté Christelle enchaina toujours avec le même doigté.

« Je ne crois plus avoir besoin de vous. Au revoir. »

Josh avait déjà encaissé bien pire pendant sa carrière de soldat. Par conséquent il accepta cette variante du crachat au visage. En revanche en professionnel dévoué il commençait à douter de la prévôt.

Ne se montrait-elle pas un peu désinvolte à éluder si brutalement une piste éventuelle ? D’un autre coté Finch ne devait pas interférer dans l’enquête.

Nous y étions enfin ! L’ancien soldat et actuel vigile allait prendre une initiative, voir enfreindre une règle ! Hé bien non. L’inconnu du musée qui méritait son attention selon lui, Josh ne voyait qu’un moyen de le retrouver : lancer une recherche faciale sur le réseau des caméras du parc.

Malheureusement cette méthode impliquerait obligatoirement d’autres personnes comme des techniciens. Or Finch se refusait à l’idée que quelqu’un d’autre, puisse payer aussi pour une éventuelle erreur de sa part.

Décidément il y en a, qui sont irrémédiablement chiants heu loyaux je veux dire.


Texte publié par Jules Famas, 28 mars 2016 à 19h12
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