Défi n° 12
Option taille 500 mots
Objet « couche »
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Émotion « témérité »
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Couleur « azur »
« Sortir du palais ? »
Cinder ouvrit des yeux effarés.
« Mais est-ce que ce n’est pas... dangereux ?»
La colonelle Marakine lui adressa un sourire rassurant :
« Vous risquerez beaucoup moins en pleine campagne qu’entre ces murs. Celle... ou celui qui s’est attaqué à vous est sans doute plus occupé à faire profil bas qu’à comploter de nouveau. D’ailleurs, en refusant de quitter votre couche, vous lui donnez la victoire ! »
Le garçon piqua du nez : la collonelle avait parfaitement raison.
«Cela vous fera le plus grand bien de respirer de l’air frais.»
Il était impossible de résister à la douce insistance de la militaire.
Une voiture fermée quitta discrètement le palais, pour gagner une charmante petite propriété. Un ciel d’azur se reflétait dans un étang semé de nymphéas. Des oiseaux d’eau s’ébattaient dans l’ombre de grands saules. Un pavillon tout simple, aux murs blancs et à la toiture rouge, se dressait au bout de l’allée.
La colonelle Marakine conduisit Cinder jusqu’à un belvédère en surplomb de la pièce d'eau. Contemplant le paysage serein, le garçon dut admettre qu’elle avait vu juste : il se sentait moins oppressé qu’entre les quatre murs du palais.
« Cet endroit est à vous ? demanda-t-il avec curiosité.
- C’est un témoignage de la reconnaissance de la matriarche. »
À son regard surpris, elle ajouta :
«Je lui ai sauvé la vie durant la guerre.
- Vous êtes une véritable héroïne, souffla-t-il respectueusement.
- On peut voir cela comme ça. Même si à cette époque, j’étais sans doute plus téméraire que courageuse.
- En quoi est-ce différent ?
- J’agissais sans réfléchir, j’étais indifférente au danger... jusqu’à ce que l’ennemi me fasse prisonnière. Et vous savez à quel point notre... particularité est incomprise des autres nations. Le fait d’être une femme m’a valu un traitement particulier... mais aucune faveur. »
Elle n’en dit pas plus, mais Cinder sentit son cœur se serrer en apercevant les ombres dans son regard.
« J’ai appris la peur. Et la peur m’a appris le courage, qui est essentiellement la capacité à dominer sa peur. »
Le garçon baissa la tête tristement :
«Je doute pouvoir en faire de même.
- On m’a beaucoup parlé de vous, Cinder, et je ne vous crois pas. Vous avez déjà montré beaucoup de courage, en dépit de votre jeune âge : celui de vous lever chaque jour pour affronter une vie pénible, de travailler sans faillir, de braver l’adversité et prendre en main votre destin. Ce serait plutôt à moi de vous admirer. Vous subissez aujourd’hui le contrecoup de tout ce que vous avez traversé, pas seulement de votre... accident. Mais vous vous relèverez, cela ne fait aucun doute. »
Elle hocha la tête pour appuyer cette affirmation.
« Et si nous allions nous promener ? reprit-elle. Les nymphéas sont encore plus beaux vus de près. Et je vous promets de ne pas vous pousser à l’eau » ajouta-t-elle malicieusement.
Pour la première fois depuis longtemps, le garçon s'entendit rire, tandis qu'il la suivait avec une nouvelle ardeur.
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