Nous étions assis sur un grand canapé en cuir. Elle m'expliquait ce que j'allais devoir accomplir. Je ne me sentais pas prêt, en moins d'un mois je devais maîtriser ces dons. Pourquoi fallait-il que cela m'arrive ? Je n'ai pourtant rien demandé. Je vivais une vie pénarde, même si j'étais souvent poursuivi par les flics à cause de mes petits délits.
Je ne foutais rien en cours, je prenais mon pied avec plusieurs filles un peu trop faciles. Et me voilà, ici, à devoir faire le gamin qui, pour la première fois depuis le lycée, devait prendre des leçons en compagnie d'une gonzesse plus jeune que lui. C'est la honte, putain !
Je rageai intérieurement. Si je ne l'avais pas rencontrée, je n'en serais jamais venu là. Je frappai du poing sur la table.
- Hé ! Cameron ! Tu m'écoutes ?
Voilà qu'elle se mettait à me parler pour m'extirper de mes pensées. Je détestais cette fille. Seulement, j'avais besoin de son aide, sans quoi je n'aurais jamais su comment maîtriser mon envol.
- Je te parle ! Me gronda-t-elle.
J'observai ses lèvres roses, dont je ne percevais les sons. Celles de cette fille aux longs cheveux bruns et aux yeux émeraudes. Elle était l'auteur de tous mes nouveaux tourments, du haut de ses dix-sept ans.
La brune passa sa main devant mon visage, comme pour me réveiller. Je lui attrapai violemment le poignet, ses pupilles se dilatèrent et elle resta bouche-bée. Son aspect innocente m'insupportait.
- Tu baragouines trop, Mia. Quand est-ce qu'on commence l'entraînement ? Je relâchai sa main et elle me foudroya du regard.
- Tu te sens prêt pour ton premier vol, alors ? Me demanda-t-elle en esquissant un petit sourire malicieux.
- Tu es bête ou tu veux que je change d'avis ?! Je me relevai brusquement, face à l'intéressée.
Les yeux de Mia s'illuminèrent et un immense sourire apparut discrètement sur son visage fin. Elle me mettait en rogne lorsqu'elle me fixait de cette façon. Je râlai et détournai la tête, puis elle prit ma main gauche et se mit sur la pointe des pieds avant de me murmurer à l'oreille un long et doux remerciement. Mon cœur se mit étrangement à battre à tout rompre. Je la repoussai, elle me gênait.
- Tu souffles trop fort, petite, lui dis-je avant de me guider vers la sortie.
La brunette se tenait encore là où je l'avais laissée. Elle m'observa désespérément et pesta à mon encontre. Mia semblait perdue dans ses esprits, en conséquence je décidai de remuer les bras pour obvier.
- Bon, tu viens au lieu de faire la tronche ? Lui demandai-je en lui offrant un magnifique sourire narquois.
Elle accourut vers moi et me donna un petit coup de poing amical. Je la dévisageai dangereusement, son sourire disparut et elle tressaillit. En voyant ses airs de victime, je ne pus m'empêcher de rire en éclat sous son regard ébahit. Elle me rejoignit silencieusement, dans la foulée, en plaçant sa paume en face de son nez. Intrigué, je me demandai si elle ne possédait pas de complexe.
Pour une raison quelconque, je me sentis rougir. Mia était une fille bien mystérieuse, malgré les énervements qu'elle me procurait, elle m'intriguait beaucoup. J'eus quelque part, de la peine pour elle. Si cette fille avait eu le choix de naître humaine, elle n'aurait pas à subir toutes ces actions.
- Hé ! Mia ? L'interpellai-je avant de la prendre subitement dans mes bras.
- Hein ? Cameron, que... ?
- Ne dis rien, lui répondis-je.
Je discernai une certaine gêne chez elle et je l'étais encore plus. Elle resserra mon étreinte pendant quelques secondes puis, je l'écartai de mon torse pour ne pas laisser durer plus longtemps son bonheur. Moi, mauvais garçon ? Bien sûr.
- C'est bon, ça suffit, lui dis-je en m'extirpant de ses bras.
Je remarquai son sourire. Ce geste banal lui avait boosté la journée alors que moi, je me sentais vraiment mal. J'en venais même à regretter mon acte.
On se remit en route en empruntant les bois qui se trouvaient près de la maison de Mia. En peu de temps, on arriva au point prévu. Il s'agissait d'une colline qui laissait un vide d'environ quarante mètres derrière elle.
Je respirai un grand coup et observai mademoiselle qui commençait déjà à s'amuser de moi.
- Ben alors ? Monsieur le rebelle aurait-il peur ? Nasarda-t-elle.
- Je suscitai un grognement d'agacement. Et si tu me montrais d'abord comment tu fais ? Proposai-je, ayant dû renoncer à un second affront.
- Si ce n'est que ça. Elle déploya ses ailes blanches, tâchées de noir, qui firent vrombir l'atmosphère. C'est partit ! S'écria-t-elle avant de s'élancer sans crainte, du haut de la falaise.
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